Apprendre une langue et oser se lancer

apprendre une langueLa nouvelle est tombée : ce sera expat à Moscou ! Cela tombe bien, depuis le lycée, vous rêviez de vous mettre à la langue de Tolstoï. Avec vos cartons de bonne volonté, de courage et d’expat positive attitude vous voici partie en mode « j’apprends la langue du pays ». Oui, mais… Quelles sont les bonnes étapes à suivre pour que l’apprentissage se fasse naturellement ? Le tour de la question…

1. Se donner des objectifs réalistes

Le problème, c’est que nous sommes nombreux à avoir de très mauvais souvenirs d’apprentissage des langues. Oubliez le côté scolaire de la chose et fixez-vous des objectifs réalistes de communication. Sinon, le risque, c’est de se retrouver envahi et déçu. Chris Lascor, expat coach à Tbilissi, raconte : « je n’ai jamais réussi à apprendre le géorgien. Cette langue est tout à fait déconcertante. Quant à mon bureau : c’est un cimetière de super intentions d’idées géniales qui ne verront jamais le jour. Une sorte de Père Lachaise dans lequel repose en paix l’apprentissage du géorgien ».

✨Conseil : procédez par étapes ! D’abord la communication « de survie » ensuite, la langue comme vecteur d’intégration…

2. Se débarrasser de ses peurs

Retenez cela une bonne fois pour toutes : vous n’êtes plus à l’école, ni à l’université. Il est donc primordial de changer d’état d’esprit. Une langue, pour vous maintenant, c’est quelque chose de pratique et plus du tout académique !

En face de vous, vous n’avez plus le prof de lycée, mais le marchand de légumes qui ne va pas vous juger. Le seul but est que vous rentriez avec des tomates, et non pas des courgettes. Le seul but ici est de se faire comprendre, de communiquer, pas d’écrire un roman littéraire. Il faut apprendre à lâcher son perfectionniste interne.

En expatriation, l’apprentissage de la langue sur le tas tient plus d’un besoin de survie. Sur les marchés, dans les magasins, lire et comprendre ce que le contenant renferme comme contenu, c’est la base. Vous ferez de l’apprentissage de lecture et de vocabulaire global avec un souci approximatif du détail.

Conseil : mettez-vous à la place de la personne qui vous écoute… elle ne veut pas vous corriger, encore moins vous juger, juste vous faire avancer.

3. « Nourrir » son cerveau

Pour réussir l’apprentissage d’une langue, pas besoin d’avoir bac +28. C’est à la portée de tous si l’envie est là et si on y passe le temps nécessaire. Cependant, la langue que vous apprenez ne vous tombera pas du ciel. Votre cerveau apprenant a besoin d’être nourri. Imaginez qu’il est votre machine, votre ordinateur. Pour cela, il lui faut des inputs, de la donnée… En d’autres termes : il lui faut de la matière pour comprendre comment cette nouvelle langue fonctionne afin de pouvoir produire un output. Passez donc en VO au maximum : films, livres, magazines, radio. Ce petit effort permettra de mettre en route votre machine à apprendre… Sans ça, inutile d’attendre l’éclair magique !

Conseil : choisissez des contenus simples au début ! Si vous avez des enfants, prenez un livre pour enfants. Phrases courtes, tournures simples, mots de tous les jours ! Ou de la littérature facile, comme Harry Potter.

4. Rire de ses erreurs

Tout le monde en fait ! Plus elles sont grosses, plus elles sont drôles. Apprenez par cœur la phrase : « je suis en train d’apprendre le russe, l’anglais ou l’allemand, je vous prie de bien vouloir m’excuser si je fais des erreurs ». Tout vous sera pardonné ensuite ! Notez d’ailleurs que ce sont vos erreurs qui vous permettront d’avancer et de découvrir les finesses culturelles de l’autre langue.

Conseil : prenez tout cela à la légère et surtout avec humour !

5. Être fière de ses avancées

Un dicton dit : ”A foreign accent is a sign of bravery !”. Parler, se lancer, sortir de sa zone de confort est un signe de courage.

Julia Mouftiez a raconté son parcours à FemmExpat en 2016 : en suivant son conjoint en Norvège, elle décide d’apprendre le norvégien. Elle se souvient : « Vous connaissez le principe de la zone de confort ? Vous savez, cet endroit où vous avez vos habitudes et où vous vous sentez si bien que vous n’avez pas du tout envie d’en sortir ? On va dire que cette zone est représentée par un cercle et qu’en dehors de ce cercle, il y a une zone dangereuse où votre cerveau et vos émotions vous hurlent de ne pas aller. Entre les deux, il y a une autre zone qui correspond aux prises de risque modérées.

Et bien une fois que vous vous êtes aventurée dans cette zone, le cercle s’élargit. Votre zone de confiance s’agrandit. Vous savez pourquoi ? Parce qu’une fois le premier pas franchi, le risque modéré que vous avez pris devient une expérience qui n’a donc plus rien d’effrayant. » Pour les langues, c’est pareil. Le courage vient petit à petit.

Conseil : à la fin de chaque journée, plutôt que d’ouvrir un carnet de vocabulaire dont vous ne retiendrez rien, faites le compte de ce qui a marché pour vous dans cette nouvelle langue. Félicitez-vous !

6. Ne pas surestimer le niveau des autres

Beaucoup d’expatriés ou d’habitants de villes internationales comme Bruxelles en témoignent : dans les milieux expatriés le niveau d’anglais n’est pas aussi haut qu’on le pense. Dans un groupe d’expatriés, tout le monde arrive avec ses faiblesses. Une Norvégienne native ne parle pas forcément mieux anglais que vous petite Française. Le savoir, c’est aussi se détendre un peu.

Conseil : les groupes d’expatriés qui ne parlent pas votre langue sont un très bon milieu pour évoluer dans une langue qui n’est pas la vôtre.

7. Organiser des tandem cafés

Le tandem avec une autre amie expat est une bonne solution : on prend un café, pendant 30 minutes on parle sa langue et les 30 minutes suivantes on parle la langue de l’autre.

8. Adopter une posture humble

Parler, parler, écouter un peu, et reparler avec beaucoup d’humilité mais autant de conviction. Peu importe votre niveau, l’effort est louable et sera salué comme tel. On connaît toutes la frustration des débuts qui ne permet pas de laisser notre « moi profond » s’exprimer mais peu à peu la confiance aidant vous y arriverez. Quand vous avez peur de faire des erreurs, n’est-ce pas votre égo qui parle ?   

✨Conseil : Les messageries instantanées comprennent de nombreux avantages ! On s’y exprime rapidement, dans un langage parlé, mais que l’on écrit. Cela vous laisse le temps de travailler un peu vos tournures si vous avez un peu peur.

9. Profiter !

Outre que l’apprentissage stimule l’esprit, et ce n’est pas une de ses moindres qualités, il vous permet d’apprécier la culture et ses méandres. La langue véhicule à la fois la civilisation, l’histoire et la pensée. Apprendre la langue c’est goûter aux délices de comprendre et se faire comprendre. Comprendre la culture du pays, les rites qui la conditionnent, les subtilités de la civilisation, quel plaisir ! Et quelle fierté d’y arriver !

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