Nathalie, le chaos du retour ?

Nathalie, le chaos du retour ?Nathalie est fraîchement rentrée à Paris et partage avec nous les déboires de son retour, ses états d’âme en un coup-de-gueule, cri du cœur qui résonne comme le début d’un rebond nécessaire.

 

Smooth transition ?

J’ai vécu 2 ans et demi aux États-Unis, à Milwaukee, une ville de taille moyenne typiquement américaine, conviviale et familiale. On s’y était fait un bon groupe d’amis, moitié français et moitié américains. Mon mari travaillait, pas moi. En revanche, j’étais pas mal occupée par différentes initiatives communautaires, journalistiques, free-lance ou volontariat. Et également mes trois enfants.

Nous avons été muté tout récemment dans l’autre sens pour un retour en France avant les fêtes. Un déménagement très rapide, un mois et demi après avoir pris la décision, nous étions de retour à Paris.

Paris, j’y suis née, j’y ai vécu toute ma vie, je l’adore, la ville m’a tellement manqué que je me suis dit très naïvement que ça serait comme de revenir en vacances, sans souci, « smooth transition » comme disent les Américains.

Au bout d’une semaine, j’avais une boule au ventre, comme une envie d’évacuer alors j’ai couché sur papier mes émotions. (NDLR : A noter qu’en fait, le plus étrange est que ce texte m’a vraiment servi d’exutoire et de thérapie pour rebondir et positiver par la suite).

 

A mes copines

J’aurais pu envoyer des paillettes, des filtres, façon Instagram, genre, tout va bien en France, c’est génial, les enfants sont trop cools, je me fais des selfies tour Eiffel avec des flûtes de champagne. #backtoParis #cestquedubonheur #vieparfaite

Mais en fait « la femme parfaite est une connasse », on ne le sait que trop bien.

Donc pas de vernis pour mes vraies copines.

On est arrivés crevés par le jet lag (mon mari me dit, « tu as organisé trop de fêtes de départ », j’ai gentiment envie de lui répondre que j’ai surtout géré un déménagement sans lui avec 3 enfants, j’ai le droit d’être fatiguée, no comment mais Règle numéro 1 : dans l’adversité, ne pas s’engueuler et restés soudés car si tout le reste pète, au moins, le cocon familial sera là).

 

Parlons de cocon familial

Avec un zoom tout particulier sur mes 3 enfants. Ils se sont révélés être des lions plus qu’en cage dès l’arrivée. Du genre sous hallucinogène, ou drogues dures, enfin je sais pas quoi mais c’était l’enfer. J’aurais bien eu envie de les laisser à la douane. Ça m’a rappelé le sketch de Pierre Palmade « Est ce que tu préfères avoir un bras en mousse ou trois canards qui te suivent tout le temps ? Attention, c’est pour la vie… » Ben j’ai clairement regretté le bras en mousse !

 

Première démonstration

Devant le bureau du directeur de la nouvelle école française, les enfants se roulent par terre, se donnent des coups de pied et essaient de se mordre (gentiment ?). Commentaire acerbe du directeur : ah oui, on voit qu’il y a un réel problème de discipline. Viens ensuite le « ils ne savent pas lire en français et écrire en cursive ? ». J’essaie timidement de répondre qu’ils savent lire et écrire en anglais. Je montre les cahiers, les mots des profs, les stickers smiley « awesome », « you are great », « good job »… Rien n’y fait, la seule réponse fut « ah oui, on voit qu’il y a un gros souci de graphisme, c’est illisible ». Euh… Vous parlez anglais au fait ? Car si ça se trouve c’est vous qui ne comprenez rien… La cerise sur le gâteau en petite touche finale : « il n’y avait pas d’école française là où vous habitiez ? » Genre c’était le Tiers Monde. Ben oui, c’est la cambrousse, mais c’était cool. What the Fx?!$$k la France ?

 

Deuxième temps fort du retour

Chez le docteur pour faire un check-up, enfants de nouveau complètement incontrôlables, en mode touche à tout. J’ausculte mon frère moi même avec le matériel du docteur. J’utilise le siège tabouret pour tourner comme une toupie. Je monte à trois sur la balance pour espérer peser autant que maman. Bref, le circle Pinder. Le docteur pourtant adorable qui me dit : « On dirait des Américains intenables »… Euh comment te dire… On en revient…

Je lui ai demandé un calmant genre Euphytose,. Elle me répond « ce n’est pas des médicaments qui vont vous aider, c’est de l’éducation ». Et bam, coup de pied mahoa chigiri circulaire virtuel dans ma mâchoire de maman. J’avais envie de lui répondre, non en fait c’est pour moi pour éviter de me pendre 🙁 Je suis quand même repartie avec un numéro de pédo-psy, « on ne sait jamais »…

 

Dernier petit plaisir de cette période dite de « transition »

Mais vers quoi transitionne-t-on exactement ?? Je demande aux enfants d’aller chacun dans une chambre pour faire un temps calme car je sentais maman au bord de la crise de nerf. L’un de mes fils, un peu récalcitrant, peste et se cache derrière ma porte. Quand je l’ouvre pour aller chercher un dossier, je lui explose le pied, ongle de pouce arraché, entaille, du sang partout. Pas le choix, on doit filer aux urgences. Après avoir scrupuleusement évité les hôpitaux américains pendant notre séjour là-bas, on est aux urgences en France au bout d’une semaine. Comme dirait mon frère, la Sécu c’est comme le fromage, ça t’a tellement manqué…

 

Résultat des courses

Je noie mon désespoir dans le vin, le St Nectaire, les oursons en marshmallows, le tarama et les pommes de terres noisette. J’ai repris en 10 jours ce que j’ai péniblement mis 2 ans et demi à perdre autour de mon fessier à la gym.

J’aimerais bien vous raconter aussi mon rdv raté chez un coiffeur bobo (blogueur branché) qui m’a soutiré une fortune pour une coupe parisienne asymétrique à laquelle je n’étais pas encore préparée. Ou vous raconter que je vis en legging/sweat depuis mon arrivée, car on n’avait toujours pas reçu nos valises. So Midwest mais à peine sortable à Paris vu comme les filles sont apprêtées et élégantes.

 

Mais ça serait vraiment noircir le tableau.

Et oublier le fait qu’on a eu un super comité d’accueil à l’aéroport. Qu’on est hyper bien entourés par mes parents très patients qui ont la gentillesse de nous héberger. Qu’on a des messages super sympas de nos amis et famille parisiens. Que Noël approche avec toute la joie de cette fête magique. Qu’on ne se paie pas un Vortex gelant comme ceux restés aux États-Unis. Et qu’après tout, écrire, verbaliser, pleurer, se plaindre, c’est le début de la guérison non ? »

Par Nathalie de FrenchinMilwaukee

 

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