« Les gens me manquent » – témoignage d’Armelle dans une Italie en quarantaine

Temoignage-Armelle-Italie-en-quarantaine-UNE femmexpat 559x520Témoignage d’Armelle, en quarantaine à Vérone dans la région de la Vénétie au nord de l’Italie…

Ici, à Vérone, comme dans toute l’Italie, la situation change de jour en jour et même d’heure en heure. Plus que jamais, nous sommes scotchés sur nos smartphones.

>> Ne manquez le premier billet d’Armelle sur la situation en Italie : « Nous sommes devenus des pestiférés »

Un premier coup dur

La première déflagration s’est produite dans la nuit de samedi à dimanche où le Premier ministre Giuseppe Conte a prononcé un décret et instauré une zone de quarantaine. Il s’agissait principalement de la Lombardie et d’une partie de la Vénétie.

Ma fille en week-end à Vérone et étudiante à Milan n’avait pas pu y retourner. Séparée de son petit-ami milanais, elle était triste de ne pouvoir le voir pendant 26 jours… J’avoue qu’en lui disant que les plus grandes passions se nourrissent d’obstacle, cela l’a moyennement convaincue.

Mais, coup de théâtre, depuis ce mardi 10 mars, c’est le pays tout entier qui est en confinement jusqu’au 3 avril

Il nous faut encore prendre la mesure de ce que cela représente au quotidien. En tout cas, on nous ordonne de rester à la maison, de n’en sortir qu’en cas de nécessité absolue, de ne pas franchir les limites de notre commune d’habitation.

Les écoles voient leur troisième semaine de fermeture. Mon fils s’accommode toujours aussi bien de sa réclusion forcée. Je suis arrivée dans sa chambre ce matin à dix heures, il était au lit, la main dans un paquet de gâteaux, en pyjama et en e-learning avec son prof d’espagnol.

Pour lui, on l’aura compris, le stress n’est pas à son comble.

Des groupes de soutien pour les grand-mères nostalgiques de leur liberté

Le plus difficile est pour les parents de jeunes enfants. Les mères qui travaillent et ne peuvent pas le faire de la maison, mettent les grands-parents à contribution et ces derniers n’en peuvent plus. Sur les réseaux sociaux se forment des groupes de soutien de jeunes grands-mères au bout de rouleau, nostalgiques de leur liberté et de leurs cours de yoga.

La vie sociale se fait de plus en plus rare. Les cafés restent ouverts mais ils sont vides. A la pizzeria samedi, il fallait respecter une distance de sécurité d’un mètre entre chaque convive, pas très convivial quand on dîne entre amis.

De toute façon, plus personne n’a vraiment envie de sortir

Même ceux qui au début étaient un peu circonspects devant cette terreur inopinée (et j’en suis), préfèrent rester chez eux. Qui a envie d’aller dîner dans une trattoria ou de se promener dans les rues d’une ville à l’ambiance spectrale ? On a compris, on restera à la maison.

Pourtant, dimanche, jour de grand soleil et de ciel bleu, et alors que nous pouvions encore circuler, nous avons voulu faire les malins et sommes allées dans la Lessinia, les montagnes proches de Vérone, faire une promenade en raquette dans la neige, – les stations de ski ont été prises d’assaut et d’ailleurs sont désormais fermées. Après tout, les directives étaient claires et nous encourageaient même à aller prendre l’air dans la nature.

Prendre un bol de Covid-19

Eh bien, nous n’étions pas les seuls à vouloir profiter des montagnes.

Tous les Véronais avaient eu la même idée et je pense qu’à défaut d’oxygène alpin, nous avons respiré la plus grande concentration de Covid-19 de la région.

Une promenade dans le centre-ville aurait été plus judicieuse. Mais quel bonheur tout de même de voir ces familles plaisanter et se haranguer, ces enfants rire en dévalant les pentes sur leur luge. Bref, la vie.

Et c’est ce sentiment de vie qui fait défaut ici et l’on s’aperçoit à quel point on a besoin de vivre avec les autres, de participer à la vie de la cité. Même si je suis la première à râler lorsque Vérone est assiégée par les touristes, je n’aurais jamais pensé que ce que l’on appelle « les gens » me manqueraient autant.

Armelle Gréhan

Auteur du roman « Les bonnes mères boivent du Spritz » que FemmExpat vous recommande chaleureusement de lire si vous voulez vous changer les idées en cette période anxiogène !

Fidèle à sa devise « Together, we care for expats », Expat Communication met en place un service spécial pour les familles expatriées impactées par Coronavirus

Pour plus d’infos sur nos services : Tel. +33 (0)1 42 36 91 91

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

FemmExpat vous conseille de lire aussi :

Allo la France ? Ici le Covid-19 en direct de Bangkok

Coronavirus : comment faire face à une situation anxiogène ?

Covid-19 ou le virus masqué – témoignage de Delphine à Shanghai

Face au Coronavirus, l’enseignement à distance – des solutions existent !

Coronavirus – quand tu tiens le monde en apnée

Témoignage de Clotilde, rentrée en France : « on a vécu le confinement en Chine »

Covid-19 : « On se sent isolés » – témoignage de la présidente de Shanghai Accueil du réseau FIAFE

Votre sécurité et celle de votre famille en expatriation : mode d’emploi

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Notre site vous intéresse ?
    Ne partez pas sans vous inscrire à notre Newsletter !

    Chaque mardi, le mail qui prend soin des expats !
    Un boost de bonne humeur et de conseils.

    Rejoignez-nous !