Toi Notre-Dame… Ce « chez moi » est en feu et je suis loin

Notre-Dame

En quelques minutes, la nouvelle nous a rejoint partout dans le monde. Une image sur whastapp, un coup de fil, une apostrophe d’un ami. « Notre-Dame est en feu ». Et l’inimaginable fait irruption. Nous voilà sidérés, choqués. La vision est insoutenable. Ce grand navire de pierre amarré au bord de la Seine qui depuis des siècles gardait l’âme de Paris part en fumée devant nos yeux impuissants.

Notre-Dame, le berceau de tant de nos souvenirs. Cette silhouette qui guette, qui nous accueille à chacun de nos passages, image de la grand-mère qui n’est plus là. Dans les rues alentour, badauds et fidèles s’assemblent. Venus du fond des âges, des Ave Maria s’élèvent vers le ciel, comme au temps de la grande Peste ou des pires moments de notre histoire. Notre-Dame brûle. Elle peut s’effondrer. Au cœur de la nuit, le glas a sonné.

Combien, nous qui sommes loin, aimerions être là, avec les autres, dans cette foule qui se serre, qui se soutient, qui communie dans la même tristesse. Et nous voilà, seuls, à regarder en boucle sur nos écrans les images du désastre. Comme on se sent isolé lorsqu’un drame advient. On est étreint par la pensée de « chez moi ». Ce « chez moi » est en feu et je suis loin. J’avais laissé Paris, l’Ile de la Cité et Notre-Dame à la garde du temps.

Tout s’effondre, et je n’y suis pas.

Si tant d’entre nous ont les larmes aux yeux, ce n’est pas que par nostalgie. En une seconde, dans l’effroi de l’instant, nous sommes rejoints par une même intuition. Ce brasier qui crépite dans le crépuscule cristallise bien des crises qui couvent autour de nous. Pour les Parisiens, après des années d’attentats et un hiver ponctué des incendies des gilets jaunes, c’est une attaque de plus portée au cœur de leur ville.

Notre pays inquiet, divisé, vieillissant, s’alarme de voir disparaître un symbole de ses racines et de son identité. Pour les chrétiens, au début de la Semaine Sainte, dans un lourd contexte de crise pédophile et de sécularisation, comment ne pas penser que cette église qui gémit sous les flammes est un signe de la fragilité de l’Eglise ? Ce bâtiment en feu nous confirme que notre civilisation peut disparaître.

Alors bien sûr, on peut rester sidéré en contemplant l’étendue des dégâts. Mais, ce n’est pas ce qui se dessine aujourd’hui. Grâce au courage exemplaire des pompiers et face aux Français rassemblés, sous les yeux anxieux du monde entier, la vieille dame a tenu bon. Comme un vaisseau après la tempête, elle émerge, encore fumante mais toujours debout.

Les reliques les plus précieuses ont été sauvées. « Fluctuat nec Mergitur ». Notre-Dame de Paris se relève des épreuves, à l’image de la devise de sa ville.

De partout sont venus des messages d’encouragement.

Et pour nous à l’étranger, cette chaleur réconforte, nous rappelant que nous venons d’un pays à la culture exceptionnelle, d’un pays qui porte un patrimoine précieux pour tous et notamment pour le pays où nous habitons aujourd’hui.

Peut-être que cet incendie va ébranler son défaitisme et sa peur du déclin. « Ensemble » a dit le Président de la République. Ce mot dont nous avons tant besoin. Ensemble, nous allons reconstruire Notre-Dame, et nous allons le faire bien. Ce chantier sera un signe d’espérance car nous le ferons pour le futur. Nous pouvons à nouveau construire pour des siècles.

Expatriés, nous avons un rôle à jouer !

Nous expatriés, nous avons un rôle particulier à jouer. Le rôle de cousins d’Amérique d’abord, en donnant à la souscription de la fondation du patrimoine :

https://don.fondation-patrimoine.org/SauvonsNotreDame/~mon-don

Nous avons aussi touché du doigt notre amour pour notre patrimoine commun. Ce patrimoine qui n’est pas que de pierre. C’est une culture, une civilisation peut-être, que chacun de nous compose et que nous voulons faire vivre là où nous vivons.

Alix Carnot et l’équipe d’Expat Communication

15 avril 2019 – 21h10 – Notre-Dame de Paris est en flammes et je suis touchée au cœur…

A l’instant précis où je vois avec effroi les images diffusées sur internet, bien installée dans mon confortable appartement suédois, je réalise vraiment que je suis Française et que ma place est dans mon pays. J’ai une terrible envie de rentrer à la maison.

Un peu comme dans un mariage, c’est auprès de mes compatriotes que je veux partager le meilleur et le pire. Nous sommes bel et bien liés par une même histoire, un même patrimoine.

Et quel patrimoine !

Je suis si triste de penser que ma plus jeune fille n’a jamais vu Notre-Dame et que la deuxième était bien petite quand nous y sommes allés. D’ailleurs, je me souviens qu’elle avait été effrayée par l’encens, les chants et l’atmosphère et que, face à ses larmes, nous avions dû abréger la visite ! Banal souvenir de vacances qui prend une autre dimension aujourd’hui.

Aussi, nous leur promettons d’y retourner quand elle sera reconstruite, et même avant.

Pour que nos filles soient fières de leur pays !

Et avec Notre-Dame, nous les emmènerons visiter les châteaux de la Loire, le Palais des Papes, les volcans d’Auvergne, les vestiges romains d’Arles, ou encore la cité épiscopale d’Albi. Pour qu’elles découvrent ce magnifique patrimoine et qu’elles soient fières de leur pays. D’ailleurs, elles ont déjà préparé une liste de toutes les choses qu’elles veulent visiter en France. La tour Eiffel, le château de Versailles, le musée Claude Monet, les grottes de Lascaux…, le choix est éclectique !

Mes filles disent qu’elles sont contentes d’être Françaises parce que “Ça a l’air d’être un beau pays, très touristique” mais pour l’instant, elles ne comprennent pas bien cet engouement.

Toutes leurs petites copines suédoises sont déjà allées à Paris et parlent avec envie de la France…

Alors qu’elles, au contraire, elles ont l’impression que la Suède est beaucoup plus jolie. Il faut dire qu’à part les quelques endroits où nous les avons emmenées en vacances, elles ne connaissent rien de leur patrie. C’était bien la peine de les avoir trimbalées en voyage depuis qu’elles ont un an. Arpenter l’Asie et l’Europe, s’expatrier en Suède, et ne pas connaître les beautés de la France. Quelle misère !

“Alors oui, les filles, nous avons vu de magnifiques paysages en Suède, visité des lieux incroyables, apprécié la proximité de la nature sauvage et découvert de si jolies traditions, mais, ne vous méprenez pas, vous venez également d’un magnifique pays. Riche de millénaires d’histoires, de monuments et de paysages. Et il est grand temps que nous vous le fassions découvrir ! »

Catherine – expatriée en Suède

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