Nos astuces pour apprendre une langue en expatriation

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Parmi les principaux obstacles auxquels sont confrontés les conjoints dans leur recherche d’emploi, la barrière de la langue figure en 2ème place derrière le manque de réseau. Un obstacle qu’il est cependant facile de franchir en quelques mois.

Nous avons regroupé dans cet article les conseils de pro pour que l’apprentissage d’une nouvelle langue ne soit plus une galère. Marion est ex-expat (Suisse, Portugal), coach en langues, auteur et entrepreneur. Elle parle 6 langues dont le chinois et l’anglais qu’elle enseigne depuis 2010… 

Mettre du fun dans l’apprentissage d’une langue

S’entourer

Marion Gioda, coach en langues, témoigne :

« On est en octobre 2012. Le constat est amère…ça fait deux mois que je suis arrivée en Suisse et je ne parle toujours pas allemand. Pourtant j’ai commencé à prendre des cours. Mais les listes de vocabulaire me barbent. Personne à qui parler et le moral dans les chaussettes. Pour moi, il en allait de la suite de mon expatriation, de mon insertion sociale et professionnelle, et de ma santé mentale !

Comme vous le savez, apprendre une langue relève plus du marathon que du sprint. Même s’il ne faut que 3 à 6 mois pour se familiariser avec la langue, c’est quand même ce que nous appelons, dans notre société moderne, du moyen/long terme.

Mettre du fun dans notre apprentissage n’est alors pas une manière déguisée d’échapper à un travail régulier. Au contraire, c’est s’assurer de garder sa motivation intacte pour pouvoir soutenir l’effort sur la durée de notre apprentissage.

1e étape, donc : s’entourer ! Marion Gioda poursuit : « J’ai découvert des communautés en ligne et physiques de personnes qui apprenaient aussi l’allemand et qui comprenaient la situation dans laquelle j’étais. Les groupes Meetup et les groupes Facebook sont les deux que j’ai utilisés personnellement. J’ai pu partager mes frustrations, mes avancées et mes problèmes dans des situations informelles et donc plus fun, comme autour d’un verre en fin de journée. Cette première étape m’a aussi permis de me rendre compte que je n’étais pas seule dans ma démarche. »

Des activités pour progresser tout en y prenant plaisir

Commencez à lister les activités plaisir que vous pourriez faire dans votre langue cible. Et mettez un point d’honneur à rythmer vos semaines avec au moins l’une de ces activités.

Marion Gioda explique aussi : « Par exemple, je me suis prise de passion pour un jeu de cartes suisse (appelé Jass) et grâce auquel j’ai beaucoup appris en allemand. J’ai passé d’innombrables heures à y jouer. J’y attache de supers souvenirs. En effet, comme c’est un jeu qui se joue à plusieurs et en équipe, il a bien fallu que je me débrouille pour communiquer en allemand avec mes partenaires de jeu afin de gagner la partie. Un shift mental s’opérait enfin. L’allemand était devenu un outil de communication et non un truc ennuyeux à apprendre.

Un nouveau monde s’est alors ouvert à moi : un monde où il ne fallait pas forcément souffrir pour avoir des résultats. Un monde où, au contraire, toutes les activités que je faisais pour apprendre l’allemand étaient agréables, me faisaient réellement progresser et surtout m’aidaient à me socialiser. »

Apprendre une langue… et la parler !

Trouver l’erreur dans l’équation

Essayons de trouver ce qui cloche… Si vous souhaitez parler et échanger avec des locaux ou d’autres expats dans la langue locale, et que vous passez la majeure partie de votre temps à lire des livres et à apprendre des listes de vocabulaire, l’équation ressemble à ceci:

LIRE + APPRENDRE DU VOCABULAIRE = SAVOIR PARLER

Selon vous, cette équation mathématique tient-elle debout ? Et bien, selon nous, non…

Car,

LIRE + APPRENDRE DU VOCABULAIRE = SAVOIR ÉCRIRE OU ENVOYER DES TEXTOS (tout au plus)

En aucun cas arrive-t-on au résultat « être à l’aise à l’oral et échanger librement avec les locaux »!

Changer l’équation

Si vous voulez arriver au résultat suivant : « arrive à parler », il va falloir que vous changiez le début de votre équation en modifiant les activités que vous faites. Au lieu de lire et d’apprendre du vocabulaire, allez plutôt provoquer des situations de discussion, d’échanges et de prise de parole dans votre quotidien. Et oui, la bonne équation n’est autre que :

ÉCOUTER/REGARDER DE L’AUDIO/DES VIDÉOS + ÉCHANGER À L’ORAL = ÊTRE À L’AISE À L’ORAL

Même si vous vous retrouvez dans des situations inconfortables. Même si vous ne comprenez pas tout ce que vous dit votre interlocuteur. Même s’il y a des incompréhensions. Toutes ces choses-là vont naturellement vous amener à être plus à l’aise avec le fait de prendre la parole ainsi que de faire des erreurs – n’oublions pas que les erreurs sont une partie normale du processus d’apprentissage.

Redéfinissez cette équation par rapport à l’objectif que vous avez. Vous déterminerez rapidement l’erreur. Et, vous pourrez donc changer l’équation facilement !

Parler une langue avec aplomb

Bousculons les codes aujourd’hui et osons parler de l’ingrédient « sine qua non » que peu d’expats connaissent quand il s’agit de réussir à parler une langue étrangère. Nous voulons parler d’un secret qui pourtant est la base de tout… La plupart des personnes qui se disent « nulles » en langues ont une lacune en commun. Ce n’est pas qu’elles ne soient pas bonnes en langues ou trop vieilles pour apprendre. Ça ce sont les raisons – pour ne pas les appeler excuses 😉 que tout le monde évoque…

Non. Cette lacune n’a même rien à voir avec la langue à proprement parler.

  • Le talent ? Non !
  • L’oreille ? Mhm !
  • La constance ? Meh !

Vous donnez votre langue au chat ? C’est le manque de… confiance en vous!

Astuce #1 : doucement le matin, pas trop vite l’après-midi !

Cela paraît contre intuitif, pourtant ça marche! Parler plus lentement nous permet d’avoir plus de temps pour trouver nos mots et donc faire des phrases avec moins de pauses et de « huh… ». Quand on parle de manière plus fluide, on a l’impression de mieux maîtriser la langue et on prend confiance en nous. CQFD !

C’est à Taiwan que j’ai découvert le pouvoir du parler moins vite. En apprenant le chinois, je m’entêtais à parler à la même vitesse qu’en français. Alors que je maîtrisais déjà à peu près la langue, je faisais encore plein de fautes de grammaire et de prononciation pour lesquelles je connaissais pourtant les règles.

Le jour où j’ai consciemment commencé à parler moins vite, la qualité de ce qui sortait de ma bouche s’est automatiquement améliorée. Ce qui a boosté ma confiance en moi.

Astuce #2 : une phrase c’est mieux que plein de mots

L’astuce numéro 2 c’est de vous concentrer sur les sonorités et les phrases ou expressions complètes.

Au placard les anciennes méthodes où il fallait apprendre des listes de vocabulaire longues comme un jour sans pain! Il vaut mieux connaître 10 phrases par cœur et sans hésiter que 100 mots qu’on ne saurait mettre ensemble pour faire une phrase qui tient à peu près debout.

La différence de résultat entre mon expérience avec l’allemand et le portugais en est la preuve criante. Pour l’allemand, je n’avais pas commencé par me faire aux sonorités de la langue. J’avais commencé par apprendre du vocabulaire de manière décousue. Du coup je connaissais tous les noms des meubles dans la maison mais je ne savais pas faire des phrases utiles avec. Ça vous parle?!

En revanche avec le portugais, j’ai beaucoup écouté d’audio et même de musique. Je reproduisais les sons et phrases que j’entendais. Mon apprentissage en fut plus fluide et de temps à autres les Portugais pensaient même que j’étais portugaise !

Astuce #3 : vos imperfections vous rendent parfaite

Cette troisième astuce est celle qui apporte le plus de transformation. Elle reprogramme votre cerveau à arrêter de vous concentrer sur le négatif et à assumer pleinement qui vous êtes dans une autre langue.

L’école nous a programmées à rechercher la perfection. A chaque faute, un point en moins. Pas bien ! On reproduit ces schémas en tant qu’adulte et on se coupe à chaque fin de phrases avec des « sorry », « lo siento », « entschuldigung ».

Ce qui vous fait perdre confiance en vous c’est de savoir que vous ne vous exprimez pas parfaitement et de penser que vos interlocuteurs vous jugent. Or, vos défauts et petites erreurs de langue font de vous la personne unique que vous êtes et vous rendent attachante. Promis !

Et voilà… 3 astuces simples et qui ne vous coûtent rien à mettre en place dès aujourd’hui, pour des résultats garantis !

Apprendre une langue… et travailler !

Dans cette partie, je vous donne 3 stratégies que j’ai testées alors que je travaillais pour des entreprises dans un job 9-to-7. Toutes les pistes ne s’appliqueront peut-être pas à votre cas mais vous pourrez en sélectionner une qui s’insérera naturellement dans votre quotidien.

Intégrer l’apprentissage des langues dans le train-train quotidien

Si la partie transports en commun ou voiture peut ne pas être considérée comme partie intégrante de votre journée de travail, elle n’en reste pas moins un moment incompressible que l’on apprécie plus ou moins (comme son travail 😉 )

Or, c’est souvent un moment sous-exploité par les personnes qui se rendent tous les jours sur leur lieu de travail. Et si l’on considère que le temps de trajet moyen journalier pour aller au travail est de 1h09 en France métropolitaine (et c’est pire encore en Allemagne et aux USA), il réside là une mine d’or pour notre développement personnel et professionnel.

Et si au lieu d’écouter la radio, jouer votre playlist, lire Métro tout en évitant soigneusement le regard de la personne assise en face de vous, vous mettiez ce temps à profit pour apprendre la langue avec un petit livre d’auto-apprentissage ?

C’est ce que j’ai personnellement fait quand je travaillais en Suisse. Je dévouais 30 minutes quotidiennement à mon apprentissage du russe et plus tard du portugais. Deux langues que j’ai apprises presque exclusivement dans les transports en commun.

Comme quoi on peut apprécier son train-train quotidien!

Inclure des « me-time » dans votre calendrier pro

Au lieu de faire une pause par ci par là et de prendre 1h30 au moment du déjeuner, je vous propose de regrouper toutes ces minutes et d’en allouer une partie à votre apprentissage de la langue.

Voici comment le faire en 3 étapes:

Faites un compte du temps de pause que vous prenez (entre la pause clope, la pause café, la pause réseaux sociaux, la pause du midi, la pause ragots, etc…). Sélectionnez les minutes que vous pourriez allouer à l’apprentissage de la langue. Si vous regardez bien, vous arriverez à trouver 30 minutes sans grande difficulté.
Agglomérez toutes ces minutes en un bloc de temps et agendez-le dans votre calendrier pro avec le label « Martine rocks English » (remplacez simplement Martine par votre prénom et English par la langue que vous apprenez!)
Quand vous êtes en plein dans cette phase, ne laissez aucune distraction vous détourner de ce que vous faites. 30 minutes bien exploitées vous feront progresser rapidement.

Trouver un binôme de travail

J’affectionne particulièrement cette stratégie car elle permet de replacer l’apprentissage d’une langue dans un contexte plus large, plus motivant et moins solitaire. Les maîtres mots: « communauté » et « pression sociale positive »!

Le binôme de travail idéal est une personne de votre entreprise qui apprend aussi une langue. A ce propos, vous n’avez pas besoin d’apprendre la même langue.

Programmez un rendez-vous hebdomadaire ou bi-mensuel avec elle pour faire le point sur vos avancées respectives, vous accorder du temps pour adresser vos problèmes, trouver des solutions et prendre des engagements pour la prochaine session. 20 à 30 minutes pendant la pause déjeuner suffisent largement.

Si vous voulez vraiment apprendre une langue et que vos agendas sont sur-bookés, testez l’une de ces 3 stratégies.

Je vous garantis que vous ferez des progrès et que votre évolution professionnelle se rapprochera à grands pas !

 

Marion-Gioda-LanguageBoss

Marion Gioda est coach en langues pour professionnels et expatriés. 

Arrivée en Suisse alémanique, du côté de Zurich en 2012, Marion ne parle pas un mot d’allemand et encore moins de suisse-allemand. Elle a donc la plus grande difficulté à s’intégrer socialement et beaucoup de mal à trouver un emploi. Elle se devait de trouver un moyen d’apprendre la langue qui soit rapide et efficace. Des cours en classe n’iraient pas assez vite et des cours privés seraient bien trop chers… C’est à ce moment qu’elle développe sa propre méthode. Depuis, elle parle 6 langues !


Découvrez son Podcast Gratuit pour apprendre les langues comme un pro.

 

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