Quand il joue à « Catch me if you can »

 

PHOTO CATCH ME 1

Faire 15 000 km pour se retrouver plus seule qu’un set de table posé sur un coin de paillasse parce que Monsieur est tout à ses affaires, franchement quelques fois ça énerve.

Synopsis

Quand on voit notre compte-joint tout dress code corporate vêtu, notre petit cœur sentimentalise à toute berzingue, il serait presque parfait.. Sauf que, un peu trop souvent à notre goût, on ne voit que la semelle de ses chaussures.

Quand le DRH de la banque Picsou nous a vendu la destination, il a juste omis de nous préciser que c’était la base arrière, le camp numéro 1, genre. Que le reste du temps Happy Face irait chasser sur les chemins de la gloire biznessoriale. Humaines les ressources, la blague ! C’est bien simple : son planning voyages pour les six mois à venir est aussi chargé qu’une robe libanaise.

Décors

C’est pas qu’un peu qu’on avait le jabot tout gonflé quand on a su qu’on partait pour les Amériques, Amériques avec un « S », ce qui nous avait un peu échappé vu qu’elles vont du sud au nord en passant par le centre, les Amériques… Nous on se voyait, la Carrie Bradshow, claquer du Stilleto sur le pavé de la Grosse Pomme, fouler de notre orteil manucuré le gazon de Central Park, voire papoter à la sortie de l’école française avec Angelina.
Déception, je crie ton nom !
A peine arrivés, il nous plante, là, comme trois sets de table de Monoprix (en solde) pour partir en goguette dans la cité des Anges. Première étape de sa tournée de Rock Star.

Dialogues

Ce qui suit est un précipité de conversations téléphoniques. Les échanges de mails ont été volontairement occultés pour ne pas blesser les yeux sensibles. Ils sont relatifs aux drames pathétiques et minuscules de la vie quotidienne (le fiel en plus).

J+1

Lui : 
« Scusi, je te réveille ? Pas eu le temps de t’appeler avant : journée de dingue, meetings, rendez-vous, à peine le temps de faire un jogging entre Venice et SM, douche et dîner avec des clients, je vais la faire courte, j’ai encore du boulot… ça va t’es sûre ? »

Nous (vous je ne sais pas, mais moi en tout cas) :
« Mon pauvre garbadge (chou, ça ne passe pas la glotte à 3 am), bien sûr que tu ne me réveilles pas, tu penses à 3 heures du mat, je relis tout Kant ! Au fait par SM tu entends quoi ? »

Lui :
« Funny…Santa Monica, Tu ne serais pas un peu chafouin, toi ? Il faut que je file, là. Bizbiz… »

J+5

Moi/Nous/Vous/elles :
« Je te dérange, là ? »

Lui :
« Huuuummmm ! J’t‘écoute.  » (En langage de mari : plus mal tomber, tu ne peux pas)

Moi/Nous/Vous/elles :
« Là, je t’appelle parce qu’il y a du fait divers dans l’air, genre des envies de Vologne ou de congélo, au choix. Je ne peux plus tenir les nains. Un désastre écologique, doublé du Big One seraient le plus sûr moyen d’en finir avec leur éducation, j’en ai ras le chignon d’être mère-célibataire-Cosette-de-l’expat ! Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue, André Rieu, fais pleurer tes violons ! ♪♫♪ »

Lui :
« Participation télépathique à leur éducation acceptée ? »

J+9

Lui :
« Allo, allo, tu vas être contente on vient de signer enfin le contrat avec Rastapopoulos, t’en dis quoi ? »

Moi/Nous/Vous/elles :
« Avec les enfants, on s’en tamponne les cils tous ensemble tellement on est émus ! Au fait, tu reviens quand ? »

Lui :
« Ben…Justement…ça implique que…euh…Du coup…euh…il faut que je fasse un saut à Caracas…En même temps, si tu crois que ça m’amuse…J’aimerais tellement être avec vous…Mais, faut comprendre..euh ! Quand même, je travaille à la sueur de mon front à la construction de mon ulcère pour votre bien, M…koa ? »

Moi/Nous/Vous/elles :
« Kois-je ? Mentir tellement fait passer Pinocchio pour un mec bien ! Saaaluuuut ! Essuyer les gouttelettes qui perlent à notre front, inhaler la Ventoline, ne pas oublier ! »

J+14

Lui :
« Salut !!!! Les crapauds (les enfants), salut la volaille (moi, vous, peut être, la poule, quoi) !!!! Encore 6 dodos et Papa et là ! »

Moi/Nous/Vous/elles :
« Magneto, Claudio ! Mon Ken, vous, vous souvenez-vous de nous, tu te souviens, au fait on se tutoyait ? Ma plus belle histoire d’amour était-ce bien vous/tu ?  » (Franchement, je m’auto-hue sur ce coup-là à doucher comme ça son enthousiasme de colibri, mais vous me comprenez, non ? Si ? Oui ? Oh ! Dites-le !)

Lui :
« Euh…Tu fais quoi, là tout de suite ? »

Moi/Nous/Vous/elles :
« Pour le 15ème soir consécutif, comme tu me vois là, je fais l’étoile de mer sur notre, enfin mon lit, j’ai pas franchement l’intention de virer mes tentacules dans 6 dodos, comme tu dis, j’hésite entre me défenestrer à travers mon écran LCD ou me noyer dans mon placard à Carambar… »

J+21 (soit 1 dodo de plus que sus- mentionné)

Lui :
« Cette fois promis juré, je suis là vendredi après-m’, enfin samedi, voire dimanche…au plus tard ! T’es contente ? Vous allez faire quoi en m’attendant ? »

Moi/Nous/Vous/elles :
« Tailler plein de Maisons Blanches dans des radis, par exemple ? T’en penses quoi ? Au fait rappelle moi ton 06 ? »
On ne sait pas mentir, c’est bien évidemment notre plus gros défaut, donc difficile de se la jouer les pom pom girl devant un retour si souvent annoncé !

Clap de fin

On sait que quand un homme plaît à la fille, elle n’a plus de cerveau, l’iceberg se transforme en méduse, a le plexus au bord des yeux dès qu’elle entend la clef tourner dans la serrure.
(Un plan chabadabada avec accueil à l’aéroport a été initialement envisagé, mais, bon, faut pas non plus exagérer, là !)

Vu, venue, pas vaincue !

Juliette : « On m’objectera que je savais à quoi m’attendre en épousant un marin, mais dans ma vie je n’en n’avais jamais croisé et qu’il a fallu que ce soit lui, le bon. Bref, pas le temps d’apporter ma robe de mariage au pressing que je me retrouvais assise sur un pâté de corail à guetter l’horizon vide, désespérément vide. Pour lui j’ai laissé derrière moi veaux, vaches, cochons, famille, amis et boulot, et au final il est tout le temps en mer et comble de malchance quand son bateau a des avaries c’est toujours à l’autre bout du Pacifique ! »

Eléonore : « Dans l’administration on est jamais à l’abri des surprises, un poste dans une capitale civilisée, on prend. Une maison dans une banlieue résidentielle, on prend, surtout quand le père assure que les 20 km ça sera idéal pour avoir des conversations tranquilles avec les enfants. Sauf que : la zone du père couvre l’ensemble des pays baltes et qu’en conséquence il n’est jamais là, sauf que, pour avoir une vie sociale pour une femme souvent seule c’est loin d’être l’idéal, sauf que quand le père/mari rentre, il est épuisé, n’a plus envie de bouger et encore moins de sortir. Déménager, pour moins de verdure, de mètres carrés mais plus de proximité, j’ai pris cette décision seule en accord avec moi-même ! »

 

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