Nous, grands-mères de petits-expats

petits enfants expats

Il y a des marronniers que l’on attend plus que d’autres. Et nous devons dire que la fête des grands-mères, qui a lieu ce dimanche en France (et qui, rappelons le, tient ses origines dans une opération de communication autour de la marque de café Grand-Mère en 1987…) nous réjouit vraiment. Une occasion en or de de rendre hommage aux grand-mères de nos petits expats. Comment vivent-elles cet éloignement ? Quelles sont leurs recettes pour garder une complicité malgré la distance ? Mes petits-enfants sont expatriés : trois grands-mères témoignent, sans tabou…

Pour les grands parents : une relation pas toujours facile à vivre

Une complicité difficile à créer avec les petits-enfants expats

« Ce n’est pas si simple. C’est comme un couple qui vit loin l’un de l’autre et même s’il se voit régulièrement, il faut un certain temps pour se retrouver », explique Jany Ehrentrant, elle-même ancienne expat (et grand-mère de jumeaux que l’on connaît bien par ici…) « Ce sont de petits êtres nouveaux que l’on retrouve à chaque fois. De plus les enfants grandissent, découvrent de nombreuses choses que l’on ne partage pas avec eux. »

Distance rendue encore plus grande et difficile à vivre après la pandémie de Covid. Françoise Cazalis, alias Paquita de FemmExpat, écrit de Singapour : « Avant, on avait le pass navigo d’Air France mais ces deux années covidesques ont été pauvres en longs courriers, alors comment rester proche de la progéniture malgré la distance, malgré l’âge, malgré tout… ? »

Une relation virtuelle, à manier avec délicatesse

La chance des grands-parents du 21e siècle ? Pouvoir garder un contact régulier grâce à Internet. Françoise, elle-même encore en expatriation, décrit ces fameux FaceTime du dimanche soir (dont FemmExpat a déjà parlé ici) non sans humour : « On est bien contents d’être des grands-parents 2.0, virtuoses des appli WhatsApp, Messenger et autres FaceTime mais elles ont leurs limites : on tombe rarement sur le bon timing, les grands-parents ne font pas le poids face à Pat’Patrouille/Reine des neiges… »

Alors comment faire ? Laisser les enfants appeler les grands-parents est une première piste, donnée par Françoise : « Ce sont eux qui appellent quand ils ont quelque chose d’important à dire, genre, « Marco, il ne veut plus jouer avec moi à la récréation », « « « Je veux mettre mon déguisement de licorne pour aller chez le dentiste, Maman dit que c’est nul » ». On écoute, temporise, éventuellement conseille. Très éventuellement, même. »

Un luxe avoué qui ne dit pas son nom !

Amies expats, ne vous inquiétez pas, on ne vous fera pas culpabiliser longtemps. Car les grands-mères ne cachent pas le confort de la situation : « Cela nous permet de voyager ! De découvrir ensemble les falaises du Devon, les îles asiatiques, les montagnes suisses ou les paysages volcaniques néo-zélandais… que de bon moments passés ensemble ! » accorde Sabine David, co-fondatrice d’Expat Communication et de FemmExpat.

Et le mercredi sans petits-enfants ? Du côté de Sabine, la réponse est sans tabou : « Ne pas s’occuper de ou des enfants le mercredi pour moi c’est un bonheur… C’est un vrai engagement et parfois une obligation et je trouve que nos petits-enfants cela doit rester une envie, même si bien sûr on est là pour aider ses enfants. »

Françoise raconte également un épisode récent : « la dernière fois que j’étais en France il y avait une grève (bizarre, comme c’est bizarre…) d’où casse-tête pour les parents. Quand je leur ai fait observer que j’aurais pu m’en occuper, ils ont répondu « Ah ! ben oui, mais ça ne fait pas partie du scope, pour nous vous êtes toujours en Asie ». Et comme aucun des grands parents n’habitent le pays de leur descendance (mariages mixtes de tous les côtés), « les darons et daronnes ne sont jamais des variables d’ajustement mais des plus« . Comme ces choses-là sont bien dites !»

Grands-parents d’enfants expats : leurs conseils

« Loin de la base, mais en phase »

Françoise poursuit : « mon conseil est de créer une discussion sur WhatsApp en one-to-one et envoyer des vidéos qui correspondent à leurs centres d’intérêt : largage des bébés tortues en Indonésie, danse du lion dans le temple d’à côté, polo sur éléphant, requins vus en plongée. Mais bon, c’est notre double avantage d’avoir un glam credit de grand-parents eux-mêmes expat. En résumé : même si on est loin de notre base on reste en phase. »

Pour Sabine David, qui est également une « flying grand-mère », un meilleur contact passe par une connaissance de l’environnement des petits-enfants : « Pour ceux qui le peuvent, c’est important de connaître l’environnement dans lequel le petit-enfant vit pour garder un lien et pouvoir en parler avec lui à distance. C’est pourquoi nous n’hésitons pas à nous transformer en pigeon voyageur, pour faire 12000 km pour permettre aux parents de prendre du bon temps, et faire plus connaissance avec ses petits. »

Moins de temps, mais du bon temps

Jany accorde : « La véritable complicité se forme avec le temps et nous n’en n’avons pas beaucoup… ». Même problème du côté de Sabine : « Le plus compliqué, c’est sûrement la gestion du calendrier, entre vacances UK, du canton de Vaud, et du Tessin… qui ne sont pas au même moment mais en France, c’est la même chose alors on jongle. Et puis, on doit tout anticiper pour les voir : prendre les billets avions, de trains, planifier des vacances, c’est vrai qu’au niveau organisation c’est pas évident. »

Et Françoise poursuit : « Le plus compliqué est partager un temps de qualité entre tous, les anciens, grands, les petits, les tous petits. De mettre en perspective les emplois du temps, les disponibilités, les affinités, les âges, les éducations, les différences culturelles, mais ces éléments ne sont pas particuliers à l’expatriation sinon au temps limité imparti. Non, juste un petit tableau Excel 10 colonnes, 35 lignes et l’affaires est dans le sac ! »

Et beaucoup de sagesse…

Pour Françoise, miser sur du temps de qualité est donc la clé : « Avant on a des principes, après on a des enfants et enfin des petits enfants, du coup on vire les principes pour le quality time. »

Pour Jany, « Si on ne veut pas se plaindre et pleurer tous les jours, on se protège on ne s’investit pas de la même façon, on pense à eux souvent, on a les photos, WhatsApp, ce qui manque c’est de les toucher, de les embrasser, de les entendre. »

Et le dernier mot revient à notre Paquita : « On mesure le degré d’affection des proches à leur capacité de supporter les absences et les silences ».

Bouton abonnement NL FXP

FemmExpat vous recommande également :

Grands-parents : 11 idées pour maintenir le lien avec vos petits-enfants expatriés

Fête des Grands-Mères : Allô Mamie, t’as reçu mon colis ?

Nos chères têtes blanches et l’expatriation

Annoncer son départ aux parents : oui mais comment ?

Quand les parents de l’expat se font vieux : appel à témoignage

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Notre site vous intéresse ?
    Ne partez pas sans vous inscrire à notre Newsletter !

    Chaque mardi, le mail qui prend soin des expats !
    Un boost de bonne humeur et de conseils.

    Rejoignez-nous !