Dans les coulisses de La Seconde foudroyante, entre thriller et chronique d’expat

Si vous êtes allées au dernier salon du livre à Paris, vous avez peut-être croisé Laure de Pierrefeu. Ce fut pour elle l’occasion de découvrir enfin son premier roman publié, sur le stand des éditions Kawa, La Seconde foudroyante. Ce roman a pour toile de fond la Barcelone des expatriés. Les trois personnages principaux s’y croisent avec des points de vue en miroir. Pour FemmExpat, Laure a livré les coulisses d’un roman qui n’est ni une chronique d’expat, ni un thriller, ni une romance, mais un mélange magnétisant.

Les voyages forment la jeunesse

Laure a toujours aimé voyager. Lors de ses études déjà, elle a multiplié les longs séjours à l’étranger. Une mission humanitaire en Afrique. Trois mois de stage au Venezuela. L’Inde et le Népal avec le sac à dos. Et des années d’audit dans le monde entier. Six semaines au Brésil, six autres au Mexique, puis encore quelques-unes aux Etats-Unis, en Norvège, en Italie… Avant même de s’expatrier, Laure a toujours eu un parcours international. Elle était la globetrotteuse de sa famille.

Vie de famille et expatriation

Quand Laure rencontre son mari en France, ils parlent tout de suite de tous les voyages qu’ils ont en commun. Laure travaille dans une maison de disque. Puis elle passe aux nouvelles technologies dans les années 90, avec notamment le premier fournisseur d’accès internet français, Infonie. Elle rejoint enfin la pub et la stratégie média où elle a à peine le temps de monter un projet. Départ en expatriation. Elle suit son mari aux Etats-Unis avec leur deux enfants.

Profiter de l’expatriation

Partir aux Etats-Unis lui a semblé parfaitement naturel. Elle avait le goût des voyages et celui des langues. Laure atterrit donc à Houston. Elle ne cherche pas à travailler. Elle qui sort du milieu disque et de la pub en France, que chercher dans la « banlieue de la banlieue de Houston » ?

Au contraire elle prend le temps de souffler. Et elle s’inscrit en auditeur libre à la fac pour prendre des cours de dessin. Après tout, elle n’est pas très différente des étudiants qui l’entourent. Mis à part qu’elle a déjà deux enfants, et qu’elle est bientôt enceinte du troisième.

L’écriture, une passion de toujours

A son retour en France, Laure reste encore un peu en congé parental. Puis, finalement elle ne retourne pas travailler. Elle sait déjà qu’ils vont bientôt repartir. Alors elle choisit de se mettre à l’écriture.

Elle a toujours aimé l’écriture. Cette grande brune à la voix énergique se souvient avec douceur de l’année de ses 13 ans, quand elle a commencé à écrire. Elle qui a beaucoup lu aimerait passer de l’autre côté. Et puis, comme elle le dit si bien, « à l’adolescence, on a envie de raconter des trucs qu’on ne peut dire à personne ». Elle commence donc une sorte de journal intime. Elle y écrit que ses « mots allaient être comme des flèches qui feraient exploser toutes les baudruches ».

De tout cela elle ne finit rien, ne garde rien, et jette tout. Elle parle du manque de confiance à cet âge pour imaginer complètement quelque chose. Même vingt ans après, elle avoue trouver cela toujours difficile.

Dans les coulisses de La seconde foudroyante, entre thriller et chronique d'expat
Laure de Pierrefeu
Dessin, écriture, l’envie d’explorer sa créativité

A son retour du Texas, Laure fait le lien entre ses cours de dessin et ses envies d’écriture. Pour elle, il s’agit d’explorer, de comprendre ses émotions artistiques. Son troisième enfant est entré à l’école. Va-t-elle retourner travailler ? Elle décide de refuser deux propositions professionnelles et commence à écrire.

L’euphorie de l’écriture

Elle vit alors une espèce d’euphorie qu’elle ne retrouvera jamais. Elle prend un « plaisir dingue à écrire et à voir que ça prend forme ». Car elle invente des personnages et ceux-ci ont une existence propre. D’ailleurs, elle peut en parler des heures, comme de ses meilleurs amis.

Elle envoie son manuscrit à plusieurs éditeurs. Elle a des retours très positifs. Mais il manque une histoire pour ses personnages dans leur belle maison de famille. Finalement, elle a juste posé une situation de départ, on attend l’intrigue. Mais que les éditions Le Dilettante lui aient écrit « Nous ne vous cacherons pas le plaisir que nous avons eu à nous retrouver dans cette maison de famille. » lui donne confiance.

Renouveler l’expérience en Espagne

Quand elle part en Espagne, Laure a envie de renouveler l’expérience. Elle s’inscrit à un concours d’écriture de premier roman chez Robert Laffont. Le thème est le fantastique. Il s’agit d’envoyer un synopsis et les trente premières pages.

Elle prend un virage à 180° par rapport à son premier roman. Cette fois, elle crée une histoire détaillée et bien fournie. Elle imagine un thriller fantastique, sur des bases scientifiques. Un homme, dans une espèce d’ouverture temporelle, récupère la vie de sa sœur. Elle veut faire vivre par un personnage la vie de quelqu’un d’autre. Quelque chose entre le fantastique et l’anticipation.

De l’importance d’être lue

Finalement Laure est hors délai pour envoyer son synopsis. Elle décide cependant d’aller au bout de cette histoire. Elle développe une vraie narration. Cependant, l’intrigue est tellement lourde qu’elle la traîne comme un boulet. Elle aurait plutôt envie d’écrire autre chose.

Quand elle envoie le manuscrit à des éditeurs, les échos sont moins positifs. Un éditeur cependant demande à la rencontrer. Grâce à lui, elle comprend que son histoire a un vrai problème de sujet. Elle démarre comme un thriller. Mais se termine comme une chronique familiale. Elle comprend l’importance d’être lue, d’avoir des retours, pour pouvoir avancer.

L’écriture, un vrai choix

Laure n’est pas du genre à se laisser arrêter. Dans son premier livre, il ne se passait rien. Dans le deuxième, au contraire, il se passait trop de choses. Elle choisit de continuer à écrire. Mais elle reprend une forme de légèreté au niveau de l’intrigue, tout en se concentrant sur les rapports entre les personnages et les évolutions personnelles de chacun.

Pour l’écriture de La Seconde foudroyante, Laure est à Barcelone. La ville se retrouve en toile de fond, et le monde des expats sert de décor. Elle écrit si possible tous les jours. Cependant elle est tiraillée entre son envie de découvrir la ville (mais elle culpabilise alors le soir de n’avoir pas écrit), et celui d’écrire (mais elle regrette alors de ne pas profiter du soleil qui brille dehors).

Retour en France, retrouver ses marques

En 2011, Laure et sa famille rentrent en France, La Seconde foudroyante reste alors un peu plus d’un an dans les cartons. Le temps de la réflexion. De se poser aussi. Laure choisit d’organiser sa vie autour de trois pôles. Elle s’investit dans une activité associative pour laquelle elle se forme. Elle travaille en soins palliatifs à la maison médicale Jeanne Garnier, le plus gros centre de soins palliatifs d’Europe. Par ailleurs, elle fait aussi de la gestion locative. Et elle s’inscrit à un atelier d’écriture.

L’écriture, une fausse activité solitaire

Laure se tourne vers l’ALEPH pour ses ateliers d’écriture. Rapidement, elle trouve avec un autre participant et l’écrivain animateur un système particulier d’écriture. Ils se retrouvent une fois par mois. Chacun envoie préalablement ce qu’il a écrit. Une heure de relecture pour elle. Une heure de relecture pour l’autre participant. Laure découvre l’énorme richesse de la confrontation avec l’autre. « Pouvoir lire ses pages, avoir quelqu’un qui, sans asséner de vérités, ni dire ce qu’il faut faire, pointe juste les incohérences, c’était formidable ! » Et puis ce système lui donne un rythme et des échéances. Des aspects de l’écriture difficiles à entretenir quand on est seul.

Un récit qui mélange autobiographie et fiction

Elle termine La Seconde foudroyante en 2015. Mais elle laisse mûrir son projet. Il repose comme un bon vin dans son tonneau.

La toile de fond est très autobiographique, mais l’intrigue est une fiction totale. Quant aux personnages, elle les connaît par cœur. Pour Laure, c’est comme s’ils existaient vraiment. Souvent, ils sont le mélange de quatre ou cinq personnes qu’elle connaît. Bien sûr, les expats de Barcelone essaient de s’y reconnaître. Ils peuvent toujours s’accrocher. Même les artistes qu’elle cite dans son livre sont imaginaires. Pourtant, on était à deux doigts de googleliser leurs noms, nous, tellement ils semblent réels.

Dans les coulisses de La seconde foudroyante, entre thriller et chronique d'expat
Laure, au salon du livre de Paris

Par contre, tous les lieux existent. Même si pour certains, comme ce bar où se retrouvent Claire et Stéphane, les personnages principaux, c’est un peu enjolivé.

Ni un thriller, ni une chronique d’expat

Finalement, La Seconde foudroyante n’est ni un thriller, ni une chronique d’expat, mais un peu des deux. Il est surtout un roman de personnages qui se cherchent, qui se trouvent, qui s’échappent, se rattrapent et grandissent ou tombent.

Son éditeur ne s’y trompe pas. Les éditions Kawa n’éditent pas beaucoup de romans. Mais ils ont fait confiance à celui de Laure. Et elle a découvert son récit, devenu objet, sur le stand de l’éditeur au salon du livre de Paris. Désormais, elle est un écrivain publié. Elle est reconnaissante envers cette petite équipe de gens passionnés et bienveillants. Une denrée rare dans le monde de l’édition, nous dit-elle.

Rendez-vous avec le succès

Laure reste modeste, elle ne concourt pas pour le Goncourt. Mais quand même, les séances de dédicaces s’enchaînent entre la France et Barcelone depuis le salon du livre. Et les librairies où elle passe sont  rapidement en rupture de stock. La Seconde foudroyante semble avoir trouvé son public. Et pas seulement auprès des expats, qui pourtant ont la chance de pouvoir se faire livrer l’ouvrage au tarif local sur Amazon, qu’ils soient en Espagne, en Italie ou aux Etats-Unis. Le livre est produit partout

Mais pour la petite dédicace avec le sourire de l’auteur, rendez-vous sur la page Facebook de La Seconde foudroyante pour connaître le programme !

La Seconde foudroyante est un roman à lire sur les plages de Barcelone ou dans l’avion du retour pour Singapour après vos vacances en France ! Vous y retrouverez votre monde d’expatriés avec cette dose d’ailleurs qui vous fera rêver.

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