Contre la solitude des personnes âgées, le projet de Catherine

Catherine, contre la solitude des personnes âgéesCatherine a 49 ans. Mariée, deux enfants, elle réside depuis septembre 2016 à Rome. Cette diplômée d’école de commerce à Bordeaux témoigne pour FemmExpat de son projet professionnel, né de sa prise de conscience, en expatriation, de la solitude des personnes âgées.

Cambridge, Angleterre

J’ai quitté la France il y a 18 ans. Nous sommes tout d’abord partis en Angleterre, près de Cambridge. Vie calme et ordonnée, idéale pour profiter de ses enfants en bas âge. Car il existe beaucoup d’activités pour les tout-petits. J’ai pu lier des liens d’amitiés très forts avec d’autres expatriés et des Anglais. Les enfants ont fréquenté l’école anglaise et ils étaient très bien intégrés.

Bologne, Italie

Puis nous sommes partis en Italie à Bologne. Le choc culturel a été brutal : horaires, mode de vie, mentalité, tout était à l’opposé. Il n’y avait ni lycée français ni école internationale, donc les enfants ont suivi l’école italienne. Il a fallu apprendre l’italien et s’adapter à cette nouvelle culture. Je souhaitais retravailler et j’ai donc tout misé sur l’intégration. 

Huit mois plus tard, j’ai été recrutée comme responsable de l’administration et du personnel d’un secteur de l’Université de Bologne. Un vrai challenge. J’ai été confrontée aux différences du secteur public, et du monde du travail italien. Heureusement le directeur de ce groupe venait également du privé et souhaitait introduire de nouvelles méthodes de travail et de gestion. Ce fut une expérience très formatrice sur le plan professionnel et humain.

Turin, Italie

Ensuite, nous sommes partis à Turin. Cette fois ci le changement a été facile. Nous maîtrisions la langue, la culture et surtout nous avons rejoint la communauté française. Les enfants ont fréquenté le Lycée français. Pour eux, ce fut un nouveau challenge car ils changeaient pour la troisième fois de langue d’enseignement et surtout de méthode d’enseignement. 

Après avoir installé la famille, je me suis investie dans le bureau de Turin Accueil. Je souhaitais prendre un peu de temps pour réfléchir à mon avenir professionnel tout en m’impliquant dans la vie sociale. Je cherchais une activité nomade. Et un jour, suite à une prise de conscience sur la solitude d’une personne âgée qui m’était chère, j’ai voulu créer Dire et d’Aujourd’hui, une société innovante dans le secteur des loisirs pour seniors.

Rome, Italie

Depuis septembre 2016, nous avons déménagé à Rome et je continue mon activité tout en m’impliquant dans PonteVia !. Cette association facilite l’accès à l’emploi de professionnels francophones et italophones, à Rome et dans sa région.

Dire et d’Aujourd’hui, un parcours d’expatriée

La création de la société Dire et d’Aujourd’hui est la résultante non programmée de tout un parcours :

  • Ecole de commerce en France, pour la formation.
  • En Angleterre je me suis liée d’amitié avec ma voisine âgée anglaise. C’est elle qui est à l’origine du concept de l’activité. En effet, après notre départ en Italie, j’ai pris conscience de sa solitude. Je me suis sentie coupable de ne pas être suffisamment présente. Et c’est ce sentiment de culpabilité qui m’a fait imaginer une façon simple et différente de lutter contre la solitude.
  • A Bologne, je me suis familiarisée aux méthodes de travail italiennes. Et surtout à son administration très lourde. Ceci m’a permis d’affronter plus facilement les démarches à accomplir pour créer une société en Italie.
  • Le déménagement à Turin m’a permis de réfléchir une nouvelle fois sur ma carrière professionnelle. Et je me suis lancée dans une nouvelle aventure, l’entrepreneuriat, avec une idée qui reflète mes valeurs.

J’ai toujours voulu créer une entreprise. L’idée de Dire et d’Aujourd’hui m’est venue quand j’ai appelé cette ancienne voisine anglaise. J’en étais très proche. Et elle m’a avoué qu’elle n’avait parlé à personne depuis une semaine. Une nuit je me suis réveillée en disant : « c’est bon, je sais ce que je vais faire : je vais créer des dames de compagnie au téléphone pour les personnes âgées. » 

J’ai ensuite étoffé l’idée de départ en proposant des conversations en tête à tête ou en groupe avec une animatrice. J’ai également proposé de recueillir les témoignages et le vécu des personnes dans des livres qu’elles pourraient donner à leurs proches.

Entre la naissance de l’idée et la création de la société, 18 mois sont passés.

Savoir trouver de l’aide

Pour créer mon entreprise, j’ai contacté la Région du Piémont (M.I.P. : Mettersi In Proprio). En effet, elle propose un parcours aux créateurs d’entreprise pour réaliser leur business plan. Ceci avait un double intérêt pour moi :

  • Pouvoir confronter mes idées avec une personne étrangère au projet
  • Avoir les informations concrètes sur comment créer une entreprise en Italie et gagner du temps.

En supplément, mon projet a plu et j’ai bénéficié d’une subvention pour créer la société.

Le co-working pour ne pas être seule

A la constitution de la société, j’ai choisi de travailler dans un espace de co working pour à la fois sortir de chez soi à un coût plus faible que la location classique d’un bureau et profiter de la proximité d’autres entrepreneurs pour échanger des idées.

Travailler dans sa langue, un vrai plus

Pour la réalisation du site internet j’ai fait appel à un info designer italien. Je pensais que c’était plus simple de travailler avec une personne locale. Pour le sélectionner je me suis basé sur son portfolio et je n’ai pas pris en considération le fait qu’il ne parlait ni ne comprenait le français. Cette erreur m’a fait perdre beaucoup de temps. Car mon site internet est en français.

Pour qu’il comprenne la logique des pages, je devais tout traduire en italien et le pire c’est que les textes que je rédigeais en français pour être « collés » tels quels sur le site, il les recopiait en faisant des fautes d’orthographes. Au lieu de faire le site en un mois, il en a mis quatre. Le site internet étant ma seule vitrine, j’ai dû attendre pour lancer mes actions commerciales.

Entre innovation et valeurs

Dire et d’Aujourd’hui est une société innovante dans le secteur des loisirs pour les 65 ans et plus. Pour leur permettre de garder une vie sociale enrichissante même s’ils ont des difficultés à sortir de chez eux, j’organise des conversations au téléphone qui regroupent de un à six seniors.

Certaines personnes sont plus à l’aise en tête-à-tête. Dans ce cas, elles préfèrent parler seulement à une animatrice qui les écoutera et échangera avec elles. D’autres, au contraire, préfèrent rencontrer plus de personnes. Dans ce cas-là, les conversations en groupe sont adaptées.

Fonctionnement de Dire et d’Aujourd’hui

Je crée les groupes en fonction des centres d’intérêt et passion de chacun. Il y a ainsi le club de cuisine, le club de chants et chansons, celui des actualités, des lecteurs… Puis chaque semaine, sur rendez-vous, je mets en communication téléphonique les membres d’un groupe, et j’anime la discussion. Les réunions durent 30 ou 50 minutes. Au début de la réunion, nous faisons un tour de table pour prendre des nouvelles de chacun. Ensuite nous discutons du sujet qui avait été choisi la semaine précédente. Très rapidement, les participants se connaissent de mieux en mieux et un climat très chaleureux s’installe.

Pour participer à ces discussions, il faut s’abonner sur le site www.direetdaujourdhui.fr ou téléphoner au +33 4 81 68 11 96 pour recevoir la documentation. Je propose toujours de participer gratuitement à une réunion. Ce concept étant nouveau, il est important de le tester. Les abonnements sont mensuels, semestriels ou annuels.

Catherine, Dire et d'Aujourd'hui, contre la solitude des personnes âgées
Catherine, Dire et d’Aujourd’hui, contre la solitude des personnes âgées
Un projet toujours en développement

J’ai choisi de m’adresser aux francophones. Ainsi, même si ma société est italienne, la plupart de mes clients sont en France. Cette distance géographique est un frein pour le développement de ma société. Je cherche aujourd’hui des moyens de me faire connaitre auprès des seniors et je souhaite m’appuyer sur des contacts directs et de confiance. Je suis donc à la recherche d’apporteurs d’affaires pour faire la promotion des services Dire et d’Aujourd’hui.

Pour en savoir plus, consulter l’annonce sur Expat Value, le blog boîte à outil pour la carrière des conjoints expatriés.

Savoir s’investir dans ce qui nous tient à cœur

Si on a un projet qui nous tient à cœur, il ne faut pas hésiter et s’investir à fond pour le réaliser. Il existera toujours des obstacles et des phases d’interrogations. Dans ses moments–là, il est important d’être bien entouré pour pouvoir partager ses doutes et profiter de l’expérience des autres pour ensuite repartir sur son propre chemin.

Catherine Turcaud-Quarta

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