Nouvelle expatriation, vous ne ferez jamais plus rien par hasard

Marie et Antoine ont passé un an au Brésil et à Sao Paulo, puis trois ans à Mexico. Ils sont rentrés en France en 2016. Grâce à leur témoignage, vous ne ferez jamais plus rien par hasard pour votre nouvelle expatriation !

Quelles leçons ont-ils tirées de leurs expatriations ? Ils nous partagent leurs nouveaux axes de vigilances, d’améliorations pour une prochaine éventuelle expat. Désormais ils ont des enfants et surtout la carrière de Marie, le conjoint suiveur, devient un vrai sujet.

Voici un montage vidéo de leur témoignage.

Comment vous êtes-vous senti Antoine en emmenant votre famille loin ?

Antoine : Dans notre cas c’est un peu particulier, car nous avions cette envie commune de partir. Donc il n’y a pas eu d’appréhension avant, de remords, de quelconques regrets. En revanche, arrivés sur place, après les premiers mois d’excitation de l’arrivée à l’étranger, c’est là où concrètement, je me suis dit que ce n’était pas évident pour ma femme. Elle ne parlait pas la langue du pays et a rencontré des difficultés à trouver du travail. Donc, c’est une fois sur place, plutôt qu’en amont que j’ai réfléchis à l’impact familial.

Quel sentiment prédomine chez vous Marie ? 

Marie : Pas de sentiment de sacrifice de mon côté. L’envie était commune depuis qu’on se connaissait.. On avait envie de partir ensemble à l’étranger. On s’était dit que l’autre suivrait le premier qui trouverait. Et comme dans beaucoup de cas, c’est mon mari qui a trouvé et c’est moi qui ai suivi. C’est en effet quelque mois après, en réalisant qu’au Brésil il n’y a pas de permis de travail, que je me suis dit que ça allait être plus compliqué.

Me concernant, l’expatriation a été géniale au niveau personnel. Très riche, vraiment super. Mais au niveau professionnel on se demande quand est-ce qu’on va réussir à raccrocher les wagons. Avant de partir on avait chacun une carrière, on a fait la même école, on est de la même promotion. Donc voir  l’autre qui a sa carrière qui décolle, alors que vous êtes dans l’incertitude n’est pas toujours évident. Je suis restée persévérante et j’ai toujours fait en sorte de rester liée au milieu du travail. Je sais que pour Antoine également ça n’a pas toujours été simple de me voir frustrée.

Dans quelle mesure une expatriation impacte-t-elle directement votre quotidien ?

Antoine : Côté perso, c’est vrai qu’au début on est très à deux ! On est loin de sa famille, de ses amis…Nous avons eu la chance d’avoir quelques contacts au Brésil et au Mexique. Mais les premiers mois on espère qu’ils vont nous inviter ! Il faut bien s’entendre, être bien à deux. Et c’est intéressant parce que plus on s’expatrie, plus on s’habitue à ça, je pense. Et c’est vrai qu’au Mexique ça s’est encore mieux passé. Ce sentiment de n’être qu’à deux n’a pas duré très longtemps, un mois peut-être.

Marie : Quand on vit sa deuxième expat on sait qu’il y a une grande culture de l’accueil. On est deux, mais il est vrai que nous avons quitté le Brésil avec déjà avec cinq ou six  contacts de couples . Dès les premiers jours, le réseau s’est créé très vite. On sait également mieux comment ça se passe.

Il y a aussi des moments plus compliqués. L’administratif, la fatigue. Devoir parler 10h par jour en portugais au travail. C’est bien de pouvoir bien s’entendre pour pouvoir débriefer, parler de son expérience, échanger.

Antoine : C’est une chance d’avoir un conjoint à l’écoute. Comme je travaillais, j’avais une expérience très riche avec des collègues Brésiliens et Mexicains. Nous n’avions clairement pas la même vie avec  Marie, et pourtant elle était là, à l’écoute et imprégnée de tout ce que je lui racontais.

Marie : J’ai pris ça comme une opportunité pour me préparer au moment où j’allais trouver un job. Certes parfois cela a créé de la frustration. Mais j’ai plutôt pris ça comme un échange. Et d’ailleurs, quand j’ai commencé à travailler au Mexique, ça faisait déjà un an et demi qu’on y était. Et d’entendre Antoine, puis nos amis, raconter leur expérience en entreprise, ça m’a beaucoup aidé le jour où j’ai commencé à travailler. Parce qu’en plus j’étais dans une entreprise 100 % mexicaine. Donc tout cet apprentissage et partage culturel m’ont beaucoup aidés à m’intégrer et à prendre mon poste rapidement.

Pour aller plus loin, peut-on considérer que la famille puisse influencer la décision d’expatriation ?

Antoine : Oui, complètement !

Marie : On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, mais si on a une nouvelle opportunité, on aimerait bien dans l’absolu repartir. En revanche, moi, mes critères sont beaucoup plus stricts que la première fois où on était parti sans enfant. Nous étions prêts à aller partout. J’ai fait l’expérience de pays sans permis de travail… Je sais qu’apprendre une nouvelle langue ça prend du temps. Se faire un réseau aussi. Tout cela c’est beaucoup d’énergie. Donc clairement, pour la prochaine destination, si on a une opportunité, le critère d’employabilité sera clé.

Vous avez donc parlé du critère d’employabilité, quels seraient les autres critères qui interviendraient ?

Antoine : Je pense que ça reste le plus important.

Et par rapport aux enfants peut-être, à la vie familiale ?

Marie : Peut-être et encore je ne sais pas. C’est vrai qu’aujourd’hui on a vécu dans des villes considérées comme étant dangereuses (Sao Paulo, Mexico). Au final, on a jamais eu de soucis. La pollution aussi est un vrai sujet. Donc je n’irais peut-être pas demain en Chine, parce qu’avec des jeunes enfants et la pollution ça m’embête un peu. Tout est finalement une question d’équilibre entre de nombreux critères. Je ne peux pas dire absolument non sur une destination.

Le côté dangereux de l’Amérique Latine est réel, et pourtant ça ne m’a jamais inquiété.

Donc aucun regret sur vos expériences passées ou ce que vous auriez pu faire autrement ?

Antoine : Alors, moi j’avoue, je n’ai pas vraiment eu de regrets. Sauf peut-être vis-à-vis de Marie.

Marie : Et encore, ce ne sont pas des regrets. On va dire qu’il s’agit de trouver des points négatifs ou des points d’amélioration.

Antoine : Oui, on aurait pu  préparer cela un peu mieux ».

Marie : Par exemple, je savais qu’au Brésil il n’y avait pas de permis de travail. Mais pour autant, je me suis dit que ça fonctionnerait quand même. Alors que dans la réalité, c’est vraiment une complication dont il faut tenir compte. Mieux vaut se préparer avant le départ. Et essayer de partager avec des personnes déjà expatriées dans le pays en question.

Ceux qui partent avec des enfants le font peut-être plus. La plupart font un voyage de  pré-affectation pendant une semaine pour visiter des écoles, se renseigner sur tous les aspects logistiques et en profitent pour rencontrer des locaux. Comme nous partions sans enfant, je pense que nous avions moins d’inquiétudes logistiques. Je n’aurais pas forcément fait les choses différemment professionnellement parlant, mais nous aurions peut-être été plus conscients de cette difficulté.

Antoine : Mais zéro regret, j’insiste !

Cette idée de la préparation nous permet une belle transition pour arriver à cette thématique de l’accompagnement. Avez-vous eu une forme d’accompagnement au départ, peut-être pendant l’expatriation, mais aussi au retour ? Comment l’avez-vous vécu, surtout en tant que conjoint « suiveur » ?

Marie : Concernant la préparation, effectivement là où on est parti sans enfant on s’est peu préparé. Mais j’ai eu droit à des cours de langue. J’étais accompagnée au niveau linguistique. J’ai également eu droit à des heures de coaching. J’en ai profité notamment pour refaire mon CV. Ceci étant, ce que je retiens vraiment de l’expérience à l’étranger c’est de faire son réseau.

N’ayant pas anticipé la préparation avant départ, je l’ai de ce fait mis sur le retour ! Je me suis donc documentée pour préparer le retour en France. J’ai choisi de participer à un programme de retour à l’emploi qui s’appelle le Job Booster Cocoon. Je savais déjà que la recherche d’emploi en France est compliquée quand on revient avec un profil atypique et avec des pauses. Des choses un peu difficiles parfois à expliquer, à revendre. Même si on a eu une vie très riche, il faut apprendre à la raconter.

Javais envie d’être soutenue. C’est bien d’avoir des personnes extérieures pour avoir un conseil sur son profil, sur ses compétences, ce que l’on peut mettre en avant. Grâce à ce programme, j’ai retrouvé du travail rapidement. J’ai même des clés pour changer de métier si je veux ! Ce fût une bonne décision.

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