A savoir quand on emmène bébé en expatriation

Emmener bébé en expatriation

Voila que Monsieur Bébé va devenir un grand voyageur. La logistique inhérente au déplacement de cet illustre personnage n’a rien à envier aux altesses de ce bas monde. Nous, parents, sommes à la fois les caméristes complaisantes, les docteurs attentifs et les éducateurs vigilants qui n’ont d’autres ambitions et soucis que d’ériger des barrières de protection toutes hérissées d’amour parental. Aussi, avec Monsieur Bébé en expatriation, nous devenons volontiers mère kangourou, avec son petit dans la poche, prête à boxer le monde entier contre toutes les vicissitudes qui peuvent assombrir le ciel azuréen de ce petit d’homme.

Pour que l’atterrissage en zone inconnue se passe le mieux possible, la mère kangourou sus mentionnée a donc glissé dans sa poche ventrale certains axiomes de base qu’elle partage avec tous les parents et enfants migrateurs.

Pour le voyage

Tous les adages en cours disent que seuls les bras des parents, le doudou et le biberon sont nécessaires à ce petit explorateur devenu grand voyageur par la volonté d’un DRH. Il y a néanmoins quelques précautions à prendre de façon à ce que le personnel navigant et les passagers de l’aéronef qui vous accueillent ne descendent pas après X heures de vol au bord de la crise de nerfs.

Bien que connaissant l’adage, et toute honte bue, nous avons en effet tendance à déplacer tout l’univers de notre petit bout. Ce qui relèguent la Reine Elisabeth ou Sir Elton John (312 kg d’excédent de bagages lors de son dernier vol quand même…) pour de vulgaires back packers. Toutes proportions gardées, il suffit de garder à l’objet de nos soins ce qui est familier à son univers.

 

La nourriture

Bien sûr l’allaitement reste encore la meilleure des solutions : pratique, stérile et complète. Il va sans dire que la maman remettra à plus tard ses expériences gustatives exotiques car sinon, comme dirait Alain Souchon, « Allo, maman bobo ».

Mais, même si votre petit reste votre petit pour toujours, on ne va pas se transformer en centrale laitière jusqu’à ses 18 ans. Bien avant, il décrochera donc de votre production lactée pour explorer ce nouvel univers sensoriel qu’est la nourriture.

Aussi, entre le sein et le quartier de bœuf qu’il ingurgitera à son adolescence hirsute, il y a un « gap ». Il vaut mieux donc respecter quelques contraintes alimentaires pour éviter les problèmes de tuyauterie. La diarrhée doit retenir toute votre attention. Elle peut rapidement déshydrater l’enfant. Surtout si elle est accompagnée de vomissements. Elle peut être d’origine infectieuse ou virale et est fréquente en expatriation.

Pour limiter les risques chez le jeune enfant, préférez les compotes aux fruits frais, les bananes écrasées, l’eau de coco toujours stérile, les purées cuites… Formez votre nounou et autres affidés à la garde à des règles d’hygiène qui frôlent le comportement psycho-rigide. Lavement des mains fréquent, stérilisation des légumes même à cuire, des bibs, des jouets. C’est le point sur lequel vous devrez être draconienne et ne jamais relâcher votre vigilance.

Le climat

« Tout nu et tout bronzé », comme le dit le chanteur Carlos (Encore que lui tout nu même tout bronzé, euh, joker !) . Tout fils de Dolto qu’il soit, il ne connaît pas grand chose à la délicate peau des bébés. Si vous ne voulez pas que votre adorable brugnon se transforme à 15 ans en vieil explorateur buriné (au mieux), attention ! Crème anti solaire, linge de protection, chapeau 25 fois enlevé, 25 fois remis par vous et lunettes.

Et oui, ce n’est pas le désir de le faire ressembler à une vieille anglaise sous les tropiques qui motive cet excès de protection mais bien la nécessité. On a vu des ados devenir photophobes car leurs yeux clairs avaient été trop longtemps exposés.

Attention aussi aux chocs thermiques, les bébés y sont extrêmement sensibles.

Psychologie

A la faculté interrogée, la réponse a été laconique et sans appel : foin des rayonnages entiers sur le sujet mais un seul cap à garder. « Les parents doivent être fidèles à leurs rôles (chacun le sien, il convient d’insister sur le « s » de leur et rôle) et à l’image que l’enfant a d’eux. Ils sont les points de repère du jeune enfant. On veillera donc à conserver un entourage familier ».

Il vous est livré là un avis du corps médical spécialisé dans la petite enfance. On se demande alors pourquoi on a fait la fortune des éditeurs puisque somme toute c’est assez simple. La réponse, pour claire qu’elle soit, m’a poussée à une investigation plus profonde. Mais quid de l’ouverture, des sensations nouvelles. « Madame il faut savoir que Monsieur Bébé est en fait déjà un vieux garçon qui n’apprécie que modérément le changement de ses petites habitudes. Même si vous souhaitez en faire un Jack London ou un Joseph Kessel en le mettant en permanence face à des odeurs, expériences et situations nouvelles, allez-y moderato. Pour l’instant sa vie d’aventurier se limite à la découverte du petit monde qui l’entoure et qui est déjà une grande inconnue ».

Quelques précautions d’usage

Attention à l’eau qu’il avale. Même si il patauge avec délice dans un coin de rivière, filariose et amibiase font mauvais ménage avec son jeune organisme.

En arrivant dans un nouveau pays demandez toujours et tout de suite à vos contacts les numéros d’urgence que vous afficherez. Vous n’aurez sans doute pas à vous en servir mais ils vous rassureront.

Ne le laissez pas explorer baies et autres plantes inconnues même si vous voyez poindre chez lui une vocation de botaniste.

Ne le laissez pas s’allonger n’importe où.

Evitez qu’il passe de bras en bras inconnus même si votre fierté maternelle s’en trouve flattée.

Evitez qu’il marche pieds nus, les infections parasitaires passent aussi par les pieds.

Sa garde de robe doit être tissée de produits naturels (coton, laine et cashemire comme Maman pour les pays froids….)

Ne le laissez jamais seul dans une voiture ni pour cinq minutes ni même s’il dort.

Apprenez vite les petits « trucs » locaux, ils sont bien adaptés et complémentaires de la pharmacopée.

Et quand petit expatrié deviendra grand aventurier à tout juste seize ans, il n’aura qu’une idée, aller explorer le monde que vous lui avez entrouvert. Le monde et aussi la vie… un peu trop à votre goût. Vous accrocherez à la ceinture de son pantalon en lui demandant l’annuaire complet des téléphones de ses copains, l’arbre généalogique de leurs ascendants, la liste des chemins qu’il compte parcourir et il vous répondra flegmatique : « t’inquiète, je gère, j’assure. »

Vous resterez tremblotante à feuilleter ses photos d’enfance aux quatre coins du monde en vous demandant pourquoi et où sont passées toutes ces années qui vous séparent de cet adorable chérubin et de ce grand chevelu gorgé de testostérone avec au creux de l’estomac toujours cette crainte mais aussi beaucoup de fierté.

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