Dépasser le syndrome du vilain petit canard

Dépasser le syndrome du vilain petit canard

C’est quoi ce malaise soudain ? J’étais bien prête pourtant, à démarrer ma recherche d’emploi et à commencer à démarcher mon réseau…. Et là, quelques minutes, tout bascule, je ne me sens pas à ma place et même… exclue. Est-ce le syndrome du vilain petit canard qui pointe le bout de son bec ? Allons voir tout cela de plus près, avec ces lignes d’Alix Carnot, directrice associée d’Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat.

Les autres… et moi !

J’ai crée le Job Booster Cocoon en 2014 avec la volonté de proposer un bilan de compétences en groupe pour dynamiser la recherche d’emploi en expatriation. En suivant des dizaines de groupes j’ai souvent croisé ce genre de pensées :

Il y a des jours où les success stories m’insupportent : Carole Juge-Llewellyn, au parcours atypique et créatrice de la marque de couches écologiques Joone, Justine Hutteau qui a lancé Respire sur Linkedin et qui frôle les 2 M de CA en 2021 ou encore Clara Chappaz, jeune maman au parcours international et aujourd’hui à la tête de la French Tech… Qu’il s’agisse de femmes célèbres ou de notre super copine qui a su réinventer son expat en lançant son business, les femmes inspirantes ne manquent pas. Et moi, et moi, et moi… Non mais moi, je suis nulle!!

Je me sens tel un ver de terre qui regarde les étoiles. Et leur éclat si haut et si brillant ne me rend pas du tout plus belle et exceptionnelle. Juste plus impuissante et plus frigorifiée sur la terre gelée…

Je ne suis pas la seule visiblement…

Réunion d’un groupe de Job Booster Cocoon à ses débuts… Chacun donne des nouvelles de sa semaine. J’écoute en silence.

« Oui mais moi, le problème… », « Non, mais moi, je n’ose pas… », « Vous vous êtes super forts, mais moi, je ne suis pas capable de… » et pour finir cette remarque collector « vous dites tous que vous êtes nuls alors que vous avez des super profils, sauf que moi dans mon cas, c’est vrai que je suis nulle ! ».

Séquence kleenex. Même la bright business girl avec son top MBA à Londres qui impressionnait tout le monde a les lèvres qui tremblent et les yeux qui brillent. Un peu plus tard, en parlant de femmes qui ont publié des livres pendant leur expatriation :

« J’admire toutes ces personnes qui ont osé écrire, elles sont incroyables, comment ont-elles fait ! ».

Et mon cœur se serre en écoutant cette femme pour qui tout semble glamour, brillant, facile. Mon cœur se serre et crie « stop, imposture », car je connais l’histoire de plusieurs de ces auteures et j’ai été témoin de leurs moments de doutes et de leur découragement.

Ce grand moment de solitude par lequel nous passons toutes

Mon cœur se serre aussi parce que cette réflexion me ramène il y a 10 ans en Espagne. Un jour d’impasse. Sentiment de m’être trompée de voie, une petite voix me susurre que la vie m’avait donné une chance, mais bad choice, game over.

Bon début de carrière, mais finalement c’est la case « mère expat, au foyer malgré elle. Mais réjouis-toi chérie, ton mari fait une belle carrière et tes enfants seront bilingues. Pendant ce temps-là, tes copines s’éclatent dans des postes prometteurs ».

Depuis une heure, au parc à Barcelone, je pousse un enfant sur la balançoire « encore, Maman, encore ! ». En survêtement informe, les cheveux dans la figure, la classe ! Entre les mèches rebelles, j’aperçois une blondinette pimpante qui part au bureau en sautillant sur ses talons-tailleur-chignon impeccables. Un sentiment d’exclusion m’étreint la gorge, une évidence terrible d’échec et de solitude : « avec mon survêtement en pilou, je ne ferai jamais partie du club des barbie girls ».

Je suis le ver de terre qui se fait mal à se comparer aux étoiles.

Des rencontres qui servent de déclic

Un jour, en 2006, j’ai croisé une femme. Son métier : aider les gens à trouver leur mission professionnelle puis à la mettre en œuvre. Elle m’a semblé si sage, et sereine, et puissante. Je me suis sentie comme le petit canard qui regarde passer les cygnes. Comme ils sont beaux ! Les mots du conte du Vilain Petit Canard me revenaient.

« Il ne savait comment s’appelaient ces oiseaux, ni où ils allaient ; mais cependant il les aimait comme il n’avait encore aimé personne. »

J’ai senti qu’il existait un lien puissant entre elle et moi, tout en me pensant bien incapable de l’égaler. Etait-ce un signe ? Son cabinet s’appelait « Cigna »… Depuis, j’ai beaucoup réfléchi à cette histoire du vilain petit canard.

L’envol du vilan petit canard…

Réunion d’un autre groupe de Job Booster Cocoon dont les membres se réunissent depuis des mois. L’ambiance est à la fois studieuse et détendue. Chacun avance sereinement vers son projet. Je ne suis plus en survêtement en pilou, mais pas plus en talons-tailleur-chignon. Mon bébé a grandi, je ne pousse plus la balançoire.

Au fond de mon impasse professionnelle se cachait une belle issue. Mais mes doutes n’ont pas été inutiles. Ce sont eux qui me permettent de comprendre les fragilités des autres et de les aider à les dépasser. Dans ce deuxième groupe, les vilains petits canards ne se morfondent plus dans leur mare, nous volons en formation en V, comme tous les migrateurs.  Aucun miracle dans cet envol, aucune promesse magique.

Ce que l’on retient de nos périodes « Vilain Petit Canard »

Avec le recul et l’expérience, je constate simplement trois choses :

  • Certains moments de doute nous révèlent notre fragilité, une fragilité inquiétante et déroutante ; une fleur fanée ne pèse pas grand-chose. Mais il ne faut pas s’arrêter au syndrome du ver de terre, c’est juste une période « vilain petit canard ».
  • Ces traversées arides semblent désertiques, mais on découvre un jour qu’en fait, elles étaient fécondes et que c’est là qu’ont germé nos plus beaux talents.
  • C’est l’attraction d’un cygne de passage, la chaleur d’une rencontre, l’appel d’un groupe d’amis qui nous tirent de ce marasme ; on ne sort pas seul du syndrome du vilain petit canard.

Et grâce aux autres qui me rappellent mes talents, je me souviens tout à coup que je ne suis pas un ver de terre qui jalouse les étoiles.

Brillez donc Carole, Justine et Clara ! Je suis un cygne qui suit sa route en s’appuyant sur ses compagnons, se souvenant avec tendresse des moments où il pensait n’être qu’un vilain petit canard. Quand je suis en forme, je suis à la pointe du V de notre vol. Quand je fatigue, je vais sur les côtés. Et si nous passons près d’un petit cygne seul, j’espère qu’il aura le courage de venir nous voir.

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Alix Carnot

Alix Carnot

Directrice Associée chez Expat Communication, l’éditeur de FemmExpat.
Auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples expatriés.

 

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