Après nos articles sur l’odorat et de la vue, parlons du goût. Change-t-il avec l’expatriation ?
Déjà, arrêtons-nous à la première définition du goût. « Saveur de quelque chose, caractéristique reconnaissable par le sens gustatif ».
Pourquoi parler du goût et de l’expatriation ?
Le goût est le sens par lequel on perçoit les saveurs. Acide, salé, amer ou sucré, nos papilles situées sur la langue captent toutes les variations. Contrairement à la vue ou à l’ouïe, qui sont relativement semblables d’une personne à l’autre, le goût peut être complètement différent. En effet, on aime le sucré ou le salé. Un aliment sera amer pour l’un et pas pour l’autre, en fonction des papilles de chacun. Ainsi, tel pamplemousse, qui pour l’un paraît très amer, semblera surtout acide pour l’autre.
D’ailleurs, on dit bien que les « les goûts ne se discutent pas » !
En revanche, il y a un point où tous les êtres humains se rejoignent. A la naissance et pendant l’enfance, nous avons tous un penchant plus ou moins prononcé pour le sucré. Et, tout au long de la vie, ce goût reste généralement source de plaisir et de réconfort. Même si nous l’apprécions à des intensités différentes.
En France, nous avons été habitués depuis notre tendre enfance à des goûts différents. Car notre cuisine est extrêmement variée, en version salée comme sucrée. Notre palais supporte aussi le goût de certaines fromages hautement parfumés. Et beaucoup sont friands des bonnes pâtisseries qui comblent nos déjeuners dominicaux.
Alors quand nous quittons notre pays, nous devons quitter certaines habitudes. Nous faire à d’autres saveurs, dont certaines complètement inconnues à ce jour. Et, enfin, au salé et au sucré vont s’ajouter, pour certains pays, le pimenté !
Des goûts et des pays
D’ailleurs, certaines grandes marques ont bien compris que le goût n’était pas universel. Donc, pour un même produit, le goût sera différent suivant les pays. Vous voilà toute heureuse de retrouver « votre» marque à l’étranger ? Attention, vous risquez d’être déçue. Car, finalement, le goût ne répond pas à vos papilles gustatives . Chocolat, café, yaourt, crème fraîche… Les exemples sont nombreux ! Allez, avouez que ça vous est déjà arrivé 😉
Idem pour les étrangers. Et un ami belge me faisait récemment la remarque : « En France, le chocolat Côte d’or n’est pas bon. Il n’a pas le même goût que chez nous » !
Garder ses racines culinaires
Vous voilà donc installée dans votre nouveau pays. Vous en découvrez les spécialités culinaires petit à petit, surtout en allant au restaurant. Parce que pour la maison, notamment pendant la période d’adaptation, on recherche surtout, dans les supermarchés, les produits qui nous permettent de cuisiner « comme d’hab » . Histoire de ne pas trop perturber ce sens, « le goût ». Pour soi-même bien-sûr, mais aussi pour les enfants.
Parfois, ça peut d’ailleurs nous paraître un peu fade. Car oui, la sour cream, c’est pas la bonne vieille crème fraîche de nos vaches normandes…
L’expatriation peut-elle changer vos goûts ?
C’est tout à fait possible qu’un séjour prolongé dans un pays puisse changer vos habitudes alimentaires et vos sensations par rapport à un aliment. Et surtout, un aliment que vous n’aimiez pas en France ou dans votre pays, peut finalement prendre une toute autre saveur à l’étranger.
Par exemple, vous qui ne pouviez avaler un hamburger… Et bien, depuis que vous mis les pieds au Texas, le royaume de l’hamburger haut de gamme, vous êtes devenue fan !
Vous avez passé un bout de vie en Italie ? Impossible désormais de vous passer de pizza (mais des bonnes hein?).
Ou vous étiez plutôt museau salé. Mais la Turquie, vous a transformé en museau sucré ! Ah les loukoums, les baklava, finalement, on n’y résiste pas…
La mondialisation du goût
Et pourtant, qu’est-ce qui ressemble le plus en goût à une pizza H. mangée à Philadephie, qu’une autre pizza H. mangée à Bangkok ? Et bien rien, justement. Même goût, même consistance. Il existe en effet chaînes, en général de fast-food, que l’on retrouve dans le monde entier. Et dont les goûts sont pratiquement identiques.
Mais ce ne sera pas ça qui donnera du goût à notre expat. Alors que des ovos moles portugais, une zakuska roumaine, des oeufs de cent ans chinois, ou un poulet au chocolat mexicain, voilà des bouchées de souvenirs pour toute une vie !
Notre goût se modifie au cours de notre vie. Des arômes que nous aimions petits, nous écœurent adultes. Et d’autres, que nous ne supportions pas, ont trouvé un écho après un changement alimentaire. Le goût, c’est un des rares sens qui peut vraiment varier avec une expatriation…