Armelle en Italie après 1 mois en quarantaine : entre coups de blues et coups de gueule, l’espoir…

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Il y a peu, Armelle, expat française en Italie, nous partageait le récit de ses premiers jours de quarantaine… Cela fait maintenant un mois qu’elle obéit aux consignes strictes de confinement dans le pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19.

Un mois de réclusion. Une éternité. Et bien sûr, il y a des coups de blues et des coups de gueule… mais il y a aussi de l’espoir. Elle se livre aujourd’hui sur son cheminement, ses « up » et ses « down ». 

Ne manquez les premier billet d’Armelle sur la situation en Italie :

Ma vie en Italie avec le coronavirus : « Nous sommes devenus les pestiférés »

« Les gens me manquent » – témoignage d’Armelle dans une Italie en quarantaine

Au début, on se dit que cette quarantaine est une occasion

Les premiers jours, malgré la stupeur et l’effroi, on se dit que cette quarantaine est une occasion qui nous est offerte pour se retrouver. On se met en mode survivaliste et la sortie au supermarché est une expédition avec ce que cela charrie de nouveau et d’excitant.

Nous explorons ce côté inconnu de nous-mêmes, on met à l’épreuve nos résistances.

On décide de faire des plats à cuisson lente et l’on découvre que oui, c’est gratifiant de cuisiner un repas que l’on ne fait jamais.

J’ai la chance immense d’avoir un jardin et découvre que oui, la campagne est belle. La nature est là qui nous attend, j’écoute l’herbe chanter et j’observe les oliviers. On cueille des fleurs des champs et on en fait des petits bouquets que l’on met partout dans la maison. Ici, on n’entend que les oiseaux (et les sirènes des ambulances).   

Vient le temps des grandes résolutions : lire toute La Recherche, faire un grand rangement, écrire mon prochain roman.

À 18 h, on chante au balcon. On a le sentiment de vivre quelque chose d’inédit.

Mais peu à peu, la nouveauté s’estompe, on a besoin de changement 

Et soyons sincères, on n’a plus trop le cœur à chanter. On se lève le matin dans une espèce de flottement.

Quand le temps s’étire, on ne sait plus comment le gérer, car justement, du temps, on en a, et c’est vertigineux.

Rien n’est urgent, tout est reporté à une date indéfinie, alors à quoi bon.

Très peu de travail, des mails à envoyer, des trucs à écrire et à relire. Je sais que ce que je ne fais pas aujourd’hui, pourra bien attendre demain, et ainsi de suite.

J’appelle ma famille et mes amis en France, mais à force, on n’a plus grand-chose à se raconter.

J’essaye de me détacher des réseaux sociaux, mais ne peux m’empêcher de regarder le telegiornale, sidérée et fascinée, hébétée de voir ce pays vide, vidé de tous ces gens qui me manquent sérieusement.

J’éprouve une immense compassion pour les victimes bien sûr, mais aussi pour ceux qui sont confinés avec des enfants petits dans des appartements minuscules, et j’ai peur pour leur santé mentale.

Ici, les quelques pas à l’extérieur ne sont pas autorisés. J’ai envie de goûter de bons vins, mais il nous manque les amis. Demain ressemblera à aujourd’hui.

Mon grand projet de lire toute La Recherche s’éloigne tous les jours un peu plus, la bonne blague. Les livres nous parlent d’un temps qui n’existe plus. Celui où les gens vivaient ensemble, se retrouvaient et avaient des projets.

Tout me parait vain et futile.

J’ai essayé de relire La Peste — pour rester dans le thème — et ai renoncé, je n’allais pas en plus m’infliger les rats qui pullulent à Alger.

Ce qui pouvait ressembler à une retraite bucolique n’est en fait qu’une organisation militaire de survie dans un temps qui s’écoule de façon vertigineusement lente.

On sort au supermarché masqué, mais peu, finalement.  Car on a peur, oui on a peur. Et puis, c’est tellement dur tous ces gens qui se toisent. L’enfer c’est devenu les autres.

On se sent plus confiné à l’extérieur qu’à l’intérieur

Alors que dire ? Cultivez votre jardin, au sens propre comme au figuré pour ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir un.

Et vous savez, moi, ce qui m’agace ?

Ce sont tous ces comptes Instagram de femmes qui expliquent comment réussir son confinement. Elles prennent soin de leurs corps, font du yoga et de la méditation, boivent de l’eau tiède citronnée au réveil, mangent sain, redécouvrent le sens des choses, parlent au cosmos, ont installé une organisation millimétrée pour la vie de la famille. En profitent pour faire le grand ménage intérieur et extérieur : les poussières, les pensées négatives, le tri des armoires, désinfecter les tiroirs.

La culpabilité n’est pas très loin. Moi, je ne me sens pas capable de tout ça.

J’ai déplacé deux vagues factures sur mon bureau, je me force à faire de la gym pour rester en forme, même si la perspective d’avoir des abdos en béton quand éclatera l’été et que nous pourrons gambader dans nos petites robes me laisse indifférente. Surtout que l’on sait que l’on devra porter un masque pendant de longs mois encore. L’outfit estival va en prendre un sacré coup.

Alors moi, j’ai juste un conseil à vous donner, ne cédez à aucune injonction, faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez, ou ne faites rien.

Il sera bien temps de se remettre dans la course et comme on dit ici en Italie, andra’ tutto bene, tout ira bien.    

Armelle Gréhan

Auteur du roman « Les bonnes mères boivent du Spritz » que FemmExpat vous recommande chaleureusement de lire si vous voulez vous changer les idées en cette période anxiogène !

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