Mon nid se vide en plein Covid-19…

Mon-nid-se-vide-UNE femmexpat 559x520-6Expatriée aux USA, Christine est rentrée cet été en France pour installer sa fille qui commence ses études de médecine… Si laisser s’envoler un enfant n’est pas chose simple, le faire en pleine épidémie de Covid-19 double la peine. D’autant qu’avec le « Travel ban », elle n’a aucune visibilité de retour aux USA où son mari et ses deux cadets l’attendent. Pourtant Christine relativise et reste positive.  

Témoignage.

Une fin d’année sous Covid-19

Houston, nous sommes le jeudi 12 mars, je sais que l’école va fermer vendredi.

Je demande aux enfants de rapporter tous leurs livres, les cours se feront désormais en ligne. Comment aurai-je pu imaginer que cela durerait jusqu’à la fin de l’année scolaire le 30 mai ?

Mon aînée ne passera finalement pas son bac

Elle n’aura pas de cérémonie de fin de lycée, ni de soirée de gala. Les cours en ligne ont rythmé nos derniers mois.

Un jour de mai, nos vols de retour en France sont annulés. Mais voilà, la bachelière doit rentrer en France pour s’installer à Lille où elle a été acceptée.

Alors comment faire ? Je suis française, avec un visa L2. Si je quitte les US, pour revenir ce sera plus compliqué.

Devais-je la laisser partir seule en France ou l’accompagner ? Que faire de mes deux autres enfants ?

Dans ma tête pendant plusieurs jours, ce fut le tiraillement, jusqu’à la délivrance.

Un midi, j’ai tout simplement expliqué la situation aux enfants et leur ai demandé leur avis.

L’aînée a manifesté le désir d’être accompagnée. Le second a répliqué qu’il ne voulait pas aller en France s’il n’était pas sûr de pouvoir revenir aisément aux US. La cadette m’a expliqué qu’elle n’allait pas laisser son frère seul.

Tout s’est éclairci je savais ce qu’il me restait à faire : rentrer avec mon aînée et mon mari resterait avec les deux autres.

Rentrer, oui mais quand ? Comment ?

Pour moi, il fallait partir en juin et le plus rapidement possible. Je voulais éviter le mois de juillet, j’étais persuadée qu’une fois le confinement levé, les avions seraient pleins.

Après de longues discussions avec mon mari, nous avons décidé que nous rentrerions en France à la  mi-juin au plus tard.

J’ai appelé la compagnie aérienne. La liaison Houston Atlanta, affichait presque complet. Ce sera finalement le 10 juin.

Mon mari travaille de la maison, il s’est installé dans mon bureau récemment aménagé. J’ai rempli les réfrigérateurs, les congélateurs pour qu’ils tiennent sans faire de courses le plus longtemps possible.

Mes deux plus jeunes enfants s’occupent à la maison comme ils peuvent entre cuisine, sport et jeux.

Notre arrivée a eu un air de vacances

11 juin, je suis en France avec mon aînée. Notre arrivée a eu un air de vacances. Le confinement volontaire nous a rappelé que ce n’était pas le cas. J’avais fait remplir de provisions notre résidence secondaire, cela nous a permis de tenir deux semaines sans faire les courses.

Whatsapp en visio me permet de garder le contact avec mes enfants et mon mari. Nous sommes en bonne santé, les 15 jours sont passés. Mon aînée est ravie, elle retrouve enfin ses amies de l’année dernière qu’elle avait quittées pour partir aux US.

Nous pouvons profiter de notre résidence secondaire et partager de bons moments ensemble.

Loin de mon mari et de mes deux enfants aux USA, je dois lâcher-prise

Pour mon époux, la situation empire à Houston. Les cas se multiplient à grande vitesse. Cela m’inquiète :

Et s’il leur arrivait quelque chose avant que je n’ai eu le temps de les rejoindre ?

J’ai décidé de ne plus regarder les informations provenant du Texas. Advienne que pourra, ils font attention et moi aussi. On ne peut rien changer ni faire autrement.

Ma fille ne se rend pas encore compte de ce qui l’attend vraiment

La bachelière sera en colocation avec une amie d’enfance. Cette dernière a trouvé avec sa mère, un appartement quand nous étions encore à Houston. Nous avons pu le visiter ainsi que l’université après notre quatorzaine.

Ma fille ne se rend pas encore compte de ce qui l’attend vraiment. Ne pas savoir quand elle nous reverra, ne pas partager Noël avec nous… ces questions ne la préoccupe guère. Elle est dans l’instant présent et en profite.

Je me suis inscrite dans un groupe Facebook pour les couples séparés

Quant à moi, je me suis inscrite dans un groupe facebook pour les couples séparés, je suis de loin les différentes possibilités qui pourraient s’offrir pour rentrer aux US. J’ai bien conscience que tout change rapidement et qu’il faudra m’adapter le moment venu.

Je redoute le moment où je la laisserai

La rentrée approche. Dans quelques semaines, j’installerai ma fille dans son appartement. Je redoute le moment où je la laisserai et rentrerai sur Paris pour essayer de repartir à Houston.

Saura-t-elle gérer une rentrée probablement à distance ? Elle, qui depuis des années, nous dit préférer vivre à l’étranger, pourra-t-elle réussir cette année décisive de médecine, sans la présence physique de ses parents  pour la soutenir ? 

Mon retour à Houston nécessitera un temps d’adaptation

Nos enfants sont très soudés. Mon retour à Houston nécessitera un temps d’adaptation. En effet si mon mari et les autres enfants vivent depuis un mois et demi sans elle. Mon retour me fera davantage prendre conscience que nous vivrons maintenant à 4 !

Cette fois, la situation s’inversera, nous communiquerons toutes les deux via whatsapp ou par sms. Les aller-retours que j’avais prévus pour la voir, sont remis en cause tant que le travel ban ne le permet pas. J’espère que la situation générale s’améliorera d’ici à la fin de l’année.

Christine Groot – entre la France et les USA

bouton Abonnement NL FXP- 350x150

Pour aller plus loin, FemmExpat vous conseille de lire aussi :

Farewell parties, bac et galas d’école : comment célébrer les grandes étapes en 2020 ?

Confinement : porter un regard différent sur l’orientation de ses enfants – vidéo de Clotilde Boyer et Sixtine Gontier – Expat Coach Academy

Replay video : comment préparer la rentrée 2020 de nos enfants ?

Parents en expat et enfant en France – comment gérer ?

Humeur : couper le cordon quand on a des étudiants à distance

Quand expatriation rime avec célibat géographique

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Avez-vous notre guide ?