S’expatrier en temps de Covid  : « Je croyais être organisée et les déménageurs sont arrivés !! »

Je-pensais-etre-organisee-Covid-UNE femmexpat 559x520Peggy est multi-expat. Les déménagements, elle en a connu des dizaines. Alors, quand après six ans de retour en France, son mari lui annonce un nouveau départ en expatriation, elle reste zen… L’organisation, l’anticipation, elle maîtrise… Sauf quand l’épidémie de Covid-19 vient jeter du sable dans les rouages.

Témoignage.

J’ai vécu une grande partie de ma vie à l’étranger : Etats-Unis, Maroc, Colombie, Angleterre, Guadeloupe, Martinique et Cuba. Après des années de déménagements, nous avions finalement posé nos valises en France et nous étions heureux : chacun son boulot, les enfants à l’école, une maison au vert…

 

Fin juin, mon mari reçoit la confirmation de notre nouvelle expatriation en Amérique du Sud

Cette fois, nous prendrons la route de la Colombie, patrie natale de mon mari. Le sujet était en discussion depuis quelques mois et je ne suis donc pas surprise quand la réponse tombe en juin.

Etant toujours prête au départ,  j’ai bien sûr tout de suite dit « ok ». Et me voici à lancer sans attendre les démarches d’expatriation tout en continuant mon activité professionnelle.

 

D’autant qu’en bonne reine de l’anticipation, j’avais déjà dès le mois de février :

  • demandé des devis à plusieurs sociétés de déménagement;
  • contacté le Lycée français à Bogotá pour une éventuelle inscription de notre cadet en troisième;
  • incité notre aîné à faire ses études supérieures près de Nice où résident mes parents et mon frère;
  • Bref, tout était sur les rails et il ne me restait plus qu’à appuyer sur le « bouton » pour lancer le processus.

 

Tout est prévu dans mon programme ficelé aux petits oignons :

Il me reste trois semaines pour commencer le tri et les cartons en juillet, tout en continuant à travailler. On prévoit aussi 10 jours de vacances et à notre retour, encore une petite semaine pour vendre tout notre électroménager (la Colombie fonctionnant sur du 110W, pas possible de les emmener) et finir les cartons.

 

Ambitieux mais faisable…

D’ailleurs, en proposant le juste prix de nos trésors sur le « Boncoin », je vends tout en deux jours !

J’étais, je vous avoue, assez fière de moi.

 

Les préparatifs démarrent bien

Pour nos expatriations précédentes, nous n’avions droit qu’à des cantines et 100 kg par personne. Ce sera la première fois que j’avais droit à un conteneur : un vrai luxe.

Tout est au vert. En bonne expatriée expérimentée, je suis plutôt zen… d’autant qu’on a traversé la vague de la Covid et qu’avec le déconfinement, tout semble « sous contrôle »

La Covid (c’est exaspérant cet article au féminin, vous ne trouvez-pas !!) a cette particularité qu’elle nous surprend tous, et en permanence, en rendant chaque instant de notre existence, comment dire…. imprévisible et incertain.

Tout change, cela je le savais déjà, mais à cette vitesse…

 

Le scénario commence à se gripper

Nous sommes le 24 août, le déménagement prévu pour le 26 et 27 août. Problème : la Colombie est toujours confinée, les frontières fermées, notre vol Air France annulé.

Nous sommes en plein scénario catastrophe !!!!

 

Nous nous mettons alors en mode « optimisation » de notre réseau.

Mon mari contacte l’ambassade de France en Colombie. Il y a un vol humanitaire prévu le 5 septembre pour rapatrier les résidents français en Colombie. Mais petit souci de taille : nous ne sommes pas encore résidents !!!

Il contacte alors l’Ambassade colombienne en France qui prévoit un vol pour un contingent de nationaux colombiens. Et nous voilà à lancer en express toutes les démarches nécessaires.

Le 25 août, après de très nombreux échanges avec les différentes ambassades, mon mari et mon fils, tous deux franco-colombiens, peuvent donc faire partie du premier vol humanitaire.

N’étant que « française », je dois attendre mon visa de résidente pour pouvoir faire partie du second vol qui ne part que le 19 septembre…

 

La course contre la montre commence

Il faut penser à tout : nos valises ne pourront être faites qu’à réception de nos billets d’avion car si le départ ne peut se faire, nous devrons alors envisager de scolariser notre fils cadet en troisième à Versailles jusqu’aux vacances de la Toussaint.

 

Quand les déménageurs arrivent, j’ai encore un pied sous la douche

Le 26 août, nous attendions les déménageurs entre 8h30 et 9h. Mais le carillon sonne à 7h30… Problème, j’ai encore un pied sous la douche.

Panique à bord, je leur demande par téléphone d’attendre 5 minutes. Je coure enfiler un short, préviens mon mari, réveille les enfants, bref c’est le rush total.

 

5 minutes plus tard, les déménageurs sonnent à la porte. A croire qu’ils avaient mis un minuteur !!!!!

Trois hommes investissent notre appartement. Sans discussion préalable, ils m’annoncent : « Madame, nous allons faire le tour de l’appartement pour que vous puissiez nous montrer « ce qui reste » ».

Dans ma tête, ça se bouscule : « Oups, mon lit n’est pas défait… mon pyjama traîne quelque part… tout n’est pas emballé !!!! ».

Moi qui pensait qu’ils emballeraient pièce par pièce et que je pourrais terminer tranquillement à ranger ce qui reste, me voilà avec du monde partout dans l’appartement !!!!

 

Fini le mode « maîtrise », je passe en mode « suradaptation »

Je termine comme je peux mon rangement, sans rien noter sur mes belles listes. Cela va être sympa à l’arrivée !!!!!

Après deux jours d’emballage à un rythme effréné, pendant lesquels je suis sollicitée en permanence par les déménageurs, nous scellons enfin notre conteneur.

Ouf, une bonne chose de faite.

 

Coup de grâce : mon estime en prend un coup

On y est arrivé ! Enfin, presque. Ne reste plus qu’une démarche à faire : passer à l’école du fiston rendre ses livres et demander son certificat de radiation.

Mais en ouvrant le placard où j’avais stocké « ce qui reste », l’horreur… Il est entièrement vide ! Les déménageurs ont embarqués les livres à rendre, le linge sale des derniers jours, les chaussures promis à une amie…et j’en passe.

Je rêve, c’est la fin. Mon estime personnelle en prends un coup. : organisation 5/20 !

Evidemment, c’était sans compter sur mon sens de l’humour acquis lors de nos précédentes expatriations. Nous rions de la situation avec mon mari et nous rajoutons aux « softskills » reconnues chez les expatriés : l’humilité et la tolérance à la frustration !!!!

 

Je pensais en avoir fini… 

A l’heure d’écrire ces lignes,  je suis à Grasse chez mes parents où je finis d’installer mon aîné qui commence un Global BBA à Skema de Sophia Antipolis. Tout est prêt, je m’envole ce samedi 19 septembre pour Bogota avec un vol humanitaire.

Mais, ce jeudi matin, je reçois un message d’Air France intitulé:
« Rectificatif – Suite changement de procédure à suivre pour les passagers entrant sur le territoire colombien à partir du 19 septembre 2020 »

On m’annonce quasi la veille du départ que je dois faire un test PCR pour valider mon entrée dans le pays !

Mon sang ne fait qu’un tour, me voici appelant tous les labos de la région pour obtenir un RDV aujourd’hui ….. Evidemment, tous me répondent qu’il faut en faire la demande par internet et qu’ils sont complets jusqu’à vendredi. On me renseigne néanmoins un Test Drive où il est possible de passer sans rendez-vous… Je fonce. Mais une fois sur place, la gentille infirmière me remballe : les passages sans rendez-vous étaient encore possibles jusqu’à lundi.

Le sort s’acharne : je vois mon vol partir sans moi… Je rappelle le labo et les supplie de m’appeler en cas d’un désistement. Il est 12h30.
Tant pis, au pire je ferai la quatorzaine. Mais à 13h15, je reçois un appel du labo qui me prévient d’un désistement. Je suis attendue ce jour à 14h45. Yes !!!!!!

Et là je me dis qu’une fois assise dans l’avion, j’aurai droit à une coupe de champagne !!!!!

On a beau se préparer, chaque départ en expatriation est une aventure unique, pleine de surprises qui nous permet de nous dépasser.  Et cette année, avec LA COVID qui nous prive de tout contrôle, tout est beaucoup plus pimenté !

Peggy Velasquez

Peggy Velasquez, expatriée à Bogotá en Colombie

Coach Certifiée, EMCC, spécialisée en neurosciences. Après avoir travaillé pendant plus de 15 ans dans le commerce international et plus de 20 années passés à l’étranger, Peggy accompagne adultes et jeunes dans leurs phases de transitions et d’orientations professionnelles. Formée à l’Intelligence Interculturelle, elle aide les entreprises et collaborateurs dans la compréhension et l’adaptation à la culture cible. 

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