Femme, mère, épouse, expat : la quadrature du cercle ?

Femme, mère, épouse, expatFemme, mère, épouse et expat : un équilibre que nous sommes nombreuses à chercher.

Et pourtant… Femme, mère et épouse, cela fait des millions d’années que les femmes cumulent ces casquettes. Elles essayent tant bien que mal, avec les dilemmes de leur génération, de les faire exister et de jongler avec ces différents rôles.

Alors, quand on rajoute l’expatriation, cela peut compliquer la donne. Car on le sait bien, avec l’expatriation, tous les repères changent. Et force est de constater que la plupart du temps, il incombe à la femme de mettre sa carrière entre parenthèse, pendant que la mère et l’épouse endossent volontiers le job de « General Manager du bonheur » de la cellule familiale, rôle secondaire pas toujours reconnu.

Alors, comment s’épanouir dans ce contexte ? Céline Dejean et Delphine Renard, nos expertes de la Coach Academy d’Expat Communication, nous font part de leurs expériences et conseils.

Femme, mère, épouse, expat : une équation qui paraît impossible à résoudre

Nous sommes en permanence dans une recherche d’équilibre et de réajustement de notre positionnement. Nous passons notre temps à négocier avec nous-mêmes pour trouver notre place.

En plus, nous ne sommes pas aidées ! Entre les injonctions culturelles et d’éducation, il y a de quoi se sentir dépassée et impuissante. Sans oublier le syndrome de la « Super Woman » !

Aujourd’hui, pour se sentir reconnue et respectée, la femme « doit » avoir des enfants comblés, un mari amoureux, un travail épanouissant et puis, tant qu’à faire, être cultivée, jolie, sportive et sociable. Sans l’addition de tout cela, elle aura le sentiment de « passer à côté de sa vie ».

Sans parler du regard des autres…

Toutes ces injonctions qui nous minent le moral s’additionnent au regard des autres. Qui n’a jamais ressenti de la culpabilité parce qu’il lui est arrivé de faire passer son besoin d’être une femme avant celui d’être une mère ?

Une de mes amies m’a raconté qu’à l’occasion de sa première expatriation, à son arrivée dans le pays d’accueil, elle a tout de suite cherché une crèche pour y inscrire ses enfants. Elle qui avait toujours travaillé, il lui était inenvisageable de se retrouver dans un nouveau pays, à la maison, avec 2 enfants en bas âge.

« Même si j’étais au clair avec mes priorités et en accord avec mon mari, j’ai eu du mal à gérer le regard des autres femmes expatriées, quelle que soit leur nationalité. »

Cette autre amie expatriée, qui s’investit dans de nombreuses activités sociales et bénévoles, se demande :

« Est-ce que j’ai le droit de prendre du temps pour mon rôle de femme alors que je ne travaille pas ? Comment est-ce perçu ? »

 

Notre équilibre de vie nous est propre

Nous n’avons pas toutes les mêmes ressources, les mêmes envies, les mêmes besoins, les mêmes contraintes ni les mêmes injonctions. L’harmonie de l’une n’est pas l’harmonie de l’autre, et il n’y a rien de plus normal.

« Pour moi, tout a pris sens lorsque l’une de mes amies m’a dit que pour être femme et épouse, elle avait avant tout besoin d’être une mère, tandis qu’une autre avait besoin d’être les 3 à parts égales. Cela a été une révélation, jamais je n’avais vu les choses de cette manière. J’ai ainsi découvert que si mon réservoir « femme » n’était pas rempli (ce qui était largement le cas à l’époque), je ne pouvais pas être épanouie dans mon rôle d’épouse et de mère ! »

Nous n’avons donc pas toutes le même chemin intérieur. Et ce n’est pas de l’égoïsme que d’être attentive à ses besoins ; car c’est en cultivant notre singularité et notre équilibre que nous pourrons donner.

Ne dit-on pas que l’on ne peut donner que ce qui déborde ? S’autoriser ce chemin de liberté est contagieux et rend heureux. Alors, pourquoi s’en priver ?

En mars dernier, Laragh Marchand, ancienne de l’Executive MBA de l’ESCP démarrait fort avec ce témoignage (à retrouver ici). 

« Oui, ce programme demande de l’investissement personnel, mais est-ce que cela ne répond pas justement à ce temps pour soi que l’on est si nombreuses à rechercher dans nos vies de mamans ? Du temps pour soi, quand on a une famille, ce n’est pas toujours évident, c’est souvent, on le sait du temps pour les autres, du temps pour ses enfants, ses parents. Alors quand une opportunité de s’engager dans un eMBA se présente, c’est aussi le moment de se nourrir de prendre du vrai temps pour soi. »

Citons aussi Sophie, qui, en septembre 2022 démarrait un bilan de compétences pour expatriés alors qu’elle gérait école à la maison, télétravail du mari et confinement strict à Bangkok :

« Et puis, après une semaine supplémentaire à jouer à l’ATSEM/cantinière, j’ai réalisé que c’était au contraire dans cette période inconfortable et incertaine qu’il me fallait me projeter sur une bouée de sauvetage mentale, quelque chose qui me parle à moi dans ces moments où on s’oublie pour « stabiliser tout le monde ».

 

L’enjeu : trouver son positionnement

En expatriation, et tout au long de notre vie, il faut trouver un équilibre, notre équilibre. Celui-ci sera probablement différent en fonction des circonstances ou des étapes de la vie. Comme un jeu de vases communicants, nous jonglons avec pour trouver notre propre unité.

Maman de jeunes enfants, d’ados ou de jeunes adultes, cela ne nécessite pas le même engagement ni la même disponibilité. Lors d’une première expatriation, nous envisageons le changement avec sérénité, voire soulagement de quitter une vie stressante, avec l’idée que la situation sera « a priori » temporaire.

Mais dans la durée, ou lors de multi-expatriations, l’équilibre est régulièrement mis à l’épreuve à de nombreux égards. Ce que nous avions mis en place peut être mis à mal. Et c’est à ce moment-là que notre écoute et notre connaissance de nous-même seront précieux.

 💬 Jenny est Américaine, elle habite en France depuis 13 ans et a épousé un Français : 

« Au-delà de l’alignement femme, épouse et mère qui est un challenge pour toutes les femmes du monde, en tant qu’Américaine en France, j’ai dû balayer les schémas mentaux d’une culture différente. Il m’a fallu intégrer de nouveaux codes dans la relation avec mon mari, sa famille et son histoire familiale, tout en restant cohérente avec qui je suis.

L’équilibre est passé par des frictions et de longues discussions avec mon mari. Mais au final, grâce à des protections et des permissions (pour moi), nous avons réussi à créer notre propre modèle dans le cadre de la culture française. »

 💬 Adeline est Française et expatriée depuis 12 ans avec son mari et ses 2 enfants. Elle témoigne : 

« J’ai rééquilibré chacun de ces 3 rôles sur toute la durée de notre expatriation. A la suite d’une expérience professionnelle riche et intense, l’expatriation m’a permis de réinvestir mes facettes de mère et d’épouse quand mes enfants étaient petits. Je sentais que c’était le bon moment pour cela.

Aujourd’hui qu’ils sont adolescents et que j’ai davantage de temps pour moi, je me consacre à ma reconversion professionnelle en suivant une formation intensive de 2 ans. Je le fais pour moi, parce que je sens que c’est à nouveau le bon moment. »

Bouton abonnement NL FXP

Se donner le droit de réévaluer la situation

Le choix conscient de nos priorités autorise la flexibilité de réévaluer la situation si elle ne convient plus. Aujourd’hui la situation me convient, mais dans 5 ans ? Peut-être que cela implique de mettre en place des garde-fous afin de se laisser la possibilité de re-doser. Mais rien n’est figé.

Remettre les choses en perspective permet de mieux les vivre au moment même, et peut-être éviter de futurs regrets.

Nous sommes parfois éclatées dans toutes les injonctions contraires que nous recevons. Cela est encore moins facile quand nous sommes loin de notre pays et de nos proches. Nous n’avons pas notre cercle de soutien auprès de nous et, parfois, il se peut qu’il ne comprenne pas notre situation.  Alors, comment trouver son propre équilibre ? Et si la clé était de se libérer de ses injonctions ? De s’affranchir du regard des autres ? De se donner la permission de faire ce qui correspond à ses besoins ? Pour rayonner en tant que femme, mère, épouse et expat.

Céline Dejean

Certifiée expat coach en 2020, Céline intervient dans l’accompagnement des mobilités internationales et le coaching de transition de carrière international. Son expertise porte sur l’accompagnement des conjoints expatriés à retrouver un équilibre de vie sociale, familiale et personnelle, et à se réinventer dans un projet de vie qui leur correspond vraiment.

Delphine Renard

Delphine Renard  

Française, expatriée aux USA et en Tunisie. Coach professionnelle certifiée, affiliée à l’EMCC, Delphine intervient dans l’accompagnement des mobilités internationales, le coaching de transition de carrière internationale, les programmes de développement de l’intelligence interculturelle. Passionnée par le développement des talents, son parcours en RH a toujours été dédié à l’accompagnement des collaborateurs, des dirigeants et de leurs équipes. Son objectif est de permettre à chacun de s’appuyer sur ses ressources, de les amplifier pour répondre à ses défis de changement et aller au-delà de ce qui semblait possible.

FemmExpat vous recommande aussi :

Sophie à Bangkok et sa bouée de sauvetage inattendue…

Conférence en ligne avec ESCP : Executive MBA, osez l’excellence !

Hommage aux Femmes Expat

10 raisons pour recruter une femme expatriée

La femme d’expat n’existe pas !

Femmes expatriées : quelles sont leurs motivations et les challenges auxquels elles doivent faire face?

La femme expatriée et le syndrome de l’imposteur…

Nathalie – Quand la femme est à l’origine de l’expatriation

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Notre site vous intéresse ?
    Ne partez pas sans vous inscrire à notre Newsletter !

    Chaque mardi, le mail qui prend soin des expats !
    Un boost de bonne humeur et de conseils.

    Rejoignez-nous !