Enceinte et confinée à Barcelone

Enceinte-et-confinee-a-Barcelone-UNE femmexpat 559x520Enceinte et confinée, Marie, 36 ans, en couple, est expatriée à Barcelone depuis 4 ans. Elle nous livre ses sentiments, entre angoisse et réjouissances, à l’approche de la naissance de son futur bébé.

En Espagne, le gouvernement a fait le choix d’un confinement les plus stricts d’Europe. Les activités physiques en extérieur sont interdites et les enfants n’ont pas eu le droit de sortir avant ce 27 avril.

Enceinte pour la première fois, j’avoue que l’accouchement est très anxiogène pour moi

Cela me rassure donc que ce soit la gynécologue qui m’a suivi pendant 9 mois qui m’accouche. Elle me connaît, connaît mon dossier, sait comment je veux que cela se déroule. Je lui fais entièrement confiance.

En Espagne, on a le choix d’accoucher en hôpital public ou en clinique privée :

  • Dans le premier cas, une sage-femme nous suit le long de la grossesse et le jour J, le gynécologue de garde supervise l’accouchement.
  • En clinique privée, c’est le gynécologue-obstétricien qui suit la grossesse, qui accouche la patiente.

Pour le suivi de ma grossesse, j’ai choisi donc une gynécologue francophone pour que mon compagnon, qui ne parle pas beaucoup espagnol, puisse totalement s’impliquer.

Mais l’arrivée du virus a tout bouleversé toute notre organisation

Avec l’arrivée du coronavirus en Espagne, tout ce que nous avions prévu pour les dernières semaines de ma grossesse et pour l’arrivée de notre bébé a changé :

  • interruption de nos séances de préparation à l’accouchement ;
  • annulation des derniers allers-retours de ma famille ;
  • absence de la famille et des amis qui devaient venir après mon accouchement pour nous épauler d’un point de vue logistique…

Et de semaine en semaine, les hypothèses changent et évoluent.

Chronologie de mes dernières semaines de grossesse en plein Covid-19

Première semaine de confinement

J’avais prévu un dernier séjour à Toulouse, avant d’être « assignée à résidence » à cause de ma grossesse. Avec le recul, l’emploi de cette expression « début mars » me fait sourire aujourd’hui.

En vue de mon séjour, j’avais fait livrer un certain nombre de choses pour le bébé chez mes parents. Et après mon séjour initialement prévu, c’était au tour de ma mère de venir me tenir compagnie à Barcelone.

A l’annonce du confinement espagnol, survenu quelques jours avant le confinement français, je décide de prendre la route avec mon frère pour Toulouse. L’objectif était de récupérer toutes les livraisons pour le bébé et de me confiner dans un environnement plus facile (maison avec jardin) que mon appartement barcelonais.

Je suis restée près de 2 semaines à Toulouse.

Deuxième semaine de confinement : l’angoisse monte

Première prise de conscience… Ce qui aurait pu être un moment agréable à passer avec ma mère dans sa maison avec jardin s’est transformé en angoisse de ne pas savoir si je pourrais retourner en Espagne rejoindre mon compagnon et accoucher comme prévu à Barcelone.

Heureusement, comme je suis résidente espagnole, j’ai pu rentrer chez moi sans souci.

Autre angoisse… J’apprends que le gouvernement espagnol a décidé de fermer certaines cliniques privées et de rediriger tout le monde vers le public. Tout le dispositif que j’ai imaginé pour mon accouchement menace de s’effondrer.

Mon sommeil est agité et j’essaie de rester sereine mais l’exercice est complexe. Finalement, tout rentre dans l’ordre me concernant. Cela ne concerne pas toutes les cliniques privées et la mienne restera ouverte !

Troisième semaine de confinement : un peu plus rassurée

Nouvelle prise de conscience… Je réalise que j’accoucherai avant la fin du confinement, ce qui soulève de nouvelles questions et angoisses.

Vais-je devoir accoucher avec un masque ? Ma gynécologue sera-t-elle présente ? Et en bonne santé ? Allons-nous trouver facilement un taxi pour aller à la clinique ? Mon compagnon pourra-t-il être présent ?

Dès 6 mois de grossesse, j’ai commencé le yoga prénatal. Le centre anime un groupe WhatsApp d’entraide qui tourne encore plus à plein régime depuis le début du confinement, avec près de 135 participantes. Grâce à ce groupe WhatsApp, je reçois beaucoup d’informations.

Je n’ai jamais été aussi intégrée dans la communauté barcelonaise. Des femmes du groupe ont déjà accouché depuis le début du confinement et partagent leurs expériences. La richesse des infos envoyées permet de suivre une situation qui évolue en permanence.  Lire tous leurs témoignages me rassure énormément.

Nous savons à présent que mon conjoint pourra assister à l’accouchement sauf en cas de césarienne d’urgence.  Et pour des raisons de sécurité, il devra rester tout le séjour avec moi.

En revanche, la durée d’hospitalisation sera plus courte. Au lieu de rester 48h pour un accouchement normal, nous ne pourrons rester que 24h. Si j’ai une césarienne, je resterai 48h au lieu des 3 ou 4 jours habituels. J’espère qu’en 24h nous aurons le temps de poser toutes nos questions et apprendre comment donner le bain, comment changer un bébé, comment le mettre au sein, etc… Il n’y a pas de visite de sage-femme à domicile même hors confinement.

Avant le confinement, nous avions assisté à 2 des 4 sessions de préparation à l’accouchement. Tout s’est interrompu et le centre nous a fait parvenir des vidéos des sessions manquantes.

En parallèle, ma prof de Yoga qui est aussi doula a mis en place de nouveaux créneaux de préparation à la naissance via visioconférence. Mon compagnon et moi-même y participons pour compléter les cours vidéos théoriques. Ces cours impliquent beaucoup les futurs papas et me permettent d’être beaucoup plus sereine malgré ma peur de l’accouchement.

Quand notre bébé sera né, nous ne pourrons finalement compter que sur nous deux

Et nous devrons apprendre à nous faire confiance. Je comptais un peu sur nos familles pour venir nous soulager d’un point de vue logistique. Mais ce ne sera pas possible, nous n’avons pas le choix.

Nous allons devoir faire face aux mêmes difficultés que n’importe quels jeunes parents, avec quelques spécificités liées à la pandémie. Par exemple la déclaration de naissance quand l’état civil est débordé avec les déclarations de décès, les magasins fermés et les délais de livraison allongés, l’isolement, etc…

Comme dit mon conjoint, le confinement nous a forcé à une certaine sobriété dans les achats concernant le bébé !

Entre inquiétudes et préoccupations

Aujourd’hui, à la veille d’accoucher, j’oscille encore entre inquiétudes ou préoccupations. Plus précisément :

  • Que ma gynécologue ne puisse pas m’accoucher…
  • Peur d’être contaminée et malade en plein postpartum. Je serai déjà affaiblie par l’accouchement, autant éviter un syndrome grippal par-dessus !
  • Devoir attendre longtemps avant de présenter notre bébé à nos familles. Même si nous serons déconfinés mi-mai, il risque d’être compliqué de venir en Espagne. Je suis très triste de me dire que nos parents risquent de ne pas voir leur petit fils avant un mois voire plus.

Ce qui me rassure le plus : finalement, nous serons comme dans un cocon, seulement nous trois. J’espère que nous arriverons à en faire une force. Mon compagnon sera en congé paternité et l’Espagne est très en avance sur ce sujet primordial. La loi octroie 12 semaines avec une rémunération à 100%. C’est une chance incroyable, et j’espère vivre ce moment avec intensité malgré ces circonstances si particulières.

Marie depuis Barcelone

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