Faux départ ? Quand le coronavirus « gèle » le départ en expatriation

Faux-départ-RDV des expats confinés

Faux-départ. Combien d’entre-vous en ce moment se retrouvent coincés dans un étrange entre-deux ?

Au début, le départ semblait certain. Vous vous prépariez activement, entre excitation et inquiétude. Puis il y a eu des rumeurs loin en Chine qui se sont rapprochées en faisant des bonds inquiétants. Ensuite, le patron a débarqué avec un air mi-figue mi-raison. « Euh, Emilie, en fait, et bien on va retarder un peu ton départ. » Vous vous en doutiez. L’annonce a semblé à la fois rassurante et décevante. C’est sûr que partir n’aurait pas été raisonnable. Voire même impossible de toute façon. Et depuis…

Depuis une période cotonneuse s’est installée faite d’espoir, d’attente, de doute. De colère aussi parfois.

Des départs quasi inexistants depuis le mois de mars

Les faux-départs actuels concernent l’ensemble des entreprises, partout dans le monde. « Travel bans », restriction de déplacements, reports d’expatriation s’expliquent par le refus de mettre en danger la santé des collaborateurs. Mais surtout au-delà de la décision des entreprises, les départs sont stoppés par la fermeture des frontières dans les pays d’accueil et les conditions de quarantaine. De façon plus prosaïques encore , comment voyager si la plupart des vols sont annulés?

Depuis début mai, des ouvertures se profilent timidement. La mobilité pourrait reprendre en Europe au mois de juillet pour l’espace Schengen. En août pour d’autres pays. Cependant le Covid nous a appris à nos dépens à nous méfier des prédictions. Alors, comment gérer cette attente qui s’allonge ? Tout le monde n’a pas le courage de Pénélope! Pourtant, il faut se souvenir qu’un voyage reste toujours une odyssée.

Les expatriés, experts en faux-départs ?

En effet, même avant la période exceptionnelle que nous vivons aujourd’hui, l’incertitude a toujours été liée au départ. Pensez aux marins de l’Antiquité qui attendaient les vents favorables, parfois pendant des mois. Puis, plus proches de nous, à toutes ces mutations retardées car elles dépendent d’une commande à valider, d’un remplaçant à identifier, d’un contrat à signer. Le passage par la salle d’attente est un classique de l’expatriation. Premier avatar d’une incertitude que l’on n’en finit pas d’apprivoiser à partir du moment où l’on met le pied dans une mobilité internationale.

Depuis 2001, Expat Communication est pionnier de l’expat coaching. Ses coachs ont préparé des milliers d’expatriés dans leur mobilité internationale. Ils ont donc l’habitude d’accompagner ce type de situation.

Voici leurs recommandations.

Quatre étapes pour apprivoiser l’attente 

1 – Regarder l’incertitude en face :

La première étape pour traverser plus sereinement cette période de faux-départ consiste à regarder l’incertitude en face en se posant les questions clairement. Je me demande en quoi cette situation me dérange vraiment ? J’essaie d’identifier et de nommer mes pensées et mes ressentis. Un peu plus difficile, je tente de comprendre les besoins qu’ils traduisent. Et bien plus compliqué encore, si ces émotions me semblent justifiées,  j’essaie de les accepter. Il faudra sans doute s’y reprendre à plusieurs fois au fur et à mesure que les délais s’allongent.

2 – Se recentrer sur ses valeurs :

Puis, la deuxième étape demande de se recentrer sur ses valeurs et ses besoins profonds. Plutôt que de me laisser ronger par l’exaspération, je me demande ce qui est essentiel et important pour moi et ce quel que soit l’endroit où je me trouve. Là encore, il faut faire un effort pour s’arracher à un désir de partir qui devient obsédant pour revenir à ce qui peut être positif dans la situation précaire que je traverse.

3 – Discerner les options :

Alors, il devient possible de discerner des options et de bâtir des plans. Scénario 1, nous partons en juillet, et dans ce cas, comment nous organisons-nous. Mais il est possible que ce soit qu’en septembre. Grande respiration le temps d’accepter cette possibilité. Alors, quel serait le plan n°2 ? Et poussons encore le bouchon, et si… et si ce n’était qu’en décembre, que se passerait-il ?

4 – Partager ses sentiments :

Enfin, comme dans toute épreuve, il est essentiel de partager ses sentiments. En parler à ses proches, aux personnes bienveillantes autour de soi, leur expliquer ma situation, ce que j’entreprends et dans quel but. Surtout dans ce cas où l’incertitude a des répercussions fortes sur eux. En veillant à les aider à faire ce même chemin d’acceptation, chacun à leur rythme, avec leurs moyens qui dépendent de leur âge et de leur expérience du changement.

Le cercle d’influence, un modèle pour reprendre le contrôle

Marie-Dominique Quignon, membre de la Coach Academy d’Expat Communication, propose un modèle particulièrement intéressant dans ce contexte de faux-départ.  Le modèle du cercle d’influence vise à d’identifier nos marges de manœuvre lorsque le contexte semble échapper à notre contrôle. (cliquer sur le schéma pour l’agrandir)

Ce modèle développé par Stephen R. Covey, permet d’augmenter notre proactivité en identifiant nos leviers d’actions.Il répertorie trois zones.

A l’extérieur, la zone de préoccupations contient ce qui est hors de notre responsabilité (par exemple le travel ban). Se focaliser sur les éléments négatifs de cette zone draine notre énergie et accentue notre sentiment d’impuissance.

La zone centrale ou zone de contrôle, correspond à notre pouvoir personnel. Elle englobe nos choix, nos attitudes, nos croyances, nos paroles et nos actes…

Entre les deux, se trouve notre cercle d’influence celui sur lequel nous pouvons choisir de concentrer notre énergie. C’est là que réside notre capacité d’action et notre pouvoir à influencer des situations dont nous ne sommes pas directement responsables. Travailler sur notre cercle d’influence renforce la confiance en soi et muscle notre optimisme.

Comment l’utiliser dans notre contexte de faux-départ?

Voici des exemples qui permettent de mettre en œuvre ce modèle dans notre contexte :

  • Si arrêter le Covid ne dépend pas de moi, je peux néanmoins contribuer à limiter la propagation du virus.
  • Je ne peux pas définir la durée de l’attente. Cependant, je peux utiliser au mieux cette période d’entre-deux pour bien finir cette étape et préparer ma mutation. Je vais par exemple intensifier mes cours de langue et la préparation interculturelle.
  • De même, je ne peux pas rassurer ma famille avec une date de départ certaine. En revanche, il m’appartient de leur expliquer le détail de la situation et de leur montrer l’exemple en vivant au mieux la situation.
  • Enfin, je ne sais même pas si ce départ aura finalement lieu. Mais, ma responsabilité consiste peut-être à baliser plusieurs scénarios et à chercher des avantages dans chacun. Pour certains, il serait peut-être raisonnable de bâtir en pointillé un scénario de non-départ.

Des expatriés que nous avons accompagnés récemment témoignent :  » finalement, peut être que ce délai supplémentaire est positif ». « Après la colère et l’agacement, cette crise me fait apprécier la vie que j’ai, elle m’apprend la sagesse et l’humilité ».

Cette attitude va ainsi bien au-delà de la méthode Coué. En distinguant ce qui nous appartient et ce sur quoi nous n’avons pas d’influence, nous pouvons peu à peu regagner en sérénité. Nous avons alors le pouvoir de changer notre regard et de modifier nos habitudes. Comme tout changement volontaire, cette posture s’apprend et cultive, tout comme on travaille ses capacités physiques. Et les bénéfices se révèleront profitables tout au long de votre expatriation qui comportera sûrement bien des périodes d’attente, de doutes et de frustration ! Tout comme des moments de pur bonheur dont nous vous souhaitons du fond du cœur qu’ils arrivent aussi vite que possible !

CaRNOT-Alix

Alix Carnot

Passionnée par la question du couple expatrié et celle de la carrière des conjoints. Alix a été expatriée dans 4 pays avec sa famille. Après une carrière en management et people development elle est directrice associée d’Expat Communication  et créatrice du Job Booster Cocoon. Elle est également l’auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples aventuriés.

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Une recherche d’emploi digitale mais collective

Est-ce le moment de rechercher un emploi, de réfléchir à mon futur ? Que mettre sur mon CV ? Dois-je parler de mon expat à un recruteur ? Vous voilà bien seule avec vos questions. Et pourtant, ce sont des questions que nous nous posons toutes. Et comme il n’existe pas un seul projet pro, il n’existe pas une seule bonne réponse. Mais il existe LA bonne réponse qui vous correspond. Pour la trouver, rien de tel que d’échanger avec des hommes et des femmes dans la même situation que vous. C’est le but d’un groupe de recherche d’emploi tel que le Job Booster Cocoon.

Pour les entreprises:

Expat Communication, éditeur de femmexpat.com, propose une gamme de services de préparation à l’expatriation pour les collaborateurs et leurs conjoints:

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