2020, une rentrée scolaire « différente »…

Une-rentree-differente-UNE femmexpat 559x520Depuis le début de cette année 2020, un peu partout dans le monde en raison de l’épidémie de Covid-19, la scolarité s’est faite entièrement ou par intermittence en ligne. Certains jeunes l’ont plutôt bien vécue, d’autres moins.

Pour quelques mois, l’impact n’est pas si grave. Mais si ça continuait toute l’année ?

Face à cette incertitude, l’été a été source de réflexions intenses pour bon nombre d’expatriés : faut-il rentrer, rester ? Comment gérer ?

Du côté de San Francisco, notre coach scolaire, Sixtine Gontier, a recueilli les réactions de parents dans les préparatifs de cette rentrée scolaire bien différente des autres années…  

L’impact du choix éducatif au cœur de l’expatriation

Pour de nombreuses familles françaises, les choix éducatifs sont de véritables enjeux et ont un impact direct sur leur expatriation. Certaines vont en faire leur priorité #1 et vont centrer leur expérience à l’étranger autour de ce thème.

D’autres vont adapter leur mode de vie. Et cela, quitte à vivre séparé de son conjoint qui va travailler à plusieurs heures de route, pour que les enfants suivent une scolarité conforme aux projets/valeurs/critères… familiaux. Pour d’autres encore, les bénéfices d’une expérience dans un système éducatif différent du système français, est un vrai plus.

L’éducation est donc dans la plupart des cas un thème majeur.

Alors, lorsque les règles du jeu changent en cours de route, nous sommes nombreux à nous poser des questions sur le jeu lui-même. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que nous avons signé pour nous retrouver derrière nos écrans, isolés, confinés ?

Ecole à distance : certains d’établissements se sont très bien adaptés

A l’annonce de l’épidémie, certains établissements ont très vite analysé la situation et ont pris les moyens pour assurer la transition. Ils ont organisé des classes virtuelles, plusieurs heures par jour, respectant plutôt bien l’emploi du temps des élèves. Dans ces établissements, les profs ont fait un travail remarquable. Ils se sont adaptés en quelques jours seulement, à de nouveaux outils, de nouvelles méthodes d’enseignements, de nouveaux supports pour leurs cours. Ils n’ont pas compté les heures supplémentaires ni leur énergie, pour que leurs élèves ne pâtissent pas trop de cette crise.

Judith, 10th grade dans un lycée franco-américain du sud de la Baie de San Francisco, a eu toutes ses classes “on line”. “On passait d’un cours à l’autre et on “rejoignait” le prof dans sa salle. C’était très bien organisé. Certains élèves ont bien compris comment “jouer” avec les “problèmes de connexion”. Ça n’a pas dû être très simple pour les profs, mais au final, on a tous pris le rythme.”

Mais ce n’a pas été le cas pour tous…

Pour d’autres établissements, le bilan est plus mitigé, les élèves devant se connecter 1 à 2 heures par jour (guère plus, même au lycée) sur des groupes de discussion. Le reste étant du travail personnel à rendre sur des plateformes qui différaient d’un professeur à l’autre. Pas facile de comprendre où trouver l’information.

Les raisons invoquées pour justifier le peu de cours étaient : “pour ne pas aggraver la fracture sociale. Certaines familles proposaient un environnement de travail et du matériel adéquat pour le travail en ligne tandis que d’autres étaient plus défavorisées”.

Emily, 11th grade dans un lycée à Dallas, a raté plusieurs devoirs d’espagnol car elle n’avait pas compris qu’il y avait des devoirs à rendre. Quand ses parents s’en inquiétaient, elle affirmait qu’elle assistait bien aux cours et qu’elle était à jour. Pas simple de suivre les indications du prof sur un groupe de discussion, allongée sur son lit en pyjama…

Jules, dans le Minnesota, n’a jamais réussi à se connecter au groupe de sport en ligne. Il a dû abandonner après plusieurs tentatives. “Je ne vais pas avoir le choix, il va falloir que je reprenne la classe l’année prochaine si je veux obtenir tous mes crédits pour “la valider » me dit-il.

L’annonce de la rentrée en ligne est tombée : on rentre en France

Fort de ce constat, certaines familles ont décidé de changer leur fusil d’épaule au cours de l’été.

“On avait décidé de rentrer de toute façon alors on le fait un an plus tôt. Cette crise a accéléré notre retour.”

Stéphanie, à Los Angeles, parle de rentrer en France depuis 1 an déjà. Ça fait 15 ans qu’ils sont partis, la famille lui manque, les enfants sont un peu trop américains à son goût, elle rêve de changement. Marc son mari n’est pas très motivé, il adore son boulot et pas grand chose ne l’attire en France.

Leurs 3 enfants ont 5, 8 et 11 ans. “Ils sont scolarisés dans le système public américain. Ils parlent français à la maison, voient des copains français le week-end, suivent des classes de français en “after school program”, mais ils sont tout de même plus à l’aise en anglais, surtout à l’écrit”, me confie Stéphanie.

 

Depuis le mois de mars, ils suivent tous les 3 les cours “en ligne”

Des heures derrière un écran pour leur dernière de 6 ans, leur boulot à tous les deux en télétravail à gérer en même temps, le confinement et l’isolement alors qu’en France la vie a l’air de reprendre un cours normal… Tout cela a eu raison des dernières réticences de Marc.

Surtout lorsque les écoles des enfants ont pris la décision mi-juillet de reprendre à la rentrée en ligne. Stéphanie n’a alors pas mis longtemps à organiser le retour de la troupe en France. Les billets d’avion sont pris pour mi-août. “On se confinera pendant 15 jours chez mes parents. Les enfants iront à l’école publique qui est en face de la maison. Au moins ils apprendront quelque chose cette année (le français au moins). Ils auront des interactions sociales. Mais surtout ils ne sortiront pas d’une journée de cours avec les yeux rougis d’avoir passé trop de temps derrière leur ordinateur.”

 

Et côté entreprise …

Les entreprises de Marc et Stéphanie ont annoncé depuis des mois que les employés ne pourraient pas revenir au bureau avant janvier, voire l’été 2021. Bon nombre de leurs collègues sont déjà partis s’installer ailleurs où les loyers sont moins élevés où ils se sont rapprochés de leurs familles.

Pour Vanessa “les enfants vont suivre les cours en ligne depuis la France”

Avec ses deux ados de 14 et 16 ans, Vanessa est rentrée en France passer l’été. “On est parti avec nos valises pour 2 mois, mais finalement on va rester au moins pour le premier trimestre. L’école des enfants vient d’annoncer que les cours reprenaient en ligne. Le décalage horaire est gérable, surtout dans ce sens”. Vanessa habite en Floride et les cours finissent en général vers 14h tous les jours. Ils ont obtenu la nationalité américaine l’année dernière donc elle n’est pas très stressée par les allers-retours de son mari. Car, lui, va rester travailler en Floride. “C’est en partie pour ça que nous voulions la double nationalité, pour la liberté de circuler ! Depuis quelques mois nous voyons que ça fait une réelle différence avec ceux qui sont sous visa de travail.”

Pour d’autres, la décision est plus dure à prendre

Gwenaelle et Luc n’ont toujours pas pris leur décision. Ils sont un peu dans le même cas que Stéphanie et Marc mais attendent de voir comment la rentrée va se passer. “Avec un peu de chance, l’école des enfants va proposer une formule plus adaptée. Que ce soit à la fois aux âges des enfants, à nos rythmes professionnels mais aussi aux programmes scolaires” espère Luc.

Selon les universités, la rentrée est virtuelle ou en présentiel

Pour les plus grands, déjà à l’université, de nombreux jeunes ont eu des choix difficiles à faire, eux aussi. Certains campus vont ouvrir leurs portes et accueillir les étudiants qui le souhaitent dans les dortoirs. Mais les cours se passeront en ligne et la vie sociale sur le campus sera certainement très réduite. D’autres ont pris très tôt la décision de ne pas rouvrir du tout, impliquant pour de nombreux étudiants de rester chez “papa, maman”.

Certains jeunes ont choisi de prendre une année sabbatique. En effet, le prix de l’université (qui, dans la plupart des cas, n’a pas été revu à la baisse) ne se justifie plus s’ils ne peuvent pas vivre normalement sur le campus.

Les réseaux sociaux plus actifs que jamais 

Quant aux réseaux sociaux ou “groupe mamans” francophones (nous avons un groupe mamans extraordinaire dans la baie de San Francisco), ils ne désemplissent pas de petites annonces. Que ce soient des demandes d’aide au soutien scolaire en tous genre, des propositions de créations de “classes” à 3-4 familles ou des constitutions de groupes d’enfants du même âge pour se retrouver 2-3 fois par semaine. Les inquiétudes quant aux apprentissages et à la socialisation des enfants, surtout en bas âge, est palpable.

Cette année scolaire 2020-2021 s’annonce bien différente de tout ce que nous avons connu jusqu’à présent. Comme tout changement, il y a des côtés positifs et des côtés négatifs. Les expats sont en général pleins de ressources. Pour la plupart, ils ont su s’adapter et trouver des solutions qui convenaient à leur famille (ou sont en train de les mettre en place). Et comme on voit partout écrit dans les supermarchés ici “We are all in this together”.

Sixtine- Rond NL FXP - 2019Sixtine Gontier

Coach certifiée CTI, ICF, ALC et certifiée Expat Communication Coach Academy, formée à la thérapie brève de l’école de Palo Alto, spécialisée dans l’accompagnement des jeunes de 15-25 ans. Elle vit en Californie depuis 8 ans.

Auteur de  « Post Bac mode d’emploi pour être un expat bien informé »  (18,98 euros)

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