Portrait d’Anne-Cécile, expat de retour, fondatrice de 3 sites collaboratifs d’information.
Anne-Cécile s’enflamme pour les thématiques du « mieux-vivre ensemble », du « bien commun » et des sujets « green ». Elle adore fédérer les talents autour de ses intuitions et nous raconte comment au fil de ses expats 3 sites collaboratifs d’information ont vu le jour.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Anne-Cécile, 45 ans, 3 filles. J’ai suivi une formation d’école de commerce et j’ai travaillé ensuite une dizaine d’années en tant que chef de produit dans la distribution spécialisée maison chez Habitat, au Printemps puis chez Sia. Je suis partie ensuite en expatriation au Qatar et en Angola où j’ai créé des sites d’informations collaboratifs pour les expatriés. De retour en France depuis 3 ans, j’ai logiquement monté un site local de valorisation du bien et du bon : www.zoomversailles.com !
La vie de femme expat n’est pas de tout repos mais offre une richesse incroyable. Après 10 ans de vie professionnelle et personnelle trépidante parisienne, me retrouver dans un hôtel à Doha en mars 2015 par 50° avec ma petite fille de 3 ans a été un choc incroyable. La course autour du tour du monde en multicoques arrivait à Doha et pas une seule personne pour les accueillir, on était loin de la frénésie française des arrivées des courses au large ! Quel était ce nouveau monde ?
Lost in translation
Petit à petit, je me suis rendue compte que le partage d’informations manquait cruellement, notamment pour les expatriés. Que l’on pouvait vite être « lost in translation » et qu’il était urgent de regrouper les informations. Avec une amie nous avons mis en commun nos connaissances et nos compétences pour créer www.vivreauqatar.com.
L’idée : un guide du pays à destination des nouveaux arrivants. Mais aussi de diffuser de l’information sur l’actualité du pays, des événements et des bonnes adresses. 1000 fois, j’ai voulu jeter mon ordinateur par la fenêtre tellement le développement d’un site requerrait des compétences que je n’avais pas. Mais le site a vu le jour en juin 2006 !
Deuxième expat : l’Angola
Après une pause de 3 ans en France et 2 autres filles plus tard, de nouveau, rebelote. Départ cette fois-ci pour l’Afrique Australe en Angola, le Kho-Lanta de l’expat ! Je n’étais ni intéressée par une fonction support dans les nombreuses sociétés principalement pétrolières présentes sur place, ni un quelconque penchant pour enseigner à l’école. (Avoir mes 3 filles tous les après-midi répondant largement à mes besoins d’enseignante !). J’ai donc décidé de remonter un projet similaire mais cette fois en ayant appris de cette précédente expérience.
2 enseignements principaux : monter une équipe pour s’enrichir les uns les autres et avoir ainsi une dynamique de groupe. Il fallait aussi une pérennité des projets, et les faire financer par les entreprises françaises présentes dans le pays. Cela, pour non seulement en assurer le professionnalisme mais aussi pouvoir avoir la possibilité de faire développer par une agence web. A moins de s’endormir tous les soirs avec des magazines spécialisées informatiques, difficile de se mettre à jour régulièrement et de faire un site pro. www.vivreenangola.com a ainsi vu le jour en juin 2012 et existe toujours aujourd’hui avec une équipe bénévole, dynamique et impliquée.
Depuis, ces 2 sites ont essaimé notamment en Oman (repris depuis par une agence de voyages) et au Congo.
Retour en France : Zoom Versailles
Je suis rentrée en France depuis presque 3 ans. J’ai été transformée par ces 2 expériences humaines et professionnelles ainsi que le film « demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent. J’ai donc décidé de monter un nouveau projet à Versailles et de « faire ma part » : Zoom Versailles. Internet au service du lien social étant dorénavant mon leitmotiv, www.zoomversailles.com voit le jour courant 2017. Avec comme base-line : « Valoriser le bien et le bon localement » selon 4 axes : La solidarité, l’environnement, l’économie locale et les bons plans.
Faire bouger les lignes et mettre du poil à gratter dans cette ville certes royale et magnifique, tel est l’objectif de Zoom Versailles !
Depuis juin 2018, j’anime d’ailleurs un nouveau projet autour de l’entrepreneuriat local au féminin (page Facebook : Entrepreneuses à Versailles) pour fédérer et valoriser cette nouvelle alternative que se crée beaucoup de femmes entre « je-bosse-60-h-par-semaine » et « je-suis-femme-au-foyer »!
D’ailleurs, un mot sur le bénévolat dont je fais partie. Pour ma part, cela a été un réel choix posé même si je reconnais que souvent la perspective de recevoir un salaire m’a souvent effleuré. Mais parce que j’en ai financièrement la possibilité (ce qui est un luxe, je le reconnais) , que cela simplifie grandement le travail en équipe et que ces projets s’inscrivent dans une perspective de « bien-commun », j’ai fait ce choix tout en les gérant le plus professionnellement possible.
Des sites collaboratifs au service du lien social
Le conceptCes sites sont des médias positifs et collaboratifs sur un pays ou une ville. • Du contenu Statut : loi française association loi 1901 avec un compte bancaire en France La mission• Trouver des informations régulièrement actualisées Vers une plateforme collaborative ?Un site internet pour regrouper sur un seul support toute l’information locale à destination de la communauté : • L’information est faite par la communauté et pour la communauté ; |
Et enfin…
Ces 8 ans d’expatriation au moyen-Orient et en Afrique, avec en plus de nombreux voyages, ont finalement été décisives dans mon parcours. Malgré les « up and down » de l’expatriation et les grands moments parfois de découragements avec la fameuse question « qu’est que je fais là ? », cette expérience a été d’une richesse incroyable. Elle m’a permis de trouver ma place avec ces projets qui me passionnent ! On peut en expatriation trouver « sa juste place » par des voies certes sinueuses et détournées mais tellement riches. Pouvoir concilier vie familiale et professionnelle, faire des rencontres hors-normes, construire des amitiés solides, se sentir utile sans n’être que « femme de » et « mère de », se trouver des forces intérieures insoupçonnées, se découvrir des talents…
La liste est longue des valeurs ajoutées de l’expat !