Les coups de cœur littéraires de Sandrine – la sélection de l’été 2022

Sélection d’été : 10 livres de FemmExpat à lire sur la plage

FemmExpat reçoit tous les mois Sandrine Mehrez-Kukurudz de Rencontre des Auteurs Francophones pour son coup de cœur littéraire. Cet été, elle a choisi de faire un tout petit tour du monde en vous proposant des auteures femmes et expatriées aux quatre coins de la planète.

« Broadway au Pays des Cigognes » d’Evelyne Fallows (New York)

Un livre rafraichissant idéal en vacances. Suivez mademoiselle Annie de New York en Alsace, dans une aventure pétillante et pleine de rebondissements. On y rencontre des personnages truculents, on s’attache à ce village au cœur de la campagne française et on célèbre l’amitié, la vie et la tolérance ! Mademoiselle Annie est à l’image de son auteure, pleine d’optimisme et de bienveillance.

En savoir plus : BROADWAY AU PAYS DES CIGOGNES – EVELYNE FALLOWS | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

 

 

« Comme dans un roman de Sagan » d’Eve-Alice Roustang (Miami)

L’auteure, docteure de Columbia University est une spécialiste de Sagan. Elle s’emploie dans ce joli ouvrage à parcourir les titres de l’auteure de Bonjour Tristesse en répondant aux questions essentielles de notre existence : le bonheur, la fidélité, notre rapport à l’argent… Un exercice inattendu qui transforme une grande œuvre romanesque en guide quotidien d’une vie qu’il nous faut appréhender avec le sourire aux lèvres. La grâce façon Sagan revisité par Êve-Alice Roustang.

En savoir plus : COMME DANS UN ROMAN DE SAGAN – Eve-Alice Roustang | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« La mémoire de la roseraie » de Nathalie Kohl (Espagne)

Nathalie Kohl vit depuis des années sous le soleil du sud de l’Espagne. Elle nous invite dans son dernier roman à suivre le destin de trois femmes que rien ne rassemble : ni l’époque, ni le continent où elles vivent, ni leur quotidien. Pourtant, elles partagent un secret commun qui va les réunir, un manuscrit caché dans le fond d’un tiroir. Un très joli roman d’aventure où se mêlent la poésie, la résilience, l’amour, les émotions. Un voyage dans le monde du réel mêlé au monde de l’imaginaire.

En savoir plus : LA MÉMOIRE DE LA ROSERAIE – Nathalie Kohl | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« La malédiction des mots » d’Evelyne Guzy (Belgique)

La journaliste Belge Evelyne Guzy nous offre un livre fort, basé sur son histoire, celle de ce grand-père discret dont elle découvre une autre facette au hasard d’une discussion publique. Quelle est son histoire face aux affres de la guerre et son cortège de déportations ?

Evelyne va enquêter pendant des années à la recherche de son passé et nous offre une peinture unique de la Pologne des années 30 et de la forte communauté juive qui y vivait. On se téléporte totalement dans les rues, les commerces, dans les salles à manger, dans les réunions publiques et on vit au rythme de cette vie qui éradiquée quelques années plus tard. Il y a de la joie, de la résilience, de la vie dans cette biographie romancée. À lire !

En savoir plus : LA MALÉDICTION DES MOTS – Evelyne Guzy | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« Ella, l’espoir au loin » de Nelly Ben-Israel (Israel)

Nelly vit au milieu des livres depuis toujours et officie à la grande bibliothèque de Jérusalem. À force de côtoyer les livres, elle a pris la plume pour un premier roman historique fort réussi.

Ella a 17 ans au début de ce roman. Nous sommes à Rouen en 1965 et Ella échappe à sa famille, à son histoire, à l’oppression et la France de son enfance peu heureuse. On redécouvre la France des années 60 et 70, mais aussi la construction d’Israël et l’Espagne qui panse ses plaies. Ce roman sur l’identité, la reconstruction et l’amour nous entraine dans un récit qui parcourt les grands événements qui ont secoué le monde, de Mai 68 à la Guerre des Six jours mais offre également une peinture culturelle des époques traversées.

En savoir plus : ELLA, L’ESPOIR AU LOIN – NELLY BEN ISRAEL | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« La quête ouvre les ailes de ton cœur et envole-toi ! » de Peggy Ebring (Martinique)

Peggy Ebring a quitté les salles de marchés de Londres pour vivre une vie plus en harmonies avec ses intuitions et ses attentes. De sa Martinique natale, elle commence par travailler longuement sur elle avant de coacher nombre de femmes en quête d’une vie plus en adéquation avec leurs envies.

Avec ce roman, Peggy Ebring poursuit son travail d’aide aux autres. Ce roman s’appuie sur son expérience tout en offrant un roman d’aventure passionnant. En partant à la recherche de ses origines, par obligation, son personnage principal va devoir composer avec un passé qui va modifier son existence.

En savoir plus : LA QUÊTE : OUVRE LES AILES DE TON COEUR ET ENVOLE-TOI ! – Peggy Ebring | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« Fille de fer » d’Isabelle Grégoire (Québec)

Journaliste réputée, Isabelle Grégoire est également une auteure québécoise qui compte. Sa fille de fer vient d’être rééditée après un succès en librairie.

Ce roman, au-delà de son récit passionnant, nous fait découvrir le grand nord québécois dans un style littéraire qui laisse la place belle au français que l’on parle sous ces cieux américains.

Son roman est à la fois une aventure humaine, un voyage rafraichissant et un récit policier haletant ! Il pose aussi la question de la place de la femme dans des environnement d’hommes dans un Québec pourtant en constante évolution. Une vraie réussite à dévorer cet été !

En savoir plus : FILLE DE FER – Isabelle Grégoire | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« Le syndrome du nid vide » de Charlotte Atry (San Francisco)

Le nid vide, c’est l’expression usuelle de nos maisons qui se vident au départ des grands enfants. Une étape parfois difficile à vivre pour les parents. La journaliste Charlotte Attry a co-signé ce livre à succès qui tente d’aider 35% des parents qui souffrent de ce sentiment d’abandon. C’est un guide agréable, ludique et fort bien documenté avec codes explications claires et complètes pour aider les parents. Il est plein d’humour et de bienveillance et offre des solutions astucieuses et des outils pratiques.

En savoir plus : SYNDROME DU NID VIDE – Charlotte Attry | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« Touche pas à ma petite enfance » d’Agnès Drago (Guyane)

Avec ce joli livre, Agnes Drago, spécialiste de la petite enfance, nous livre un témoignage complet sur un métier qu’elle connaît si bien. Elle souhaite avant tout véhiculer un message d’amour et de passion pour ce métier qui lui a permis de formidables rencontres. Ce livre met également en exergue son propre cheminement face au sujet de l’éducation des tout-petits, ses doutes et son regard sur le confinement. Au service des familles, des enfants, elle partage avec nous son métier unique et son dévouement quotidien.

En savoir plus : TOUCHE PAS À MA PETITE ENFANCE- AGNÈS DRAGO | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

« Je m’appelle Fantine » de Valérie Chèze Masgrangeas (Russie)

La guerre en Ukraine a éloigné Valérie de cette Russie qu’elle a tant aimée et où elle a pris la plume. Parmi ses écrits, ce très joli et émouvant témoignage qui se lit d’une traite et nous bouleverse.

Fantine aurait eu 21 ans cette année mais elle n’est jamais née. Cette histoire d’amour, c’est Fantine qui la raconte, de l’envie d’enfants de ses parents au jour où tout a basculé. Ce livre, écrit vingt ans après la non naissance de Fantine, a été un exutoire pour Valérie mais aussi la plus belle manière de donner à Fantine cette existence dans le cœur de tous.

En savoir plus : JEM’APPELLE FANTINE – Valérie Chèze Masgrangeas | Auteurs Francophones (rencontredesauteursfrancophones.com)

amine-mona-azzam« AMINE » de Mona Azzam, coup de cœur de mars

Les rencontres qui changent nos destins

J’avais salué dans ces colonnes, le magnifique roman humaniste de Mona Azzam « Ulysse a dit ». Je ne pensais pas retomber sous le charme de son dernier ouvrage, sorti il y a quelques semaines à peine. « Amine » m’a emporté peut-être plus loin encore dans l’émotion, avec à contrario, le fol espoir que tout est possible pour qui sait tendre la main à celui qui ne demande qu’à devenir quelqu’un.

« Amine » raconte l’histoire d’un enfant malien, débarqué dans la cour d’une école enneigée, ne parlant pas français et apeuré par le néant qui se présentait à lui.
« Amine » raconte une rencontre. Celle de madame Maya, professeur de français divorcée et en deuil de son enfant perdu, qui décide que cet élève du bout du monde ne sera pas un paria de la société. Rien n’est fait pour l’intégrer ? Elle va alors dédier chaque minute de son temps libre à faire d’Amine un enfant comme un autre, dans cette classe ou sa différence et sa couleur de peau le marginalisent. Pourtant il a un copain. Un seul. Un ami à la vie, à la mort.

À la mort…

20 ans se sont écoulées. Madame Maya n’est plus. Pourtant elle n’a pas encore achevé sa mission. Elle sait ce qu’est devenu son élève, parti loin et vers une jolie carrière méritée. Mais il manque un point final à cette histoire qui a démarré un beau matin frileux dans le nord de la France. Madame Maya va faire revenir Amine sur cette terre d’Annecy qu’il a quitté deux décennies plus tôt. Un retour sur cette enfance, cette main tendue, cette vie qui a basculé pour le meilleur. Une terre qui lui a tout donné, lui qui n’avait rien.

Un récit qui multiplie les « je »

Mona Azzam a fait le pari de faire parler tous ses personnages à la première personne dans un récit finalement théâtralisé.
Chaque protagoniste verse à la narration sa vision des moments vécus et cet ensemble de témoignages et de ressentis nous fait plonger dans l’émotion de l’humanité sauvée.
Oui il reste de ces formidables personnes qui bouleversent des vies. Il reste de l’humanisme et du don de soi dans ce monde si souvent bien violent. Plus que jamais il faut lire « Amine ». Pour se faire du bien, pour réfléchir sur ceux qu’on ne voit pas toujours, et pour se dire qu’il faut remercier les madame Maya de croire en le destin des autres.

 

Sandrine a créé en 2019 Rencontre des Auteurs Francophones, une plateforme qui réunit 235 auteurs francophones dans 30 pays. Découvrez le portrait que FemmExpat lui a consacré en septembre 2021 ici ou allez directement visiter son site ! Et si vous êtes auteure… N’hésitez pas à contacter Sandrine ! 

 

« Confessions ou les spams d’une âme en peine » d’Alain Cadeo, coup de cœur de février

couverture-livre-alain-cadeoOn ne peut qu’être interpellé par le sujet et le titre de ce nouvel opus de l’écrivain français Alain Cadéo, qui signe un vingt-cinquième livre avec « Confessions ou les spams d’une âme en peine »
« Ce spam-livre est un piège délicieux expédié par un grand écrivain » écrit Mohammed Aissaoui du Figaro littéraire. Et comment ne pas lui donner raison.

 

 

 

Une histoire à dormir debout.


Vous voici devant votre ordinateur et un drôle de message vous parvient d’un inconnu. Il s’adresse à vous avec toute l’intimité que l’on réserve à la correspondance avec ses proches. Les courriers se poursuivent et vous vous demandez bien pourquoi vous en êtes le destinataire.

En fait, Gaspard envoie ses réflexions personnelles à des inconnus sans le savoir. Ses pensées arrivent sur des boites emails et il n’en est pas responsable. Accueillies avec surprise, intérêt parfois, ses réflexions ne laissent personne de marbre. Le narrateur va nouer une correspondance particulière avec une partie des destinataires alors que d’autres l’insultent et demandent que cesse ce petit jeu de spam.

Avec ceux avec qui le courant passe, il va se jouer une pièce en plusieurs actes. Car les échanges se font de plus en plus intimes et les émotions de chacun remontent à la surface. Qui de l’expéditeur ou du destinataire prend le plus de plaisir à se livrer, à se défaire du poids du quotidien et de la vie.

Mais qui est Gaspard ?

Gaspard est en fait une âme errante. Il écrit de l’au-delà qu’il n’a apparemment pas atteint. Cette quête du repos éternel semble passer par ce dernier rendez-vous avec la vie, avec lui-même.
Mais Gaspard est aussi le guide de ces êtres bien vivants, qui se confrontent à leurs écueils personnels. En réglant sa vie sur terre, le héros malgré lui de ces confessions, permet à tant d’autres d’accéder à ce besoin de faire le point pour aller de l’avant

« Moi je »… Dans la peau de chacun

Alain Cadeo a choisi de faire parler à la première personne tous les protagonistes de ce roman. Ainsi ce sont les échanges d’emails qui ponctuent ce récit. Ceux de Gaspard sont en italique, les autres sont signés. Alain est multiple. Il est l’autre et se prend au jeu d’être dans la peau de chacun. Dans ce nouvel opus, comme dans l’ensemble de sa littérature, Alain Cadéo nous rappelle qu’il est un formidable jongleur de mots.

Et si c’était le reflet de nos vies ?

Ceux qui surfent sur les réseaux sociaux se retrouveront dans ce livre. Car finalement les confessions de Gaspard sont à l’image de nos correspondances sociales d’aujourd’hui : partager un peu de notre existence, se dévoiler aux autres, engendrer des conversations parfois personnelles, lancer les débats, apostropher l’autre ou le soutenir…
Et puis créer des amitiés virtuelles. À force d’échanges, on en arrive à connaitre ses amis virtuels plus que ceux de la vraie vie. On se surprend parfois à se confier avec plus d’aisance à un inconnu bienveillant qu’à son propre frère. Il est un monde nouveau qui nous a submergé. Pour le pire comme le meilleur ?


Alain Cadeo, un auteur brillant, un passeurs de mots


ALAIN CADEOAlain Cadéo a fait tant de métiers et a tant de passions dans sa vie. Tous ces petits morceaux d’existence ont dû créer la toile d’araignée de l’écriture de cet homme du sud. Alain Cadéo écrit aussi pour tenter d’exprimer l’indicible. On ne referme pas un livre d’Alain Cadéo sans émotion, sans questionnement et c’est là aussi tout le talent de cet auteur que je vous recommande chaudement de découvrir.

Ses lecteurs n’ont de mots assez éloquents pour parler de son écriture : une écriture poétique, un phrasé envoutant, subtil et intelligent, un passeur de mot et d’émotion, un dompteur du texte, une langue poétique, la beauté des textes…


Confessions ou les spams d’une âme en peine », d’Alain Cadéo aux Éditions La Trace est mon coup de cœur de février. Il est disponible sur RencontreDesAuteursFrancophones.com.

Sandrine a créé en 2019 Rencontre des Auteurs Francophones, une plateforme qui réunit 235 auteurs francophones dans 30 pays. Découvrez le portrait que FemmExpat lui a consacré en septembre 2021 ici ou allez directement visiter son site ! Et si vous êtes auteure… N’hésitez pas à contacter Sandrine ! 

couverture recettes petronille nouvelle version

Janvier – Les recettes magiques de Pétronille par Evelyne Debourg – Prix Rabelais 2019

 

Une fois n’est pas coutume je ne vous présenterai pas un livre de fiction en ce mois de janvier mais mon coup de cœur pour un livre jeunesse et pour celle qui l’a conçu. « Les recettes magiques de Petronille » est le livre de cuisine festif et intelligent que j’aurais aimé recevoir quand mes filles étaient petites et qu’elles me pressaient de leur livrer quelques secrets culinaires. Les enfants aiment s’essayer aux fourneaux et leur fierté du plat réussi fait plaisir à voir et à se remémorer des années durant.

Il faut dire que les petits, Evelyne Debourg les connait sur le bout des doigts. Elle est même devenue leur coqueluche au fil des années, avant même d’avoir conquis le cœur des parents. Car au-delà du livre se cache une femme exceptionnelle. De celle qu’on a envie de serrer fort dans ses bras en la remerciant de toute sa bienveillance pour les plus petits.

La bienveillance comme porte drapeau

Couverture enfant recette petronille

Evelyne Debourg n’a pas toujours eu la vie simple. Sa résilience en a fait une reine ! Un divorce compliqué et la perte de son restaurant la plongent dans une situation précaire. Cette maman isolée accepte alors de devenir la cantinière de l’école de son village. Mais pas à n’importe quel prix, malgré l’impérieuse nécessité de boucler les fins de mois.

Produits bios, menus de chefs à faire pâlir le restaurant voisin, couleurs et saveurs dans l’assiette, apprentissage du goût… voici Evelyne applaudie par tous les parents dont certains se font domiciliés dans la commune pour que le déjeuner de leur enfant soit chaque jour une fête. Bientôt la notoriété d’Évelyne dépasse le grand village et atteint les villes.

Elle forme aujourd’hui nombre de cantiniers en France, est invitée sur les plateaux TV et sur les ondes. Elle est plus couverte de prix et de médailles que la majorité des grands chefs français. Elle a d’ailleurs succédé au Prince Charles lors de la remise du prix Rabelais 2019.

Un livre de cuisine dont on ne se lasse pas

Ce bel album a été conçu pour cuisiner en famille, avec bonheur et complicité. Des recettes simples, illustrées comme un livre d’enfants, proposant à gauche les consignes faites aux parents pour préparer ingrédients et ustensiles et à droite le parcours, par étape, du bon petit plat, avec ses images colorées et ludiques. 

Evelyne DebourgUn album, une femme

Evelyne Debourg est une femme de cœur. Elle soutient. Elle finance. Elle se plie en quatre pour porter la bonne parole auprès des institutions, des parents et des enfants. Les plus jeunes ont le droit de bien manger et d’être formés à devenir les gourmets de demain. C’est son engagement !

Les recettes magiques de Petronille est mon coup de cœur du mois et il est devenu le cadeau que je réserve à chaque famille quand je suis invitée à dîner. Un livre qui enchante chacun. Parents et enfants. Que demander de mieux. 

Les recettes magiques de Pétronille est disponibles sur RencontreDesAuteursFrancophones.com.

Sandrine a créé en 2019 Rencontre des Auteurs Francophones, une plateforme qui réunit 235 auteurs francophones dans 30 pays. Découvrez le portrait que FemmExpat lui a consacré en septembre 2021 ici ou allez directement visiter son site ! Et si vous êtes auteure… N’hésitez pas à contacter Sandrine ! 

La MarcheNovembre – La Marche de Caroline Pavesi

 

Mon livre coup de cœur du mois, disponible aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones.

 

 

C’est une histoire de femmes.

Des femmes qui vivent à l’abri des hommes. Des femmes qui pensent avoir choisi leur vie. Bien organisée. Rodée dans un quotidien rassurant. 

Valérie, Sabine et leur mère Jacqueline ont leurs habitudes. Sabine et sa jolie famille rassurante. Valérie et son indépendance qu’elle jalouse mais semble aussi subir. Jacqueline, dont le souvenir du mari disparu continue de sceller les femmes de la famille, même si cet époux et père n’était plus vraiment le même à l’automne de sa vie.

Et puis un jour Sabine part marcher.

C’est avec ces quelques mots laconiques qu’elle l’exprime sur un morceau de papier laissé dans l’entrée. Sabine part marcher et le monde va s’écrouler. Laissant sa sœur et son mari s’engouffrer dans une spirale de vérités cachées, de non-dits et de mensonges enfouis.

Sabine ne prend pas sa voiture. Ni son sac et ses affaires sont en place dans les armoires. Il ne manque rien. À part Sabine.

Ou est partie sabine ? L’absence s’étire. L’angoisse augmente. Heure après heure. Son mari s’est réfugié chez Valérie, cette sœur qu’il connaît si peu et pour qui il n’a ni affection ni estime particulière. Valérie fait partie du décor et du lot de détails de la corbeille de mariage

Face à ce départ, ce mari qui a fauté par le passé, imagine tant de chose. Et les mauvais souvenirs, que l’on croyait enfouis, les erreurs pardonnées, refont surface. Au fil des heures, Valérie apprend à connaître ce beau frère qu’elle a longtemps jugé « plus que parfait » et les failles de cette famille si lisse en apparence. Les digues sautent. Et bientôt les secrets de famille bouleversent les vies. Quel est le secret de Jacqueline et Jean-Pierre ? Pourquoi le silence s’est-il imposé peu à peu entre les parents de Sabine et Valérie ?

Le départ de Sabine va redistribuer les cartes et faire remonter à la surface les secrets de famille. De ceux qui font tâche et abiment à jamais les souvenirs.

Sabine reviendra-t-elle de cette marche qui a bouleversé les siens ?

Un roman psychologique passionnant.

Difficile de décrocher de la lecture de ce roman, dès lors qu’on entre dans le récit. Car si l’on suit dans les premiers chapitres les réflexions, les doutes et les inquiétudes de ceux qui restent… Valérie et sa « marche » vont faire irruption dans le roman, nous entrainant alors dans une double lecture de l’histoire. Et de surprise en surprise.

Mon livre coup de cœur du mois, disponible aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones.

Octobre – Ulysse a dit de Mona Azzam

coup de coeur littéraire« L’écriture se fait cri et s’élance, forces démultipliées, telle une vague qui, en se brisant, dévoile la lame. »

Mona Azzam est d’ici et d’ailleurs. Enseignante, née en Côte d’Ivoire, élevée en Afrique puis dans l’hexagone, ses racines viennent de la Méditerranée meurtrie, du Liban déchiré où elle a enseigné dix ans avant de revenir en France.
Pour Mona, l’écrit est un cri et il participe à faire changer le monde en offrant aux lecteurs un regard différent sur leurs certitudes.
Dans ce roman, largement applaudi par les lecteurs et la profession, Mona nous entraine dans un conte réaliste, s’appuyant sur l’actualité qui agite notre société et nos débats.


« Ulysse a dit » parle de ceux qui s’envolent vers d’autres contrées, à la recherche d’un nouvel eldorado. Mais pas avec la même urgence, les mêmes causes et conséquences que celles qui nous ont décidé à partir, nous expatriés, qui faisons le choix confortable de construire nos vies sous d’autres cieux avec en mains les cartes essentielles pour mener une existence plus ou moins apaisée.

Un récit bouleversant plein d’humanité


La petite malienne qui embarque sur ce bateau de passeurs une nuit d’été ne sait vers quoi elle navigue. Sa maman a rassemblé ses dernières pièces pour payer ce voyage de la dernière chance. Les frères et sœurs ont été enlevés une nuit cruelle où le père a été assassiné. Il ne reste que cette enfant qu’il faut sauver de la misère, de l’esclavage ou d’une mort annoncée.


Et il y a Ulysse. Ce brillant cadre parisien, qui le jour où on lui annonce sa formidable promotion, décide de quitter ses fonctions, sa vie rangée et son confort quotidien. Il part vivre sur un phare, loin du monde civilisé, proche de la mer et de la vue sur l’horizon du monde. Il va affronter la réalité d’une autre vie et donner un sens nouveau à son existence. Il se croyait loin des hommes, il va être le meilleur d’entre eux grâce à sa petite naufragée.


C’est Ulysse qui raconte dans la première partie du livre cette rencontre avec cette enfant sauvée des eaux. C’est Maïmouna qui prend la parole dans la seconde partie avec une force incroyable et le désespoir de ceux qui en ont trop vu. Ulysse reprend la plume pour clôturer le roman et témoigner du sort de la petite malienne.

L’engagement d’une auteure de cœur

Mona nous oblige à porter un regard différent sur les débats qui agitent notre société dont celui de l’immigration. Certes les pays développés ne peuvent accueillir toute la misère du monde, mais quand on referme ce beau roman, on ne peut s’empêcher de se dire que ce monde ne tourne pas rond, que nos soucis sont bien légers, et que nos exigences bien démesurées.


« Ulysse a dit » est une lecture nécessaire. C’est aussi une lecture qui nous emporte. La plume de l’auteure est formidable. Vous pouvez la lire régulièrement sur le blog de Rencontre des Auteurs Francophones, où Mona Azzam nous offre des nouvelles poétiques emplies d’humanité. Ses récits sont empreints d’un lyrisme que l’on retrouve parfois chez les auteurs arabes. La douceur de la narration apaise le récit parfois difficile. Un style qui reste accessible à tous et que l’on peut lire en famille pour engager la discussion sur les débats qui agitent le monde, autrement que par le biais du poste de télévision.


On sort bouleversé de cette lecture. On a envie nous aussi de porter le cri de Mona à la face du monde.

Choisir son destin. Quitter sa vie et sa ville. Quitter les siens pour exister ou pour survivre. Tant de questions qui nous bouleversent dans cette lecture dont on ne sort pas indemne.

« Ulysse a dit » (Éditions La Trace) comme les autres beaux romans de Mona Azzam sont disponibles aux États-Unis sur RencontreDesAuteursFrancophones.com.

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Septembre – Retour au Dépays de Dominique Falkner

coup de coeur du mois« (…) Un pays qui ne ressemble à aucun autre car c’est d’abord celui où l’on est né.»

Dominique Falkner

L’histoire – un retour…

Pierre vit à l’autre bout du monde, dans la plus lointaine des villes des Keys floridiennes, Key West. À cinq heures de la bouillonnante Miami, entre les fantômes d’Hemingway et le restaurant en bord d’eau dans lequel il officie en cuisine. 

Trente ans qu’il vit de ce côté-ci de l’Atlantique. Il y a construit une vie qui semble lui aller. Sans trop d’exigence et dans l’acceptation d’une vie routinière sous les palmiers et parmi les touristes. Une femme irlandaise, deux adolescents américains, une existence sans réelles passions et des envies qui se sont émoussées depuis belle lurette. 

Jusqu’au jour où Pierre reçoit un appel. Son père se meurt. Il ne survivra pas à la semaine qui s’achève. Contre toute attente et se surprenant lui-même, Pierre saute dans un avion, sans prendre le temps de prévenir sa femme et en embrassant à la va-vite ses enfants. Il rentre en France pour la première fois depuis 3 trois décennies, pour un père qu’il n’a pas vu depuis toutes ces années. 

Revient-il réellement pour ce géniteur absent, alors qu’il n’a de larmes à verser pour celui qui a quitté ses enfants encore si jeunes, incapable de les élever ? Revient-il pour retrouver ce pays, seul vestige de cette jeunesse envolée, sur laquelle il se retourne alors ? 

La France a changé. Et n’a pas changé. S’il la trouve bien trop américanisée, il y reconnaît pourtant tous ces travers qui font son charme. Il est étranger à l’actualité de son pays et pourtant se sent français comme s’il n’avait jamais quitté l’hexagone. Il ne sait identifier ceux qui envahissent les écrans des télévisions qu’il allume, des politiques aux vedettes de la scène française mais il aime à retrouver les villages, les campagnes et ces discussions de comptoir de café où l’on refait un monde qui va toujours aussi mal.

Ce retour au pays est l’occasion aussi pour Pierre de renouer avec son passé. Les ex petites amies, les vieux copains, sa sœur avec laquelle il n’a échangé depuis dix ans. Ils ont si peu en commun croient-ils. Et cette mère ? Celle qui est partie un jour dans sa huitième année et qui s’est dissipée au fil des années pour disparaître. À jamais ?

Ma critique

On entre dans ce roman de plein pieds. Le genre de livre qui vous aspire dès les premières lignes sans plus vous lâcher. Je ne l’ai refermé qu’une fois la lecture achevée. L’écriture de Dominique Falkner est incisive. Elle ne s’égare pas. Elle touche au but en quelques coups de plume. Elle nous remue. Nous sommes tous Pierre à un moment donné de notre existence. Et cela est encore plus vrai pour nous expatriés. Qui ne s’est jamais posé la question de retourner au pays un jour ? Et à quel moment cela devient une évidence ? Quand les années à l’étranger nous ont coupé trop longtemps du pays qui nous a vu grandir, devenant accablantes même si on a – en apparence- construit nos vies avec brio ? 

Quand estimons-nous que nous avons vécu trop longtemps loin des nôtres. Familles, amis, voisins et inexorablement souvenirs. Dominique Falkner écrit bien. Il écrit vrai. Il dérange nos convictions sans jamais nous inclure dans ses réflexions. Mais elles deviennent nôtres. 

Ce roman met en lumière aussi la remise en question d’un monde, celui d’un homme à l’aube de sa soixantaine. Il n’est trop tard pour rien.  Ni pour prendre conscience de ses erreurs. Ni pour renouer avec ses souvenirs. Et encore moins pour changer un peu le cap de son existence. 

C’est enfin le parcours d’un « expat », qui n’avait plus conscience d’en être un et qui revient chez lui pour se rendre compte que toutes ces années loin de la France n’ont pas marqué de vraie rupture. Tout semble reprendre un sens et sa place. Un hier à la mode d’aujourd’hui.

Et inexorablement, il nous force à se poser la question de ce qui motive nos départs. Si l’on part parfois au bout du monde pour fuir, arrive-t-on pour autant à se défaire de ce que l’on tente d’effacer ?

Pierre restera-t-il dans cette France qu’il avait mis en parenthèse pendant trente ans où reviendra-t-il dans ce pays où il a construit tous les jalons de sa vie d’adulte ?

Mon coup de cœur du mois est bien ce roman qui vous parlera certainement autant qu’il vous entraînera dans ce récit réussi. 

 

Sandrine Mehrez Kukurudz

Sandrine a créé en 2019 Rencontre des Auteurs Francophones, une plateforme qui réunit 175 auteurs francophones dans 23 pays. Découvrez le portrait que FemmExpat lui a consacré en septembre 2021 ici ou allez directement visiter son site ! Et si vous êtes auteure… N’hésitez pas à contacter Sandrine ! 

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