Retour d’expat, CV atypique : dans la tête d’un recruteur

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Chez FemmExpat, nous croyons à la valeur ajoutée d’un CV dit atypique. Changer de pays, de culture, exercer différents métiers, se lancer dans des activités bénévoles sont autant de moyens pour s’enrichir. De retour d’expat, comment alors ces différentes  expériences sont elles perçues par les recruteurs ? Sont-ils frileux ? Comment travaillent-ils ? Quelles sont leurs attentes lors d’un entretien de recrutement ?

Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons interviewé Véronique Dubreucq, qui a été Responsable Ressources Humaines, chargée Emplois & Mobilités dans l’industrie en Europe Centrale et en France et expatriée en Chine.

Quel est le travail du recruteur avant de lancer le recrutement ?

Il y a plusieurs raisons à ce qu’une entreprise lance un recrutement : un départ volontaire, une réorganisation de service, une création de poste, un départ à la retraite, ou un surcroît d’activité. Dans les grandes entreprises industrielles dans lesquelles j’ai travaillé en tant que RRH ou Chargé emplois & Mobilités, dans la mesure du possible, les besoins en recrutement étaient anticipés et préparés. Il y a une véritable nécessité de budgétiser, de définir le profil de la personne recherchée. Un recrutement à un coût, qu’on recrute en interne ou en externe.

C’est un travail en binôme entre le manager/recruteur et le spécialiste des Ressources Humaines. Cette définition en amont est très importante. Elle permet au manager de réfléchir à l’organisation au sein de son équipe. Elle permet au spécialiste du recrutement de répondre au mieux aux attentes du manager.  Ainsi le RRH trouvera la personne qui non seulement aura l’expérience, les compétences nécessaires, mais aussi les savoir-être, les valeurs qui vont s’accorder à la culture de l’entreprise recruteuse. Et enfin  il ne faut pas oublier le plan d’intégration du nouveau venu.

Est-ce que tous les recruteurs ont la même approche du recrutement ?

Je pense que non. Comme dans chaque situation, nous sommes tous différents, nous n’avons pas le même vécu, la même expérience professionnelle, les mêmes valeurs. En revanche, les méthodes de recrutement sont sensiblement toutes les mêmes. Ceci étant, les outils d’aide à la décision sont très divers : certains feront faire des tests de personnalité, d’autre s’attacheront à l’analyse graphologique, certains miseront sur des recrutements collégiaux. Ce qui m’aide le plus pour recruter le « bon »  collaborateur c’est la relation de confiance que je vais établir avec le manager pour l’accompagner. Je veux comprendre quel manager il est, comment il fédère son équipe, quelles sont ses attentes vis-à-vis de ses collaborateurs…

Quels sont les différents moyens de sourcing utilisés par les recruteurs ?

Les moyens de sourcing sont très divers et spécifiques à chaque entreprise. Vous en connaissez bons nombres : les annonces sur différents sites internet (jobboards) dédiés ou spécialisés, les cabinets de recrutement (chasseurs de tête ou non), les réseaux sociaux tels que Linkedin ou Viadéo. Développer son réseau personnel est très important aussi, d’autant que certaines entreprises développent la cooptation qui peut être un véritable outil stratégique de recrutement notamment sur des profils rares.

Sur tous ces moyens de sourcing aucun n’est à négliger. Que l’on soit recruteur ou candidat, ils sont bien souvent complémentaires.

Lire aussi : CV atypique : inconvénient ou atout ?

Quelle est la part de subjectivité lors d’un entretien de recrutement ?

Il y a toujours une part de subjectivité dans un entretien de recrutement comme dans toute relation humaine. Chacun vient avec son histoire, son expérience, ses attentes, ses besoins. Parfois, il faut accepter que les attentes et les besoins de l’un ne correspondent pas à ceux de l’autre, que le courant ne passe pas. En général, si dès le premier entretien on sent que ça ne marche pas, qu’il y a quelque chose qui cloche, dites-vous que c’est plutôt positif. C’est que ce n’était pas le bon moment, le bon job, la bonne entreprise… Ce n’était pas la bonne rencontre. La prochaine opportunité vous conviendra bien mieux. De plus vous serez encore meilleur car chaque entretien est formateur… même ceux pour lesquels on s’est trouvé moins « bon ».

Et pour conclure

Je dirais que le recruteur est  un homme, une femme comme les autres. Ce qu’il cherche avant tout c’est un échange. Il souhaite apprendre à vous connaître pour voir si vos attentes professionnelles peuvent faire écho à celles de son entreprise. Soyez sûr qu’il y a un véritable enjeu pour lui à trouver la bonne personne. Recruter coûte cher. Se tromper dans son recrutement et voir un collaborateur partir au bout de 6 mois coûte encore plus cher. Recruter est un acte de management et pas uniquement l’acquisition de compétences pour l’entreprise. Il y va de la pérennité de l’entreprise, de sa performance.

Dans tous les cas, vous pouvez être fier de votre parcours. Il vous a fallu parfois beaucoup de courage pour partir vers l’inconnu et le retour est également une aventure en soi. Le recruteur en face de vous n’en a sûrement pas fait autant, alors soyez serein !

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Véronique Dubreucq
Véronique est consultante en transition professionnelle et en Développement RH. Elle intervient notamment dans le cadre du Job Booster Cocoon, le groupe de recherche d’emploi d’Expat Communication l’éditeur de FemmExpat.
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