L’orthophonie et les enfants expatriés

L’orthophonie et les enfants expatriésVoici le témoignage de Marie, orthophoniste expatriée plusieurs années aux USA, qui a exercé son métier en expat. Florence, enseignante expatriée nous apporte aussi son éclairage.

« L’expérience personnelle lors de mon expatriation aux US me permet de dire que les enfants qui fréquentaient l’école française pouvaient avoir différents besoins :

  • ceux qui avaient des difficultés de langage oral (maternelle/cp) et
  • ceux qui présentaient des troubles du langage écrit.

Il y a aussi ceux qui ‘’arrivaient’’ avec leurs troubles et un passé ré-éducatif. Et ceux qui développaient des troubles lors de l’apprentissage de leur langue maternelle à l’étranger.

L’échec de la mise en place d’une quelconque prise en charge orthophonique oblige les familles à faire des choix importants. Soit de ne pas partir, soit de rentrer plus tôt que prévu.

Ceci est vrai pour les enfants qui présentent des troubles de type dyslexie/dysorthographie, ceux donc qui souvent avaient un suivi avant l’expatriation et pour lesquels le séjour à l’étranger peut s’avérer très difficile, malgré la bonne volonté des maîtres et/ou professeurs et de meilleures conditions d’enseignement qu’en France..

Pour les enfants qui développent des troubles de l’acquisition du langage oral pendant l’expatriation

Le problème est un peu différent car ce sont souvent des enfants qui sont scolarisés « localement » (il n’y a pas forcément de petite et moyenne sections de maternelle) et qui pourraient bénéficier d’une prise en charge tout aussi locale. Le suivi se fait donc dans la langue du pays. Il est évident que dans ce cas ne pourront être mis en place que des traitements « généraux » (travail de l’attention, discrimination auditive, rythme etc..) qui évidemment ne colleront pas forcément à la langue de Molière !

Mon avis n’était pas toujours partagé par mes consœurs hexagonales (qui ne connaissent pas toujours les joies de l‘expat !), ceci dit, il vaut mieux ce type de prise en charge que rien du tout ! Il reste évidemment aux familles de s’adapter et d’adapter ces soins spécifiques et orientés à notre belle langue.

Par ailleurs, toujours aux US pour ce que j’ai vécu, les prises en charges ne se font pas du tout de la même manière qu’en France

A savoir que cela se passe généralement au sein de l’école (locale), voire à domicile et dont les objectifs peuvent être très précis et différents des attentes des familles françaises. Cependant, nombre de familles qui avaient expérimenté ce type de suivi semblaient relativement satisfaites. Elles profitaient du retour des grandes vacances pour prévoir un bilan orthophonique (s’y prendre assez tôt car les délais peuvent dépasser 3 mois et en été les orthophonistes prennent aussi leurs vacances !) afin de faire le point et de se rassurer sur l’évolution de leur tête blonde.

Il est évident en revanche que le zézaiement ou des troubles de l’articulation isolée seront difficile à traiter pendant l’expat !

Ceci dit ces troubles peuvent se traiter à tout âge et ne présentent pas de « risques » pour les apprentissages importants.

Enfin la question du bilinguisme

Elle se pose souvent aux parents dont les enfants suivent leur scolarité dans la langue locale (jardin d’enfant, petite et moyenne section), il faut les rassurer sur ce domaine car on entend encore de nombreux propos négatifs à ce sujet. Cela n’entrave en rien le développement normal du langage. »

Par Marie, orthophoniste et Florence, enseignante

* * *

Voici ce que nous dit Florence, enseignante expatriée, qui nous apporte aussi son éclairage sur la question :

« Les troubles relevant de l’orthophonie doivent être détectés le plus rapidement possible afin d’être efficacement traités. Cela signifie donc une détection précoce. Si votre enfant, à l’étranger, présente des lenteurs à l’école, des difficultés à rentrer dans les apprentissages, ne pas hésiter à faire un bilan  dès que possible. Il est donc bon de rencontrer le professeur et de communiquer avec lui pour établir un simili de diagnostic à présenter au spécialiste.


Deux solutions :
Vous avez sur place un orthophoniste, consultez le rapidement quitte à doubler ce bilan lors d’un retour en France.
Vous n’avez pas d’orthophoniste sur place ou pas dans la langue maternelle de l’enfant, dès que possible faîtes établir un bilan, lors d’un séjour chez vous. Entre temps, voyez avec le professeur ce qui pourrait être mis en place comme soutien, accompagnement pour aider votre enfant. Les professeurs ont une certaine compétence dans ce domaine, compétence due à la pratique de leur métier mais ils ne peuvent faire le travail d’un orthophoniste.


D’autre part, si plusieurs enfants nécessitent le recours à un orthophoniste dans un pays, les familles peuvent s’organiser avec l’école afin d’en faire venir un. Cette solution a déjà fonctionné. Il faut, pour cela, recenser les demandes et constituer un dossier, appuyé par l’école. »

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