La dengue, le Zika et le Chikungunya : ce qu’il faut savoir

La dengue, le Zika et le Chikungunya : ce qu’il faut savoirJanvier 2018. Les virus responsables de la Dengue, du Zika et du Chikungunya, font l’actualité. Car ils sont en expansion dans le monde, entraînent des épidémies, et sont susceptibles d’entraîner des complications dans certaines circonstances.

Dengue, Zika et Chikungunya : 3 virus pathogènes pour l’homme qu’il vaut mieux connaître lorsqu’on voyage

Il existe plus d’une centaine de virus pathogènes pour l’homme transmis par des moustiques. Parmi eux, le virus le plus redouté est celui responsable de la fièvre jaune. Cette maladie est mortelle pour l’homme. Mais elle bénéficie d’une vaccination très efficace, et obligatoire pour voyager dans les zones à risque situées en Afrique ou en Amérique du sud. Nous allons donc nous intéresser aux trois virus qui donnent la Dengue, le Zika et le Chikungunya.

Leur mode de transmission : un moustique du genre Aedes

Ces trois maladies virales ont en commun un mode de transmission à l’homme par l’intermédiaire d’un moustique du genre Aedes. Les vecteurs, ceux qui transmettent le virus à l’homme, sont des moustiques du genre Aedes.

Les deux plus connus s’appellent Aedes aegypti et Aedes albopictus, communément appelé moustique tigre. Le premier sévit en régions tropicales et subtropicales. Le second est capable d’hiberner pour survivre dans les régions aux températures plus froides. Et c’est lui que l’on rencontre dans le sud de l’Europe.

Ces deux espèces d’Aedes présentent la particularité d’être très liées à l’homme. Elles vivent donc plutôt dans les centres urbains que dans les campagnes. Et elles se reproduisent et vivent à proximité des habitations.

Le principal réservoir de ces virus est l’homme malade.

Le moustique se contamine en aspirant le sang d’un porteur de virus. Une à deux semaines après, le moustique peut transmettre le virus qui se trouve alors dans ses glandes salivaires.  La transmission du virus du moustique infecté à l’homme sain, se fait alors au moment de la piqûre, au tout début. Lorsque le moustique injecte une substance anticoagulante et anesthésiante, avant d’aspirer le sang.

Seule la femelle moustique pique et transmet ces virus.

Elle pique surtout pendant la journée, dans et à proximité des habitations. Or pendant une vie de moustique, soit environ 1 mois, une femelle est capable de transmettre le virus à 5 à 8 personnes.

Le sang qu’aspire la femelle est nécessaire pour amener les œufs qu’elle porte à maturation avant de les pondre à la surface d’une eau douce et calme. L’œuf pondu se transforme ensuite en adulte lors d’une phase terrestre, en 15 à 30 jours, selon la chaleur et l’humidité extérieures. Et en une vie, une femelle peut pondre plus de 500 œufs.

Les autres modes de transmission

Le virus Zika est transmissible de la mère au fœtus pendant la grossesse. Il est également transmissible par voie sexuelle. Et il perdurerait dans le sperme pendant plusieurs mois après la disparition de tout symptôme. Enfin, il est aussi transmissible par transfusion sanguine

Le virus chikungunya est transmissible de la mère au nouveau-né lors de l’accouchement. De plus, pendant la grossesse, le risque de transmission au foetus existe si la mère est malade.

Leur répartition géographique

Ce sont des virus endémiques, permanents, dans les zones tropicales et subtropicales. Les virus de la dengue sont les plus répandus dans le monde, touchant l’Afrique, l’Asie et l’Amérique (plus de 100 pays concernés). Cependant, les deux autres virus ont tendance à envahir des zones géographiques identiques. Ainsi, le virus Zika répandu en Asie et en Afrique, a récemment émergé en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Quant au Chikungunya, seules les Amériques sont encore indemnes.

L’infection

La piqûre du moustique transmet le virus, qui se développe dans l’organisme, et provoque une infection après une phase d’incubation d’environ 1 semaine. L’infection reste silencieuse chez la plupart des personnes infectées.

Les manifestations cliniques sont le plus souvent bénignes, ce sont des syndromes fébriles dits « dengue like ». Ils associent ainsi une fièvre, une éruption cutanée, une fatigue, et surtout des douleurs, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires…

Celles ressenties au cours du Chikungunya touchent principalement les extrémités des membres (poignets, chevilles, phalanges). L’évolution est spontanément favorable. La durée totale de la maladie est d’environ une semaine, suivie d’une convalescence longue, avec une asthénie marquée et souvent avec des douleurs articulaires traînantes dans le cas du Chikungunya. La guérison est obtenue sans séquelles.

Ces maladies sont redoutées essentiellement à cause des formes graves, parfois mortelles.

Dans le cas de la dengue, ce sont des formes hémorragiques, hépatiques et neurologiques, qui font la gravité. La dengue sévère est surtout signalée au cours des grandes poussées épidémiques, en particulier chez l’enfant de 2 à 14 ans. Selon la forme clinique, la mortalité est de 1 à 20% avec une mort parfois en moins de 24 heures.

Dans le cas du Zika, la gravité tient aux formes neurologiques comme le syndrome de Guillain-Barré et les complications chez le fœtus, telle la microcéphalie. Le danger existe à tous les stades de la grossesse, mais reste majeur au premier trimestre de la grossesse.

Dans le cas du Chikungunya, les complications sont plus rares, et surtout neurologiques. Elles peuvent entraîner de graves séquelles dont les méningo-encéphalites du nouveau-né.

Le diagnostic

En dehors de cas particuliers, ces maladies présentent des signes cliniques proches de ceux de nombreuses autres pathologies, dont le paludisme et la leptospirose. Donc, en pratique, pour obtenir un diagnostic certain, un cas confirmé selon l’OMS, il faut recourir à des examens biologiques, de sérologie ou de biologie moléculaire, prescrits au bon moment de la maladie. En l’absence de ces examens, on parle de cas probable ou suspect.

Le traitement

Les traitements sont limités. Car il n’existe actuellement pas de vaccin aussi efficace que dans le cas de la fièvre jaune. Et il n’y a pas de traitement spécifique. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques. L’essentiel repose donc sur la prévention.

Ainsi, la meilleure façon de se protéger contre ces virus est d’éviter les piqûres de moustiques infectés.

 

Dr Patrick BRISOU – Médecin Biologiste – Pour Avismedic.com

Face à ces virus, la conduite à tenir en expatriation

Aujourd’hui, voyons quelle est la conduite à tenir avant, pendant et à votre retour d’expatriation.

Avant de partir en expat

Le risque infectieux peut varier sensiblement entre les différentes zones d’un pays ou d’une région donnée. Et même évoluer avec le temps. Il est conseillé aux voyageurs de demander à leur médecin et aux autorités sanitaires locales et nationales des conseils sur le risque potentiel. Tenez compte de votre itinéraire spécifique et de vos pathologies sous-jacentes,. Enfin, soyez vigilants sur les mesures appropriées pour réduire la possibilité d’exposition aux piqûres de moustiques.

Pour le virus Zika, il est préférable qu’une femme enceinte ne se rende pas en zone où la transmission du virus se poursuit. Les femmes enceintes dont les partenaires sexuels vivent ou se rendent dans des zones de transmission du virus Zika devraient adopter des pratiques sexuelles à moindre risque. Ou s’abstenir de toute relation sexuelle pendant toute la durée de la grossesse.

Pendant le séjour

Il faut savoir se protéger contre les piqûres de moustiques. Si possible, portez des vêtements de préférence de couleur claire, aussi couvrants que possible.

Il est conseillé d’appliquer sur la peau exposée des produits répulsifs, surtout pendant la journée. Les produits efficaces contiennent du DEET (diéthyltoluamide), de l’IR 3535 (éthyl butylacétylaminopropionate) ou du KBR3023 (appelé également icaridine ou picaridine). Les pharmaciens sont à même de vous proposer la formulation efficace et adaptée (spray Moskito Guard®, spray Zenderm® gamme tropiques, etc.).

Il faut les utiliser en respectant strictement les instructions figurant sur l’étiquette. Notamment pour ce qui est de la durée de protection, et du moment où il faut réappliquer le produit employé. Si l’on utilise à la fois un répulsif et une crème solaire, il faut appliquer en premier la crème solaire, puis le répulsif.

Il est conseillé dans les habitations,  d’installer des obstacles physiques comme des moustiquaires rigides ou en tissu, traités, aux portes et aux fenêtres, et de dormir sous des moustiquaires, si possible imprégnées d’insecticide, le jour comme la nuit.

Il faut savoir éliminer les eaux stagnantes, zones de multiplication des moustiques.

Même en petite quantité, toute eau stagnante est dangereuse, chez soi et autour de chez soi (jardin, balcon, etc.). Car c’est là où se multiplient les moustiques (ils y pondent leurs œufs qui se transforment ensuite en larves. Ce sont les gîtes larvaires). Un moustique femelle peut pondre jusqu’à 250 œufs tous les 2 jours. En pratique, il faut éliminer même les coupelles des pots de fleurs, mettre à l’abri tous les objets susceptibles de se remplir d’eau de pluie (seau, pneu,…) et nettoyer une fois par semaine les gouttières, siphons, etc. Pensez aussi à couvrir les sorties de fosses septiques. Ces précautions doivent être prises également par le voisinage. Car le moustique Aedes est susceptible de se déplacer sur environ 400 mètres de vol, sans compter l’aide éventuelle du vent.

Il est possible également de tuer efficacement les moustiques

En fonction des heures de la journée, il est possible d’utiliser des diffuseurs d’insecticides à l’intérieur et des serpentins à l’extérieur. On peut aussi éliminer les adultes par pulvérisations ciblées d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur, et autour des habitations. Enfin, pensez à effectuer des pulvérisations à l’intérieur, là où les moustiques se reposent et piquent.

La transmission par voie sexuelle 

En zone infestée par le virus Zika, la transmission par voie sexuelle impose aux partenaires sexuels des femmes enceintes d’avoir des rapports sexuels protégés. Ou d’envisager l’abstinence pendant au moins 6 mois. Les couples prévoyant une grossesse doivent attendre au moins 8 semaines avant d’essayer de concevoir en l’absence de symptômes. Ou 6 mois si l’un ou les deux membres du couple a ou ont des symptômes.

À votre retour d’expat

Dans une région où sévissent Aedes aegypti ou Aedes albopictus, le voyageur doit continuer à utiliser un répulsif pendant au moins 3 semaines après son retour. Il s’agit d’éviter d’être piqué par des moustiques qui risqueraient de transmettre l’infection à d’autres personnes. En France, il existe un plan national anti-dissémination de ces 3 virus depuis 2015.

De retour d’un voyage d’une zone où sévit le virus Zika, il est préférable pour éviter de transmettre ce virus, d’avoir des rapports sexuels protégés, ou de s’abstenir de tout rapport pendant au moins 6 mois. Ceci s’impose d’autant plus pour le partenaire sexuel d’une femme enceinte.

Au retour d’une zone à risque, un délai de 1 à 4 mois doit être observé avant de donner son sang. Cette mesure a pour but d’éviter la transmission de ces virus par le sang du donneur au receveur.

Dr Patrick BRISOU – Médecin Biologiste – Pour Avismedic.com

Dengue, Zika et Chikungunya : vigilance pour les femmes enceintes

La responsable : la femelle

Le moustique Aedes aegypti appelé aussi moustique tigre est le principal vecteur du virus zika qui se transmet à l’homme par la piqûre des femelles infectées.

La femelle ne pique qu’en période de ponte, afin de disposer des protéines nécessaires au développement de ses œufs. L’aedes aegypti se reproduit à l’intérieur des habitations. La bestiole étant bien à l’abri, cela accroit sa longévité. Elle peut donc piquer à n’importe quel moment de la journée. Les moustiques acquièrent principalement le virus en se nourrissant du sang d’une personne infectée et le transmettent ainsi de piqûre en piqûre !

De plus, une femelle pond environ 200 œufs toutes les 48 h et ceci pendant un mois. Faites le calcul des bébés moustiques à naître… D’où la propagation de l’épidémie !

Comment se protéger de cette bestiole


Lutter contre le moustique tigre n’est pas chose aisée. Il n’y a pas aujourd’hui UNE solution radicale pour lutter contre le moustique tigre, mais c’est bien la combinaison de plusieurs actions qui est payante.

Le moustique tigre est plutôt casanier. Il reste à proximité des maisons, et n’a un rayon d’action que d’une centaine de mètres. On le retrouve également dans les zones d’ombre, les zones fraîches, humides et à l’abri du vent.

  • Évitez d’avoir de l’eau stagnante chez vous, sur vos balcons dans vos jardins. Arrosez vos plantes au pied et non sur les feuilles, ça va les attirer. Remplissez de sable les sous-pots et là vous pouvez mouiller le sable. Après les pluies veillez à sécher vos terrasses, etc.
  • Plantez ou mettez chez vous toutes ces plantes : citronnelle, thym citron, basilic à petites feuilles autour de la terrasse et aux abords des fenêtres – suivant le pays où vous habitez vous pourrez aussi avoir d’autres plantes, interrogez les anciens !
  • Ventilez, climatisez ! Les moustiques n’aiment ni le vent, ni le froid. Donc c’est une sécurité.
  • Utilisez des répulsifs pour le corps mais sans oublier aucune parcelle, mettez des moustiquaires également imprégnées de répulsifs.
  • Couvrez-vous, manches longues, pantalons longs, c’est la meilleure des précautions !

Le  Haut Conseil de santé publique recommande la pulvérisation de deltaméthrine à l’intérieur des logements des personnes atteintes de Zika et des logements voisins.

Les symptômes

Les symptômes sont similaires à ceux d’une grippe : légère fièvre, migraines, éruptions cutanées, douleurs musculaires et articulaires qui se manifestent dans les 3 à 112 jours qui suivent la piqûre. Cela peut se manifester aussi par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux ainsi que par un œdème des mains ou des pieds. A l’exception de quelques cas rapportés de syndrome de Guillain-Barré, le virus semble peu dangereux pour les adultes en bonne santé puisque 75 à 85 % des personnes contaminées ne présentent aucun symptôme du virus.

Les femmes enceintes

C’est dans cette population qu’il faut être extrêmement vigilant car les conséquences sont beaucoup plus graves chez les femmes enceintes et surtout pour le bébé à naître avec des cas de microcéphalies (malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et un cerveau anormalement petits). Cette infection du virus zika peut causer des dommages neurologiques sur les fœtus dont les mères ont été infectées.

Les traitements

ll n’existe pas de traitement antiviral ni de vaccin à ce jour contre le virus zika. Si vous avez une forte fièvre et que vous résidez dans un pays ou que vous reveniez d’un pays où le zika est susceptible d’être présent, il est fortement conseillé de consulter un médecin. Les personnes infectées, cas suspects ou confirmés, doivent être isolées sous une moustiquaire ou dans une pièce aux fenêtres fermées.

 

Pourplus d’informations, FemmExpat vous recommande :

Site du ministère de la santé

Ministère des affaires étrangères – recommandations aux voyageurs

 

 

FemmExpat vous recommande de lire aussi :

La nouvelle loi des 11 vaccinations obligatoires

Vaccinations avant un départ en pays tropical

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