Vivre à Vientiane, au Laos, le témoignage de Caroline

Vivre à Vientiane au Laos, le témoignage de CarolinePremières impressions en demi-teinte

Nous sommes arrivés à Vientiane le 30 octobre 2017, quittant un petit pays, le Luxembourg, pour un autre, le Laos. Nous partions relativement confiants. En effet, tous ceux qui connaissaient la ville nous avaient assuré qu’il n’y avait pas mieux pour une première expérience d’expatriation, surtout en famille. Je dois l’avouer, je leur en ai voulu. Surtout quand nous sommes enfin arrivés après plus de vingt heures de voyage, et que nous avons, enfin, eu ce premier contact tant attendu avec la ville. Celle que nous avions choisie pour combler notre envie de « sortir-de-notre-zone-de-confort » ! Trente minutes dans le taxi qui nous menait à l’hôtel où nous allions rester avant de trouver un logement.

Les regards échangés avec mon conjoint étaient alors empreints de beaucoup de doutes.

Des bâtiments en construction depuis des lustres, des dizaines de fils électriques emmêlés au-dessus de nos têtes, des boutiques improvisées au bord des routes, des étalages de viande dans des bassines à même le sol. Et tous les 10 mètres, des vendeurs de cartes SIM et autres recharges 3G se succédaient sous des parasols… Où avions-nous choisi de venir nous installer avec notre enfant de 2 ans et demi ?

Dans les jours (voire les semaines) qui ont suivi, cette première impression s’est confirmée.

Je parcourais les rues à pied sous un soleil de plomb avec notre fille dans sa poussette. J’ai ainsi découvert les trottoirs impraticables, la poussière et les gaz d’échappement nauséabonds L’odeur des ordures pourrissant en plein soleil, les chiens errants tous plus effrayants les uns que les autres (c’était donc pour ça que le médecin avait tant insisté pour que nous fassions le vaccin contre la rage !); Et je cherchais en vain une aire de jeux ombragée ou quoique ce soit qui puisse la distraire en attendant notre container ( etaccessoirement tous ses jouets). Mais il n’arriva que six longues semaines plus tard.

Souvent cette question est venue me cogner l’esprit : pourquoi avions-nous décidé de quitter un des pays les plus riches du monde pour venir dans celui-ci où tout me paraissait si « hostile » en comparaison ?

C’était avant de comprendre qu’il ne fallait justement pas comparer mais apprécier tout ce qui, au contraire, était bien plus plaisant. A commencer par les sourires et la bienveillance des habitants qui, après tout, étaient ce qui allait le plus nous surprendre.

 

Vientiane et sa région

Vientiane est la capitale du Laos, petit pays (237 000 km2 pour 6,7 millions d’habitants) enclavé d’Asie du Sud-Est, entouré du Myanmar, de la Thaïlande, du Vietnam, du Cambodge et de la Chine. La « cité du santal » est située sur la rive gauche du Mékong, qui marque la frontière avec la Thaïlande. Elle fut rasée par l’armée du Siam au début du XIXème siècle et abandonnée jusqu’à l’arrivée des premiers explorateurs français en 1867. Mais ils n’entamèrent sa reconstruction qu’à la fin du XIXème siècle, une fois la cité devenue capitale du protectorat français.

L’influence française s’y retrouve dans le style colonial de nombreuses maisons de maîtres, dans les noms des rues ou bâtiments institutionnels encore écrits en français mais aussi dans les boulangeries et les terrains de pétanques que l’on peut voir ça et là ! Le centre historique est organisé autour de boulevards ombragés et fleuris, bordés de nombreux temples scintillants vers lesquels convergent des moines bouddhistes en robe safran. 

Parmi les sites incontournables :
  • Le monument national le plus important, le Pha That Luang, grand stupa doré. Il symbolise à la fois la religion bouddhique et la souveraineté laotienne.
  • Le monument de la victoire, le Patuxai. Il ressemble étrangement à l’Arc de Triomphe et rend hommage aux victimes des guerres pré-révolutionnaires. Pour l’anecdote, il a été érigé en 1958 grâce au ciment initialement donné par les Américains pour la construction d’un nouvel aéroport !
La ville s’est beaucoup développée au cours des années 2000.

Alors qu’en 1928 elle ne comptait que 9 000 habitants, elle en comptabilise aujourd’hui environ 800 000. Ce qui lui permet tout de même de rester une ville à taille humaine, contrairement aux grandes capitales de la région (Hanoï, Bangkok, Rangoun), souvent surpeuplées et très polluées.

 

Les avantages et inconvénients de Vientiane
Ayant grandi en Lorraine où il fait gris et froid une bonne partie de l’année, j’apprécie particulièrement le climat de Vientiane.

Quel bonheur de voir chaque matin un magnifique ciel bleu en ouvrant les volets !

La période allant de mi-octobre à début mars est très agréable avec des températures un peu moins élevées (20-30 °C). Ensuite, jusqu’en juin, celles-ci montent peu à peu, ainsi que l’humidité. Ce qui est un peu plus difficile à supporter, surtout avec un enfant en bas âge. Cette année 2018, par chance la saison des pluies (de juin à mi-octobre) a été assez clémente. Et il ne pleuvait la plupart du temps que la nuit. Finalement, seul le mois d’août a été un mois de pluie plus ou moins constante.

Les paysages du Laos sont magiques !

Verdoyants, montagneux et encore très sauvages… C’est un pays méconnu et très peu visité par rapport à ses voisins. L’absence de plage y est pour beaucoup mais c’est aussi un choix politique. Car les autorités souhaitent que le pays garde son authenticité. Elles se méfient ainsi des mauvaises mœurs qui pourraient être apportées par le tourisme de masse.

Des sites comme Luang Prabang, Si Phan Don (Quatre Mille îles) ou Vang Vieng sont d’une beauté absolue. Et ils permettent de découvrir une nature restée sauvage, un kaléidoscope de cultures et l’extraordinaire gentillesse des laotiens.

Plus généralement, la situation géographique de Vientiane est idéale pour découvrir la région.

Nous sommes à une heure de vol de grands aéroports comme Bangkok ou Hanoï. On peut donc facilement se rendre sur les îles paradisiaques thaïlandaises (Phuket, Kho Samui) ou sur la côte vietnamienne. Cette dernière regorge de belles plages et de joyaux comme la petite ville de Hoi An.

Aussi, il est aisé de se rendre dans des pays d’Asie plus lointains. J’ai par exemple eu la chance de visiter Séoul qui est à 5 h de Vientiane en vol direct et pour 300 € A/R.Vivre à Vientiane, au Laos, informations pratiques

Vientiane est une ville à l’atmosphère décontractée.

Ce qui en fait une destination idéale pour une famille. On s’y sent en sécurité, les habitants sont honnêtes et bienveillants vis à vis des étrangers et en particulier vis à vis des enfants qu’ils adorent. 

Voici un bel exemple de l’hospitalité laotienne. Un jour ensoleillé de juillet, nous avions été au parc ma fille et moi. Malheureusement, en moins de cinq minute,s un violent orage a éclaté. Bien sûr, je n’avais pas pris de parapluie et nous avons trouvé refuge sous une petite tonnelle. Là, deux jeunes filles sont venues à nos côtés. Voyant la petite un peu apeurée par l’orage, elles m’ont  alors gentiment donné leur parapluie en m’expliquant (en lao et avec quelques signes) que nous en avions plus besoin qu’elles.

J’ai compris ce jour-là le sens de l’expression « donner sa chemise »… ou en l’occurrence « son parapluie » !

En somme, cette ville est à l’image de ses habitants : calme, simple et authentique. Il y règne une réelle douceur de vivre qui est très inspirante. Surtout pour nous qui venons d’un pays où les gens ont tout le confort que l’on peut espérer mais semblent éternellement insatisfaits.

 

Bien entendu, pour autant, ici tout n’est pas aussi rose que les couchers de soleil…
Le principal point négatif de ce pays est l’accès aux soins et la qualité des infrastructures médicales.

Il vaut mieux ne pas tomber gravement malade ou avoir un accident ici. Et même dans la capitale. Il y a heureusement quelques centres médicaux étrangers, dont celui de l’ambassade de France. Nous l’avons fréquenté quelques fois pour de petits bobos. Mais en cas de problèmes plus sérieux, il est préférable d’être envoyé en Thaïlande, à Udon Thani, à 75 km de Vientiane. Les soins y sont en effet de bien meilleure qualité.

Nous étions assez inquiets sur ce point avant notre arrivée car notre petite était assez souvent malade quand nous étions en Europe. Mais finalement elle est en bien meilleure forme ici. Pourvu que ça dure !

Autre point faible, les activités culturelles sont quasiment inexistantes.

Pourtant, l’Institut Français du Laos s’efforce d’organiser régulièrement des événements. Et il y a bien quelques cinémas (mais les films présentés sont doublés en thaï et sous-titrés en lao), de très rares concerts et  des expositions.

Par ailleurs, il est assez difficile d’avoir une discussion avec les Laotiens à cause de la langue.

C’est une langue assez difficile à apprendre, très sonore (le mot «mã» peut se prononcer de 5 manières différentes et signifie tantôt « chien », tantôt « cheval »). Or le niveau moyen en anglais des Laotiens reste encore assez faible.

Enfin, mais là il s’agit plus d’un point de vue personnel, je déteste un certain nombre de bestioles de la faune laotienne.

Bien sûr les moustiques tigres qui sont porteurs de maladies graves. Ou encore les énormes araignées théoriquement inoffensives mais tout de même très effrayantes car de la taille de ma main,. Les affreux cafards qui parviennent à se faufiler partout, même par les siphons de douche. Les lézards qui sont si nombreux qu’ils finissent par faire partie de la famille tout en semant leurs crottes le long des murs. Et les fourmis qui ne vous pardonnent pas de laisser un soir un peu de vaisselle dans l’évier…

Par chance, je n’ai encore jamais rencontré de serpents ou de scorpions. Car là, je crois bien que je dormirais avec une machette sous l’oreiller !

 

Me suivre à Vientiane

Pour celles qui le souhaitent, vous pouvez me suivre sur Instagram : ooo.carodidier.ooo . J’y poste beaucoup de photos de notre aventure laotienne avec comme personnage principal, Emilia, notre petite fille !

Retrouvez enfin toutes les infos pratiques dans l’article Vivre à Vientiane, au Laos, informations pratiques.

 

Caroline DidierCaroline Didier

 

 

 

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