Anne-Constance Despretz – Des violons dans les Favelas du Brésil (projet Uerê)

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Femmexpat a, une fois de plus, le plaisir de vous parler du Projeto Uerê, un projet musical d’exception auprès des enfants des favelas de Rio de Janeiro. Parti d’une petite école des favelas, son succès est couronné par l’organisation d’un événement formidable : la venue d’un grand violoncelliste français pour jouer aux côtés des jeunes des favelas au pied du Corcovado.  

Projeto UERE – dans le Complexo da Mare, une des favelas de Rio

La formation de violons a été créée en août 2013 au sein du « Projeto UERE », une école de 400 enfants, située dans le « Complexo da Maré » une des favelas de Rio les plus étendues, dans le Nord de Rio. Malgré l’insécurité latente dans ce quartier, nous réussissons à  tenir nos deux cours par semaine dans cette petite école du bout du monde, grâce à l’arrivée en avril d’une autre professeur de violon, brésilienne. En effet il y a des semaines où nous ne pouvons nous y rendre (insécurité) et d’autres, où nous nous rattrapons,  en nous relayant. Les obstacles que j’ai rencontrés pour mener à bien ce projet sont d’ordre matériel, je me suis plus heurtée à la dangerosité et donc, à risquer de tout arrêter du jour au lendemain plutôt qu’à quelconque obstacle venant  du projet. Tout le monde m’a aidée, m’a encouragée : lorsqu’une idée est sérieuse elle est soutenue.

Aujourd’hui, nous avons 20 élèves réguliers. Leur ténacité, leur envie de faire quelque chose de beau et de bien se révèle chaque jour.  Ce sont des enfants qui ne connaissent ni le travail du soir ni la relecture du jour. Le violon leur a donné de réaliser qu’en travaillant, en s’appliquant, en aimant, ils y arrivent… et très bien !

De nombreuses représentations dans différents lieux (maisons de retraite, lycée français, Hotel Othon, galerie d’Ipanema etc..etc..)  leur ont permis de toujours progresser de d’avoir une  motivation pour travailler. L’enfant brésilien des favélas n’est pas éduqué à travailler comme les européens l’entendent. le peu d’heure d’école (2h par jour) ne peut pas les aider en ce sens.

Le projeto UERE leur offre 2h de plus, ce qui m’a permis d’y introduire 1h30 de violon 2 fois par semaine pour 2 groupes d’enfants volontaires. les débutants et les avancés

Tout ce travail fourni mérite une récompense.  Deux grands solistes français, Regis Pasquier (grand violoniste) et Dominique de Williencourt (grand violoncelliste) viennent jouer pour eux et  avec eux en 2015 !

Toujours en recherche de sortir ces enfants de leur favéla, et de leur permettre de voir que d’autres vies existent en dehors de la favéla, ils joueront au pied de la statue du Corcovado le mercredi 25 novembre 2015.  Il y aura un concert solidaire,  chaque adulte qui montera au pied du Corcovado pour le concert de 8h30 du matin ! achètera un billet pour un enfant afin qu’il puisse y aller, et jouer du violon avec les solistes. Les enfants ne sont jamais allés au pied de cette statue qui domine la ville, qu’ils voient, mais à laquelle ils n’ont pas accès.. un lieu connu dans le monde entier, et si méconnu  des plus pauvres qui  habitent là.

As cordinhas de UERE continue son oeuvre, la crise touche le Brésil mais pas les “petites cordes de UERE”. “As cordinhas de UERE” ne lâche pas son archet… Il est possible d’aider UERE à faire vivre ce projet et son école en regardant le site projetouere.org.br

Le conseil que je donnerais aux femmes expatriées est que, lorsque l’on part à l’étranger, c’est vraiment important de lire des livres, des romans sur le pays en question. Il faut apprivoiser  le pays que l’on va découvrir car on vit un vrai déracinement. Il faut le savoir. On a beau être solide ou certaine d’y arriver ! La rupture avec la famille, avec les amis est là…
 
Ayant laissé 3 enfants étudiants  en France, la rupture a été énorme, plus que ce que je croyais, heureusement, nous avions  encore 2 filles avec nous !  Il faut à ce moment- là trouver des ressources. Il faut observer ce qui se passe. Les « ACCUEILS » des villes sont un vivier de propositions. On y trouve d’abord des amies, et souvent, les premières personnes que j’ai rencontrées ont été celles que j’ai gardées longtemps… (encore 10 ans après !) Il est inutile de chercher à s’en sortir toute seule, on a besoin du soutien des amis. Sans vouloir trop se l’avouer, on a un peu toutes les mêmes réactions ! 
 
Dans certains pays, comme au Brésil, la conjointe n’obtient un visa de travail qu’au bout d’un an (minimum), il faut trouver des ressources pour savoir ce que l’on peut faire sans être rémunérée, sans statut social ! ça change la donne !! et c’est d’une très grande richesse, puisque tout est à construire, ça ne se serait pas passé comme ça en restant  des années avec le même boulot !
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L’expatriation m’a réellement fait découvrir quelles ressources j’avais ! 
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Anne-Constance Despretz

Site internet : projetouere.org.br

Twitter : @projetouere

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Le bénévolat à l’honneur : témoignages croisés avec SFB à Rio

« As Cordinhas de UERE » : Le violon dans les Favelas de Rio de Janeiro

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