Kazakhstan, une expatriation atypique

Kazakhstan, une expatriation atypiqueDe 2012 à 2015, j’ai été expatriée avec ma famille au Kazakhstan. Hein ? Mais pourquoi FemmExpat diffuse un article sur le Kazakhstan ? Personne n’ira là-bas, qui donc cherche des infos sur ce pays ? C’est où, d’abord ? 

Le Kazakhstan, une expatriation « atypique »

Il y en a qui sont expatriés à Dubaï, Rio, Shanghai, Bangkok, Londres ou Singapour. Pour nous, c’était Almaty, l’ancienne capitale du Kazakhstan. Avec mon mari, on a cherché des info sur internet et… on n’a presque rien trouvé. Ah, si, quelques photos d’une autoroute – c’est développé -, d’une chaine de supermarché – c’est moderne -, de quelques grandes avenues verdoyantes – ça a l’air propre -.

On a tenté l’aventure, sans trop savoir dans quel environnement on allait se retrouver. 

Ce qui nous a conforté : le pays avait l’air sûr et son dynamisme économique nous permettrait de construire une expérience professionnelle enrichissante. Pour le reste, on ne savait rien. Évidemment, avant mon départ avec deux jeunes enfants, j’ai entendu, en vrac : t’es folle, qu’est-ce que tu vas faire là-bas, c’est où exactement le Kazakhstan, et la capitale, c’est quoi, déjà ? (pst pst : c’est Astana !).

Avec le recul, je mesure la belle opportunité que j’ai eu de travailler et vivre dans un pays qui sort de l’ordinaire, même si ce n’était pas une expatriation facile. Aujourd’hui je ressens un attachement et un lien étrange avec le Kazakhstan, ce qui m’a donné envie de le faire connaître autour de moi.

Partir si loin ? Pourquoi ? Et qu’est-ce qu’on en retire de tout ça ? 

Kazakhstan, une expatriation atypique

 Alors le Kazakhstan, c’est comment ?

  • C’est bien caché au centre du monde, soit 51° de latitude Nord et 77° de longitude Est pour être précise
  • C’est immense (5 fois la France, 9me pays le plus grand au monde) : 2,7 millions de km2…
  • … Pour à peine 18 millions d’habitants
  • On y parle en grande majorité le russe (langue officielle) et le kazakh (langue d’État)
  • Il y a de la steppe (80% du territoire), mais pas que… il y a aussi des montagnes, de grandes plaines, des plateaux semi-désertiques, des lacs et des mers intérieurs (Aral, Caspienne, Balkash).
  • C’est pluriethnique : 130 nationalités s’y côtoient dans une grande tolérance mutuelle (kazakhs, russes, ouzbeks, tatars, allemands, coréens et plein d’autres encore).
  • On y change les noms des villes et on y déplace les capitales. Depuis 1997, la capitale du Kazakhstan est Astana (anciennement Tselinograd et encore avant Akmola ou Akmolinksk).

Et il y a encore plein de faits insolites sur le Kazakhstan que j’aimerais partager avec vous : ce pays est l’un des premiers exportateurs de blé (si, si !) et d’uranium au monde. Ce sont des steppes kazakhes que le premier humain a accompli le tout premier vol spatial (Gagarine, 1961…). Et les premières pommes, celles du verger originel, viendraient d’Almaty (anciennement Alma-Ata). 

Être expatrié au Kazakhstan, c’est :

  • Vivre une expérience insolite, dans un pays au carrefour de plusieurs cultures : encore russe, très asiatique avec un petit côté orientalisant …
  • Découvrir des régions du monde peu explorées, pleines de beautés naturelles, de grands espaces, de sites archéologiques aux confins de la Route de la Soie
  • Avoir des moments de doutes; qu’est-ce que je fous là, en fait : embrouilles administratives (visa, permis de travail, dévaluations de la monnaie), sentiment d’isolement (on parle russe ou kazakh, c’est écrit en cyrillique partout), se sentir loin de tout (Moscou, Istanbul, Bangkok : 6 heures de vol. Paris : pas de vol direct, 9 heures ou plus même)
  • Finir par aimer quand même : supporter le climat continental rude (-18 degrés en hiver) puis apprécier la neige (les pistes de ski d’Almaty sont à vingt minutes de voiture !), s’ouvrir à une culture qui semble austère au début, apprendre le russe, vivre au rythme des fêtes de l’espace post-soviétique (Nauriz, fête du printemps, journée de la femme), savourer la gastronomie locale (un mélange de spécialités venues des peuples nomades, russes et du Caucase).

Le Kazakhstan : des opportunités inattenduesKazakhstan, une expatriation insolite

Mon expérience dans ce pays étrange et si peu connu m’a donné la possibilité de me développer d’un point de vue professionnel et personnel au-delà de toute attente. Parce que des attentes, je n’en avais pas trop en partant, j’avais surtout des peurs …

À travers mon travail, j’ai acquis une expérience de négociation commerciale sur des marchés d’Asie centrale : des opportunités tactiques à consolider, des poches de croissance à valoriser dans des contextes parfois incertains. Il s’agissait pour moi de laisser une empreinte constructive sur des marchés en développement aux enjeux culturels forts.   

D’un point de vue familial, j’ai eu la chance de vivre dans des conditions confortables tout en donnant à mes enfants d’autres perspectives (environnement russophone protecteur, loin d’une société de consommation à outrance, amitiés kazakhes et russes, initiation à la cuisine locale).

Et puis il y a eu toutes les personnes que j’ai croisées sur ma route. Grâce à la communauté expatriée d’Almaty, restreinte mais soudée, j’ai pu faire des découvertes touristiques hors des sentiers battus (camping, éco-tourisme, canyons, grands espaces etc.). Mes collègues kazakhs ont partagé avec moi un peu de leurs vies, de leurs traditions, surtout de leurs spécialités culinaires. Des rencontres émouvantes, aussi : des amis kazakhs m’ont offert leur hospitalité et pour certains m’ont dévoilé les heures tragiques de l’histoire de leur pays.

À mon retour, une envie de partager et de transmettre

Alors oui, il y a plus glamour, plus excitant, plus marrant comme expat. Peut-être bien que j’aurais préféré Singapour ou Rio ? Ou alors New York. Ou peut-être pas, finalement. Parce que vivre et se construire professionnellement loin de chez soi et de ses propres repères n’est jamais si simple, et peu importe la destination. Pour moi, expatriée au long cours, vivre hors de France c’est découvrir autre chose, goûter l’ailleurs et s’ouvrir aux autres expats et locaux. C’est aussi essayer de conserver, partager ou transmettre ce que j’ai appris.

J’ai vécu « là-bas », au Kazakhstan.

J’y suis arrivée, malgré tout.  

J’ai eu envie de raconter tout ça dans un livre.

 

Kazakhstan_COUVERTURE_LIVRE

 

Aude Ceccarelli  – Auteur du livre Kazakhstan, chroniques vagabondes, Editions Olizane, avril 2017. 192 pages, 15 €

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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