De DRH chez Michel et Augustin à « créatrice de balades » sur mesure dans la Cité des Anges !

Aurelie-de-DRH-chez-Michel-etAugustin-acreatrice-de-balades-a-Los-AngelesDrôle d’endroit pour une rencontre.

Aujourd’hui, je voudrais interviewer Aurélie pour savoir ce qu’elle est devenue 5 ans après avoir suivi son mari en expatriation à Los Angeles. Lorsque je l’ai connue, elle était DRH de Michel et Augustin. Un poste très conventionnel dans une boite bien atypique dont elle gérait les RH avec beaucoup de talent, d’originalité et d’humanité.

Aurélie m’a donné rendez-vous à Muscle Beach, à Venice, pendant le cours de surf qu’elle prend avec ses enfants.

Arrivée en avance, je la regarde s’entraîner avec ses enfants le long de cette immense plage de sable fin. Les rouleaux sont magnifiques. Les cocotiers bordent la ville. Les enfants, tout comme Aurélie font des progrès à chaque vague. En observant Aurélie qui déboule vers la plage debout sur son surf, le visage illuminé d’un large sourire, je prépare mes questions.

Pourquoi êtes-vous venus vous installer à Los Angeles ?

Nous sommes venus nous installer à L.A. il y a 5 ans ….5 ans déjà…parce que c’était un rêve que nous avions depuis très longtemps, pas forcément celui de L.A., mais celui de vivre en famille une expérience d’expatriation et dans un pays anglophone de préférence. Nous avons eu la chance de partir voyager pendant 6 mois au début de notre mariage et nous nous étions promis de repartir tous les 10 ans….avec 4 enfants sous le bras cette promesse nous a semblé plus compliquée que prévu à tenir mais on avait toujours en tête une option « plus facile », celle de partir vivre à l’étranger.

Ceci dit, n’ayant aucune raison valable de partir , et surtout pas professionnelle, il a fallu se créer des opportunités. Mon mari travaillant dans une société de service pour les salles de cinéma en France et ayant eu très souvent l’occasion d’étudier ou de travailler avec les Etats unis, c’est assez naturellement que la destination américaine a émergé. Quitte à choisir, nous étions aussi assez motivés par le soleil…Les studios de cinéma comme client majeur et la perspective du surf quasi quotidiennement ont fini de nous convaincre de poser nos valises dans la Cité des Rêves.

Tu avais un super job à Paris, as-tu hésité avant de le lâcher ?

Oui j’avais un super job et j’avais trouvé un assez bon équilibre entre la vie à la maison (bien aidée par une JF au pair) et la vie au travail …. J’ai eu la chance de travailler au sein de cette entreprise si dynamique qu’est Michel et Augustin , en tant que responsable des Ressources Humaines, au moment où il y avait à peine un tiers des effectifs actuels… Beaucoup de process à mettre en place, en particulier pour accélérer et améliorer les recrutements, la préparation du passage à 50 salariés et le début de l’implantation des cookies français dans le monde avec les premiers trublions qui s’expatrient ! Des sujets passionnants, dans une ambiance sérieuse et professionnelle, mais aussi délirante et « supersonique »…et avant tout bienveillante ! Le tout à 10mn en vélo de chez moi, le bonheur.


Mais alors pourquoi tout lâcher ?:)

Parce qu’on a qu’une vie. Qu on savait qu’on le regretterait si on ne le faisait pas et qu’on sentait que c’était le bon moment pour que les enfants acceptent ce projet un peu fou. J’avais envie de mettre la famille un peu loin de sa zone de confort pour resserrer les liens, créer des souvenirs pour toute une vie. Aussi l’envie d’offrir à nos enfants la chance d’être bilingue et envie de casser la routine, le rythme tellement soutenu à Paris, les sollicitations trop nombreuses (même si aujourd’hui elle nous manquent !!) . Je me disais qu’on n’avait pas grand-chose à perdre finalement et beaucoup plus à gagner… au pire on rentrerait plus vite que prévu.

Quels étaient tes projets professionnels en arrivant ?

Très honnêtement mes projets n’étaient pas tout de suite professionnels en arrivant. Débarquer au milieu du mois de janvier avec 4 enfants qui ne parlent pas un mot d’anglais et les larguer directement à l’école américaine demande d’être un peu disponible. J’ai consacré au début pas mal de temps à comprendre où je vivais, me repérer géographiquement dans cette ville tentaculaire, comprendre comment faire les courses, trouver les activités pour les enfants, recréer un cercle social, etc.

Nous avions fait le choix de l’immersion quasi-totale en nous éloignant des quartiers français, pour mieux nous imprégner de la culture américaine et rencontrer les Américains. Cela nous a demandé encore plus d’énergie pour nous intégrer et aider les enfants. Et puis assez vite j’ai été très engagée dans les écoles et associations locales. Et puis par dessus tout, nous avons eu de la visite, beaucoup de visites…..l’agenda est soudain bien rempli. C’est une grande joie de prendre le temps avec chacun de nos hôtes, de parcourir la ville et de la découvrir toujours plus. Mais peut-être un peu moins facile de prendre le temps de développer son projet professionnel au milieu de tout ça.

Et finalement, 5 ans après, où en es-tu ?

Et bien grâce sans doute à tous ces visiteurs qui m’ont permis d’appréhender L.A. en long en large et en travers, j’ai réalisé que j’étais fascinée par cette ville sur laquelle je n’avais jamais fini d’apprendre et surtout très désireuse de la faire découvrir différemment à tous ceux qui osaient s’y arrêter. Combien de fois m’a t’on dit : « je pensais faire un stop à San Francisco, mais suis moins tenté par Los Angeles »; pour finalement déclarer à la fin d’un trop court séjour : « j’aurais adoré rester plus longtemps, cette ville est fantastique ! »

C’est ainsi qu’est née L.A.Balade, Los Angeles autrement. Pour découvrir la ville autrement. Un vrai désir de partage, de découverte, de curiosités, en petit groupe ou même en individuel. Pour les particuliers ou les sociétés, des tours sur mesure qui correspondent aux envies des voyageurs (ou des habitants !). Avec une sensibilité française sur le ton de la visite et en option des activités originales qui leur permettent de vivre une VRAIE expérience angeline : rencontre avec un artiste de street-art, création de graffiti, cours de surf, initiation aux bienfaits du Healing sound, hikes, visite de maisons d’architectes, food tours, etc.

Qu’est-ce qui t’a amenée à ce changement ?

Je ne dirais pas un changement, mais plutôt une suite logique. En choisissant de partir nous avions aussi en tête mon mari et moi de changer de rythme familial. Faire un break professionnel était une bonne occasion pour moi d’être plus présente et disponible pour ma famille, de faire pour une fois du sport à fond ! De pouvoir recevoir nos visiteurs, de suivre les travaux et d’aménager la maison, de prendre du temps à deux. Mais j’ai toujours travaillé et eu besoin de me réaliser professionnellement aussi. Et la famille est largement bien installée maintenant. Développer un projet, partir de zéro, sortir une nouvelle fois de sa zone de confort, autant d’éléments qui m’ont poussée vers ce nouveau défi !

Quels conseils donnerais-tu à un expatrié qui suit son conjoint ?

Chaque cas est différent, chacun(e) a une sensibilité différente et des envies variées. Difficile de vraiment donner des conseils,  mais je recommanderais peut-être de ne pas trop lâcher professionnellement ou alors de profiter de cette expérience loin de ses bases pour tenter autre chose ; se former par exemple, sans trop attendre… parce que finalement le temps passe vite, la routine s’installe vite aussi et l’expatriation n’est pas (toujours) éternelle !

Et particulièrement à quelqu’un qui cherche du travail ici ? En tant que RH, comment y trouves-tu le marché ?

Le marché californien peut sembler paradisiaque avec un taux de chômage assez faible(autour de 4%). Mais le plus incroyable ici, est de monter des projets ou des sociétés car oui, TOUT est possible ! Tout est vraiment fait pour faciliter la vie de l’entrepreneur. Et on en voit tous les jours qui tentent l’aventure !

Concernant la suite, envisagez-vous le retour ? Et comment le gérerais-tu professionnellement ?

Ça c’est une vraie question compliquée. Oui nous envisageons le retour et nous en parlons. Même si nous n’en avons pas du tout envie, particulièrement mon mari qui trouve le combo qualité de vie et développement professionnel exceptionnel ici. Mais de même que nous avons dû choisir de partir, il nous faudra choisir de rentrer. Car rien ni personne ne nous y obligera a priori. Nous aimons fondamentalement la France, nous sentons bien que pour nos enfants la vie n’est pas toujours facile ici (manque d’indépendance, éducation différente, manque d’amitiés vraies). Et nous souhaitons qu’ils gardent leur bilinguisme / biculturalisme. Nous avons aussi à cœur de nous rapprocher de nos familles et de nos parents qui ne peuvent plus se déplacer.

Affaire à suivre, car pas encore complètement d’actualité…

Et quant à moi j’avance. Et le moment venu je verrai s’il convient d’ entamer un nouveau virage ou si je peux lancer un concept identique pour les américains à Paris par exemple !

Beaucoup de Français viennent pour quelques temps, puis annoncent qu’ils rentreront bientôt, et finalement ne rentrent jamais. Comment peux-tu l’expliquer ?

Je ne peux pas parler à leur place, mais plus de ce que je ressens. Comme je le disais plus haut, la vie ici est proche de ce que les catalogues décrivent : du soleil, des plages, du sport à volonté, une croissance forte qui permet de développer son business, de plus en plus d’évènements culturels, une région fabuleuse à découvrir, des compagnies  aériennes low cost qui nous permettent de faire des AR en France plus facilement. Un optimisme et une énergie américaines réels. Une coolitude californienne dont il est difficile de se séparer. Beaucoup de Français sont venus en tant qu’auto entrepreneurs plutôt qu’expatriés classiques, ils ont fini par prendre la carte verte, puis la nationalité américaine et aujourd’hui si leur business fonctionne ils n’ont peut-être pas de raison de revenir tout de suite. La qualité de vie leur convenant plutôt bien et l’actualité française ne les appâtant pas particulièrement….

Alix Carnot
Directrice Associée chez Expat Communication – Auteur de Chéri(e) on s’expatrie

Autres articles dans la catégorie

  • Echangez avec d’autres expats !

  • Nos conférences en ligne

  • Podcast

  • Agenda

  • Rejoignez-nous sur Instagram !

  • Le guide de la carrière internationale

    Piloter sa carrière à l'international : le guide à destination des expatriés, des chercheurs d'emploi et des entrepreneurs !

    Le guide de l'expatriation

    Tout ce qu'il faut savoir pour préparer sereinement son déménagement à l'étranger ! Conseils, check-lists, bonnes adresses!

    Qu'apprend-on en expatriation ?

    Avec l’expatriation, comment change notre regard sur notre pays d’origine ?

    Et notre perception de la santé, de l’éducation, ou notre rapport au travail ?

    Et puis…

    Comment se forme-t-on ? Dans quels domaines ? Que transmet-on ?