Cécile, de l’enseignement à l’entrepreneuriat, prendre son envol en expat

Cécile, de l’enseignement à l’entrepreneuriat, prendre son envol en expatCécile a 44 ans et vit en Espagne. Professeur en disponibilité, elle est devenue entrepreneur en expatriation. En effet, suite à ses expériences professionnelles et personnelles, elle a choisi de croiser l’enseignement et l’entrepreneuriat. Et elle partage aujourd’hui sur FemmExpat son retour sur une reconversion choisie. Ou de l’art de prendre son envol en expat !

Moi, femme expat ?!

Tout d’abord, il m’a fallu deux ans avant de pouvoir m’identifier comme femme expat. Et j’ai curieusement encore des difficultés à me reconnaître comme telle. Pourtant, depuis cinq ans, je le suis bel et bien, femme expat. J’ai compris que je rentrais certainement dans cette catégorie avec ma reconversion professionnelle. Je l’ai débutée ici, en Espagne, et l’une de mes activités s’adresse aux familles françaises expatriées ou résidentes à l’étranger.

Cette difficulté à se sentir expat tient, selon moi, à deux raisons. La première est que je ne suis pas dans la communauté française. Nous sommes un couple franco-allemand. Et nous travaillons et organisons notre vie sociale, ainsi que celle des enfants, au sein de la communauté germano-espagnole.

La deuxième est l’expatriation choisie.

L’expat, mon choix

Je suis née à la Réunion de parents Zoreille (les métropolitains dans le créole réunionnais, ndlr). Et j’y ai vécu les trois premières années de ma vie. J’ai donc certainement été marquée par cette tranche d’expérience familiale, bien qu’elle fût unique dans mon enfance. Entendre parler des années durant d’éruptions volcaniques, de couleurs locales, de saveurs exotiques, de marches sur le feu, de cultures diverses et variées, m’a très probablement injecté le virus de l’envie d’aller vivre ailleurs. Cette fièvre part et revient, puis s’apaise et se fait entendre à nouveau.

Mon couple s’est construit autour de cette contagion. Une Française et un Allemand d’ex-Allemagne de l’Est se rencontrent en Irlande et décident de partir vivre au Mexique ensemble. Chacun avait d’ailleurs postulé pour l’étranger, avant même leur rencontre.

L’Espagne, la convergence de tous nos critères

Nous passons ensuite plusieurs années dans une région française à forte identité. Puis le virus ressurgit. Même procédé qu’auparavant pour réaliser nos souhaits : disponibilité pour moi, demande de poste à l’étranger pour lui, vente de la maison. L’Espagne s’était offerte à nous et à nos enfants !

Nous serions volontiers partis en Asie. Mais nous avons accepté sans hésiter cette offre de travail pour laquelle nous devions donner une réponse le lendemain. Je tenais vraiment à partir en famille dans un pays en sécurité, stable politiquement, et aux conditions d’hygiène normales.

Etudier tous les critères

J’avais minutieusement étudié pendant un an toutes les possibilités qui répondaient à nos critères. Des heures passées sur internet à lire diverses sources en plusieurs langues. Car en plein après-crise financière, nous savions que les conditions de sécurité s’étaient dégradées dans certains pays. Hors de question pour nous de vivre dans un quotidien où nos deux têtes blondes devraient être surveillées et tenues par la main à chaque tournant. Et où l’on devrait réfléchir à deux fois avant de commander au restaurant, afin d’éviter les amibes par exemple.

Seule, mon réservoir à aventures est plus volumineux. Avec des enfants, il s’étrique considérablement.

Pas question non plus de nous mettre en danger financièrement et de ne pas pouvoir profiter de ce que la vie locale et le pays ont à nous offrir. Nous allions partir à quatre avec un seul salaire, en ignorant si j’obtiendrais un poste en contrat local.

Donc, parmi les quelques pays qui restaient sur la mappemonde et qui nous attiraient, nous avons cherché les villes où nous pouvions exercer tous les deux nos deux métiers.

L’installation en Espagne n’a pas été compliquée pour nous.

L’Europe occidentale après le Mexique… D’ailleurs lorsque, dans notre entourage, des couples primo-expatriés, se plaignent de certains dysfonctionnements, nous sourions parfois discrètement et avec bienveillance. Car nous savons que cela pourrait être nous, sur les continents africain et asiatique dont nous ignorons tout.

L’école internationale, un trésor

Quant aux enfants, ils se sont sentis intégrés dans leurs classes respectives, à vitesse éclair. Le va-et-vient régulier de camarades dans les écoles internationales y contribue. Les nouveaux ne sont pas vus comme des bêtes curieuses qui sortent du cadre. Un petit trésor à mes yeux.

Manque de reconnaissance socio-professionnelle

Pour être tout à fait franche, ce qui est toujours le plus difficile pour moi en expatriation est le manque de reconnaissance socio-professionnelle. Un équilibre au sein du couple est alors à trouver. Savoir entendre et respecter ses propres besoins est primordial pour la réussite de l’expatriation. Et peut-être encore plus lorsque celle-ci a lieu en famille.

Comment m’est alors venue l’idée de lancer mes deux activités actuelles ?

J’ai effectué un court remplacement au lycée français.

L’expérience a été très enrichissante, mais n’a pu déboucher sur un contrat local faute de postes là-bas. On m’a alors proposé d’enseigner dans un établissement allemand. Une opportunité extraordinaire pour moi de découvrir le système scolaire allemand de l’intérieur. A la fois en tant que professionnelle, et en tant que maman y ayant ses propres enfants.

Parallèlement, mon désir de reconversion professionnelle s’aiguisait.

A cause de l’âge ? D’une lassitude après 20 ans d’exercice d’un métier parfois très fatigant et pourtant choisi par vocation, l’enseignement ? Déjà avant de partir en Espagne, je regardais avec curiosité tous les corps de métier croisés au quotidien. Aimerais-je vraiment devenir coiffeuse, traductrice etc. ? A force de réponses négatives et de longues heures de lectures, j’ai trouvé deux spécialistes de la reconversion professionnelle. L’un est expert du monde enseignant. Et l’autre spécialisé dans l’entrepreneuriat. Après maintes vérifications sur leur sérieux et leur efficacité, je me suis décidée à suivre leur accompagnement de consulting sur plusieurs mois.

Trouver ce que j’avais envie de faire : enseigner aux enfants bilingues

J’ai ainsi découvert les sessions par visioconférences. Et j’ai réussi à trouver ce que j’avais envie de faire. Cela a vraiment été rendu possible grâce à l’expatriation. Elle m’a en effet offert plus de temps,  de détachement, et donc d’énergie pour me lancer dans la nouveauté.

J’aime mon métier de professeur. J’aime transmettre à qui est prêt à recevoir. J’adore les langues étrangères. Et je vibre par le voyage (même par procuration !), par la rencontre avec d’autres cultures et même d’autres systèmes scolaires !

Enfants, quand le français devient minoritaire

Quant à mes enfants, vivant en Espagne et scolarisés en école allemande, ils sont devenus trilingues. Mais ALERTE ! Ils ne sauraient donc que tardivement écrire dans la langue de Molière, qui était passée au rang de minoritaire.

Impossible d’avoir des enfants trilingues qui ne sachent pas écrire ma langue parce que je ne me suis pas réveillée à temps ! Impossible aussi d’imposer un programme reproduisant entièrement les progressions scolaires dans les écoles françaises. Puisqu’ils vont de toute façon déjà à l’école. Et j’étais justement très contente qu’ils terminent leur journée d’école plus tôt qu’en France. Rajouter des après-midis de français écrit aurait été à l’encontre de mes principes de mère et d’enseignante.

Donner des ailes en français, ma motivation

Il fallait écrémer tout ça et le rendre efficace, et attrayant pour mes enfants. L’effort de l’apprentissage de la lecture, l’orthographe et la grammaire devait être compensé par le plaisir. Peu d’apprentissages sont possibles sans motivation !

Mais en langues, il est vraiment aisé de mettre du sens, bien plus qu’en mathématiques. D’autant plus lorsque l’on est expatrié, et que l’enfant parle cette langue avec papa et/ou maman. La motivation passe alors par une dimension affective très forte pour tous.

Prendre son envol en français venait donc de naître… Pour mes enfants et pour ceux qui étaient dans notre situation.

Appliquer les principes du coaching

Parallèlement, le métier de coach continuait de m’attirer. Vu la pléthore d’écoles sur le marché et les frais de formation très élevés, j’ai très soigneusement étudié la formation que j’allais suivre. Je voulais effectivement qu’elle réponde à des critères exigeants et reconnus internationalement.

Les premiers mois de la formation ont été particulièrement perturbants. Car je ne voyais pas ce que j’allais proposer comme offre de coaching. Je savais seulement ce que je ne voulais pas faire. Grâce aux outils du coaching que j’appliquais à moi-même, et à ceux du développement personnel dont j’ai l’habitude, le déclic est survenu. J’ai ainsi pu orienter mes recherches de mémoire dans cette direction, ainsi que mes coachings.

Et tout a fait sens pour moi !

Car il existe bel et bien un phénomène intrinsèque à l’apprentissage des langues étrangères qui inhibe les apprenants. Il les empêche aussi de s’exprimer comme ils le souhaitent. Quand les méthodes d’apprentissage et les connaissances emmagasinées ne suffisent pas, le coaching peut intervenir comme libérateur de blocages !

Ainsi, par le coaching, je peux aider les Français à être plus à l’aise en langues vivantes.

L’entrepreneuriat, un état d’esprit libérateur

Au total il m’a fallu plus de douze mois d’accompagnement et de formations pour créer mes deux activités et me sentir totalement alignée avec ce que je propose. Tant vis-à-vis de mon expertise professionnelle que de mes motivations personnelles.

Cependant, grâce à mon premier accompagnement, j’ai pu rapidement commencer à travailler en tant qu’autoentrepreneur. Je me suis d’ailleurs vite adaptée à l’état d’esprit de l’entrepreneuriat. Si j’avais déjà eu une liberté pédagogique et créative en tant que prof, elle est désormais décuplée.

J’adore aussi travailler depuis chez moi quand tout le monde est parti à l’école, pouvoir transporter mes deux activités en nomade ainsi que garder le contact avec les jeunes comme les adultes. Il est tout aussi gratifiant de faire réussir les missions de coaching en langues étrangères que d’accompagner des enfants bilingues expatriés.

Le coaching en langue, pour prendre confiance

Ma grosse difficulté demeure intrinsèque à la problématique que je soulève en coaching. Il me faut en effet faire comprendre aux entreprises que certains de leurs employés sont en demande d’un coaching pour prendre de l’assurance en langues étrangères. Sans cela, ils se sentent freinés dans leur élan professionnel. Actuellement, cela reste surtout une démarche personnelle à ses propres frais. Alors qu’il faut vraiment que cette problématique soit reconnue au niveau de l’entreprise.

Plus globalement, la difficulté est de se faire connaître !     

Mon message final pour les femmes expats ou futures expats serait de profiter de cet entre-parenthèse de l’expatriation pour se lancer dans les projets dont elles ont envie.

Et ne surtout pas hésiter à se faire accompagner ! L’offre de formation en ligne semble grandir sans cesse. Et parmi les entrepreneurs du web, l’on trouve des gens formidables et qualifiés qui peuvent faire accélérer vos projets.

Profiter de la chance de l’expatriation, qui sera de toute façon enrichissante, pour se faire plaisir !

Cécile Guenebaut

Cécile Guenebaut

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