On me propose un salaire très bas en expatriation : que dois-je faire ?

Salaire de misere en expat

Vous avez trouvé un emploi qui vous passionne, vous avez réussi à naviguer à travers le processus de recrutement, et avez reçu une offre. La mauvaise nouvelle ? C’est un salaire bas… Très en deçà de votre ce que vous espériez. Comment réagir ? Comment négocier ? Faut-il négocier ? Quelques pistes de réflexion, avec Chris Lascor, Expat Coach chez Expat Communication.

 

 

 

 

 

J’ai vu cela se produire chez tant d’expatriés en partance vers des destinations où les salaires moyens sont moins élevés qu’en Europe Occidentale ! Certes, ils s’attendaient à une baisse de salaire, mais pas forcément dans de telles proportions.

Aussi douloureux et malheureux que cela puisse paraître, je peux vous dire qu’une proposition assortie d’un salaire bas ne signifie pas nécessairement que la cause soit perdue.

 

Salaire bas : comment réagir ?

En réalité, c’est la façon dont vous réagissez qui fera toute la différence.

 

➡️ Ne prenez pas les choses personnellement.

Un employeur peut offrir des salaires bas pour un certain nombre de raisons – peut-être qu’ils ont un budget serré, ou simplement qu’ils se laissent une marge de manœuvre parce qu’ils s’attendent à ce que vous négociez.

De toute façon, une entreprise a beaucoup à perdre en embauchant un salarié qui s’en ira quelques mois plus tard s’il trouve un salaire convenable.

 

➡️ N’agissez pas sous l’effet de la frustration ou de la colère

Quel que soit le résultat de la négociation actuelle, votre objectif est de maintenir une image professionnelle et une réputation intacte. Rejeter immédiatement la proposition en espérant une meilleure offre ne va pas dans ce sens.

 

➡️ Demandez un délai de quelques jours avant de vous prononcer.

Mon conseil ? 2 ou 3 jours sont en général acceptables. Profitez de cet intervalle pour :

  • Revoir les éléments à disposition concernant la culture du pays et de l’entreprise. Par exemple : attend-on de vous que vous négociez fortement dans ce pays ? L’entreprise a-t-elle une grille salariale de laquelle elle ne peut pas s’écarter ?
  • Analyser la conjoncture économique du pays de destination et le secteur d’activité. Le salaire qu’on vous propose correspond-il au top 10% ? A la moyenne ? Quel niveau de vie vous permet d’obtenir un salaire de ce niveau. Répondre à cette question vous aidera à percevoir si l’offre qui vous a été communiquée “tient la route” dans ce pays (ou pas) et si votre attente est peut-être trop élevée.
  • Revenir sur l’offre d’emploi ou la description du poste. Pouvez-vous quantifier votre valeur ajoutée ? Si vous êtes surqualifié par rapport au poste, le salaire proposé correspond-il aux compétences demandées ou est-il encore en deçà ? Quels sont les points sur lesquels vous pouvez insister afin de vous démarquer ?
  • Penser “compensation” et non “salaire”. Aurez-vous accès à certains avantages, primes etc en plus du salaire de base ?

Cette série de questions vous aidera à ne pas prendre les choses trop personnellement et vous donnera le temps pour formuler calmement une contre-offre qui sera plus en adéquation avec vos attentes, mais aussi et surtout acceptable par l’entreprise.

 

Vous êtes prêts à répondre. Mais comment ?

La première étape est de dire merci. Gardez un ton respectueux et dites au responsable du recrutement à quel point vous l’appréciez d’avoir pris le temps de vous interviewer. Votre professionnalisme n’en sortira que grandi!
Cependant, indiquez clairement que le salaire qu’ils offrent est trop bas pour que vous l’acceptiez – que vous connaissez votre valeur et que vous êtes prêt à en discuter. C’est important.

 

Comment le communiquer ? Je serais tenté de dire quelque chose du style :

« Tout d’abord, merci beaucoup d’avoir pris le temps de m’interviewer et d’avoir fait une offre. Je suis ravi que vous m’ayez choisi. J’apprécie ce que fait votre entreprise et je pense être le candidat idéal pour ce poste.

C’est pourquoi cette conversation est un peu délicate, car X ne font pas partie de ma fourchette de salaire souhaitée de Y à Z (normalement cette fourchette a été évoquée durant le processus de recrutement). Je comprends que vous travaillez peut-être avec un budget serré. Mais je sais que je peux aller au-delà dans ce rôle parce que A,B,C (donner 2 ou 3 raisons ne devrait pas être difficile si vous avez répondu aux questions préparatoires vues précédemment).

Je ne veux pas vous faire perdre votre temps. Si vous êtes en mesure de travailler avec moi pour trouver un accord, j’aimerais continuer cette conversation. Mais compte tenu de ma vaste expérience et du fait que ma valeur marchande est bien supérieure à X, je ne peux pas accepter cette offre telle quelle. »

Bien sûr, ce scenario est à moduler en fonction de la culture du pays, de l’entreprise et de votre propre style.

 

Que va-t-il alors se passer ?

Il y a trois résultats possibles à ce stade.

➡️ Après avoir pris un jour ou deux pour discuter de la situation avec le reste de l’équipe, le responsable du recrutement dit qu’il ne peut rien offrir de plus que X.
Dans ce cas, on remercie une seconde fois : « Encore une fois, j’apprécie que vous ayez pris le temps de m’interviewer. Si quelque chose change, merci de me le faire savoir. Sinon, restons en contact, et j’espère que vous me garderez en tête pour de futures opportunités ! »
C’est une pilule difficile à avaler, car maintenant c’est retour à la case “recherche d’un emploi”. Mais on peut continuer avec optimisme car une offre reçue signifie qu’on est sur la bonne voie. Il y des opportunités pour notre profil !

 

➡️ Le responsable du recrutement répond qu’il aura besoin d’un peu de temps pour réfléchir, mais il ne lui dit pas exactement quand il aura une réponse.
Quelques jours s’écoulent et, après avoir examiné d’autres candidats pour le poste, l’entreprise se rend compte que vous êtes la meilleure personne pour le poste et revient avec une offre qui est à votre portée.
Vous pouvez décider d’accepter l’offre. Vous pouvez aussi avoir entre temps trouvé un emploi avec un salaire satisfaisant. Si vous refusez, (et vous êtes absolument en droit de le faire) vous répondrez avec le même professionnalisme qu’au premier appel.

 

➡️ L’employeur était prêt à ce que vous demandiez un package plus élevé, et entame le processus de négociation.

Dans ce cas vous devez être prêt(e) et avoir des chiffres exacts en tête. Quel est le montant minimum que vous pouvez accepter ? – C’est grosso modo le montant minimum dont vous aurez besoin pour payer les factures et vivre confortablement en ville.

De plus, il faut être prêt à donner un nombre exact de ce que vous voulez réellement, c’est quelque chose que les employeurs demandent souvent pour aller droit au but. Ayez ce chiffre en tête pour l’afficher de façon sûre et ne pas montrer un signe d’hésitation. Si ce nombre est nettement plus élevé que l’offre initiale de l’entreprise, il faudra faire preuve de créativité en jouant avec d’autres compensations ou avantages en nature pour combler l’écart.

Cela peut être une prime à la signature, l’accès à un véhicule de société, plus de dates de vacances ou des modalités de travail flexibles.

N’oubliez pas que si une entreprise est prête à bouger et à dépasser son offre initiale, cela signifie qu’elle pense que vous ajouterez de la valeur. Ainsi, au lieu d’avoir une mentalité « moi contre eux », travaillez en équipe et soyez dans la collaboration. C’est le meilleur moyen de parvenir à un accord qui plaira aux deux parties … et cela vous fera aussi (je l’espère !) intégrer l’entreprise de la meilleure manière.

La négociation salariale (peut être plus que toute autre négociation) fait surgir des émotions parfois difficiles à contrôler. Qu’elles soient liées à un stress particulier au moment d’aborder la thématique de l’argent, un manque d’expérience en matière de négociation, ou toute autre raison… les coachs d’Expat Communication sont à votre disposition.

 

Christophe Lascor

Chris Lascor

Tiblissi, Géorgie
Français, expatriée en Irlande, Turquie et Géorgie.

Langues de coaching : français, anglais, espagnol

Christophe Lascor est un coach d’argent certifié par le Money Coaching Institute. Lorsqu’il n’accompagne pas des expatriés et entrepreneurs, ce marcheur invétéré et féru de rugby apprend l’Esperanto et le Turc.

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Le petit « plus » des coachs du Job Booster Cocoon

Le Job Booster Cocoon, c’est notre programme de recherche d’emploi pour expats, en groupe, à distance ou en présentiel. Animé par des coachs carrière d’Expat Communication, voici leurs petits « plus » :

En face d’une offre de job, questionnez toutes les options, en plus du salaire. Prenez un temps pour la réflexion et pourquoi pas, faites le jeu de la balance : en face de ce salaire bas, listez ce qu’il y a de positif à en tirer.

– il s’agit d’une super équipe, dynamique, avec laquelle le feeling est vraiment bien passé ? Les valeurs de cette entreprise vous motivent vraiment, vous aurez du plaisir à travailler au quotidien pour eux… ils vous apporteront quelque chose en plus, quoi qu’il en soit.

– il s’agit d’une première expérience : on dit toujours que l’on est plus attirant quand on est en poste… Alors allez-y pour mettre un pied à l’étrier.

– vous sentez une réelle envie de travailler pour sortir un peu de votre quotidien, …

Voici un schéma qui peut aider aussi à la prise de décision :

Schema_salaire bas

– Enfin, mettez-vous au clair sur ce qui acceptable/pas acceptable pour vous en terme de rémunération (y compris les contreparties) dès le début du processus de recrutement pour éviter de devoir mener cette réflexion trop tardivement, dans une situation où notre capacité à réfléchir rationnellement pourrait être altérée (pression, stress).

 

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