La filière Option Internationale du Baccalauréat (OIB) se renforce en région parisienne

Le bac OIB a été institué en 1982 par le Ministère de l’Education nationale avec les Sections Internationales (SI) qui y conduisent. Après 35 ans d’existence qu’en est-il aujourd’hui ?

Rappel

Les SI scolarisent des élèves étrangers installés en France, mais aussi des enfants français revenus d’expatriation ou pouvant justifier du niveau nécessaire dans la langue de la Section. Il s’agit de classes bilingues et biculturelles, de la maternelle au lycée. Des établissements publics ou privés sous contrat organisent leurs mises en place dans 16 langues avec 19 pays partenaires.

Les admissions se font sur dossier et tests de langues à l’oral et à l’écrit. Ces sections exigeantes ont été créées avec pour objectifs de former des élèves au plus haut niveau du bilinguisme. Grâce à l’obtention du bac OIB s’ouvre à eux la possibilité d’étudier aussi bien en France qu’à l’étranger (*).

Une offre qui reste rare

Si les objectifs ont été très largement tenus en termes de qualité de l’enseignement, l’offre globale reste faible quantitativement . L’OIB s’est en effet très vite imposée comme la filière d’excellence du bac français et bénéficie d’une reconnaissance très large en France et à l’international. Au sein de la communauté des Français expatriés, vous êtes nombreux à avoir connu les SI des lycées français de l’étranger et encore plus nombreux à souhaiter en faire bénéficier vos enfants en rentrant au pays.

Et c’est là que les choses se compliquent : car le nombre de place est limité et il faut s’y prendre très tôt -idéalement dès le mois de décembre- pour espérer avoir une place en septembre. 

Si chaque établissement public ou privé sous contrat de France ou de l’AEFE a, en théorie, la possibilité d’ouvrir une ou plusieurs Sections Internationales sur simple demande au recteur d’académie. Cependant,  très peu établissements publics se sont en pratique lancés dans l’aventure.

Manque de moyens humains ou financiers, difficultés à recruter des enseignants locuteurs natifs, à aménager les emplois du temps… Les efforts associés à ces créations sont importants et ont limité les initiatives.

Quand les faits sont têtus

Au total, en 2015 (**) seulement 3000 candidats ont passé le bac OIB, toutes langues confondues, soit moins de 0,5 % des bacheliers en France ! Et si l’on se limite à la région Ile-de-France (la plus forte concentration de familles bilingues en France) et aux sections anglophones (les plus demandées). Les chiffres sont encore plus dérisoires: en juin 2019, seulement 15 lycées en Ile-de-France présenteront des candidats pour l’OIB anglophone: 5 dans Paris, 7 dans l’académie de Versailles et 3 dans l’académie de Créteil (***).

De fait, c’est souvent par le biais de la création d’associations de parents d’élèves que les Sections Internationales ont pu voir le jour dans les établissements scolaires.

Les parents se sont mobilisés pour

  • recruter les professeurs,
  • organiser les sorties culturels et
  • faire vivre les communautés bilingues, moyennant bien sûr des frais de scolarité correspondant aux besoins de chaque Section.

    Si certaines Sections reçoivent des subventions du pays partenaire et sont donc gratuites ou presque. Cependant, les autres doivent facturer des frais de scolarité pour couvrir leurs activités souvent coûteuses. Le coût annuel  est donc très variable d’un établissement à l’autre et peut ainsi aller de 0 à 11 000 euros pour un élève en terminale OIB.

La sonnette d’alarme est tirée en 2016

Les Sections Internationales représentent aujourd’hui la filière bilingue d’excellence de l’Education nationale. Très prisée tant par les universités françaises qu’étrangères, leur vocation reste en principe d’accueillir les Français impatriés bilingues … mais dans la pratique en région parisienne, elles doivent refuser des candidatures faute de places et les frais de scolarité sont parfois dissuasifs…  Une réalité frustrante qui devrait s’améliorer dans les prochaines années.

Il aura fallu le Brexit et les perspectives de retour massives des exilés de la finance Londonienne pour faire réagir nos politiques. Comment attirer les familles étrangères en Ile de France si leurs enfants ne peuvent s’intégrer dans le système scolaire français ? Et comment motiver les familles françaises à revenir si leurs enfants ne peuvent maintenir le formidable avantage du bilinguisme acquis à l‘étranger?
La réponse ne s’est pas faite attendre. Toute une série d’actions concrètes qui mènent vers un élargissement de l’offre scolaire internationale dans la région Ile de France est en cours (****).

Familles bilingues, voici des raisons d’espérer pour vos petits et grands

  •  à la rentrée 2016, le Lycée International de l’Est Parisien (LIEP ) à Noisy le Grand a vu le jour sous l’impulsion du ministère afin de rééquilibrer l’offre sur l’académie de Créteil (très en retrait par rapport à l’Ouest parisien) . La première promotion des bacheliers OIB de ces Sections Internationales sortira en juin 2019.
  • en septembre dernier a eu lieu l’inauguration du nouveau lycée international de Courbevoie Lucie Aubrac avec l’ouverture de Sections Internationales anglaise, américaine, chinoise, allemande, japonaise et coréenne, de la maternelle à la terminale dans divers établissements de Courbevoie .
  • mieux encore, pour ces 2 lycées internationaux financés par la région, aucun frais de scolarité n’est associé aux Sections Internationales.
  • 2 nouveaux lycées internationaux à Saclay et à Vincennes devraient voir le jour en 2021 et 2022.
  • d’une manière générale, l’objectif de la région Ile-de-France est de doubler l’offre de places en bac OIB dans les prochaines années.

 

La conjoncture et la demande actuelle donnent espoir

Pour conclure, si les SI sont longtemps restées des filières confidentielles (peu de places, des frais de scolarité parfois dissuasifs), la perspective de l’arrivée des familles issues du Brexit a fait l’effet d’un électrochoc et le dispositif d’accueil en région parisienne est en train de prendre un nouvel envol. Alors courage, à vos dossiers d’inscription, les Sections Internationales et l’OIB pourraient vite devenir une réalité pour vos enfants !

(*) Attention : les élèves de SI suivent une scolarité française à laquelle sont intégrés des enseignements spécifiques dans la langue de la section et le bac OIB est un diplôme français. A ne pas confondre avec l’IB, le bac international, qui est un cursus enseigné totalement en langue anglaise partout dans le monde.
(**) source Ministère de l’éducation nationale. Dossiers de l’enseignement scolaire. www.eduscol.education.fr/dossiers

(***)   Source Journal Officiel de la République Française, Fév. 2018
(****) source « développer l’offre scolaire internationale dans la région Ile de France » www.iledefrance.fr

Carole Bouvier

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