Aide aux devoirs : quel est mon rôle ?

Aide aux devoirs parents

A l’heure où en France, on parle beaucoup de burn-out scolaire, nous avons voulu nous pencher sur l’épineuse question des devoirs des enfants. Comment ça se passe en expatriation ? Quelle aide aux devoirs ? Quelle posture adopter nous, parents ? Comment être sûres de bien aider nos enfants ? Nous avons posé la question à Marie Tallot, Expat Coach chez Expat Communication, spécialisée notamment en orientation scolaire et basée à Kuala Lumpur, en Malaisie.

Aide aux devoirs : pas de solution miracle

Il y a autant de méthodes… que d’enfants !

La première chose que je voudrais dire, et j’insiste sur cela, c’est qu’il n’existe pas une formule universelle, une recette ou une méthode magique qui permette, d’un claquement de doigts, de réussir à bien aider vos enfants pendant leurs devoirs. Il existe autant de techniques que d’enfants, aux besoins tous différents, y compris au sein d’une même fratrie. Mon premier conseil est de prendre conscience de cela. Commencer par accepter que nous parents, faisons avec nos armes, nos enfants, nos spécificités et les moyens que nous avons pour aider nos enfants en expatriation, serait déjà un très grand pas. Il y a autant d’aides aux devoirs que d’enfants… et de parents.

Observez le rythme et les besoins de vos enfants

La deuxième chose que j’ai l’habitude de dire en séance de coaching scolaire, c’est que les techniques des devoirs s’adaptent aux profils d’apprentissages des enfants mais aussi à leur rythme et à leurs goûts ! Les enfants, au même titre que nous adultes, aiment certaines choses, et d’autres pas. Ils ont aussi leurs « heures » et leur rythme. Un peu comme vous, qui êtes plus efficace le matin au bureau. Les aider en connaissance de cause sera déjà un grand pas. Vous pouvez adorer l’histoire, et avoir une mémoire visuelle forte, votre enfant, lui, il aime les maths et possède une mémoire auditive. Lui imposer une méthode avec laquelle il n’est pas à l’aise ou une matière qu’il n’aime pas , vous amènera forcément au clash.

Chez les plus jeunes, observez le rythme de votre enfant : a-t-il besoin de faire un break au retour de l’école ou bien faut-il enchainer directement car passée une certaine heure il n’arrive plus à se concentrer ?

Placer l’aide au bon endroit

Alors comment faire pour que l’aide aux devoirs se déroule dans de bonnes conditions ?
Essayez d’apporter le plus tôt possible à votre enfant une méthode de travail. Votre maturité, votre expérience, mais surtout la connaissance de votre enfant sont des atouts. Cela dépend des âges, mais on peut par exemple proposer à l’enfant de réviser un contrôle d’histoire en lisant sa leçon une fois par jour dans la semaine qui précède le contrôle. Puis approfondir certains passages plus près du contrôle.

Quelques trucs…

  • Organisez la période des devoirs à la maison en divisant les tâches par temps passé. Un peu comme nos « to do list » du bureau. Cela pourrait donner :
    • 5 minutes de relecture d’histoire en vue du contrôle de la semaine prochaine
    • 15 minutes de physique que j’adore
    • 5 minutes de vocabulaire en espagnol
  • Dans le même ordre d’idées, donnez un temps limite et le montrez à l’aide d’un timer ou d’un scotch posé sur une horloge aide les plus jeunes à ne pas se décourager et râler parce qu’ils n’auront plus de temps de jouer. Visualiser le temps du devoir (court) vs le temps du loisir (long) désamorce les choses. Il a donc cette impression magique qu’il est responsable et maître de son temps : il a le choix de faire vite et bien ses devoirs pour gagner en temps de jeux, ou de procrastiner mais de ne plus avoir le temps de loisir… avant l’heure du dîner qui, elle, reste immuable.
  • Apprenez à votre enfant à se motiver avec des petites récompenses : « si je m’avance de 5 exercices de maths dès jeudi soir, ce week-end, je me fais un tennis ».

En conclusion, donc : essayez de rationaliser les enjeux des devoirs. De décomposer les tâches. Quand l’objectif semble trop haut, alors aidez-le à procéder par étapes. Rappelez-lui que personne n’a grimpé l’Everest en une fois.
Plus vous aurez aidé l’enfant en amont, dans les classes les plus petites, plus l’arrivée au Collège se fera dans des conditions où l’enfant aura gagné en autonomie. Mais en autonomie structurée. L’enfant vous identifiera comme un soutien et saura qu’il peut compter sur vous des conseils concrets, pour avancer dans l’apprentissage et non comme un contrôle supplémentaire, une vérification.

Alléger la pression

Disons d’abord que la pression, elle existe de toutes façons. Notre système français est soumis à une culture de l’élitisme, du résultat. Bonne ou mauvaise chose, le débat n’est pas là, mais on ne peut que constater. Oui votre enfant « a la pression », et sans doute d’ailleurs, la lui mettez-vous déjà beaucoup sans vraiment le vouloir. Votre rôle, durant l’aide aux devoirs, aussi étrange que cela peut paraître, c’est d’alléger cette pression. Autrement dit : n’en rajoutez pas une couche…

  • Un enfant ne fait pas exprès de rater un contrôle, évitez donc de rajouter du stress sur un résultat qui a sans doute déjà déçu l’enfant. Un enfant qui perd confiance en lui perd en efficacité d’apprentissage.
  • Aidez-le à évacuer les autres sources de stress possible. Jules stresse parce qu’il s’agit du nouveau bac ? Rassurez-le en lui disant que les correcteurs de l’Education nationale sauront être compréhensifs. Céleste est en stress parce qu’elle ne sait toujours pas ce qu’elle va faire après son bac ? Expliquez-lui qu’elle a le temps et que pour la majorité des élèves les choix d’orientation arrivent bien après la seconde.
  • Enfin, aidez-le aussi en faisant attention à son hygiène de vie, à un équilibre entre vie scolaire et vie sociale. Vous aiderez votre enfant en lui permettant de garder du temps pour ses copains, pour du sport,… et pour ne rien faire !

Dernier point d’attention, les communautés d’expats sont comme des villages gaulois où tout se sait et se commente très vite. Evitez comparaison, compétition, surenchère… protégez vos enfants au maximum. Et faites-vous, faites-lui confiance.

Se faire aider pour bien aider

Et quid de déléguer l’aide aux devoirs ? Quand le besoin s’en fait sentir, je suis pour, bien entendu. Tout ce qui peut éviter de créer une ambiance délétère et stressante pour l’enfant est bon à prendre. Si on sent que l’on n’y arrive pas, que l’école devient l’unique sujet entre vos enfants et vous et qu’il est vecteur de tensions, alors il ne faut pas hésiter à sauter le pas. Par ailleurs, si vous ne pratiquez pas la langue de scolarité de vos enfants, ce soutien sera bien entendu primordial.

En expatriation, les formules sont variées : lycéen qui prend quelques heures pour aider un plus jeune, profs qui font des heures supplémentaires, ou encore visio avec un professeur en France.
Deux points d’attention cependant :

  • Ne pas attendre que la situation se dégrade totalement pour une aide aux devoirs extérieure. Ce que l’on constate, c’est que cette aide est appelée à la rescousse quand le clash a eu lieu et que la confiance mutuelle sur l’aide aux devoirs a disparu. Pire : l’enfant a perdu confiance en lui dans la matière concernée… et même si le tuteur est bon, le pente peut restée rude.
  • A moins que vous sachiez que l’on prochain, le niveau du futur établissement de votre enfant représente un très gros gap avec l’actuel alors… Oui pour des cours de soutien, mais plutôt non aux cours particuliers destinés à « prendre de l’avance sur une matière pour l’an prochain »… Au risque que votre enfant s’ennuie dans la classe supérieure… et perde l’habitude de travailler.

Le rôle du coach scolaire

N’hésitez pas non plus à vous faire aider, vous parent, pour l’accompagnement de votre enfant. On sait que quand il s’agit de nos propres enfants, il est extrêmement difficile de se raisonner soi-même. Une médiation, un coach scolaire, sont des solutions qui peuvent donner quelques outils simples pour faire de l’aide aux devoirs un moment de sérénité, ou débloquer rapidement une situation complétement gripée. A noter que la formule la plus efficace reste le rendez-vous de coaching scolaire à 3 : parent, enfant, coach.

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Marie Tallot est basée à Kuala Lumpur, Malaisie

Coach certifiée, son leimotiv : l’épanouissement, ses clés : faire émerger et developper les talents de chacun. Elle intervient donc dans l’accompagnement des carrières dans un cadre international et multiculturel. Elle accompagne les jeunes et les adultes dans leur orientation scolaire ou profesionnelle. 

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