La cuisine comme vecteur d’intégration en expatriation

poivrons épices cuisiner couteauPour s’intégrer plus facilement, faut-il cuisiner local ou proposer une cuisine de chez nous ? Véronica, coach Expat Communication, est chilienne d’origine et expatriée en Suisse. Elle témoigne de son expérience et nous éclaire de ses conseils. 

La découverte de nouvelles saveurs et manque de « mes » produits

Il y a 22 ans, lorsque que j’ai quitté le Chili pour la Suisse, j’ai découvert le monde du fromage. Différentes variétés, couleurs et odeurs donnent le sentiment et la quasi certitude qu’en Suisse, tout est fait de fromage.

Mais après quelques mois d’enchantement (et quelques kilos de plus!), j’ai ressenti un grand manque de la nourriture chilienne.

Le « pastel de choclo » (une préparation à base de maïs et de viande hachée) est le plat qui m’as le plus manqué. Avide d’en recréer les saveurs, je me suis mise en quête d’ingrédients… Et là, grosse déception quand j’ai découvert que le maïs produit en Suisse était destiné à l’alimentation animale et que les boîtes de conserve que l’on trouve au supermarché étaient du maïs sucré !

Alors, à chaque retour du Chili, je mettais dans ma valise un sac de maïs congelé (contre un supplément à la douane).

Grâce à cela, je pouvais préparer les plats que je désirais et enfin retrouver les saveurs de chez moi. Quel plaisir !

A chacun ses spécialités 

Pendant mes années d’expatriation, j’ai vu beaucoup de gens faire de même :

    • Les Colombiens et les Vénézuéliens transportent du « harina pan » pour les « arepas »;
    • Les Mexicains ? Une farine spéciale pour les « tortillas »;
    • Les Brésiliens ? Un mélange pour préparer du « pão de queijo »;
    • Les Hollandais ? Des « stroopwafels ».

Ainsi chacun transporte une saveur qui lui est familière et satisfait le besoin de se nourrir tout en restant connecté avec les émotions de son pays.

Une des plus grandes richesses de la vie dans des cultures différentes est la découverte d’autres formes de nourriture

Chacun possède des produits, des méthodes de préparation, des façons de servir et de manger différemment.

Par exemple, au Brésil, ce qui m’a le plus surpris, c’est l’abondance et la variété des plats. Dans un dîner, vous trouverez de nombreux types de salades et accompagnements autour de la viande qui reste l’ingrédient principal.

Si un Brésilien vous invite chez lui :

  • ce sera en général un « churrasco » (grillade).
  • il y aura de nombreux invités, un mélange de famille, amis et nouvelles connaissances et tout le monde mangera autour d’un copieux buffet.
  • chacun se servira et ira s’asseoir n’importe où pour discuter avec des gens qu’il ne connait pas.

A l’inverse, en Suisse, les repas sont simples, pratique et conviviaux. Et souvent à base de fromages ! Ainsi, la fondue et la raclette sont des repas que les Suisses ont l’habitude de partager avec leurs amis et étrangers. Néanmoins, le nombre d’invités est toujours restreint de façon à pouvoir partager avec tout le monde.

La cuisine comme moyen d’intégration

Il est intéressant de constater la manière avec laquelle les expatriés s’approprient les plats de leur culture d’accueil. Et quand ils invitent leurs amis, ils sont fiers de montrer qu’ils savent intégrer la culture locale dans leur cuisine. C’est ainsi que beaucoup de Brésiliens sont ravis d’avoir découvert la raclette et aiment la servir aux Suisses ! Et dans ce cas, je ne suis pas sûre que cela recommandable 🙂

La nourriture est un élément fondamental de la culture

Elle aide à comprendre les différences culturelles et à les expérimenter. C’est à travers la cuisine que vous pouvez vous connecter les locaux avec votre « chez vous ».

Invitez-les à goûter vos plats typiques. Ceux de votre enfance comme la recette spéciale de votre grand-mère. Chaque saveur et odeur s’associe à un souvenir personnel partagé avec nos proches. La nourriture permet donc aux étrangers d’entrer dans votre espace d’intimité et de comprendre votre culture.

Ainsi,  les repas deviennent des moments magiques pour créer des conversations où chacun peut apprendre et apprécier les différences des autres.

Pour une bonne intégration, misez donc sur la cuisine en préparant chez eux, les plats de chez vous !

veronica de la fuente

Veronica de la Fuente – Genève

Chilienne, expatriée à São Paulo et Genève. Coach Senior accrédité ICF, formé par Integrate Coaching Institute au Brésil.
Spécialiste du coaching interculturel, certifié COF par Phillippe Rosinski. PNL, Constellations et Coaching Systémique. Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !

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