Règles, la coupe est pleine !

Règles, la coupe est pleine !Sur les pages des magazines en papier glacé, les femmes sont belles, jeunes et resplendissantes. Surtout, elles sont propres, nickel, pas une zébrure de vergeture, pas un bourrelet de cellulite, pas un poil qui dépasse, pas une goutte de sang qui traîne. Et pourtant, mesdames, nous le savons bien, nous, qu’une fois par mois c’est la débandade de l’utérus. Les chutes du Niagara dans notre vagin. Mais tout le monde fait comme si seule notre humeur en était fâchée. A notre charge de gérer le rouge qui tâche. Tampons, serviettes, cup, on fait de notre mieux. Mais là, la coupe est pleine !

Des tampons pas si nets

En avril dernier, Audrey Gloaguen a diffusé sur France 5 un reportage choc, « Tampon, notre ennemi intime » (regardez son interview sur Le Figaro live). On y prend conscience que sur les boîtes des tampons, nulle part il n’est fait mention de la composition de ce petit truc, apparent anodin, que des millions d’entre nous enfilons dans notre vagin tous les mois, plusieurs fois par jour. Et pour cause ! Quand Audrey Gloaguen a fait analyser la composition de six grandes marques de tampons, ce n’est pas moins de 20 substances toxiques et autres composants chimiques qu’elle a identifiés.

Un blanc virginal démoniaque

Parce qu’il est blanc, la tampon nous fait penser au coton. Que nenni ! Pour être plus absorbant, plus efficace, plus tout tout tout, le tampon est fait à partir de la cellulose des arbres. Super, me dirais-vous, les arbres, c’est naturel. Sauf que la cellulose des arbres, extraite telle quelle, est marron. Beurk ! En tout cas c’est ce que se sont dit les fabricants de tampons. Mais, soyons honnêtes, le marron, c’est pas non plus notre couleur préférée. Du coup, pour transformer la cellulose des arbres en ce petit bidule blanc virginal, les fabricants utilisent des procédés largement chimiques, à base de chlore. De fait, notre petit tampon n’a plus rien de naturel, il est même franchement synthétique. Et les dioxines créées par ce procédé sont, elles, carrément malsaines.

Des serviettes toutes propres ?

Bon, bien sûr, il reste les serviettes. Mais franchement, pour être aussi blanches, et tellement absorbantes, cette fois, on se méfie un peu. Au passage, vous avez remarqué, dans les pubs, le liquide bleu qui disparaît comme par magie dans cette petite chose toute fine, toute propre ? Pas un poil, pas une goutte de sang on vous dit. Parce que c’est bien connu, les règles sont bleu lagon. Et la serviette, après avoir passé deux heures dans notre culotte, elle a gardé sa jolie forme bien plate. Bref, les règles, faut pas trop en parler, pas trop en montrer, parce que c’est pas glamour. Et la serviette non plus.

Vous reprendrez bien une petite coupe

Depuis quelques années, la coupe (ou cup) menstruelle se développe comme une alternative saine et économique. C’est que les tampons, à raison de 4 à 6 par jours, 5 jours par mois, ça en fait bien 250 par an. Avec un prix moyen de 0.20€ pièce, le budget commence à être conséquent. Alors que la coupe dure plusieurs années. Et qu’elle est rentabilisée dès la première année. En plus, en expat, c’est drôlement pratique. Car il n’est pas toujours facile, voire possible, de trouver de bonnes protections périodiques (tampons et/ou serviettes).

Mais patatras, que nous annonce la presse cet été ? La coupe menstruelle serait plus dangereuse que les tampons ! Pas en ce qui concerne les phtalates (ces perturbateurs endocriniens présents dans les tampons, qui peuvent impacter notre fertilité), ni pour les dioxines. Non, cette fois, on parle de choc toxique et de staphylocoque doré.

Reconnaître un choc toxique

Les symptômes du choc toxique sont très proches de ceux d’une grippe ou d’une gastro. Maux de tête, forte fièvre, douleurs musculaires, éruption cutanée, faible tension, vomissements et diarrhées. Le diagnostic n’est pas facile à poser, car on pense rarement aux règles avec ces symptômes. Et puis le choc toxique ne survient que pour 0.5 à 1 pour 100 000 cas. Pourtant, ces dernières années, le SCT (syndrome du choc toxique) est en augmentation. D’ailleurs, depuis début 2017, douze femmes en auraient déjà été victimes. Et il peut avoir de grave conséquences. Cependant, heureusement, le dernier cas de décès en France date de 2013.

La coupe n’est pas plus dangereuse que le tampon

La coupe a donc fait la Une des journaux en ce début d’été. Alerte rouge (c’est le cas de le dire) ! L’étude du docteur Gérard Lina (Chef de service aux Hospices civils de Lyon), qui a mis le feu aux poudres, explique que « les coupes menstruelles, en ayant un diamètre plus important que les tampons, permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus important et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine ». On vous explique.

Le staphylocoque doré est une bactérie naturellement présente sur la peau et dans les muqueuses externes. Une personne sur trois en est porteuse. Certaines femmes en ont également dans le vagin. Or, dans des conditions favorables (un environnement à 37°, de l’oxygène et un milieu clos), cette bactérie produit la toxine TSST-1. C’est elle qui, en passant ensuite dans le sang produit le choc toxique.

Le problème ne vient donc pas de la coupe elle-même, mais du fait que, comme les tampons, il faut la changer régulièrement. Contrairement à ce qui est indiqué sur les emballages, évitez de la garder 6 à 8 heures d’affilées. Donc, non, on ne dort pas avec. Et, oui, on trouve des solutions, même dans les toilettes du bureau, pour la vider et la laver régulièrement. Ainsi, et comme avec les tampons, il n’y a pas de risque de choc toxique.

Le flux intuitif, une solution alternative ?

Finalement, comme les règles ne vont pas disparaître de nos vies aussi facilement qu’un coup de Photoshop dans les pages des magazines, on peut aussi chercher des solutions alternatives. Et si les serviettes en tissu bio lavables ne vous inspirent pas plus que ça, il ne vous reste plus qu’à tester le flux intuitif (free flow instict). Venu des Etats-Unis, cette nouvelle technique laisse tampons et serviettes sur les rayons des supermarchés. Il s’agit en effet de contrôler son périnée, et de le contracter jusqu’au moment d’aller aux toilettes, là où le flux s’écoulera. Avec un peu d’entraînement, ça fonctionne même toute une nuit !

Ca vous semble impossible ? Pourtant les youtubeuses et les blogueuses témoignent de plus en plus de l’efficacité de cette nouvelle méthode. Ca prend un peu de temps à mettre en pratique. Mais à l’idée d’envoyer bouler tampons, serviettes et autres coupes, ça fait envie non ?

Maïté Mougin

 

Maite MouginMaïté Mougin est la responsable éditoriale de FemmExpat, édité par Expat Communication. Elle a été expatriée pendant dix ans, au Portugal, en Turquie et en Roumanie. Elle est rentrée en France en 2014.

maite.mougin@femmexpat.com 

 

 

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