Anecdotes sur ma vie au Laos – ຊີວິດ ຂອງຂ້າພະເຈົ້າ

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Les phrases typiques

Tout comme nous nous demandons « ça va » à n’importe quel moment de la journée, pour un oui ou pour un non sans attendre la réponse, au Laos il y a aussi des expressions très fréquentes dans la vie quotidienne.

 – Que ce soit en rentrant dans un bâtiment ou en allant me promener au bord du Mékong, il y a toujours une personne sur mon chemin pour me demander : « Où vas-tu ? ». Au début de mon expérience j’étais souvent prise de cours et m’empêtrait dans des explications en lao-franco-anglais gestuel avant de trouver la formule miracle qui clôt le sujet : « Khoy pay lin », ce qui signifie : « je vais me promener ». Désormais dès que je fais un pas vers la grille de l’école je prononce la formule magique et on me laisse vaquer à mes occupations sans chercher à en savoir plus.

 

– « Que fais-tu ? » Il faut savoir que les Laos sont d’une nature très curieuse et aiment se tenir au courant de ce que je fais. Encore une fois ce comportement incisif dans ma vie m’a parfois heurté mais j’ai fini par comprendre que c’était par intérêt pour moi qu’on me posait ces questions. Ainsi lorsque je reviens d’une ballade on veut être sûr que je vais bien et que je suis heureuse.

 

 

De la nourriture… exotique !

 

Loin d’appartenir à la catégorie de ces aventuriers culinaires qui sont prêt à faire voyager leur palais, j’ai pourtant dû apprendre à me laisser surprendre ou piégée par la nourriture. Je suis donc très fière de vous annoncer que j’ai réussi à ingurgiter :

 – du chien, le jour de Pâques, faute d’agneau pascal.

 – des gros grillons grillés : « un peu gluant mais appétissant ».

 – un petit oiseau fris dont j’ai croqué tous les membres y compris la tête.

du sang de canard à la petite cuillère.

 

 

Le top 5 des prénoms lao impossibles à retenir

 

Chez les garçons : -Anoukhon – Anouxay – Tanongsa – Tanonxay

Chez les filles : – Laddavanh – Manivanh – Sentavanh

 

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Ma plus grosse difficulté

 

Le système éducatif.

Se retrouver prof d’anglais sans aucune expérience, dans une école où les élèves peuvent boire, manger et sortir de classe quand bon leur semble ce n’est pas évident. J’ai appris à imposer mon autorité et peu à peu à imposer des règles de base aux enfants. Il faut ajouter qu’ils savent profiter de mon handicap linguistique pour en rire ou pour me berner. J’avoue qu’ils m’ont rendu folle plus d’une fois. « Anoukhon » non « Tanongsa » non « Sitipong » non « Viphada » « stop talking !!! » Retenir leur prénom est encore et toujours un combat pour ma mémoire et ma prononciation française…

 

 

Mes plus grandes joies

 

-Le sourire des filles du foyer lorsque je reviens de vacances après un voyage en bus exténuant. « Hello teacher ! « , « I miss you ! ». Je me dis intérieurement « je quitte la liberté et l’indépendance mais c’est un sacrifice qui en vaut la peine ».

-A B C D E F G H I !!! Oh quelle miracle il a enfin réussi ! Un élève de P1 (CP) vient de mémoriser neuf premières lettres de l’alphabet que je lui faisais inlassablement répéter depuis 10 minutes après avoir découvert qu’il était complètement largué.

– Dans mon assiette des œufs fris ! Ils baignent dans l’huile mais peu importe c’est mon plat préféré au Laos. Au moins je suis sûre de ne pas avoir des problèmes intestinaux…

 

 

Mes découvertes de la culture lao

 

– Le baci

 

C’est une cérémonie lao bouddhiste qui consiste à nouer des fils de cotons blancs au poignet d’un hôte à l’occasion d’un mariage, un départ, une guérison… Le baci est présent dans tous les grands événements heureux de la vie des Laos. En nouant le fil au poignet on fait sortir les mauvais esprits et entrer les bons esprits dans un corps. On souhaite à la personne des vœux de bonheur, argent, famille… J’ai assisté à de nombreux baci et je trouve cette cérémonie très touchante.

 

 

 – Pi Mai Lao

 

Le Nouvel An Lao a lieu tous les ans les 14, 15, 16 avril pendant le mois le plus chaud de l’année. Pendant ces trois jours fériés, les Laos fêtent l’arrivée de la saison des pluies (qui commence en juin) en se balançant de l’eau. C’est la fête de l’eau et je peux témoigner de son ambiance surréaliste. Toutes les familles sont réunies et ensemble boivent de la bière lao du matin au soir. Hélas cela cause de nombreux accidents de la route car boire de la bière excessivement et conduire en moto n’est pas contradictoire au Laos. Et c’est le mercredi 15 que j’ai voyagé en bus jusqu’au Sud … Pendant le trajet le bus a fait deux écarts évitant de justesse un motard alcoolisé puis un accident de moto sur le bord de la route.

 

 

– La vie quotidienne au Laos

 

 

La cuisinière se lève à 4 heures pour faire cuire le riz gluant pendant trois heures dans des paniers en osier posés sur une casserole d’eau bouillante. Les femmes sont préposées à tous les travaux de la maison. Elles s’occupent de tout pendant que les hommes pêchent ou travaillent dans les champs de riz. Hélas la plupart des hommes préfèrent la bière et le « lao lao » (alcool de riz) au dur labeur que les femmes sont forcées d’assumer en plus du ménage et des enfants à élever. Les enfants eux-mêmes aident aux travaux quotidiens et portent très jeunes de lourds chargements de bois ou d’eau qui les empêchent de se développer physiquement. C’est l’exemple de Vin, un petit bonhomme qui vit désormais avec nous au foyer. Il a 10 ans mais fait la taille d’un enfant de 5 ans. Lorsque les enfants reviennent de l’école ils aident leur mère à préparer le repas ou tenir le petit commerce qui fait vivre la famille. Je connais plusieurs de mes élèves qui passent leurs temps libres comme vendeuses dans l’épicerie familiale. Pendant ce temps la mère peut aller pêcher dans le Mékong à l’aide de ce grand filet tendu au bout d’une perche qui est si lourd à soulever…

 

C’est le cas de l’une des professeurs de l’école qui une fois les cours terminés chasse le poisson pour subvenir aux besoins de ses deux garçons. Son mari ouvrier à la capitale, ils ne cultivent pas de riz et appartiennent de fait à la classe la plus pauvre de la société lao. Il faut bien qu’elle ajoute un peu à son salaire mensuel de 120 euros ! D’ordinaire, le père rentre de son labeur quand le soleil se couche. Les fermiers quittent leurs rizières, les pêcheurs rangent leur barque, mais la mère, elle, ne s’arrête jamais. Après le repas, la vaisselle des couverts l’attend, à la fin de la semaine elle fait la lessive du linge dans le Mékong.

 

 

Les Laos vivent au rythme du soleil et des saisons. Le bouddhisme leur enseigne que la vie est en perpétuel changement, il n’y a pas de certitudes immuables sur terre. S’en ressent leur comportement ou leur faculté à se détacher des souffrances matérielles. Leur philosophie les invite à se détacher sans cesse de leurs émotions et sentiments. C’est pourquoi un Lao ne se plaint pas et scande chaque jour le refrain « bo pen nyang » qui signifie « pas de problème ». C’est sa manière de dédramatiser et de se détacher de tout.

 

 

-Baptême, mariage, prière pour les morts, Noel, Pâques :

 

Au cours de ces quelques mois j’ai pu vivre tous les événements de la vie chrétienne dans cette communauté catholique de Paksan. J’ai assisté à 15 baptêmes de nourrissons dans un village complètement paumé et coupé du monde. C’est aussi dans ce lieu « Ban Ponsavard » que j’ai vécu une vigile pascale extraordinaire. Une centaine de familles était réunie dans l’église, les trois-quarts de l’assemblée étaient des enfants… J’ai assisté à un mariage dans l’église de Paksan et j’ai dû poser avec les mariés à la fin de la cérémonie. Je crois qu’ils se sentaient « honorés » de la présence d’une « falang » à leur mariage. La prière pour les morts, les agonisants à laquelle j’ai maintes fois participé témoignent de leur attachement à leurs aînés qu’ils respectent et honorent jusqu’à la fin. J’ai eu l’occasion de discuter avec un ami Lao de ce sujet et il me disait combien il était choqué de notre comportement vis-à-vis de nos aînés en Occident. Noël nous l’avons fêté le 27 décembre car il n’y avait pas de prêtre disponible avant. Quant à Pâques j’ai eu la chance de la célébrer deux fois (à Paksan puis dans le village). Les catholiques sont très peu nombreux au Laos mais on sent que ces petites communautés tiennent bon et continuent à transmettre leur foi.

 

 ໂຊກດີ -Au revoir !

 

 

 

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