AEFE 2019 : l’année des réformes?

aefe-2019-dans-quel-etat-jerreBienvenue au sein du réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) !

A quoi ressemble concrètement aujourd’hui notre système éducatif français à l’étranger ? Que représente-t -il ? Dans quelle mesure peut-on encore le considérer comme un « réseau  unique » organisé d’écoles d’un excellent niveau que le monde nous envie ?

 

 

 

 

La scolarité de vos enfants à l’étranger en 7 questions

 

L’AEFE anime et gère le réseau avec la double mission :

  • assurer la continuité du service public d’éducation pour les enfants français hors de nos frontières et
  • contribuer à la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger.

Elle offre aux Français et aux nationaux un projet éducatif de qualité en permettant de maintenir le lien avec la culture, la langue française en organisant un espace garantissant l’accès également à la diversité.

 

1-     Que représente le réseau de l’AEFE ?

A la rentrée 2018 près de 500 établissements scolaires homologués faisaient partis du réseau AEFE et 356 000 élèves scolarisés de la maternelle à la terminale. Parmi eux, on compte 125 000 élèves français et 231 000 élèves étrangers. Il s’agit – cocorico !- du plus important réseau scolaire mondial au-delà de ses frontières. Aujourd’hui, ses priorités de développement visent les pays du Golfe, les pays émergents d’Asie, et les pays de l’espace francophone.

 

2-     Qui sont les familles et les élèves de l’AEFE ?

Le public scolaire des établissements français à l’étranger est constitué pour 60% de nationaux et 40% de français (125 000 élèves). 

Les effectifs se répartissent pour:

  • 25 % en Europe,
  • 23 % au Maghreb et Proche Orient ,
  • 21 % en Afrique Subsaharienne et océan Indien, 
  • 11 % en Amérique du Nord et enfin
  • 8 % en Amérique latine
  • 7% Asie Pacifique
  • 5% au Moyen Orient

A la rentrée 2018, la croissance des effectifs de l’Agence est de l’ordre de + 1,7 %, soit plus de 5 500 élèves supplémentaires. L’augmentation des effectifs se concentre sur les établissements partenaires qui connaissent une hausse de l’ordre de + 3,3 %. Les établissements en gestion directe (EGD) demeurent stables en effectifs (+ 0,1 %) et les conventionnés croissent très légèrement (+ 0,7 %).

A noter que cette augmentation bénéficie principalement aux élèves nationaux (+ 3,5% pour 188 000 élèves), puis aux étrangers tiers (+ 0,9% pour 42 500 élèves) alors que le nombre de Français reste stable autour de 125 000 élèves. Quelles sont les raisons de cette situation alors que le nombre de Français à l’étranger est en augmentation ? Nous aborderons cette question sensible dans les prochaines semaines.

 

Cette croissance des effectifs est contrastée selon les zones géographiques :

  • forte au Maghreb : +10,6 % en Egypte ; + 7,8 % en Tunisie ; +7,5 % en Algérie ; +4,6 % au Maroc.
  • modérée en Asie (+1,7 %), en Amérique latine (+1,3 %), au Proche-Orient (+1,2 %), en Afrique subsaharienne (+1 %) et en Europe (hors Monaco) (+0,8 %). 
  • faible dans l’Océan Indien (+0,5 %)

Les effectifs sont globalement stables en Amérique du Nord (11%) et dans la zone Moyen-Orient-Péninsule Indienne. A noter également quelques baisses importantes d’effectifs en cette rentrée 2018 dues au contexte politique ou économique des pays concernés, notamment : Venezuela (- 19,4%) ; Nicaragua (- 20,8%) ; Iran (- 21,6%).

 

3- Quelles sont les motivations des familles pour intégrer ces écoles?

Les effectifs sont donc globalement et très majoritairement constitués par des ressortissants du pays d’implantation des établissements . Dans certains établissements, les élèves français se trouvent très minoritairement représentés, parfois moins de 10 %, dans des établissements pourtant dits « français à l’étranger « . Mais il y a aussi nos enfants expatriés (missions diplomatiques, entreprises, familles).

Les élèves non-Français proviennent principalement des milieux sociaux les plus favorisés, ne serait-ce qu’en raison du coût des études.

 

Les motivations du choix des établissements français à l’étranger, variables selon les familles et les pays, sont essentiellement les suivantes :

  • le modèle français, à la fois pour son ouverture, son exigence, et sa qualité pédagogique ;
  • la francophonie et la culture francophone, relevant souvent de la tradition familiale ;
  • les valeurs fondatrices du modèle français (laïcité, démocratie, etc…) ;
  • les débouchés, la poursuite d’études supérieures rendue possible en Europe et en Amérique du Nord par le baccalauréat français et l’insertion socioprofessionnelle conséquente ;
  • le recours utilitariste au modèle français par carence du système national ;
  • effets de réputation, d’image et de position sociale, etc…
  • et autres motivations : proximité géographique ;

 

4-     Est-ce les mêmes écoles que celles en France ?

Oui et plus encore… !

Dans tous les établissements du réseau AEFE, le programme de l’Education nationale français est proposé qu’il s’agisse d’établissements sous-contrat, conventionnés ou homologués (cf. explication plus loin) . Et à cela, s’ajoute une dimension linguistique supplémentaire aujourd’hui essentielle.

En sortant du lycée, les élèves français maîtrisent l’anglais et la langue du pays d’accueil. Aujourd’hui plus de 70 langues y sont enseignées. Les derniers établissements français ouverts à l’étranger sont bilingues.

Une enquête menée auprès des parents d’élèves du lycée Winston Churchill à Londres afin de connaître les raisons pour lesquelles les parents choisissaient le système français a révélé que : le bilinguisme, le niveau académique élevé et la possibilité de maintenir l’identité française constituaient leurs principales attentes.

 

Oui et mieux encore… !

La mixité culturelle, le vivre ensemble sont de vrais atouts pour les enfants. Les élèves français apprennent avec les enfants du pays d’accueil, d’autres venus d’ailleurs qui intègrent ces établissements de bonne réputation et parfois moins coûteux que l’offre locale.

 

5-     Ces écoles sont-elles vraiment reconnues en France ?

Pour être reconnu par l’Etat et donc son système scolaire, les écoles françaises établies à l’étranger doivent faire une demande d’homologation auprès des autorités françaises.

Cette homologation va attester de leur conformité aux programmes, aux objectifs pédagogiques et aux règles d’organisation applicables en France aux établissements de l’enseignement public.

Les établissements homologués respectent donc les programmes applicables dans les établissements d’enseignement public français. Ils préparent aux mêmes examens et diplômes que ces derniers. Enfin, l’homologation de ces établissements permet aux élèves français qui y sont scolarisés d’être éligibles aux bourses scolaires. 

 

 

6-     D’où vient l’argent des écoles françaises à l’étranger ? Les inscriptions y sont-elles gratuites comme en France ?

Le budget consolidé de l’Enseignement français à l’étranger (EFE) est approximativement de 2,3 milliard d’euros par an. L’État Français verse d’une part une subvention de 380,6 millions d’euros, par l’intermédiaire de l’opérateur AEFE, et d’autre part 105 millions de subventions pour financer les bourses scolaires. Ces moyens ne sont pas mis à la disposition de tous les établissements. En effet, les ressources diffèrent selon que les établissements sont en gestion directe, conventionnés ou partenaires (cf. explication plus loin).

Une partie donc des dépenses de l’AEFE est financé par l’Etat Français. L’autre partie est financée par les parents. Contrairement à la scolarité gratuite dans les établissements scolaires publics situés en France, celle des établissements français à l’étranger est payante. En moyenne, elle coûte entre 3.000 et 3.500 euros pour une année, mais les frais de scolarité sont très variables d’un pays à l’autre. Ainsi, si les familles dépensent aux alentours de 1 000 euros à Madagascar ou à Pondichéry, les montants des droits de scolarité dépassent 20 000 dollars à New-York ou San Francisco…

 

 

7-     Pourquoi les conditions d’inscription (coût de scolarité) varient-elles d’un établissement à un autre ?

Le coût de la scolarité des écoles AEFE est lié à la dimension ou à l’implantation géographique de ses établissements. Le statut de ces écoles conditionne également les frais de scolarité

Essayons d’y voir plus clair… L’AEFE est un établissement public sous tutelle du ministère des Affaires étrangères créé par la loi du 6 juillet 1990. Elle gère des établissements scolaires en gestion directe, écoles homologuées, écoles sous-contrat, ou conventionnées… Alors comment s’y retrouver ?

 

a) L’AEFE compte dans son réseau des établissements en gestion directe (EGD)….

Il s’agit ici d’établissements homologués constitués en services déconcentrés de l’AEFE. L’AEFE leur accorde des subventions, elle rémunère les personnels titulaires. Le montant annuel moyen des frais de scolarité acquittés par l’Etat concernant les 72 EGD, s’élèvent à 2 736 euros (avec bourses).

Une partie des rémunérations de ces établissements est payée sous forme de remontées financières par les parents. Parmi les 492 établissements par l’Éducation nationale, 72 sont gérés directement par l’AEFE (21 % des effectifs soit 74 500 élèves). Le directeur de l’Agence étant ordonnateur principal de leur budget. Ces établissements accueillent 21% des effectifs soit 74 500 élèves. Ils n’ont pas de conseil d’administration propre.

 

La majorité des établissements scolaires français à l’étranger sont de statut privé. C’est ce que nous allons examiner à présent. Ils sont gérés, soit par des fondations de droit local à but non lucratif, soit par des associations de droit français, telle la Mission laïque française (MLF), ou de droit étranger. 

Certains de ces établissements (34 %) ont passé une convention avec l’AEFE. Les autres sont simplement homologués et n’ont pas d’autre lien avec les pouvoirs publics français.

 

b) ….L’AEFE compte aussi des établissements conventionnés…

Ici sont concernés les établissements homologués gérés par des associations à but non-lucratif (comme la Mission laïque française) ou fondation de droit privé français ou de droit étranger qui décident de passer avec l’AEFE un accord ou convention.

Cette convention porte sur les conditions d’affectation, de rémunération des enseignants ou personnels d’encadrement titulaires. Une partie de ces rémunérations est payée sous forme de remontées financières par les parents également. La convention vise aussi l’attribution de subventions et le versement de bourses scolaires pour les élèves français.

Le montant annuel des frais de scolarité acquittés par l’Etat concernant les établissements conventionnés s’élève à 2 212 euros (avec bourses). En 2018, on comptait 155 établissements conventionnés au sein du réseau soit 34% des effectifs (122 000 élèves).

 

c) …Et enfin, l’AEFE passe des accords avec des établissements partenaires

Ces derniers établissements scolaires sont gérés par des associations de droit privé, français ou étranger, et ont signé un accord de partenariat avec l’Agence. Que contient cet accord ? 

L’AEFE met à disposition de ces établissements homologués les ressources de ses services centraux et locaux pour conseiller et soutenir l’établissement. Elle y effectue des missions d’inspection, et de formation des enseignants. Le montant annuel des frais de scolarité acquittés par l’Etat concernant les établissements partenaires s’élèvent à 241 euros (avec bourses).

Ici, l’AEFE et l’établissement partenaire doivent s’accorder sur l’évolution des frais de scolarité des élèves français. En contrepartie l’établissement s’engage à verser chaque année à l’AEFE, 1 à 2 % de ses recettes annuelles de scolarité perçues dans les niveaux homologués.

En 2018, on comptait 269 établissements partenaires (45 % des effectifs soit 159 000 élèves ).  Parmi eux, plusieurs dizaines d’établissements sont gérées par la Mission laïque française (Mlf). Leurs accords de partenariat s’organisent alors dans le cadre d’un arrangement de siège à siège entre la Mlf et l’AEFE.

Le coût de la scolarité dépendra enfin également au sein de chaque catégorie d’établissement scolaire,  des politiques de gestion et d’investissement que les écoles et leurs acteurs décident de mettre en œuvre….

Finalement, les objectifs de formation des élèves restent aujourd’hui très clairement définis dans le projet pédagogique de l’AEFE . Il s’agit pour elle de « maintenir le niveau d’excellence des établissements » et de mettre en œuvre une pédagogie attachée à la réussite de tous les élèves « .  Ces objectifs aujourd’hui sont sous tension.

 

Le budget global de l’Agence repose sur un principe de cofinancement qui pose aujourd’hui problème : frais de scolarité d’une part et subventions allouées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères d’autre part.

 

En conclusion

La France a été le seul pays qui a fait le choix de se doter d’un dispositif d’enseignement à l’étranger de cet ampleur, financé pour une part importante par des fonds publics.  Mais aujourd’hui, dans un contexte de forte réduction des dépenses de l’Etat français, dans un climat de forte concurrence internationale visant l’éducation, l’AEFE va-t-elle avoir les moyens d’effectuer sa mue pour un nouvel apprentissage au XXIème siècle ?

Après le temps des attentes, celui des craintes d’un monde révolu et des tensions inhérentes à tout changement, devrait pouvoir s’exprimer le besoin de formation adapté à notre temps concernant nos enseignants et celui de réformes pour une meilleure éducation de nos enfants. C’est ce que nous appelons de nos vœux.

Sabine Cros-Scherer 

 

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