Réussir ses études supérieures : « Le meilleur moyen de devenir qui on est, c’est de décider »

Entretien avec Guillaume Pinchon, CEO de « Rudyard & Jones Conseils ». Regard pointu d’un spécialiste du recrutement sur les choix de filière post-bac. « S’autoriser la « fantaisie », sortir des sentiers battus, marquer sa différence et accepter l’échec comme éventualité »  voilà le programme conseillé ici !

Guillaume Pinchon dirige le cabinet de recrutement « Rudyard et Jones Conseils». Ce cabinet est spécialisé dans les domaines du commerce, de la finance, pour des PME ou filiales de grands Groupes.

Quel est le poids des prépas dans le choix des profils de cadres, en France ?

Le système éducatif français, aux antipodes d’autres en Europe, privilégie les formations qui permettent de s’approprier les codes d’une élite qui les attend. Ici, les prépas sont un excellent exemple pour se les approprier. Il est utile alors que les gens soient formés à ces codes. On rentrera ainsi plus facilement par la première porte d’une carrière. Mais le meilleur de ce que vous fournissez est bien-sûr après : avec votre personnalité et non qu’avec votre seule capacité à répondre de façon formatée,  aussi attendue soit-elle.

Comment lisez-vous un CV ?

Je regarde d’abord la formation, puis les expériences, et, au travers des lignes et de leur organisation, les traits de personnalité. Enfin, j’examine les échecs et la manière dont ils les gèrent. C’est cela qui m’intéresse. Aux USA, on attend de vous que vous ayez de nombreux échecs rapidement. Ces expériences peuvent même  primer sur la formation. J’aime valoriser ces échecs. Car celui qui se plante se connait mieux. Il sait ce qui n’a pas marché. Ainsi, ce type de parcours renforce les traits de personnalité … Le but n’est pas simple et se révèle en avançant. « Deviens ce que tu es » nous disait Nietzche …

Quel apprentissage faut-il privilégier en post bac ?

Le meilleur moyen de devenir qui on est, c’est de décider. Or, le système éducatif français aujourd’hui nous incite plus à choisir plutôt que décider. Nos futurs Managers ne doivent pas uniquement prioriser une approche analytique mais accepter aussi une part d’inconnue. Mon conseil est de développer sa curiosité, ouvrir ses oreilles. Il faut interroger les professionnels en poste sur leur environnement, enquêter, passer du temps à interroger des jeunes ayant 4 ou 5 années de plus avec des études variées, des choix surprenants, et tenter de se faire sa propre conviction.

Enfin, il s’agit aussi de  suivre la voix qui nous plait et qui nous fera lever le matin face aux défis fantastiques d’une vie professionnelle. La curiosité, la persévérance, l’envie, la volonté de progresser se développent quand on les utilise.

Ce qui distingue un candidat d’un autre ?

Dans mon métier, les gens qui m’envoient leurs dossiers sont tous à peu près dans un profil de poste type. La perle rare est celui ou celle qui aura une bonne analyse de lui-même avec le souci de l’autre et qui va s’intégrer à une équipe en place.

Se donner les moyens de ce qu’on vise avant que cela n’advienne, pour être certain de donner au possible la chance d’exister. Par exemple, la candidature d’une cadre venant de l’audit à prendre un poste de direction d’agence (donc traditionnellement un profil plus commercial), peut faire sens si la personne s’y est préparée.

Ce qui distingue un candidat d’un autre, c’est son goût de se lancer sans avoir peur de « se planter », car quelle que soit l’issue, ce sera toujours positif. S’autoriser la « fantaisie », sortir des sentiers battus, marquer sa différence et accepter l’échec comme éventualité.

Entretien  réalisé par Adeline Branca en charge de l’orientation à l’université Reims Champagne Ardennes et  Sainte Marie de Neuilly.

En savoir plus

Cabinet de recrutement « Rudyard et Jones Conseils»: https://www.rudyard-jones-conseils.com/

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