Toxines environnementales en expat : encore plus attentives !

Toxines environnementales en expat : encore plus attentives !Quand on s’expatrie on ne pense pas forcément que l’on peut être touché par la pollution ambiante. Et pourtant, les normes n’étant pas les mêmes partout, nous n’y sommes pas confrontées de la même façon. C’est un sujet qu’il faut prendre en compte quand on arrive dans un nouveau pays.

Vous avez certainement entendu parler des perturbateurs endocriniens et des additifs en tout genre. On se sent assez démuni face à la masse d’informations circulant sur le sujet. Ou au contraire, on peut tout à fait passer à côté. En effet, on ne les voit pas, leurs effets sont plus sournois, nous y sommes soumis à faibles doses et leurs effets peuvent se faire sentir des années après y avoir été exposés quotidiennement.

Un impact certain sur la santé

Et pourtant, l’impact de l’environnement, des additifs alimentaires, des métaux lourds, des perturbateurs endocriniens, des pesticides ont un réel impact sur notre santé. Les personnes les plus vulnérables sont bien sûr, les enfants et de nombreuses études ont démontré les effets délétères de ces produits chimiques sur le développement neurologique des fœtus et des enfants en bas âge, sans parler des conséquences directes sur leur développement tout court. Mais cela ne s’arrête pas là. Car on découvre peu à peu leurs effets, à long terme, sur notre santé.

Ces produits chimiques semblent impliqués dans le développement de maladies chroniques ou conditions telles que : faible poids de naissance, maux de tête, perte de mémoire, diminutions cognitives etc..  (voir sur le schéma ci-après). Ces maladies chroniques sont en hausse partout dans le monde.

Toxines environnementales

Un exemple bien connu est le BPA ou plus simplement, le Bisphénol A. Vous en avez certainement entendu parler. Il est souvent inclus dans les plastiques comme les polycarbonates, pour les rendre plus résistants. Or, en France, le BPA été interdit dès 2012 dans les biberons en plastique, puis dans les emballages alimentaires en 2015. Il avait été prouvé que le BPA migrait dans l’aliment au contact du plastique. Or, ces restrictions ne sont pas identiques partout dans le monde, et on le retrouve couramment encore dans les emballages alimentaires, mais aussi les revêtements internes des boites de conserves et bien d’autres produits.

Le BPA est considéré comme perturbateur endocrinien et va donc interférer avec le système hormonal. Son exposition est plus particulièrement problématique au moment de la gestation et chez l’enfant en bas âge.

Mais il existe bien d’autres produits qui sont restreints chez nous, et encore autorisés ailleurs. Aux Etats-Unis, par exemple, dans les aliments, on peut retrouver certains additifs, conservateurs ou colorants interdits en Europe.

Les normes de fabrication ne sont pas partout les mêmes aussi et il peut se glisser des impuretés, tels que des métaux lourds dans certains ingrédients.

Quelles sont ces toxines de l’environnement ?

Ces produits chimiques se dénombrent par centaine de milliers. Difficilement classables, on peut cependant en énoncer certains :

  1. Les métaux lourds comme le mercure, le plomb, l’arsenic et le cadmium pour ne citer que les principaux. Nous y sommes confrontés par l’intermédiaire de l’eau que nous buvons et de l’air que nous respirons, mais aussi des poissons que nous mangeons.
  2. Les pesticides répandus sur les cultures que l’on retrouve dans les fruits et légumes que nous consommons. Nous les retrouvons aussi dans les insecticides que nous utilisons dans nos maisons.
  3. Les additifs alimentaires que l’on retrouve évidemment dans notre alimentation : ils sont ajoutés aux aliments pour augmenter leur goût, leur durée de conservation, des colorants pour augmenter leur attractivité etc ..
  4. Certains produits chimiques dans les produits d’entretien, ingrédients dans les cosmétiques, dans les emballages alimentaires etc …

Ces produits chimiques, où les trouve-t-on ?

Les produits chimiques sont partout et si il en existe bien sûr de très bons, certains pourtant sont assez délétères. Et si ces produits ont nettement amélioré notre quotidien, il n’en reste pas moins, que nous rentrons en contact quotidiennement avec des centaines de produits. En quelques 100 ans de développement industriel, ils ont envahi notre environnement à tel point, qu’il devient difficile de ne pas y être confrontés. C’est une situation totalement inédite à laquelle l’humanité n’avait jamais été confrontée.

On ne parle pas ici d’intoxications massive, mais plutôt d’exposition à bas bruit continuelles et multiples.

On les retrouve dans l’eau que nous buvons, en bouteille ou au robinet, dans l’alimentation, mais aussi de façon insidieuse dans l’air que nous respirons.

En tant qu’expatrié, malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux face à ces produits chimiques. L’exemple le plus flagrant est peut-être l’exemple de la Chine où il est de notoriété publique que l’air y est irrespirable.

Mais parfois, la réalité est plus insidieuse. Aux États-Unis, les réglementations sont très différentes par rapport à l’Europe. Par exemple dans les produits cosmétiques, la FDA (organisme de régulation des médicaments et autres produits) n’a interdit que 11 produits sur sa liste des composants cosmétiques, tandis que l’Union Européenne en interdisait plus de 1000.

Un autre exemple, l’Atrazine, un pesticide herbicide, a été banni depuis 2003 en Europe, mais il est encore présent aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Ce pesticide controversé, est suspecté d’être perturbateur endocrinien. Sur des grenouilles, il a entraîné une féminisation des grenouilles mâles même à dose faible. Il a été lié à des cancers du sein et de la prostate. On le retrouve principalement sur les cultures de maïs et il est décelé dans l’eau du robinet des régions où il est appliqué.

A côté de ces pays comme, le Canada, l’Europe, les USA ou l’Australie, de nombreux pays n’ont pas de législation, contrôlant la sécurité alimentaire, règlementant les cosmétiques, ou même les produits ménagers et l’utilisation des produits chimiques.

Alors, face à ce constat, que peut-on faire ? Que peut-on faire pour s’en protéger, pour protéger notre santé et celle de nos enfants. On peut bien sûr faire la politique de l’autruche en se disant que finalement après toutes ces années, on n’a pas vu de changement direct sur notre santé. On peut aussi choisir à son échelle de minimiser son exposition.

Quelles solutions ?

Pour essayer de diminuer leur impact, il peut être intéressant de commencer par agir significativement ce que l’on peut contrôler.

Quelques gestes simples pour diminuer leur impact

Vous pouvez déjà agir à 4 niveaux.

Dans la cuisine

Dans votre cuisine, vous pouvez bannir le plastique : les boîtes en plastique sont composées de BPA, perturbateur endocrinien et qui ont tendance à diffuser facilement dans les liquides ou aliments en contact. On retrouve ces mêmes BPA, dans les boîtes de conserves. Récemment, on a vu apparaître des formulations BPA free, faisant penser que ces plastiques seraient mieux : en fait la plupart du temps, le BPA a été remplacé par une autre molécule assez proche, le BPS ou BPF.

Préférez donc le verre ou le pyrex pour conserver vos aliments et les réchauffer, l’inox pour les casseroles. Bannissez de vos placards, les boîtes de conserve qui sont systématiquement recouvertes à l’intérieur, d’un enduit à base de BPA.

Bannissez aussi vos poêles antiadhésives. Elles sont composées de produits à base de fluor, les perfluorés (PFC), composés hautement problématiques.

Dans votre alimentation

Essayez de vous tourner vers les fruits et légumes bio. En 2006, une étude a montré qu’après seulement 5 jours d’une diète uniquement bio, les taux de pesticides dans les urines d’enfants étaient devenus indétectables pour la plupart.

Si c’est un stretch dans votre budget, vous pouvez vous appuyer sur une étude menée par le site EWG aux États-Unis. L’organisation a sélectionné les 12 aliments à consommer de préférence bio. Et les 15 que l’on peut consommer de façon plus sereine sans être bio. Même si les études portent sur des fruits et légumes aux Etats-Unis, elles reflètent les usages et la résistance aux pesticides des fruits.

toxines environnementales

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En vous informant de la qualité de l’eau de votre maison et en filtrant l’eau que vous buvez le cas échéant.

Chez vous

En aérant régulièrement votre maison pour renouveler l’air.

Si vous avez du temps, commencez à réaliser de façon systématique vos produits ménagers. Les ingrédients dans les recettes sont simples (vinaigre blanc, bicarbonate de sodium, du savon de castille, huiles essentielles etc), peu onéreux et beaucoup moins toxiques que tous les produits en vente. Ou vous pouvez aussi opte pour des marques connues pour leur innocuité.

Pour un spray nettoyant :

110 ml d’eau distillée, 8 ml de vinaigre blanc, 12 gouttes d’huile essentielle de Sapin Baumier, 6 gouttes d’huile essentielle de tea tree . Et vous obtenez un spray nettoyant.

Sur ce que vous appliquez sur la peau

Les cosmétiques sont truffés de produits chimiques qui sont absorbés rapidement à travers la peau. Les législations dans les pays ne sont pas toutes égales. Dirigez-vous vers des produits sûrs. Bannissez certains composants.

Les plus connus sont les parabènes, conservateurs, suspectés d’être perturbateurs endocriniens mais il en existe bien plus encore.

Evitez les produits qui contiennent le terme « perfum ou fragrance ». Le terme parfum regroupe l’utilisation de nombreux ingrédients qui ne sont jamais contrôlés car soumis au secret de fabrication. La plupart du temps, ils contiennent des composés de la famille des phtalates, utilisés pour fixer le parfum. Ils sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

60 millions de consommateurs a sorti un numéro spécial sur les cosmétiques en France, cela vous permet de faire le tri.

Diminuer peu à peu la charge de toxines

Il est évident que la liste est encore très longue. Mais en vous y attaquant peu à peu, vous allez commencer à diminuer la charge toxique et prendre conscience de l’intérêt pour votre santé. Il ne sert à rien de paniquer. Mais en prendre conscience permet de peu à peu changer ses habitudes de vie. Je vous invite à consulter mon blog. Car même si vous n’habitez pas aux Etats-Unis, vous aurez déjà un bon aperçu de ce que vous pouvez d’ores et déjà commencer à éliminer de votre environnement proche.

Par Isabelle Guglielmi

Bibliographie

https://www.cdc.gov/biomonitoring/chemical_factsheets.html

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/07/04/perturbateurs-endocriniens-pourquoi-ong-et-specialistes-s-inquietent_5155284_4355770.html?xtmc=perturbateur&xtcr=2

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16451864

Isabelle GuglielmiIsabelle Guglielmi est la créatrice du site AmerikSanté. Elle est docteur en Pharmacie et accompagne les familles qui habitent aux États-Unis. Celles qui veulent se nourrir et se soigner naturellement en toute connaissance de cause.

Article revu par l’auteur en octobre 2021.

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