Manger sain aux États-Unis ?

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On a longtemps pensé que les États-Unis était un pays où il ne faisait pas bon manger.

Il est vrai que les statistiques sont là : un taux d’obésité et de maladies cardiovasculaires qui ne cessent d’augmenter(1). Effectivement, si vous voulez mal manger, welcome au pays des frittes et du hamburger.

Et pourtant, même si la tendance ne s’inverse pas, un courant balaie depuis un certain moment l’alimentation. De ses excès, certains ont appris et il devient de plus en plus facile de bien manger aux États-Unis, enfin, à quelques nuances près.

Lire aussi : Bien manger aux Etats-Unis – Le livre à mettre entre toutes les mains des expats aux USA

Le constat et les dérives

L’essor de l’agriculture et de l’élevage intensif aux États-Unis a vu se généraliser des pratiques douteuses au niveau l’alimentation :

  • des antibiotiques et des hormones dans la viande,
  • des OGM en guise de mais, de colza et soja,
  • la généralisation de la présence du sucre dans tous les produits, souvent même remplacés par du High Fructose Corn Syrup.
  • des pesticides à hautes doses dans les fruits et légumes…

Et même si ces pratiques, ont en partie aussi touché la France, l’échelle est bien plus grande ici, aux États-Unis.

trop riche, trop sucré, trop grasse,A ces dérives, il faut aussi ajouter des habitudes alimentaires déplorables de la part de la population. En règle générale, la composition des repas est :

  • avec peu de légumes et de fruits,
  • les gens boivent à longueur de journée des sodas trop sucrés,
  • et le repas du soir en famille n’existe pas vraiment : les enfants ont libre accès au frigidaire et ont pris l’habitude de picorer tout au long de la journée.

Enfin, les gens font peu la cuisine et ont tendance à aller directement dans les drive-throughs, des restaurants style fast-food.

Dans son supermarché

On sent cependant une certaine évolution dans la population et surtout un début de prises de conscience. Malheureusement, cela est peu pris en compte car les habitudes alimentaires sont difficiles à casser.

Au niveau des supermarchés, certains se sont faits les garants de la bonne bouffe, entraînant une telle pression que même Walmart commence à s’y mettre. La Californie est bien sûr le précurseur dans ce domaine-là. Des nouvelles enseignes ont vu le jour, à la suite de l’indémodable Whole Foods (pourtant originaire du Texas) qui se faisait le porte-parole du manger organic (bio) et naturel.

Dans ces supermarchés, la nourriture est garantie sans OGM, sans hormone de croissance. La viande sans antibiotique. Les fruits sont organics, locaux etc… A la suite de Whole Food, ce sont des enseignes comme Sprout, Natural Grocers, Trader Joe’s qui émergent, offrant une large gamme de produits de qualité. Dans les supermarchés plus classiques, des rayons entiers voient le jour. Il devient alors facile de choisir, à condition d’être informé.

En effet, il faut encore faire le tri. Car les labels sont trompeurs et surtout, les lobbies sont très forts pour faire passer comme normaux des faits qui ne le sont pas. Ainsi, vous pourrez lire sur toutes les bouteilles de lait garanti sans hormone, que « il n’a pas été trouvé de différences significatives entre les laits issus de vaches traitées par rBGH et ceux issus de vaches non traitées par rBGH. » Autant vous dire que c’est faux (2).

A nuancer, au niveau géographique

Il faut cependant nuancer les remarques précédentes. Autant les villes semblent avoir pris conscience de ces problèmes, autant les campagnes sont loin d’avoir franchi le pas. Les taux d’obésité explosent dès que vous allez à l’extérieur des grandes villes. Les gens continuent à mal manger du fait du poids des habitudes comme je le disais, mais aussi à cause d’un problème majeur aux États-Unis : les déserts alimentaires. Dans certaines régions des US, il est difficile de trouver un supermarché. Les populations n’ont d’autres choix que d’aller dans les stations services, des supermarchés qui n’ont pas de produits frais ou des fast food. Où ils s’approvisionnent en chips et gâteaux en tout genre. Michele Obama en a fait son cheval de bataille (3).

De mon côté, j’ai ressenti ce problème à de nombreuses reprises lors de mes voyages : en Utah, nous avions logé dans un village où le premier supermarché était à quelques 30 km de là. Dans le sud-est de l’Arkansas, nous avons erré plusieurs heures avant de nous rabattre sur un Subway dans une station-service.

Quels produits privilégier pour bien manger aux États-Unis

Voici quelques petites recettes simples pour manger sainement aux États-Unis :

  1. Etre en quête de plus d’authenticité dans sa nourriture et commencer par la simplifier au maximum en achetant plutôt des produits bruts et peu « processed ».
  2. Privilégier les viandes sans antibiotiques et hormones,
  3. Il ne sert à rien d’acheter un produit dit « All Natural », si celui-ci est composé de trop nombreux ingrédients. Le All Natural n’est pas un garant de « pureté ».
  4. Il existe une liste de 12 produits à manger absolument organic (entendez bio), dont notamment la pomme et les fraises. Le bénéfice est double, puisque certaines études ont prouvé que les produits organic avaient au final une composition en nutriments bien plus importante que les autres produits.
  5. Les produits alimentaires américains ont tous une étiquette avec la composition des produits. Il est alors facile de détecter la quantité de sucre aussi. Un produit bio, ne sera pas forcément garant d’un taux de sucre raisonnable. Par contre, un produit bio, garantira l’absence d’OGM.
  6. Enfin, dans ses habitudes de vie, il faudra bannir absolument tous les sodas et autres boissons trop sucrées.

Mais si vous ne devez retenir qu’une chose, ce sera de lutter le plus possible contre les sucres cachés, car celui-ci est votre ennemi numéro 1 !

Par Isabelle Guglielmi

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Isabelle Guglielmi est la créatrice du site AmerikSanté. Elle est docteur en Pharmacie et accompagne les familles qui habitent aux États-Unis et qui veulent se nourrir et se soigner naturellement en toute connaissance de cause. Article publié en avril 2016 et relu par l’auteure en octobre 2021.

(1)https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/05/27/97001-20150527FILWWW00373-l-obesite-progresse-aux-etats-unis.phpSources :

https://en.wikipedia.org/wiki/Corn_syrup

(2)https://news.harvard.edu/gazette/2006/12.07/11-dairy.html

https://www.babycenter.com/0_bovine-growth-hormone-and-milk-what-you-need-to-know_12493.bc

https://www.eatright.org/resource/food/nutrition/nutrition-facts-and-food-labels/avoiding-processed-foods

(3)https://www.npr.org/sections/health-shots/2011/07/20/138544907/first-lady-lets-move-fruits-and-veggies-to-food-deserts

Livres :

Wheat Belly, William Davis, MD Rodale Edition

Grain Brain, David Perlmutter, MD, Little, Brown and Compagny Edition

The Essential Good Food Guide, Margaret M. Wittenberg

The Omnivore’s Dilemma: A Natural History of Four Meals, Michael Pollan, A penguin food

 

 

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