Comment m’ajuster à ma nouvelle vie ?

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Ça y est ! L’aventure commence. Il y a eu le temps de la décision de la mutation, de l’annonce à l’entourage, des préparatifs, du voyage… et là, on y est ! Face à la réalité, pas de demi-tour possible. Le principe de réalité : je dois faire ma vie ici. Et mon état d’esprit, ma posture générale est un facteur clé de la réussite de cette expatriation. Quelques pistes pour admettre la réalité du quotidien et mieux m’ajuster à cette vie.

L’adaptation, une phase transitoire

Il y a les expatriées enthousiastes, pour qui la lune de miel est là, bien installée, et semble durer. Mais il y a aussi un bon nombre d’entre nous pour laquelle la réalité nous a rapidement rattrapés, la situation étant alors plus ambivalente, entre la joie de la découverte, et les difficultés du quotidien. Cette réalité nous réveille et nous coupe du rêve que l’on avait fait d’une expatriation facile et idyllique. Il y a une partie d’abandon de nos attentes et de nos projections à faire, avec des renoncements aussi. Et cela peut être plus ou moins douloureux.

Dans cette phase de transition, une des premières choses à faire est de séparer ce qui est temporaire, due à cette phase d’adaptation ; et ce qui est permanent. Ainsi nous pouvons relativiser la difficulté du présent, la remettre à sa juste place et déjà voir plus loin, se projeter.

Il y aussi ce que je peux changer (mon état d’esprit, mon organisation, ma pratique de la langue, mes engagements), et ce que je ne peux pas changer (la distance avec la France, la culture locale et le climat…). C’est important d’identifier ce sur quoi nous avons une emprise. Cela va nous aider à trouver l’énergie nécessaire pour faire bouger les choses dans le sens qui nous convient. Cette emprise nous aide à sortir d’un rôle de victime soumise subissant la vie. La croyance dans mes capacités de réussir mon expatriation va être en elle-même un facteur de réussite de cette expérience.

Mais il y a aussi ce qui ne changera pas, et qu’il faut admettre petit à petit. Car rien ne sert de déployer son énergie contre cela.

Admettre…pour déjouer certains pièges de l’expatriation, pour s’ajuster à la réalité

Votre premier partenaire pour cette phase d’adaptation, c’est vous-même ! Et par conséquent aussi, dans certain cas, votre pire ennemi…

Vous connaissez cette petite voix intérieure qui distille de la culpabilité ou de la dévalorisation, qui vous veut belle, solide, dynamique et sociable, et cela 365j/365… Faisons fuir l’ennemi ! Sachons faire taire ce « surmoi » dictateur pour s’accorder du répit, de la douceur, du ressourcement, du droit à l’erreur… Soyons parfois plus humains avec nous-mêmes dans cette phase de transition qui demande tellement d’effort d’adaptation. Quelques pistes pour nous rendre plus souple face à la réalité… et y trouver douceur et soulagement !

– Admettre que tout ne soit pas parfait tout de suite (contre la tyrannie de la perfection, l’illusion d’un monde sans problème et instantané…). Un plaidoyer pour l’indulgence envers soi-même.

– Admettre que ma vie, notre vie de famille sera différente de celle que j’avais précédemment (contre la nostalgie).

– Admettre que mon rythme d’atterrissage, d’intégration m’est propre : éviter les comparaisons avec celles qui sont arrivées en même temps que moi et qui semblent plus à l’aise (contre la dévalorisation). C’est MA vie, MA famille, et MON expérience d’expatriation à Houston !

Exemple : je me compare à Sophie qui a pris les mesures des fenêtres lors de son voyage de reconnaissance pour faire les rideaux avant l’arrivée. Et moi… toujours pas de rideaux au bout de 6mois/1an !!! C’est OK, c’est son moyen de se sécuriser. Ma priorité à moi, n’est peut-être pas les rideaux… Puis, je me compare à Julie, qui a déjà plein d’amies, alors que moi, je m’essouffle à créer des relations après 3 ou 5 déménagements. Ou bien je suis simplement d’un naturel plus timide, introverti, réservé ; Il me faut plus de temps. C’est OK.

– Admettre que ce n’est pas naturel d’aller vers l’inconnu, d’essayer, de saisir des opportunités… mais c’est une condition pour aller vers mon environnement, la culture locale et les locaux.

– Admettre que parfois, je passe beaucoup (trop ?) de temps sur internet (contre la fuite, l’évitement de la réalité) au détriment de mon intégration.

– Admettre que je suis en phase de découverte, et que mes erreurs peuvent me permettre d’apprendre. C’est OK de se tromper (contre la perfection). Admettre que les choses quotidiennes prendront plus de temps !

Exemple : chercher la levure et les pruneaux dans tous les rayons, se perdre dans un quartier et arriver quand c’est quasiment l’heure de repartir, faire une démarche administrative sans avoir compris qu’il fallait tels justificatifs…

– Admettre que je vais être amenée à évoluer au contact de nouvelles expériences, tout en restant connectée avec moi-même. Il y aura un changement identitaire qui demande réajustement, souplesse, ouverture, et opportunisme parfois… (contre la rigidité, l’enfermement, la fixation…)

– Admettre qu’il faut vivre dans l’ici et le maintenant et ne pas surinvestir la vie que je viens de quitter. Car s’impliquer dans le quotidien qui m’entoure m’aide à me détacher de ce/ceux que j’ai laissé ou à mettre une juste distance par rapport à ceux qui sont restés (pour couper le cordon véritablement ?).

– Admettre….

Quoi qu’il en soit, s’adapter demandera un travail psychique incontournable, que vous soyez multi-expat ou novice ! Chacun doit le faire pour lui-même, à son rythme, pour réussir cette aventure ! Mais consentir à le faire, c’est déposer les armes d’un combat sans issue, c’est accompagner le changement, pour finir par consentir à notre vie et y adhérer avec bonheur.

BMBlandine Mugnier est formatrice en communication familiale et animatrice en méthode Vittoz. Elle propose notamment à Houston des ateliers pour accompagner les nouveaux conjoints expatriés, en partenariat avec Adélaïde Russell, psychologue.

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