Sophie, célibataire géographique

celibataire-HPCertaines femmes pour beaucoup de raisons (conjoint commuter – qui ne rentre que le week-end et encore, expatrié dans des zones difficiles, femmes de militaire, etc.) sont ce que l’on appelle des « célibataires géographiques » et ce n’est pas facile à gérer. Il y a les départs et aussi les retours. Sophie nous livre très simplement son expérience.

« Mon mari a été muté dans un pays où le contexte politique était difficile pour la famille. Nous avons décidé d’un commun accord de le laisser partir seul.
Partir seul voulait dire laisser derrière lui femme et enfant… Et c’est là que la Grande Aventure commence…

 

Il ne rentrera que tous les 2 mois ½, 3 mois pour 15 jours à peu près…

Je ne dirai pas que c’est quelque chose de facile à vivre, voir son conjoint partir dans ce train (que vous finissez par détester, j’ai depuis beaucoup de mal à rentrer dans la gare pour l’accompagner…).

Il a manqué beaucoup de choses : le premier jour de classe (petite section) de notre fille, les sorties de classe, les vacances ensemble, le quotidien (je donnerai tout pour le quotidien avec lui ! c’est fou, j’entends toutes les femmes se plaindre du quotidien avec leur amoureux alors que moi, je ne rêve que de ça !… comme quoi la vie est bizarre). Il n’a pas pu non plus voir notre fille grandir, évoluer, être présent pour les histoires du soir, lorsqu’elle était malade… il n’a pas pu non plus profiter de moments avec moi.

Il faut aussi penser qu’il faut tout gérer seule, les bons et les mauvais moments (ça c’est dur !). Vous ne pouvez compter que sur vous même ; vous avez la vie d’une mère célibataire sauf qu’il faut faire avec les idées du papa ! Mais on s’y fait.

 

C’est plus la vie de couple qui en prend un sérieux coup !

Donc il faut rester vigilant et faire de son mieux pour mettre « de l’eau dans son vin » à chacun de ses retours ! (pourquoi tu as acheté ça ? tu ne devrais pas faire ça ! et le ménage tu devrais… rrrrr allez, restons zen, après tout cet homme, vous l’aimez ! mais il est vrai qu’il vient « presque » déranger le petit train-train que vous vous êtes organisé !

Mais sa place il l’a et il l’aura toujours (faire attention à bien la lui laisser car pour combler le vide de son absence on le remplit par autre chose, activités, amies, sports…).

 

Les retours sont attendus comme une fête

on range la maison, on remplit le frigo, on se prépare, on se fait belle, on organise des repas avec les copains et la famille et c’est parfois là que commence les problèmes : toute la famille veut « le »voir et les amis aussi (par contre personne ne se déplace chez nous, tout le monde veut le recevoir chez eux !) et sur les quinze jours en France il ne vous reste plus rien, car entre l’école et le boulot on ne peut pas profiter de lui comme on le souhaiterait !

 

Les disputes sont monnaie courante lorsque l’on est séparé si longtemps

Mais on apprend à gérer la frustration comme on peut et on avance car on sait que demain sera meilleur et le bonheur est au bout du chemin !
Les petits travaux de la maison occupent bien son temps (et finissent par occuper le mien aussi) et le jour du départ vous n’avez qu’une seule impression : vous ne l’avez pas vu des quinze jours !

Je pense qu’il est super important pour vivre (au mieux) cette séparation géographique, de s’accorder du temps, en couple.
Il faut que l’on soit très attentif aux désirs et souhaits de l’autre mais à des milliers de kilomètres c’est très dur !

On ne vit pas les mêmes choses, on ne partage bientôt plus, que les ennuis…

Vous, vous devez gérer le quotidien d’une maison, la vie de famille (si petite soit-elle), votre boulot, l’école, les vacances… et les maladies des enfants…

Les employeurs qui vous mènent une vie d’enfer car vous avez dû prendre une journée de congé car votre fille a 40° ! Trouver un moyen de garde des enfants pour les vacances et le pompom, c’est lorsque vous êtes malade !!!

Je me souviens d’un fichu problème d’oreille interne qui me faisait tourner la tête à ne plus pouvoir rester debout, les nausées etc… Comment faire pour réussir à s’occuper de votre enfant à ce moment là ?

C’est là que les véritables amis montrent le bout de leur nez…

Ahh les amis, toute une histoire…

Il y a ceux qui ne peuvent pas comprendre pourquoi vous vous séparez de la sorte mais restent présents, ceux qui comprennent mais leur numéro reste toujours sur messagerie et les autres, les vrais, ceux qui sont là lorsque votre chéri rentre et qui veulent le voir et fêter son retour, qui sont présents lorsqu’il est reparti et que votre cœur est tellement gros que vous ne savez plus quoi faire de vous… bref les amis avec un grand A.

Cette expérience est un grand moment de ma vie, je crois qu’elle m’a beaucoup apporté mais il est vrai que c’est dur à vivre au quotidien mais ça n’a fait qu’accroître notre amour.

Je mentirai en disant que je ne vois pas la fin de cette période se terminer avec la plus grande joie, fin juillet ça sera terminé, nous partons pour une nouvelle aventure mais cette fois ensemble… Cotonou au Bénin pour trois ans… »

Par Sophie.

 

 

Femmexpat vous conseille de lire :

– Célibat géographique : nos conseils (replay de notre atelier)

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– Je rentre seule

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