Chambre 707 : Journal d’une quarantaine à Singapour

Capucine Singapour quarantaineCapucine Boccas habite à Singapour depuis 2 ans. Cet été, elle et son compagnon Benjamin ont eu la chance de pouvoir rentrer en France… Pour le retour, c’est autre chose. Elle a accepté de livrer pour nous son journal d’une quatorzaine imposée. 

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Episode 1
Episode 2
Episode 3

Episode 1 : Dimanche 22 août

Ça y est, nous y sommes. Premier jour de la quatorzaine à l’hôtel imposée par le gouvernement de Singapour à tous ceux qui entrent sur le territoire. En rentrant cet été pour les vacances nous savions à quoi nous nous engagions au retour. Pour autant le sentiment est étrange ! Nous habitons à Singapour depuis maintenant deux ans, et revenir dans cette ville dans laquelle nous nous sentons aujourd’hui chez nous sans pouvoir rentrer dans notre appartement, défaire nos valises, retrouver nos amis et reprendre nos habitudes nous rappelle nos premiers moments ici. Cette impression que partagent beaucoup d’entre nous, expatriés, en arrivant pour la première fois dans notre ville d’accueil : on est là, mais en pointillé, pas tout à fait. Nous sommes à l’hôtel, séparés de nos repères, de nos affaires, de nos proches. On ne sait pas ce que les prochains jours nous réservent émotionnellement parlant. La comparaison s’arrête là. Evidemment l’avenir est moins incertain et on sait ce qui nous attend après ces deux semaines : projets professionnels stimulants, amis, piscine et autres réjouissances de la vie à Singapour. La pilule passe mieux que si nous arrivions pour la première fois, je pense.

Une arrivée sur place après des semaines de préparation…

Nous sommes arrivés hier en fin d’après-midi, après quelques semaines à attendre l’autorisation de revenir délivrée par le gouvernement, quelques jours de préparations (nécessaires pour s’occuper des formalités requises) et treize heures de vol presque à vide. Nous sommes accueillis dans l’aéroport désert par un staff nombreux et vêtu de l’attirail complet : blouses jetables, masques, gants, lunettes. Le contraste est saisissant avec CDG et AMS où nous avons fait escale. On se rend compte que notre œil a changé après plus d’un mois en Europe. Cela nous parait un peu exagéré. Mais nous nous souvenons aussi avoir eu l’impression inverse en arrivant en France au début des vacances, où nos tests PCR sont restés dans la valise, et où aucun changement n’était visible dans l’accueil des voyageurs (à part le masque bien entendu). Cela nous avait alors paru irresponsable…

Singapour, nous voici !

Le passage de l’immigration est long, les policiers doivent vérifier plusieurs documents par personne : l’autorisation d’entrer sur le territoire, le certificat de vaccination, la déclaration sanitaire, le test PCR de moins de 72h, et le paiement pour le swab test qui nous attend juste après. Comme souvent à Singapour, tout est bien organisé et le staff est accueillant.

A peine arrivons nous dans l’espace d’attente des résultats que l’on nous invite à rejoindre huit autres voyageurs et à se mettre à la queue leu-leu. Nous retrouvons la diversité ethnique de Singapour, chacun des voyageurs a une histoire et un profil différents, et pourtant nous voilà tous les dix prêts à vivre une expérience inédite similaire.

Le moment que l’on attend tous : quel sera notre hôtel ?

Le groupe est emmené dans un car, et hop c’est parti, on démarre. On ne nous dit pas où on va, nous trouvons cela un peu brusque. Maintenant on croise les doigts pour tirer le bon numéro à la loterie! On entend de tout concernant les hôtels qui hébergent les quatorzaines. Les légendes urbaines vont du Ritz à l’hôtel miteux sans fenêtre. L’angoisse monte, et nous faisons la liste des priorités pour nous rassurer: propreté, vue dégagée, rangements, bureau… On essaye de deviner l’hôtel en fonction de l’itinéraire. Le car tourne sur North-Bridge Road. Au bout c’est l’emblématique Raffles Hotel ! Rigolade car évidement qu’un tel hôtel est hors catégorie, mais quand même ce serait sympa!

Finalement ce sera à côté, au Carlton. On est content, et on s’empresse de regarder à quoi ça ressemble sur internet. Les chambres ont l’air top, soulagement.

On nous fait entrer par les coulisses, une porte probablement destinée au staff ou aux pompiers. On nous accueille après dans un espace recouvert de bâches en plastique au sol. Ambiance Dexter. Nous remplissons une fiche indiquant notre régime alimentaire. Il y a le choix entre normal, halal, Indian vegetarian, no beef. On peut également préciser les allergies. Nous restons collés tous les deux pour être surs d’être mis dans la même chambre. Nous sommes étonnés de se voir proposer une chambre fumeur. Tout ce passe bien et nous voilà avec la clé de la chambre 707.

La chambre et la salle de bain sont très bien, nous avons une jolie vue. L’ensemble fait entre 30 et 35 mètres carré. Problème, pas de bureau. Nous pouvons nous faire livrer tout ce que nous voulons : Amazon, Deliveroo, Ikea, affaires personnelles… Benjamin envisage de se faire livrer un bureau mais finalement il décide de tenter de faire avec ce qu’on a à disposition dans la chambre, à savoir le meuble TV, les fauteuils et la table basse du mini salon. Malheureusement l’hôtel ne peux pas nous fournir d’autres éléments, ni chaise, ni deuxième table basse. Dans la chambre se trouvent aussi un carton de bouteilles d’eau, une bouilloire, une table et un fer à repasser, un sèche-cheveux, un mini frigo, un coffre, des amenities, des serviettes de toilettes, une télévision et deux téléphones fixes.

Quatorzaine : les règles du jeu

Durant ces quatorze jours nous sommes tenus à un certain règlement. Nous devons rester strictement dans notre chambre, porte fermée, prendre et noter notre température deux fois par jour (n’oubliez pas votre thermomètre), répondre aux appels, emails et sms du Ministry Of Health, s’auto administrer un test antigénique (fournis par l’hôtel) aux jours 3, 7 et 11, et envoyer les résultats au MOH (Ministry Of Health).

Room 707

Les repas nous serons tous livrés au seuil de notre porte. Le premier diner arrive. Au menu: curry de poulet à la japonaise, riz, légumes verts, galettes de poissons et cheesecake. Je suis agréablement surprise par la qualité. Je m’attendais à un niveau de cantine, mais non, c’est bien meilleur. C’est comparable à ce qu’on pourrait trouver en foodcourt ici. Un film et au lit.

Aujourd’hui, après un réveil difficile, décalage horaire oblige, nous passons une journée tranquille à organiser notre semaine et installer nos affaires. Ni sport, ni travail, c’est dimanche et surtout on est lessivés par le manque de sommeil, le voyage et le stress de l’arrivée. Nous recevons les sacs que nous avions confiés à un proche (le même qui a arrosé nos plantes cet été, merci Erwann ! ) dans lesquels nous avions préparés avant le départ nos accessoires de sport, notre matériel de dessin et de broderie, un écran et un clavier pour travailler confortablement, une rallonge, une multiprise et la PS3. C’est Noël !

Au menu aujourd’hui, viennoiseries et fruits au petit déjeuner, nouilles sautées, chou, et poisson au gingembre au déjeuner, et un diner occidental avec du poulet, des haricots verts et des pâtes. Il y a des desserts à chaque repas, fruit et/ou gâteau. C’est toujours bon, mais nous n’avons pas le choix de l’heure à laquelle nous sommes livrés et si nous voulons manger chaud il faut manger tout de suite. On s’adapte. Il faut saluer l’effort fait pour plaire à plusieurs nationalité, et pour l’équilibre des portions.

Cette première journée passe vite et a un air de dimanche paresseux presque normal. Demain la semaine commence, et nous prendrons un rythme différent. Chacun de nous a prévu des activités, du travail et des séances de sport. Nous nous sentons prêts et détendus.

Room 707

Lundi 23 août

Ce matin, c’est petit déjeuner à l’américaine: scrambled eggs, chicken sausages, hash browns, tomatoes and donut. Benjamin entame une grosse période au boulot. Il a réussi à s’installer un poste de travail correct, mais nous craignons pour son dos après quatorze jours sur un fauteuil pas adapté à de longues journées sur l’ordinateur. On prendra rendez-vous pour un massage en sortant ! Moi je passe la matinée à écrire ce journal. Je commande aussi quelques petites choses qui nous manque: du bon thé et café, des piles, du lait, des éponges, du Perrier… Ainsi qu’une tablette pliable pour travailler confortablement sur le lit.

Et soudain moment de doute: est ce qu’on est le deuxième jour ou le troisième jour aujourd’hui ? Nous devons faire un test rapide le troisième jour et envoyer les résultats. Et à Singapour on ne plaisante ni avec les obligations ni avec les dates ! Nous sommes arrivés samedi à 18 heures. Était-ce alors le premier jour ? Ce qui voudrait dire que le troisième jour est bien aujourd’hui. Mais si on compte en heure nous n’en sommes qu’à 48. Nous ne serions alors qu’au deuxième jour. Si tôt dans le séjour et on est déjà perdu dans le temps, ça promet ! L’hôtel nous dit Jour 3, la RH de Benjamin nous dit Jour 2, notre date de sortie n’est écrite nul part, la FAQ du MOH ne nous aide pas. Bon, qu’est ce qu’on fait ? On envoie nos résultats à minuit pour être entre les deux jours ? Finalement je trouve un site officiel du ICA (Immigration and Checkpoint Authority) avec une « simulation de date de sortie » qui indique le 4 septembre. Aujourd’hui ce serait donc le Jour 2. Nous partons là dessus, et si on nous appelle pour nous houspiller nous expliquerons que nous nous sommes basés sur ce site.

Le déjeuner arrive tôt. C’est un classique singapourien : fried bee hoon, bok choy et poulet aux champignons. Je commence à redouter qu’on nous serve du poulet tous les jours. C’est la viande qu’on trouve le plus facilement à Singapour, et je n’en ai pas mangé du tout en France car j’en étais lassée. Ici, c’est déjà la troisième fois en trois jours. Mais bon, c’est bien cuisiné et jamais à la même sauce, donc passons.

Cet après-midi, je tombe de sommeil, toujours un peu en jetlag. Le fait de ne pas pouvoir sortir se balader n’aide pas à se recaler. Benjamin est au top de sa forme, la chance ! Il a son premier call en quarantaine cet après-midi. Nous avons prévu nos casques réducteurs de bruit pour pouvoir être chacun dans sa propre bulle. J’en profite pour commencer à me mettre à la formation que j’entame à distance cette année. En fin d’après-midi, je fais 90 minutes de yoga. Mince, j’ai oublié de commander de la lessive.


Episode 2 : Mardi 24 aout

La gestion du combo jet-lag/quarantaine

Nous sommes au troisième matin de la quatorzaine. La nuit a été longue pour moi à cause d’une insomnie. J’ai un sommeil compliqué aussi habituellement, mais le fait de ne pas sortir s’aérer et d’avoir une activité physique limitée ne va pas m’aider. J’angoisse à l’idée de n’avoir aucun contrôle sur mon sommeil ces prochaines semaines, et surtout d’avoir un rythme de nouveau-né, sans différence entre le jour et la nuit.

On m’a beaucoup conseillé avant de partir de faire un planning de mes journées et d’enchainer différentes activités pour ne pas attendre passivement que la journée se passe. Mais comment m’y tenir si je ne dors pas la nuit, et que je me lève à 11h tous les matins après être tombée à 5h ? Les quatorze jours risquent d’être encore plus longs s’ils se font dans les limbes d’un jetlag permanent…

Je me force à me réveiller vers 10h30, mais je suis HS jusqu’au déjeuner tandis que Benjamin a déjà eu le temps d’enchainer deux réunions professionnelles sur Zoom.

J1, J3, nos tests et… l’appel du Ministry of Health

Avant le déjeuner, Benjamin reçoit un appel du Ministry Of Health lui indiquant que nos résultats du premier auto-test étaient attendus … hier! (voir plus haut, nos interrogations sans fin à propos de notre test à faire à J3!) Heureusement ils ont l’air d’être habitués à la méprise car la personne au téléphone est très gentille et compréhensive. Elle nous demande simplement de les soumettre aujourd’hui au plus vite. Malgré nos efforts d’hier pour tenter de comprendre où nous en étions dans les dates, c’est raté! Pour résumer, samedi était donc bien notre premier jour, et lundi notre troisième, même si seulement 48 heures c’était écoulé. Nous sortons le 4 septembre, le quinzième jour, où à la fin du quatorzième, en fonction de comment l’on compte. Pas simple de s’y retrouver ! Notre interlocutrice nous donne les dates des prochains tests pour éviter plus de confusion, et nous envoyons nos résultats négatifs sur le site dédié.


Après le déjeuner, chacun a travaillé, puis fait sa séance de sport jusqu’au diner. Pour l’instant nous ne souffrons pas encore de l’enfermement. Il fait moche dehors, donc ça ne nous donne pas envie de sortir, et nous gardons la pêche. Encore dix jours à tenir!

Mercredi 25 août

On s’approprie notre espace

Encore une nuit courte pour moi. Le petit déjeuner, comme depuis le début de la semaine, est salé. Pour les réticents, prévoir une alternative. Je remarque avoir beaucoup moins d’appétit que d’habitude, sûrement due à la sédentarité intensive. Dans l’après-midi nous recevons les courses commandées il y a quelques jours. Ça me donne l’impression de m’installer dans cette chambre. On s’organise des rangements, on s’approprie l’espace.

plateau quarantaine singapour

La tablette pliable arrive aussi, elle me permettra de travailler plus confortablement sur le lit. Benjamin est toujours installé sur son bureau de fortune, pour l’instant pas de douleur à signaler. C’est aussi dans cet espace que nous mangeons, il débarrasse donc ses affaires à chaque fois. Nous sommes contents d’avoir un coin confortable pour manger, plutôt qu’être sur le lit ou par terre. Il faut savoir apprécier les petites choses !

La joie des livraisons-surprise

Un troisième colis que nous n’attendions pas arrive en début de soirée. Nous découvrons alors un « Kit de Survie de Quarantaine » que nous a fait livrer une amie de Singapour ! Dedans, une bouteille de vin, une bougie parfumée, des madeleines faites maison et une enveloppe remplie de petits mots à ouvrir tous les jours ! Quel cadeau ! Nous sommes évidemment extrêmement touchés, mille mercis Hélène ! Si vous avez des proches s’apprêtant à vivre une quarantaine, prenez en de la graine !

Jeudi 26 août

Comme un air de routine….

Les jours commencent à se ressembler. Je n’ai sorti que sept t-shirt de ma valise en m’installant dimanche, et je souris en m’apercevant qu’ils font comme un compte à rebours: quand il n’y en aura plus, on aura fait une semaine ! Ma journée se passe comme les précédentes: travail, yoga, Netflix et lecture. La livraison des repas donne le tempo.

En écrivant ces lignes, je me rends compte que l’hôtel ne nous a pas appelé une seule fois pour nous demander comment ça allait ou si nous avions besoin de quelque chose. Cependant, dans le panier repas de ce midi nous trouvons des petits mots d’encouragement ! Dans ces paniers (ou plutôt ces sacs plastiques) notons qu’il y a aussi très souvent des sucreries réconfortantes. Nous sentons l’effort fait pour nous faire plaisir.


En fin d’après-midi je réalise que nous vivons dans le vrombissement de la clim en permanence depuis cinq jours. Nous nous apercevons aussi qu’il y a un filtre à la fenêtre qui altère la lumière du jour. La sensation de claustration pointe le bout de son nez.
Les repas commencent à me lasser, bien que ce soit différent à chaque fois. Cuisiner et manger ce que je veux quand je veux me manque. Le poulet tous les jours, voir plusieurs fois par jour, me crispe un peu. Demain c’est vendredi, on commandera des sushis.

Episode 3 et fin : vendredi 27 août

La première semaine touche à sa fin. Finalement,  cela n’a pas été si terrible. Le travail a bien comblé nos journées jusque là, et je me demande comment nous allons occuper le week-end pour ne pas nous sentir trop frustrés.

Concours de dessin ? Tournoi de Mario Kart ?

Nous serions bien allé boire un verre ce soir pour fêter le début du week-end, mais il faudra encore attendre. On craque quand même et on ouvre une bouteille achetée au Duty Free de CDG pour accompagner notre commande de sushi !

Lundi 30 août

Nous avons passé le week-end à bouquiner, binge watcher The Bold Type, trier les photos de vacances et téléphoner aux uns et aux autres.

Aujourd’hui, n’ayant pas d’obligations, je me suis laissée aller à la flemme, et je l’ai regretté amèrement vers 18 heures ! J’ai la tête qui bourdonne de n’avoir rien fait. Je me sens comme après une grosse journée en voiture. Je n’ai qu’une envie : sortir courir ! Je me sens vraiment oppressée pour la première fois. Cela m’apprendra à regarder une série toute la journée. Pour rester sain d’esprit il faut vraiment se forcer à un peu de discipline et ne pas se laisser hypnotiser par son écran. Demain, promis, je me remets au boulot, à la broderie et à la lecture.

Heureusement nous apercevons le bout du tunnel, nous avons fait le plus gros. Plus que quatre jours ! Je rêve d’une longue marche dans une des réserves naturelles de la ville, de manger du chilli crab, de faire du roller sur East Cost, d’une matinée à la piscine, d’une fin d’après-midi au beach club, et d’une soirée avec nos amis.

Vendredi 3 septembre

Cette deuxième semaine a beaucoup ressemblé à la première, mais m’a parue plus longue. Des collègues et amis nous ont encore si gentiment fait parvenir deux colis de grignotages qui ont ponctué nos soirées. C’était un vrai bonheur à déguster autour d’un jeu de société !

Aujourd’hui nous avons fait notre test PCR obligatoire pour sortir de quarantaine. Tout est organisé par l’hôtel et le MOH. Nous avions reçu la veille un rendez-vous par SMS, et on vient nous chercher à l’heure dite à la porte de notre chambre. Nous croisons nos voisins de couloir, qui sortent tous un par un de leur chambre, l’air un peu hagard, pour prendre la même direction que nous. Cela se passe à côté de la piscine de l’hôtel, il suffit de prendre l’ascenseur. Une tente est installée et une équipe nous prend en charge. Comme depuis notre arrivée à l’aéroport nous ne sommes confronté qu’à des personnes en tenue de protection quasi apocalyptique, mais très bienveillantes. Nous ne sommes pas traités comme des pestiférés.

On nous enregistre dans un fichier, et nous sommes chacun son tour instantanément dirigé vers un des postes de test. Une fois le prélèvement effectué nous sommes chacun de nouveau escorté par un employé de l’hôtel jusqu’à notre chambre. Il n’y a plus qu’à attendre les résultats et demain nous serons libres !

Samedi 4 septembre : le jour J est arrivé !

quarantaine singapourNos résultats négatifs sont arrivés par SMS pendant la nuit. Nous pourrons sortir à partir de dix heures. En bouclant nos valises nous avons presque l’impression de déménager. Nous avons près de dix sacs en tout, de tailles variées, contenant tout ce que nous avons rapporté de France, mais aussi tout ce que nous nous sommes fait livrés pendant ces quatorze jours pour améliorer notre confort. Nous nous étions installés et approprié cette chambre, et nous avons presque un pincement au cœur ! La chambre 707 aura toujours une place dans notre mémoire ! 10 heures, le téléphone sonne et on nous annonce que nous pouvons descendre. Nous sommes euphoriques !

Au check-out nous montrons pièce d’identité et résultats négatifs, et nous traversons enfin la porte qui sépare la zone quarantaine de la zone normale. L’effet est dingue ! Nous réalisons que le lobby est physiquement séparé en deux par des cloisons de bois éphémères. De l’autre côté les employés sont dans leurs uniformes habituels, le restaurant est ouvert et les quelques clients sont libres de leurs déplacements.

Le directeur de l’hôtel est de l’autre côté de la porte qui sépare les deux zones et nous accueille très chaleureusement avec un « Welcome to your Freedom » ! Tout le staff est très sympathique et donne l’air de sincèrement partager notre allégresse. On nous porte nos bagages, dont nous oublions d’ailleurs presque la moitié, exaltés par notre enthousiasme, on nous fait des blagues, on nous souhaite de profiter de Singapour, etc. Le taxi arrive et ça y est, nous partons !

Bilan

J’écris ce paragraphe quelques jours après notre sortie. Cette expérience parait déjà loin. Malgré quelques longues journées et quelques nuits difficiles, l’expérience n’est vraiment pas traumatisante. Après un mois et demi de vacances avec notre famille et nos amis dans notre beau pays, nous avions les batteries émotionnelles suffisamment rechargées pour supporter assez aisément ce séjour.

Il me semble que traverser cela en couple est probablement la façon la plus agréable de vivre la quarantaine. Mon expérience est à mettre en perspective avec les personnes seules et les familles qui doivent sans aucun doute encaisser des challenges d’une toute autre envergure.

Nos proches nous ont beaucoup demandé si nous nous étions disputé pendant ce huis clos forcé. La réponse est non. Mais il faut dire que l’expatriation en couple pendant une pandémie nous a probablement entrainé efficacement à la proximité et à l’isolement à deux. Peut-être aurions nous moins bien supporté cette quatorzaine il y a deux ans.

Cependant, pour l’anecdote, quelques tensions se sont fait sentir en rentrant chez nous ! Cela peut paraître un comble, mais il se trouve que nous avions tous les deux des envies complètement divergentes concernant notre retour dans la vrai vie. Benjamin ressentait le besoin profond de s’installer, ranger les affaires, lancer les machines, remettre le wifi, faire les courses, bref mettre la maison en état de marche, tandis que moi j’avais l’envie viscérale de sortir, marcher, voir du monde, et remettre les corvées à plus tard.

👉 Note pour trop tard : penser à discuter en amont de la sortie avec sa moitié pour éviter les prises de tête !

Afin de réintégrer pleinement la vie singapourienne, un dernier test sanguin nous attend, afin de faire valoir notre vaccination française ici. Sans cela, nous serions privé de restaurant et autres rassemblements sociaux.

Nos indispensables de la quatorzaine

  • Abonnement Netflix (ou autre plateforme de streaming)
  • Livres
  • Loisirs créatifs
  • Jeux de société
  • Accessoires de sport : tapis, corde à sauter, altères …
  • Console de jeu video et son câble HDMI
  • Matériel de bureau pour travailler confortablement : écran, clavier, souris
  • Multiprise et rallonge
  • Lessive à la main, fil et pince à linge
  • Eponge et liquide vaisselle
  • Café soluble et thé de qualité
  • Un compte sur Redmart pour se faire livrer des courses
  • Des amis qui livrent des douceurs 

Capucine Boccas 

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