Peut-on être écolo en expat ? Témoignage d’Isabelle à Abidjan

Peut-on être écolo quand on est expat en Afrique
Une décharge à ciel ouvert – Assinie

Comment apporter sa pierre à l’édifice d’un monde plus vert ? Dans une majeure partie du continent africain, être écolo peut paraître un luxe et semble être loin des préoccupations de la population qui subit pourtant déjà, de plein fouet, les conséquences des dérèglements de notre planète.

Mais chaque petit geste compte ! Et les expats peuvent y contribuer. A l’instar d’Isabelle, expat à Abidjan depuis 2017 qui a cofondé « Les Fourmis vertes de Babi », la première association Zéro Déchet de Côte d’Ivoire.

 

L’Afrique m’a ouvert les yeux

En arrivant à Abidjan, je n’étais pas particulièrement « écolo ». Évidemment, j’avais connaissance des enjeux : réchauffement climatique, chute de la biodiversité, 7e continent de plastique… mais je n’avais pas encore vraiment « ouvert les yeux ».

Puis, au fil de ma découverte de la Côte d’Ivoire, j’ai commencé à m’intéresser aux problématiques du pays : la déforestation, l’appauvrissement des sols, l’érosion des côtes, la pollution atmosphérique … et bien sûr les déchets !

Voir des détritus disséminés partout dans la rue, les caniveaux, la lagune, cela a été un choc ! Une vraie prise de conscience a commencé à s’opérer.

Et puis le hasard des belles rencontres m’a amené à créer « Les Fourmis vertes de Babi », une association dédiée au Zéro Déchet et à adopter cette démarche.

Exemple d’action de sensibilisation – Photo de notre stand lors d’un Marché de Noël

Mais essayer de limiter mon empreinte écologique n’est pas un long fleuve tranquille

 

Être écolo, ça veut dire quoi ?

Pour moi, être écolo, c’est être pleinement conscient des dégâts que nous sommes en train d’infliger à notre planète. Et ensuite trouver des solutions pour limiter notre impact.

Le calcul de notre empreinte carbone est un bon indicateur. Il permet d’identifier ce qui, dans notre vie quotidienne, génère beaucoup d’émission de gaz à effet de serre puis des pistes pour les faire baisser.

 

Transports : l’épineux sujet

En Afrique, les transports en commun sont peu développés. A Abidjan, ils se résument aux taxis collectifs et aux gbakas, des mini-bus brinquebalants. Ces véhicules sont souvent vétustes et polluants, certes bon marché mais très dangereux. Ils sont massivement utilisés par les populations locales qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture mais très peu (voire pas du tout) par les expats.

Il est donc souvent indispensable d’avoir son propre véhicule (voire deux).

Et que dire des voyages en avion plusieurs fois par an pour partir à la découverte des pays alentours ou simplement rentrer en France voir la famille ?

 

Habitation : savoir faire preuve de modération

Dans les pays tropicaux comme la Côte d’Ivoire, il fait chaud toute l’année. On ne chauffe jamais. En revanche, on utilise beaucoup la climatisation (notamment à cause de l’humidité et des moustiques). Les logements sont souvent mal isolés. Cela engendre de grosses consommations d’énergie.

Quelques règles s’imposent :

  • Ne pas laisser la clim’ allumée toute la journée quand on est absent juste « par confort ».
  • Installer des ventilateurs (moins énergivores que les climatiseurs).
  • Aérer quand il fait un peu frais.

Autrement dit, il est important de faire preuve de bon sens afin de limiter la note. Comme en France en fait !

 

Consommation : s’adapter à son pays de résidence

Finalement, le domaine dans lequel on peut vraiment être écolo, c’est celui de la consommation. Mais cela suppose de repenser ses habitudes et de s’adapter à son pays de résidence.

Quelques exemples :

  • La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial d’anacardes. Je mange donc des noix de cajou à l’apéro et j’ai arrêté d’acheter des amandes et des noisettes importées.
  • Tous les jours, je me délecte de mangues et d’ananas mais j’évite d’acheter des cerises et des pêches originaires d’Europe.
  • Je fais faire mes meubles par un menuisier avec du bois local, et mes habits par un couturier à base de pagne fabriqué en Côte d’Ivoire.
  • Je fais réparer mes appareils électro-ménager plutôt que de les mettre au rebus dès qu’ils sont en panne…

Bref, il est tout à fait possible de limiter sa consommation de produits importés et de privilégier le local.

En fonction des problématiques de votre pays, on peut aussi s’investir dans des causes environnementales. En Côte d’Ivoire par exemple, la reforestation.

 

Et le Zéro Déchet dans tout cela ?

Partout dans le monde, nous devons réduire notre production de déchets et trouver des alternatives au plastique. La démarche Zéro Déchet consiste à dire « le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ».

Elle prend encore plus de son sens en Afrique où l’industrie de la collecte, du traitement et de la valorisation des déchets est embryonnaire voire inexistante. Les déchets sont partout parce qu’on ne sait pas quoi en faire, à part les enfouir ou les brûler (et je ne vous parle pas des déchets des pays riches qui sont exportés dans les pays en développement …).

Un sujet particulièrement « touchy » quand on évoque les déchets plastiques concerne l’eau. Beaucoup d’expats achètent des dizaines de bouteilles d’eau en plastique chaque semaine car ils ne veulent ou ne peuvent pas boire l’eau du robinet. Et craignent aussi de boire l’eau vendue en bonbonnes reconditionnées (pour des raisons d’hygiène). Pourtant il existe des solutions : les filtres qui se branchent sur le robinet. Vous pouvez en ramener de France si vous n’en trouvez pas localement. Et dès lors, fini les bouteilles en plastique !

 

Il n’est certes pas facile d’être écolo quand on est vit en Afrique, en particulier à cause de nos fréquents déplacements. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire.

On peut tous agir pour consommer avec modération, localement, réduire notre production de déchets, participer à des actions de sensibilisation, de ramassage de déchets…

Chaque petit geste compte, où que nous soyons !

 

Isabelle coach Abidjan

Isabelle Fortunet réside à Abidjan depuis 3 ans et demi avec son mari et ses deux enfants.

Elle est l’auteur du blog « Le Voyage du Calao » (www.levoyageducalao.com) qui parle de la Côte d’Ivoire et d’Afrique. 

En 2019, elle a également cofondé « Les Fourmis vertes de Babi »,  la première association Zéro Déchet de Côte d’Ivoire. Le site web de l’association est en cours de mise en ligne mais vous pouvez rejoindre le groupe Facebook privé si vous voulez vous investir.

En quête de bons plans et conseils ? Elle est également Travel Coach Côte d’Ivoire pour la plateforme de voyage Personal Traveler.

 

 

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