S’épanouir en tant qu’artiste en expatriation – Témoignage

S’épanouir en tant qu’artiste en expatriation - TémoignageAlice vit à Lisbonne. Mais comme pour beaucoup d’entre vous, cette phrase ne nous dit pas grand-chose sur elle. A la question « Vous faites quoi dans la vie ? », elle répond « artiste-peintre sculpteur ». Déjà, on la cerne un peu mieux. Et pourtant, c’est aussi à travers son parcours d’expatriée qu’Alice a construit son identité d’artiste, notamment en Californie. On vous la présente ?

 

Je suis dans la quarantaine, artiste peintre et sculpteur, originaire d’Aix-en-Provence. Après une vie Parisienne, j’ai vécu sept ans à San Francisco avec mon mari et mes deux enfants (10 ans et 12 ans). Nous avons déménagé il y a un an à Lisbonne.

La peinture et la sculpture ont-elles toujours fait partie de votre vie ?

La création a toujours fait partie de ma vie : tout d’abord la photographie, puis le dessin et enfin la peinture. Jusqu’à mes 30 ans, cela a été un hobbie pratiqué de façon assidue.

A 30 ans, après 10 ans de travail dans le web, j’ai finalement entrepris de reprendre des études aux Beaux-Arts de Versailles. J’ai alors appris d’autres techniques, découvert d’autres artistes et donné un cadre à ma créativité.

Quel est votre parcours d’expat ?         

Avec mon mari nous avons toujours eu ce rêve d’aller vivre à l’étranger. Nous avions voyagé étant jeunes, pour les études ou pour le plaisir.S’épanouir en tant qu’artiste en expatriation - Témoignage

Nous pensions plutôt aller vivre en pays hispanique mais finalement c’est San Francisco qui s’est concrétisé.

Puis nous avons décidé de quitter San Francisco pour nous installer à Lisbonne suite à une proposition de nouveau job pour mon mari. Nous ne connaissions pas le Portugal mais cela correspondait à notre envie de rentrer en Europe. Nous souhaitions aussi habiter dans une ville riche en histoire et en culture.

L’arrivée dans votre nouveau pays a-t-elle été accompagnée de moments de doutes ou de difficultés ?

Avant l’arrivée dans le nouveau pays il y a le départ… Comme tout grand changement, cela ne tombe jamais au bon moment et on part le cœur gros de laisser ses amis. Avec mon mari nous formons une équipe afin de surmonter les obstacles et nous adapter à notre nouvel environnement. Nous nous mettons ainsi au rythme du pays et nous nous appuyons sur les nouvelles rencontres et la communauté d’expat.

Comment vos différents pays d’expatriation ont-ils influencé votre création ?

La Californie a vu mon travail artistique s’épanouir. Je venais juste de finir les Beaux-Arts et il me fallait choisir entre reprendre un boulot corporate ou me lancer à plein temps dans la création. J’ai décidé de me lancer au niveau artistique.

J’ai préparé ma première exposition à l’Alliance Française de San Francisco.

En parallèle, j’ai commencé à ouvrir ma propre école d’art pour les enfants et les adultes dans un studio installé dans un garage. Enfin, j’ai donné des cours au Lycée français de San Francisco puis plus tard à la French American School.

Aujourd’hui mes tableaux sont disséminés dans un nombre de pays que je n’aurais pu imaginer avant de partir en expatriation. Et j’expose chaque année dans des galeries, des lieux privés ou des restaurants.

On peut donc vraiment dire que la Californie m’a nourrie. Elle m’a donné l’énergie pour réaliser mon rêve.

Comment trouvez-vous la vie artistique portugaise et lisboète en particulier ?

Après seulement un an à Lisbonne, je dois avouer que la vie artistique Portugaise reste à découvrir. Je me suis d’abord occupée d’installer ma famille et mon atelier.

J’ai tout de même déjà ressenti deux choses, la joie de retrouver d’anciens savoir-faire (par exemple potier, forgeron, céramiste..) et l’engouement des artistes européens pour cette ville.

Avez-vous découvert de nouvelles techniques ou exploré de nouvelles pistes artistiques grâce à vos expatriations ?

Oui, à San Francisco, j’ai découvert la résine sur toile et sur surf. Je me suis auto formée en tentant des expériences pendant six mois pour aboutir à des œuvres différentes.

A cette même période, j’ai découvert le moulage de l’argile grâce à une amie qui  a accepté de partager son savoir-faire.

A Lisbonne j’ai découvert en outre de nouvelles techniques de sculpture (moulage, émaux, oxydes…). Et j’espère me former à l’art des Azulejos afin de pouvoir l’adapter à mes créations.

 

S’épanouir en tant qu’artiste en expatriation - TémoignageQuels sont les principaux challenges dans la conduite de vos projets artistiques en expatriation ?

A mon avis, quand on change de pays, le principal challenge est d’arriver à se relancer en s’appuyant sur ses acquis.

A Lisbonne, j’avance progressivement, je montre mon travail à mes amis et connaissances. J’ai déjà quelques élèves. J’apprends aussi à connaître les lieux d’exposition, le marché de l’art, les artistes locaux.

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ?

Prochain projet pour 2019 : exposer à Paris et à Lisbonne. A plus long terme, je souhaite également aller découvrir de nouveaux pays et lieux d’exposition.

Que vous apporte l’expatriation ?

Avant tout et surtout de belles rencontres, une communauté, une ouverture d’esprit, de nouvelles langues, l’abolition des frontières.

J’aime aussi observer le « quotidien » de l’environnement dans lequel je vis. La nature mais aussi l’architecture, la mode.

Selon vous, être artiste et expatriée est-il un avantage ou un défi ?

Un véritable défi ! Cela signifie reconstruire entièrement son réseau et se faire connaître à nouveau. Heureusement les compétences artistiques sont acquises pour la vie. Mais doivent-elles s’adapter à un nouveau public ?

Quelque chose à ajouter, un mot de la fin ?

Oui. Foncez, vous êtes expatriée, vous avez un projet, n’attendez pas ! Vous ne savez pour combien de temps vous êtes dans le pays. Alors foncez même si vous avez toutes les excuses pour ne pas le faire… Quitte à commencer petit pour créer son propre chemin.

L’enjeu en vaut toujours la chandelle !

En 2022, Alice poursuit son projet artistique ! Quelques mots…

Avec l’expérience de COVID, en plus de l’expatriation, cela n’a pas été facile de garder son cap et son inspiration. 18 mois après mon installation, le monde s’est arrêté. Or pour mon activité la vie culturelle est nécessaire, si je ne montre pas mon travail, je n’ai pas de retour ! Frustration d’autant plus grande qu’au moment que j’ai attendu que la famille soit enfin bien installée pour commencer mon activité à fond. Malheureusement on a tous connu cela certainement…!  J’en ai profité pour créer et me perfectionner dans mon studio, j’ai fait un coaching afin de me remettre en question au niveau communication et marketing .

Et donc, je suis contente de vous annoncer que j’ai des expositions de prévues tout bientôt en mars :

SIAC de MARSEILLE du 11 au 14 mars https://siac-marseille.fr/

et à Lisbonne  « All you need is art » du 23 au 27 Mars – https://www.facebook.com/All-You-Need-is-Art-109500878331813/?ref=page_internal

Alice Desert

www.alicedesert.com

https://www.facebook.com/alicedesertartiste/

Instagram Alice Desert

Propos recueillis par Maïté Mougin

 

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