Christine Klipfel Gavlick : la poésie pour conter l’expatriation

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Credit Gérard Billy Photographer

Expatriée à Miami puis à Los Angeles depuis 2013, Christine Klipfel Gavlick a toujours cru à ses rêves : les voyages et l’écriture. 

Cette artiste créative et atypique à l’imagination débordante a couché sur papier ses joies, ses peurs, ses doutes, ses déceptions…
Dans son ouvrage « Coeur d’Expatriée », elle nous parle de son expérience et de sa vision personnelle de l’expatriation aux Etats-Unis. Du pourquoi elle est partie, du pourquoi elle y est restée et de tout ce qui est important pour elle. Le tout de manière originale, puisqu’elle le fait sous forme de poèmes.
Dénonçant ce qu’elle ne supporte pas et prônant ce qui la fait vibrer, cette Strasbourgeoise de naissance est engagée et n’a pas sa langue dans sa poche. Elle nous livre son coeur dans son premier recueil en nous faisant passer du rire aux larmes d’une page à l’autre !
Rencontre…

Vous avez pris le chemin des USA il y a quelques années… Pourquoi ce changement de vie ?

Avec une multitude de diplômes en poche mais pas de travail en accordance avec mes compétences, l’envie de voir si l’herbe était plus verte ailleurs m’a attiré. Mon intuition m’a soufflé qu’il fallait partir aux Etats-Unis, terre parfaite pour les entrepreneurs qui ont une motivation infinie.
Tout s’est très vite enchaîné…. J’ai commencé à travailler pour French District, un magazine francophone qui couvre les Etats-Unis. Et, avant de m’en rendre compte, j’ai déménagé à Los Angeles où j’ai rencontré l’amour de ma vie. Puis nous nous sommes mariés et je ne suis jamais repartie…
Mon expatriation m’a apporté une notion essentielle: la liberté, réaliser que je suis la seule à avoir un véritable impact sur mon destin.

Vous voilà aujourd’hui auteur du livre « Coeur d’Expatriée ». Pourquoi choisir la poésie pour témoigner de l’expatriation ?

Dans ce livre, je parle de mon expérience et de ma vision personnelle de l’expatriation aux Etats-Unis, de mes bonheurs, mes doutes, mes peurs, mes déceptions, pourquoi je suis partie, pourquoi je suis restée et tout ce qui est important pour moi…
Tout cela en poésie car c’est un jeu d’enfant que j’avais avec mon grand-père (à qui j’ai d’ailleurs dédié ce livre). Il m’a appris la poésie en alexandrin, ce qui était un peu trop contraignant…  Je suis donc passée à la prose. Le fait de pouvoir m’exprimer en rimes était un jeu et j’ai toujours adoré cela !

Lorsque j’ai commencé à écrire ces poèmes,  c’est parce que je voulais extérioriser toutes mes émotions. Je n’avais aucun objectif de publication au départ. Écrire pour moi a toujours été thérapeutique, ça me permet d’imprimer noir sur blanc mes idées, mes émotions, de pouvoir prendre du recul et de les analyser. Entre nous, ça m’a évité au minimum un an de psy ! (rires).
Quand j’écris, je m’éclate ! Dès que je trouve ma rime avec ce que je veux faire passer, c’est la victoire, c’est un jeu, un challenge, et j’aime gagner (rires).
Mes poèmes peuvent faire sourire, j’ai toujours une âme d’enfant et j’aime en jouer dans mes écrits. Mais ils peuvent également faire pleurer car je rentre dans des émotions plus difficiles dans lesquelles j’espère que beaucoup d’expatriés pourront se retrouver.
« Coeur d’Expatriée » peut, peut-être aider à une certaine réflexion car l’ingrédient principal du livre est l’amour et dans notre monde actuel, selon moi c’est le plus important : l’amour pour soi, l’amour des  autres, l’amour de notre planète.

Quel a été l’élément déclencheur de ce recueil et les différentes étapes du processus de cette « thérapie littéraire » ?

Après avoir entendu pour la énième fois, des compatriotes français me dire :  “Mais toi t’es toujours en vacances de toutes façons à Los Angeles” ou le “Ah bon, tu peux encore voter en France?” ou le “Ah, ben voilà l’Américaine”…  je me sentais un peu emprisonnée dans des préjugés dans lesquels j’étais classée automatiquement en raison de mon expatriation.
J’ai voulu écrire ces émotions, ces colères, ces bonheurs que j’avais dans le coeur, me disant que si les personnes en France le lisent, elles comprendront comment un expatrié peut se sentir. Je voulais aussi connecter tous les expatriés sur le plan émotionnel : non, vous n’êtes pas seuls. Nos réactions, nos difficultés, nos humeurs sont normales. Nous passons tous par là pour payer le prix de la recherche du bonheur.
Et l’idée du livre était là…
Après l’écriture, j’ai subi l’épreuve de la relecture… D’abord par des personnes de confiance. Et en voyant que les larmes étaient généralement la première réaction, je me suis dit  : « mission accomplie ! » J’en ai fait très rapidement un tapuscrit, sur ordinateur…  Je voulais le partager avec le monde entier.
Mon mari, artiste, a fait la couverture, c’est ce qui est sorti tout droit de son imagination.
Je voyais de jour en jour, le livre se créer, c’était jubilatoire… Relire, corriger, réécrire et éditer, c’était bien sûr énormément de travail pour un premier livre, mais quand tout a été terminé, un grand sentiment d’achèvement m’a envahi, je l’avais fait!  Voir son projet prendre forme et quand c’est nos émotions qui sont dans un livre, c’est d’autant plus prenant.

Comment s’est passée l’épreuve de la publication ?

Difficile (rires) mais tellement enrichissante !
J’ai envoyé les manuscrits à des maisons d’éditions en France. Mais un livre de poésie, sur l’expatriation, et un peu engagé, ça ne rentre pas forcément dans une ligne éditoriale. Alors je me suis dis qu’il vallait mieux foncer et aller de l’avant.
C’est alors que j’ai commencé le long parcours de l’auto-publication. Je l’ai d’abord publié sur Lulu.com puis sur Amazon.
J’avais aussi le choix en tant qu’éditeur de créer un nom de maison d’édition, beaucoup me l’ont conseillé pour une question de marketing et de branding. Je comprends que certains auteurs qui s’auto-publient, souhaitent séparer leur travail d’auteur et d’éditeur, mais je n’ai pas voulu partir dans cette direction, à mon goût trop politiquement correct. S’auto-publier est vraiment gratifiant et puisque ce livre parle de mes émotions et qu’elles sont honnêtes et directes, cela a d’autant plus de sens. Je ne me voyais pas inventer un nom d’édition.

Quels conseils donneriez-vous à celles qui veulent se lancer ?

Difficile de choisir, j’en ai plusieurs, un peu comme des mantras  :
  • N’écoutez personne, ne vous laissez pas décourager, personne ne connaît mieux  vos rêves que vous.
  • Quand votre coeur vous dit de foncer, suivez votre voie, et quand votre intuition vous guide, allez y sans hésiter.
  • Votre projet est là, il vous attend et il n’y a que vous qui puissiez prendre la bonne décision. Il en résulte en plus une immense satisfaction personnelle.
  • Sentez-vous libres de créer votre destin. Réalisez vos propres projets sans penser aux contraintes, aux peurs, aux éventuels échecs ou aux dires de vos proches. Faites ce qu’il vous plaît, surtout !
  • Fermez les yeux, visualisez vos rêves, imaginez vous en train de les voir se dérouler avec détails sous vos yeux et ressentez vos émotions que vous apportent cette vision. Ouvrez les yeux et agissez. C’est parti !

D’autres projets sur le feu ? Le tome 2 est-il en préparation ?

Pour l’instant, je me concentre sur la promotion de « Coeur d’Expatriée ». Il y a tant à faire…  Mais j’avoue avoir déjà des idées pour un deuxième livre et j’ai aussi un projet sur le feu dans le domaine de l’art pour 2019…
Propos recueillis par Agnès Denoël
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Crédit : Ryan-Gavlick
« Coeur d’Expatriée » de Christine Klipfel Gavlick est disponible depuis le 2 janvier dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, la France, le Canada, l’Australie.
Pour le commander en France, rendez-vous sur  Amazon.fr
Prix – 11,86 euros
info@splashpragency.com / 310-526 0805

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