Journal intime : Je rentre chez mes parents

Journal intime : Je rentre chez mes parents

Après une expérience Erasmus, un étudiant et sa mère confrontent leurs points de vue à travers des journaux intimes croisés. « Journal intime : Je rentre chez mes parents » est un texte écrit à partir d’une expérience réelle. Il exprime aussi la situation que vivent beaucoup d’entre nous lors de nos retours dans la famille. Ou le départ du nid de nos grands ados…

Journal intime : Je rentre chez mes parents

Un étudiant revient chez ses parents après un Erasmus lointain. Une page de son journal intime a été retrouvée.

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Avant de rentrer, je me disais, « yes !! », je vais retrouver le confort qui m’a manqué. Mais maintenant, je me dis, « merde », je perds aussi cette belle liberté que j’ai gagnée.

En fait à la maison, tout le monde se comporte comme si je n’étais jamais parti.

Alors que là-bas, j’ai vécu seul, enfin sans parents, en adulte. Oui, c’est possible. J’ai gagné mon indépendance et je suis devenu plus autonome. Enfin, je ne sais pas. Enfin, peut-être. Mais enfin, si quand même.

Là-bas dans la coloc, on se débrouillait tous seuls.

Faire les courses par exemple, c’était le meeting amical de la semaine. On y allait entres amis et avec notre sac de rando, de quoi s’imaginer une vie le temps d’un matin. «We are on the road. Yeeeah. Into the wild. On voyage. Trop stylé ». Adieu routine. On optait tout le temps pour la folie passagère.

Le ménage, autre exemple, c’était le prétexte pour mettre la musique à fond dans la maison et danser sur le folklore local de la semaine. Et est-ce qu’on n’adorait pas finalement étendre le linge quand ça se transformait en batailles de chaussettes solitaires sur la terrasse ? Si, on adore.

Là-bas, c’était l’inconnu, la nouveauté en fait.

Et bien que je m’occupais de tout, je n’arrive pas à faire la moitié ici. L’incohérence totale à première vue. Plus rien ne parait logique parce que pourtant j’affirme avoir grandi et changé. Mais toutes les tâches, qui s’apparentent un peu comme des contraintes ici à la maison, ont été fondatrices de notre quotidien là-bas. Et bien que ça nous prenait du temps, c’était bien, car on le faisait quand on voulait. Et ça, c’est ce que les parents ne voient pas.

J’ai l’impression d’avoir fait un pas en arrière.

Je suis passé d’enfant à adulte avant de partir et d’adulte à enfant en rentrant. Le problème, c’est que ça marche dans un sens, mais pas dans l’autre. Je suis parti vivre dans un autre contexte. J’ai changé. Mais je reviens dans un contexte qui LUI est le même et qui LUI n’a pas changé. Alors inévitablement, je tends à reprendre des habitudes que j’avais avant. Et je me retrouve à faire inconsciemment des petits gestes du quotidien que j’avais oublié. HOR-RI-BLE.

Alors, j’essaye tant bien que mal de m’accrocher à l’image nouvelle que je veux garder de moi, ce nouveau « je » d’une maturité responsable/ Mais ce n’est pas toujours facile, car toutes les habitudes que je retrouve sont puissamment ancrées.

Alors, aidez-nous parents. Je viens de retrouver une chaussette solitaire dans la machine à laver…

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Journal intime : Mon enfant rentre de son Erasmus

Un étudiant revient chez ses parents après un Erasmus lointain. Une page du journal intime de sa mère a été retrouvée […]

Quelques semaines avant son retour, je me disais « aïe ! ». J’avais retrouvé la liberté de mes vingt ans, il va falloir à nouveau cohabiter.

Je me rassurais aussi en me disant que tout serait différent.

Puisque l’autonomie acquise à l’étranger allait m’échanger un enfant contre un adulte. Aussi j’avais bien entendu le discours qui disait : « Tu sais, maintenant je me débrouille pour tout, les courses, les lessives. J’adore préparer à manger, j’invente des tas de recettes, le ménage est un jeu ». Cela va être difficile de cohabiter.

Maintenant je me dis « bon » finalement, rien n’a vraiment changé.

J’avais oublié les miettes dans le canapé, la vaisselle dans l’évier, le panier à linge qui déborde, la voix lointaine venue de la chambre porte fermée qui demande « On dîne à quelle heure ? ». Ou encore le coup de fil urgent pour demander conseil pour un rhume. « Je prends quoi ? Du Doliprane, combien par jour ? Tu pourras en acheter à la pharmacie ? ».

J’ai l’impression d’avoir fait un pas en arrière.

Voire même d’avoir échoué dans l’éducation que j’avais pris soin de prodiguer. Je me dis que moi j’ai tellement changé, j’ai cassé toutes les habitudes… Alors tout ne peut pas revenir comme avant.

Alors, aidez-nous, enfants. Laissez-nous vivre notre Erasmus.

[…]

Esther

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