Le retour d’expatriation, plus difficile en 2021 ? Résultats de l’enquête

On oublie trop souvent que le retour d’expatriation est une étape à part entière du processus d’expatriation. Et encore davantage en période de Covid. C’est ce que démontre cette 4ème enquête du baromètre de l’expatriation 2021. En voici quelques éléments-clés.

🤔 Les retours sont-ils plus nombreux du fait de la pandémie ?

🤔 Est-ce plus facile de partir que de revenir ?

🤔 A quoi faut-il s’attendre et faut-il se préparer en amont ? 

 

Souvent considérée comme plus difficile que le départ vers l’inconnu, la phase du retour n’est cependant pas toujours bien anticipée ni préparée. En 2020, de nombreux retours se sont fait dans la précipitation à la suite des fermetures de frontières et restrictions de voyage. Ces travels bans persistent toujours et à l’heure des grands chassés croisés des expatriés. Expat Lab fait le point sur la question du retour d’expatriation.

 

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Assiste-t-on à un boom des retours ?

Quand en 2020, un grand nombre de personnes se sont retrouvées bloquées à la suite des fermetures des frontières pour limiter la propagation du virus, le choc a été brutal pour tous.

En effet, pour beaucoup d’expats, l’expatriation est d’autant mieux acceptée qu’elle est accompagnée de la promesse implicite de « pouvoir rentrer quand on peut ». Or, lorsque « le manque et l’éloignement devient difficile à gérer, l’expatriation est remise en question.« 

Les résultats sont sans appel :

▶️ Les expatriés sont 42% à vouloir rentrer plus tôt : « J’ai 3 enfants étudiants en France que je n’ai pas vu depuis 18 mois. » Parmi eux, 12% n’envisagent le retour que d’une partie de la famille : « Les enfants sont en e-learning 9 mois sur 10 ici.« 

▶️ Ce célibat géographique n’est pas souhaité mais imposé par un contexte extérieur. « La crise du coronavirus a été une épreuve de plus à surmonter, en plus du retour avec un mari toujours pas rentré et à l’autre bout du monde.« 

▶️ Le retour de l’ensemble de la famille est également soumis à la situation professionnelle : « Retour désiré mais impossible sans perdre mon travail.« 

 

Est-ce plus difficile de rentrer en 2021 ?

Dans notre échantillon, ils sont nombreux à être rentrés ces 12 derniers mois. 

▶️ Même si 70% d’entre eux ont choisi ce retour, ils considèrent aussi qu’il est imposé par la situation. « Nous sommes rentrés en 2 mois, cela a été vertigineux« .

D’autres n’ont pas eu le temps de s’y préparer. « Retour de Shanghai en février 2020 à cause du Covid sans savoir que je ne pourrais jamais y retourner. Frontières fermées même aux résidents, bloquée en France alors que mon mari était resté sur place pour travailler. Il n’a pu me rejoindre en France qu’en août 2020. 6 mois séparés involontairement« .

Le retour est déjà une étape difficile de l’expatriation. Ce sentiment est encore plus fort en 2021.

▶️ Ils sont 59% à estimer qu’il est plus facile de partir que de revenir. Et 22% pensent que les deux sont au même niveau. Ils savent que des difficultés les attendent au retour pour 67% d’entre eux.

 

Alors, à quoi s’attendre et faut-il se préparer ?

▶️ Se préparer est essentiel pour 91% des sondés. Un retour est une transition qui se prépare à l’avance.

▶️ Et 71% estiment qu’il serait préférable de se faire accompagner dans cette phase de mobilité internationale. « Au départ, on vous porte vos valises. Au retour, vous êtes un problème dont on ne sait que faire.« 

 

Quelles sont les principales difficultés rencontrées en général, et en temps de pandémie ?

▶️ La vie sociale est difficile, voire très difficile pour 54% d’entre eux. Entre les confinements successifs et les restrictions en vigueur, il est difficile de renouer avec une vie sociale permettant de s’intégrer au retour.

▶️ La complexité des démarches administratives est aussi un motif de difficulté pour 56% d’entre eux.

 

Et la carrière dans tout ça ?

▶️ Pour ceux qui recherchent un emploi, le parcours est « pire que ce qu’ils n’imaginaient » et difficile voire très difficile pour 63% d’entre eux. Entre profil atypique, le sentiment que l’expatriation n’est pas valorisée pour 37% et la recherche d’emploi tendue. De plus, l’intégration professionnelle est mal vécue. A cela s’ajoute le sentiment d’isolement et de solitude de ceux qui ne se sentent plus en « phase » dans l’organisation du travail de leur pays d’origine pour 43% d’entre eux.

 

▶️ Heureusement, certains aspects sont plus faciles à vivre : le cadre de vie (75%), la vie familiale (69%) et la scolarité des enfants (60%).

« L’unique intérêt du retour pour nous est d’avoir retrouvé la famille. »

« Même si on rentre chez soi, c’est une nouvelle expatriation. Il faut tout recommencer… »

« On est un étranger chez soi, c’est plus difficile je trouve. »

« On m’avait tellement parlé de la difficulté de rentrer que j’ai fait un énorme travail les mois avant notre retour pour tout anticiper. »

Le retour est ainsi comparé à une nouvelle expatriation : à la différence majeure que l’on peut se sentir « étranger » chez soi et perdre le sentiment d’une « appartenance à une communauté d’expatriés ou Français de l’étranger« . Ce sera d’ailleurs le thème de la prochaine enquête au mois de juillet : « Racines et identité ».

 

👉 Et pour consulter les résultats déjà parus, c’est ici :

 

Sabine Gerdey PoseySabine Garnier-Posez

Après des études et une carrière professionnelle en économie et expertise comptable, Sabine s’expatrie en famille, d’abord au Maroc, Brésil, Allemagne et est aujourd’hui à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.  Elle s’engage bénévolement dans différentes activités avant de se former au coaching professionnel, à l’accompagnement et à la gestion de projets en expatriation. Sabine a également rejoint Expat Communication comme Chef de Projet du Baromètre de l’Expatriation.

 

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Alix Carnot

Passionnée par la question du couple expatrié et celle de la carrière des conjoints, Alix a été expatriée dans 4 pays avec sa famille. Après une carrière en management et people development elle est directrice associée d’Expat Communication  et créatrice du Job Booster Cocoon. Elle est également l’auteur de Chéri(e) on s’expatrie, guide de survie à l’usage des couples aventuriés.

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