Le coronavirus vu de Suisse romande

LE-coronavirus-vu-de-suisse-romande-UNE femmexpat 559x520Son nouveau contrat en poche, Thomas, trentenaire célibataire, pose ses valises fin 2017 en Suisse romande (la partie francophone du pays). Tout ce qu’il connaît alors du pays se réfère à la réputation de son chocolat, de son fromage, de ses stations de skis et de ses enseignes de luxe. 

Cadre dans le secteur de l’hôtellerie du luxe, il subit aujourd’hui la crise du coronavirus dans un pays où, à ce jour, les mesures de confinement ne sont pas (encore ?) imposées.

Témoignage du coronavirus vu de Suisse romande.

 

La crise du Covid-19 est encore très loin 

Depuis mon installation en 2017, je m’amuse chaque WE à découvrir les rues piétonnes de Genève, les vignobles du Lavaux et les «Quais des Fleurs» de Montreux. Ce que j’adore par-dessus tout ? Les promenades merveilleuses au bord du Lac Léman et ses eaux cristallines tout droit sorties des glaciers de montagne.

Je savoure aussi la profonde gentillesse des gens. Quelques soient les situations, les Suisses romans sont toujours prêts à aider. Que l’on soit le nouveau voisin, un collègue ou un client. Ici, la politesse règne en maître et le sens de l’accueil coule dans leurs veines. Je me souviens d’ailleurs, en particulier de la lettre du bourgmestre, reçue à la suite de mon inscription comme nouveau résident : «D’où que vous veniez, d’une commune proche, d’une autre région de Suisse, d’un pays voisin ou d’un horizon lointain, nous sommes très heureux de vous accueillir..»

J’ai parcouru le monde depuis mon enfance et j’avoue que j’ai plutôt eu l’habitude des contrôles de police ou de l’immigration à chaque changement de pays. Ce mot d’accueil m’a donc particulièrement surpris et ému.

Le temps passe et la Suisse romande devient mon «chez moi»

En tant que gérant commercial d’un petit hôtel de luxe, une grande partie de mon travail consiste à inciter les touristes (très) aisés du monde entier à venir passer leurs vacances dans notre station plutôt qu’à Courchevel, Megève, Aspen ou Vail.

Je passe donc mon temps entre deux avions. Traverser les frontières, côtoyer des collègues aux 4 coins du monde, fait partie de mon quotidien.

Au mois de décembre, un ancien collège basé dans un hôtel à Pékin, me raconte la situation du Covid-19 en Chine

Il m’explique que son hôtel s’est vidé. Les collaborateurs des agences de presse sont ses seuls clients. Mais, même si je compatis, je ne m’alarme pas. Voilà une crise à l’étranger,  comme beaucoup d’autres. Cela me parait très loin.

D’ailleurs, la saison d’hiver bat son plein dans notre station des Alpes. Je n’ai pas un minute car chaque jour, on observe le ballets des arrivées de nos riches clients, comme on assiste à un défilé de mode.

Pendant que les hôpitaux en Chine s’arrêtent de compter les morts au quotidien, en Europe, on se croit encore en sécurité. Et la Suisse, ne fait pas exception. 

Le mois de janvier arrive. Les seules annulations auxquelles on fait face sont dues aux quelques clients français, empêchés de vol à cause des grèves à Paris

Mais fin de février, la situation change brusquement. Du jour au lendemain, cette mobilité que l’on considérait comme acquise, commence à ne plus être si normale que l’on croyait. Le Covid-19 a pénétré nos frontières.  Il est aussi arrivé en Suisse.

Chaque jour, le nombre de cas augmente et le nombre des clients qui annulent leurs vacances également.

Le Conseil Fédéral à Berne ainsi que l’administration régionale des cantons prennent plusieurs mesures pour éviter la propagation. En montagne, malgré la situation géographique isolée des villages, la saison d’hiver se clôt de manière anticipée et les établissements ferment leurs portes.

Même si notre secteur a été moins touché que l’aviation ou les hôtels urbains, la réouverture estivale est actuellement incertaine. L’hôtellerie de luxe emploie un très grand nombre de personnes dans plusieurs départements. Les conséquences économiques sont déjà catastrophiques.

L’hôtel pour lequel je travaille ne possède (que) 57 chambres pour une capacité de 130 clients par jour. Mais ce sont plus 150 personnes de 20 nationalités différentes, pour la plupart des saisonniers, qui ne savent pas du tout comment va se terminer la saison d’été.

 

Tout à coup, l’ensemble du pays s’est arrêté

Les trains, mondialement connus pour leur ponctualité et la connectivité qu’ils garantissent, sont annulés les uns après les autres. Les promenades en bord du lac avec leurs arrangements des fleurs merveilleux, sont déserts malgré l’arrivée du printemps.

Les sentiers de randonnée en montagne sont vides, les restaurants et leurs terrasses ensoleillées ferment.

C’est une situation étrange et inconnue. Du point de vue sanitaire et économique.

A la différence de nos voisins, en Suisse pour l’instant, pas encore de confinement

A ce jour, on jouit encore d’une certaine liberté personnelle. Nous avons encore le droit de sortir de la maison, à condition de garder au moins deux mètres de distance avec toute autre personne croisée.

Le Conseil Fédéral part du point de vue que «ce n’est pas le confinement qui nous protège, mais notre comportement»et il incite les citoyens à respecter les règles pour ne pas avoir besoin de les endurcir.

Ce sont des mesures que tout le monde apprécie et une très grande majorité de la population les respecte.

On suit bien entendu jour après jour les nouvelles de l’évolution de la situation critique dans les hôpitaux italiens… avec en point d’horizon, notre frontière naturelle montagneuse avec le nord de l’Italie. Juste de l’autre côté de la vallée.

On observe aussi les règles strictes du confinement en France car juste de l’autre côté du lac, on a vue sur les villages français de la Haute Savoie. Là où personne n’a plus le droit de sortir de son domicile.

On mesure cette petite liberté que nous avons pu maintenir jusqu’à l’heure actuelle. A condition de respecter la distance sociale de sécurité. C’est le prix pour protéger les autres et nous protéger nous-mêmes. Et cela a une valeur énorme.

Viendra le jour où le Covid-19 appartiendra au passé. J’espère que d’ici-là, nous aurons probablement appris à donner beaucoup plus de valeur et d’importance à la liberté que nous avons au quotidien.

 

Thomas
Né de parents argentin, Thomas possède les nationalités allemande et italienne. Il a résidé en Allemagne, Guinée équatoriale, au Luxembourg. Il travaille depuis 3 ans en Suisse romand

 
 

Nos expat coachs basées en Suisse

veronica de la fuente

Veronica de la Fuente – Genève

Chilienne, expatriée à São Paulo et Genève. Coach Senior accrédité ICF, formé par Integrate Coaching Institute au Brésil.
Spécialiste du coaching interculturel, certifié COF par Phillippe Rosinski. PNL, Constellations et Coaching Systémique. Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !

Helene Thierry

Hélène Thierry – Lausanne

Française, expatriée en Suisse. Être active professionnellement fait partie de votre équilibre expatrié.e ? Coach en développement professionnel, mon moteur est de vous permettre de (re)trouver votre dynamique pro pendant et au retour de votre expatriation. Faites de votre aventure une opportunité professionnelle aussi pour vous ! Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !

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