Expatriation et engagement humanitaire

humanitaire engement expatriationS’engager dans un projet humanitaire ! Une idée qui a effleuré, ou transformé, beaucoup d’entre nous. Et les perceptions que nous en avons varient radicalement. Engagement professionnel pour certaines, activité bénévole pour d’autres. Urgence existentielle, sentiment d’utilité qui pousse à s’impliquer ou doutes, malaise et peurs… Ce thème ne laisse personne indifférent. Delphine Renard, expat coach chez Expat Communication, a vécu cette expérience et a beaucoup travaillé sur ce sujet. Elle nous donne des clés précieuses pour qu’expatriation et engagement soient vécus de façon plus lucide.

Pourquoi s’engager dans une mission humanitaire ?

S’engager pour donner du sens à sa vie

Un besoin profond de quête de sens dans nos vies revient très souvent. Le souhait à la fois de participer au bien commun, d’apporter sa contribution à un monde que nous souhaitons meilleur et de remettre les choses en perspective. C’est un désir d’engagement et d’épanouissement où tout doit avoir du sens. En cela, travailler pour une ONG répond à cette demande.

 

Humanitaire : chercher une écologie intégrale

Pour beaucoup, l’engagement va même plus loin. Il s’agit de revenir à ce qui nous semble essentiel : une vie plus simple, plus saine et repenser nos relations avec le monde qui nous entoure. Une sorte d’écologie intégrale. C’est aussi prendre le temps de se positionner dans les choix importants de sa vie, s’engager pour soi, pour la planète, pour les autres à travers le don. Redonner à ceux qui en ont besoin ce que nous avons eu la chance de recevoir. C’est prendre sa vie en main, ne plus vivre les choses comme elles viennent en faisant le choix de vivre une expérience forte.

 

S’engager et faire une « pause »

Prendre un temps de maturation avant de partir tête baissée dans une spirale professionnelle, en apportant notre contribution à une mission pleine de sens. C’était un de nos souhaits en nous engageant pour l’ONG humanitaire Fidesco, en contrat de Volontariat de Solidarité Internationale pour une durée de 2 ans. Certains prennent une année sabbatique, une année de scission, les américains font souvent un grand voyage entre le lycée et les études. Pour nous, c’était 2 ans de service en famille après une première expérience professionnelle en France.

 

Et bien d’autres raisons de s’engager

Les sources de motivation sont propres à chacun et la liste est longue au-delà des premières que nous venons de voir : l’aventure, la découverte d’un autre pays, d’une culture, d’une langue, l’ouverture à l’autre, le service, se sentir utile, le dépassement de soi,…

 

Mission humanitaire : se préparer est indispensable

Travailler sur ses attentes. Nombreuses, variées et compliquées à gérer

Travailler pour une ONG correspond souvent à un projet personnel et professionnel où des désirs profonds vont se mélanger aux désirs professionnels. Cela sous-entend de nombreuses attentes ! Il faut être attentif aux possibles décalages entre ce que l’on imagine de son travail auprès des populations locales et la réalité du terrain afin de limiter les possibles déceptions, les impacts psychologiques ou les tensions avec l’ONG ou avec le partenaire local.

 

Mesurer le poids de son engagement à venir

Un tel projet ne va pas de soi, quel que soit son parcours. Dans notre « promo », bien que nous venions d’horizons variés avec des motivations communes, nous pouvions avoir des moteurs différents. Au final, tous les candidats ne sont pas partis. L’engagement humanitaire est à la fois hyper exaltant mais c’est aussi une prise de risque à mesurer. Ce n’est pas juste donner un peu de son temps, c’est apporter des compétences professionnelles et personnelles pour partager, donner et transmettre en s’adaptant aux besoins locaux. Il ne s’agit pas de faire à la place de l’autre mais bien de transmettre pour qu’à notre départ d’autres puissent prendre la relève et pérenniser l’action.

 

Verbaliser ses motivations

La préparation est indispensable car elle permet de verbaliser les motivations, les rend concrètes et parfois même épure les attentes. Elle aide à discerner que l’on part pour les bonnes raisons, et que l’on n’est pas dans une démarche de fuite, de rejet ou en train d’échapper aux conséquences d’un échec récent. Prendre ainsi conscience des enjeux du don volontaire et de la démarche résolument positive, aidera à confirmer que cette expérience est vraiment faite pour nous, que c’est le bon moment et que nous avons les ressources en nous pour s’engager. Ce temps prépare autant que possible à accepter et vivre l’inattendu, au sentiment que notre contribution n’est qu’une goutte d’eau dans un océan et vivre au quotidien le fait d’être un maillon de la chaîne qui peu à peu fera changer les choses.

 

Sur place, apprendre à s’ajuster !

Savoir alterner l’extraordinaire… et l’ordinaire de la mission

L’idéal fait rêver, il donne des ailes ! Un départ enthousiaste ouvre la porte à des moments de grandes joies voire de fierté. Sachez rester raisonnables… faites attention aux difficultés à surmonter. On peut vouloir vivre l’extraordinaire mais il n’aura qu’un temps, quelques semaines, 2/3 mois… ensuite vient le temps de l’ordinaire, car même en travaillant pour une ONG, il y a un quotidien. Le sens donné à ce travail est à retrouver tous les jours pour revenir aux raisons de l’investissement dans cette mission.

 

Être attentif à ses fragilités

Sur place, il faudra sans doute s’ajuster. Prenons l’exemple de l’inculturation : elle apporte son lot de joies, de découvertes d’un monde nouveau, d’ouvertures… La contrepartie est l’énergie à mobiliser pour remettre en question ses propres repères. Le mode de communication, le rapport au temps, les relations hiérarchiques,… Nos habitudes et croyances sont bousculées par les changements de repères. Bien que la notion de « sortir de sa zone de confort » soit à la mode, il faut être prêt psychologiquement à vivre la confrontation, la misère, les conséquences de violences humaines dans un pays en voie de développement. Il sera nécessaire d’être attentif à ses propres ressentis et à ses fragilités, prendre le temps de penser à soi, de prendre du recul face à ces situations et accepter de demander de l’aide si c’est nécessaire. Travailler pour une ONG ne veut pas dire être un « surhomme » capable de tout encaisser. Vivre une aventure de ce type implique des responsabilités envers les autres et envers soi.

 


N’ayez pas peur de vous lancer si vous souhaitez réaliser une expérience humaine et professionnelle forte. C’est une magnifique opportunité de se développer et de contribuer à de beaux projets solidaires. Partez en toute connaissance de cause. L’indispensable bonne volonté et enthousiasme seront d’autant plus puissants si vous avez mis en place des garde-fous ! 

Delphine Renard, Expat Coach chez Expat Communication

Retour de mission : ce qu’on en retient quand on rentre

Epanouissement et confiance en soi

Une telle expérience est une richesse personnelle et professionnelle inouïe. Et elle nourrit pendant de longues années. Les rencontres et les défis sont autant d’opportunités de développer de nouvelles compétences et de découvrir des talents parfois jusque-là non exploités. C’est un bond en avant dans l’épanouissement, la confiance en soi et un temps de maturité dans l’acquisition de compétences humaines :  adaptation, résilience, accompagnement des équipes, écoute, éthique, communication… Autant de compétences que le travail auprès d’une ONG permet de développer mieux que toute autre activité.

Des rencontres

Avec du recul, ces deux années d’engagement avec Fidesco dans un pays du Maghreb ont modelé toute la suite de mon parcours professionnel et j’en bénéficie tous les jours. Au-delà d’un épanouissement personnel et familial, c’est tout autant de belles rencontres qui m’ont permis de tisser de fortes amitiés et un parcours professionnel valorisé par une expatriation et un engagement impactant.  

 

 

Delphine Renard

Delphine Renard

Française, expatriée aux USA et en Tunisie. Coach professionnelle certifiée, affiliée à l’EMCC, Delphine intervient dans l’accompagnement des mobilités internationales, le coaching de transition de carrière internationale, les programmes de développement de l’intelligence interculturelle. Passionnée par le développement des talents, son parcours en RH a toujours été dédié à l’accompagnement des collaborateurs, des dirigeants et de leurs équipes. Son objectif est de permettre à chacun de s’appuyer sur ses ressources, de les amplifier pour répondre à ses défis de changement et aller au-delà de ce qui semblait possible. Pour découvrir son parcours et ses articles, rendez-vous ici !

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